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A la fin de l'année 1979, la situation de l'OM est de plus en plus alarmante, après un début de saison catastrophique, l'équipe n'arrive pas à décoller des profondeurs du classement de la division 1. Sur le terrain c'est la désolation, dans les tribunes la hargne, la grogne la rogne. La nomination de Bosquier au poste de directeur technique n'a pas de répercussion. Il n'y a plus d'argent dans les caisses et pas de résultats malgré un effectif qui sur le papier tenait la route avec Bosquier, Piette, Zambelli recruter au début de la saison. Ces mauvais résultats provoquent en décembre la démission du poste de président de Norbert d'Agostino.

Christian Carlini est candidat à la présidence, ce Corse d'origine, au costume sombre, gilet, cravate, fine moustache, les cheveux courts, souliers pointus verbe haut et geste large est la parfaite caricature du Marseillais tel qu'on se l'image au-dessus de la Loire. Son accession au pouvoir se fit lors d'une assemblée générale très folklorique. Dans la salle des amateurs, lieu ou sont prises toutes les décisions concernant l'OM, était très animé. Tous ceux qui, à grands coups de gueule, avaient fait mine, d'une présidence à l'autre, de bâtir l'OM alors qu'à chacune de leurs prestations fissuraient un peu plus l'édifice olympien étaient présents. Vers 22 heures après des heures de bavardages inutiles, Carlini mettait un chèque d'un million de francs sur la table. Monsieur Hamlet Setta, président de la très puissante section amateur lui répondit que l'OM n'était pas à vendre. A minuit et demi, Carlini qui avait doublé sa mise voit sa proposition de nouveau refuser. A 3 heures du matin, Carlini offre 3 millions de francs, cet fois ci les amateurs estimèrent que la somme était correcte et se montrèrent compréhensifs. Mr Carlini venait de s'offrir l'OM pour seulement 3 millions de francs.

L'arrivée de la nouvelle équipe de dirigeants ne changea rien au cours des évènements. L'OM fut éliminé par Cannes, en Coupe de France, provoquant ainsi le renvoi de Zvunka du poste d'entraîneur. Malgré l'arrivée de Jean Robin, un pilier de la maison blanc et bleu, n'empêcha pas l'OM de terminer à la 19ème place et de tomber ainsi à l'échelon inférieur, pourtant l'équipe phocéenne comptait dans ses rangs : Migeon, Gransart, Zvunka, Zambelli, Trésor, Linderoth, Piette, Fernandes, Flores, Berdoll Six et N'Gom.

A la mi-saison 1980/1981, alors que l'OM traversait encore une véritable crise, Carlini tente une ultime diversion en s'en allant chercher en Amérique du Sud des "bolivars" qui ne traversèrent jamais l'Atlantique. Le 7 avril, Carlini et ses amis perdaient toute fonction légale au sein du club qui avaient été mis en liquidation judiciaire. Il y avait vraiment le feu à la maison blanche. La première conséquence de cette décision du tribunal de commerce de Marseille fut le licenciement économique des cadres et des joueurs professionnels (Migeon, Domenech, Zvunka, Bacconnier, Truqui, O. Florès, H. Florès, Buigues, Minassian, Lechante; N'Gom, Djebailli, Batteux, Bosquier, Cossou). Le problème était de savoir si l'OM allait pouvoir terminer le championnat et avec quels joueurs. Monsieur Gaston Defferre (Maire de Marseille) assura qu'il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que l'OM continue à vivre. Jean Sadoul (Président du Groupement) fit un discours allant dans ce sens.

Messieurs Nivières et Del Bagno (Président et secrétaire général de la Ligue de la Méditerranée) furent chargés avec le président de la section amateur Hamlet Setta d'assurer le bon fonctionnement du club et Roland Gransart fut nommé, à 28 ans, entraîneur d'une équipe qui avait en moyenne entre 17 et 21 ans d'age. On espérait que le pire serait évité, le club était moribond mais pas mort, Ces "Minots" allaient lui redonner la vie.

La formidable aventure commença le 17 avril devant 7 000 spectateurs (qui peuvent être considérés comme de vrais supporters du club), l'OM battait Grenoble 1 à 0 puis ce fut l'excellent match nul à Corbeil ou Borne égalisa dans les dernières secondes, puis 12 000 spectateurs assistèrent au match nul contre Toulouse, un des grands du championnat. Pour le quatrième match des minots, Pascal donnait le premier succès à l'extérieur à son équipe au dépens d'Avignon et partager pour la premières fois dans l'équipe les points avec Montluçon. Il restait à affronter l'équipe de Montpellier, qui était déjà sacré champion de la division 2, au Vélodrome. Les Héraultais débutaient la partie pied au planché et ouvraient même la marque. Les Minots encouragés par les 20 000 spectateurs des travées du stade renversèrent le score et s'imposèrent 3 à 1 grâce à un doublé de Pascal et un but de leur entraîneur-joueur Gransart. Le tour d'honneur réclamé par le public fut très mérité. L'OM avait retrouvé le sourire et le goût à la vie.

Le 1er juin 1981 Jean Carrieu pris en main les destinés de l'OM avec la bénédiction du Groupement et de la municipalité marseillaise. Il obtient un concordat qui permis à l'OM de rembourser ses créances sur 20 ans. Compte tenu de la situation financière du club, les "Minots" reçurent seulement comme renfort Denis Jouanne, Hervé Mariot et le Zaïrois, prêté par Sochaux, Jean Montubila lors de la saison 1981/1982. Cette équipe composée à 90% de marseillais concéda sa première défaite lors de la 16ème journée contre Nîmes, il était même 40 000 spectateurs au stade Vélodrome pour la venue de Toulouse. Le tournant de la saison fut la rencontre contre Thonon (1-1) le 23 octobre 1981, ce jour là pour un match à 4 points, et devant les caméras de télévision, les "Minots" péchèrent par manque de maturité, Christian Caminiti, capitaine et tour de la défense marseillaise fut même expulsé. L'OM loupa l'accession pour 3 petits points.

Les saisons suivantes virent le départ de nombreux "Minots", la majorité d'entre eux végétèrent en deuxième division ou dans des divisions inférieures, d'autres mirent fin à leur carrière. Seuls Levy, De Bono, Di Meco, Francini, Pascal, Gransart et Anigo firent partis de l'équipe qui permit à l'OM de remonter en Division 1 lors de la saison 1983/1984. Le 28 septembre 1984, le limogeage de Roland Gransart marqua la fin de l'épopée des "Minots" qui avait permit au club de se maintenir et de se redresser.

 

Roland GRANSART (Entraîneur)

Hamlet SETTA (Président)

L'équipe des Minots de 1981

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Les "Minots" qui sauvèrent l'OM lors de la saison 1980/1981

Thierry CHANCEL

Eric DI MECO

Hervé LAPINTA

Marc PASCAL

Jean-Yves FRANCINI

Jean-Charles DE BONO

Michel FLOS

Eric TERRONES

Jean-Charles GARCIA

Roland GRANSART

Michel CASTELLANI

Marcel DE FALCO

Serge BLUM

José ANIGO

Jacques LOPEZ

Marc LEVY

Christian CAMINITI

 

 

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OM !

OM !

OM !

(refrain)

Même la Bonne Mère n'y croyait plus

Et puis un jour ils sont venus

Plus personne ne parlait sur le vieux port

Mais aujourd'hui, du sud au nord

Tout le monde s'écrie : Allez l'OM

(refrain)

Comme un commando, vous faîtes tout sauter

Dans le vieux Stade Vélodrome

Comme au bon vieux temps, boulevard Michelet

On entend La foule qui gronde

La foule qui crie : Allez l'OM

(refrain)

(refrain)

 

 

REFRAIN

Allez les minots

Allez les plus beaux

Allez, allez, allez l'OM

Allez les fistons

Allez les champions

Vous faîtes chanter la Canebière

Allez les minots

Allez les plus beaux

Allez, allez,allez l'OM

Allez les petits

La France vous suit

Vous êtes les enfants de Marseille