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Résumé Le Provencal

du 12 décembre 1965

 

Un but admirable d'HATCHI

assure le difficile

succès de l'O.M. (1-0)

À la 28me minute, Bessonnard se laissa chiper le ballon par Hatchi, au centre du terrain. Au lieu de courir après son adversaire le théâtral - et cependant excellent - Sud-Américain leva les bras au ciel comme s'il voulait dire l'arbitre :" Vous m'avez compris !"

Mais l'arbitre n'avait rien vu de répréhensible et laissa le Marseillais poursuivre son action.

Arrivée à une vingtaine de mètres du but biterrois, Hatchi regarda à droite, regarde à gauche... puis voyant que ses partenaires, noirs ou blancs, petits ou gros, étaient marqués de près, il décocha un tir violent et soudain.

Et ce fut un admirable but - "d'avant-guerre" nous a dit l'un de nos amis - le ballon passant dans la "lucarne", hors de portée du bondissant gardien de Béziers Saragosi.

Un peu plus tard, sur une preste contre attaque "pinardière", Gianella contrôla la balle du pied gauche en pleine course et toujours de volée tira du droit et presque à bout portant en direction de la cage de l'O.M. Escale plongea et arrêta.

Bravo Hatchi, bravo Gianella, bravo Escale !

Et c'est ainsi que l'O.M. à l'issue d'un match de Coupe battit l'un de ses dangereux concurrents à la "montée" : Béziers.

Un scénario uniforme

Le rêve de la partie, qu'il s'agisse de la première ou de la deuxième mi-temps, se déroula suivant un scénario uniforme.

L'O.M. domina le plus souvent, son adversaire lui ayant abandonné le centre du terrain, mais son attaque vint littéralement s'engluer dans la solide défense biterroise.

Le festival africain, à l'origine du dernier succès de l'O.M., ne se renouvela pas et de loin.

Pour une raison très simple : la force dynamique de Joseph et de Fiawoo fut contrée par la force au moins égale, bien que de couleur contraire, de Lavagne et de Daure.

Béziers, de son côté, procéda par de rapides et souvent dangereuses contre-attaques à la pointe desquelles on trouvait généralement Gianelli et Cristol. La menace biterroise se précisa surtout en fin de rencontre ; mais pour des tas de raison, manque de chance, vigilance de la défense marseillaise, sûreté d'Escale la cage de l'O.M. resta vierge.

Match de coupe

La rencontre fut surtout passionnée par le public dans l'attitude représente un danger pour la carrière et la réputation extérieure de son équipe.

Nous félicitons donc les 22 joueurs d'avoir su, à quelque assez rares accès de mauvaise humeur, conserver le contrôle de leurs nerfs - il n'y a pas plus de deux ou trois véritables actes d'antijeu - et nous féliciterons aussi l'arbitre qui fit de son mieux pour mener le débat à son terme.

Nous avons déjà écrit "match de coupe".

Il est bien certain que sur la pelouse de l'Huveaune, toutes les rencontres auront ce même visage, temps que l'adversaire voudra défendre ses chances.

Le jeu ras de terre, le jeu par combinaisons, le vrai football professionnel en somme n'étant pas payant, chacun se contente de taper loin, haut et fort.

Que dans ces conditions, il y ait des heurts, des chocs, des chutes et des grincements de dents est tout naturel. C'est le contraire qui serait surprenant.

L'O.M. a gagné, jusqu'à présent de bric ou de broc, mais il apprend à déjouer, ce qui, à la longue, et rarement rentable.

DAURE et LAVAGNE

Dans ces conditions assez défavorables, Béziers a agréablement surpris. Son équipe aura sans doute, son mot à dire dans la compétition.

Le jeune gardien Saragosi fut excellent et Daure, âme de sa défense, le meilleur joueur sur le terrain.

Lavagne a fait d'énormes progrès et le frère de Bonnel nous montra, en deuxième mi-temps les facettes d'un talent prometteur.

Bessonnard bien que claqué a encore de très beau reste, ses passes sont toujours un modèle du genre et le duo de pointe Gianella-Cristol est l'un des meilleurs de deuxième division.

ESCALE et HATCHI

A l'O.M., Escale fut à peu près parfait et devant lui, bien que Trusas ait été gêné par le jeu de tête de ses adversaires, la défense a bien tenu son rôle.

Hatchi a été le meilleur joueur marseillais, par seulement à cause de son but "fumant".

En attaque, Brotons et Erhardt se mirent en évidence dans les phases, assez rare, de bon football. Quand à leur entente, avec Fiawoo et Joseph, elle sera difficile à mettre au point.

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Erhardt :

"Un match à la mort !"

Dans le camp marseillais, les virages étaient détendus après l'effort.

M. Marcel Leclerc nous a dit : "Le but de Hatchi a été magnifique ! Il a une grande valeur".

L'entraîneur Mario Zatelli constatées : "Victoire de justesse mais victoire tout de même".

Le capitaine Gauthier analysait le match en ces termes : "L'énervement fut général, Bessonnart a fait son cirque et il y a eu trop de coups de savate".

Hatchi remarquait : "Ce n'est pas possible de bien jouer sur un terrain pareil".

Fiawoo constatait : "On n'a pas joué le ballon, mais l'homme".

Erhardt souriait en s'exclamant : ce fut un match à la mort !"

Brotons regrettait : "Ce fut un combat de rue ! Quelle empoignade !"

M. Semeriva soulignait : "On nous a encore distribué des avertissements. Ah ! Nous ne sommes pas gâtés ! "

Joseph se plaignait : "Je prends un avertissement parce que je me suis défendu ! En effet, j'ai donné un coup de poing car auparavant j'ai reçu un coup de tête !"

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Une catastrophe

L'entraîneur biterrois Tomazover n'était pas content. "C'est une catastrophe de jouer sur un terrain pareil au Vélodrome, nous aurions certainement gagné le match".

Le gardien Zanagozi était fataliste : "Nous avons eu de la déveine".

Canaz admettait : "Nous avons perdu honorablement ! L'O.M. a marqué un joli but ! Mais quelle ambiance et qu'elle terrain".

Cuxac a reçu un coup sur le genou qui l'obligeait à s'arrêter.

 

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