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Résumé Le Provencal

du 31 janvier 1966

 

A MARIGNANE, DEVANT UN PUBLIC RECORD

LA VAILLANCE N'A PAS SUFFI !

La victoire de l'O.M. (1-0) est celle de la logique

La vaillance, ce quel 'on appelle le coeur au ventre, un désir attendrissant de bien faire, le tout au service d'une condition physique exemplaire ne suffirent pas même en deuxième Division professionnelle.

Nous sommes un peu gêné de devoir écrire ce premier paragraphe, après avoir vu les gentils joueurs de Marignane rejoindre leur vestiaire la limite de l'épuisement, conscients de s'être battus de leur mieux, avec tous les moyens dont ils disposaient, 90 minutes durant.

Mais hélas ! pour eux et heureusement pour l'ensemble des deux divisions encore professionnelles le football élevé à la hauteur d'un spectacle requiert un plus grand art, dans la manière de manier, de frapper et de diriger le ballon.

Les dirigeants de l'U.S. Marignane ont eu le mérite d'oser, il leur reste, s'ils entendent persévérer la saison prochaine, à donner à leur sympathique équipe un fond technique plus sûr.

Le nombre ne remplace pas la qualité et l'ardeur ne fait pas l'efficacité.

L'O.M. marqua

à 66e minute

Cela écrit, il est certain que l'U.S. de Marignane, en se contentant de brouiller les cartes, a posé à l'O.M., ce dernier indiscutablement supérieur sans cependant atteindre le génie, un problème assez difficile à résoudre.

Bien qu'il est dominé la plupart du temps, grâce à leurs joueurs du centre du terrain, les Olympiens ne réussirent à marquer le petit but qui fut celui de la victoire, qu'à la 66me minute.

Ce qui fait, que faute d'une suffisante efficacité, ils exposèrent de bout en bout, à un loupé des leurs ou à un coup de pied heureux des autres.

C'est ainsi qu'à une dizaine de minutes de la fin, l'ex-Rémois Leduc, à la suite d'une série d'erreurs de la défense marseillaise, fut en positions de marquer. Mais, faute de jeunesse, ou manque de sang-froid, il se contenta de tirer dans les mains d'Escale, alors que plusieurs autres solutions s'offraient à lui.

Enfin, le résultat est conforme à la logique et de cette rencontre souvent houleuse, mais jamais méchante, disputée devant un public record pour Marignane dans un style Coupe de France on gardera finalement un souvenir assez agréable.

L'O.M. asse bien

Il est difficile de citer un joueur plutôt qu'un autre, dans l'équipe de l'O.M.

C'est l'équipe prise dans son ensemble qui conduisit le jeu, peina pour conclure et ne mérite ni critiques ni louanges excessives.

À première vue, les meilleurs furent les deux joueurs du milieu de terrain, Hodoul et Hatchi, mais leur tâche fut facilitée, les Marignanais ayant abandonné, volontairement ou pas cette partie du terrain.

L'attaque, prise en sandwich entre les nombreux défenseurs adverses et ses partenaires de l'arrière trop porteurs du ballon faillit périr d'étouffement.

Quant aux défenseurs, jouant parfois à 5 contre 1 ils commirent les fautes d'imprévoyances qui sont fréquentes en pareil cas.

Tant et si bien qu'un jugement collectif s'impose. Disons que l'O.M. mérite, sur ce match, la note assez bien 12 sur 20, si vous préférez les chiffres.

Si l'on devait attribuer une note au moral, l'U.S. Marignane mériterait 18 sur 20.

En ne tenant compte que de la valeur football, les meilleurs furent l'irréprochable Roussel, Barrellas qui nous parut en progrès, et Ebele, pour quelques éclairs, au demeurant assez rares de classe et Guillot, l'excellent défenseur, cependant coupable de deux loupés fâcheux en deuxième mi-temps.

Les autres firent de leur mieux, dans le cadre d'une équipe ayant l'excuse de compter de nombreux blessés.

"À coeur vaillant, rien d'impossible" dit-on ; mais en football ce n'est pas toujours vrai.

Maurice FABREGUETTE

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O.M. : Beaucoup d'occasions...

un seul but de BROTONS (66')

Le seul but du match fut marqué à la 66e mn par Brotons. L'attaquant marseillais, déclenchée par Tassone, obtint le "décalage" un peu à la manière des trois quarts de rugby Brotons servi par Erhardt à la limite du hors-jeu, battit Roussel d'un tir croisé.

Occasions marseillaises

Auparavant, l'O.M. avait bénéficie de nombreuses occasions de buts.

À la 23e minute, à la suite d'une série d'erreurs marignanaises, Hatchi déclenchait un tir appuyé repoussé tant bien que mal par Roussel.

À la 27e mn, à la suite d'un centre de Buron et de nouveaux ratés défensifs, Joseph et Erhardt se retrouvaient littéralement dans la cage locale. But refusé à la suite de l'intervention d'un juge de touche.

À la 31e mn Brotons lancait Erhardt qui tirait en plein sur Roussel.

À la 34e mn, Roussel lachait un dur coup franc de Bérange et subissait la charge de Joseph.

À 43e mn, peu avant la pause, Hatchi faisait le trou et donnait une balle idéale à Hodoul qui trouvait Joseph sur son chemin !

À la 50e mn, Roussel repoussait un coup franc de Bérange dans les pieds de Erhardt qui, surpris, lui redonnait la balle dans les mains.

À la 51e mn, Roussel plongeait et stoppait un tir en coin de Erhardt.

A la 63e, une attaque générale de l'O.M. se terminait par un tir de l'Erhardt au ras du poteau.

Après le but de Brotons, on vit encore Joseph arriver seul devant Roussel et tirer à côté (78e).

Escale de son côté, du intervenir à la 5e mn sur le pied de Ernest. À la 43e sur un tir en coin de Nury et à l'ultime minute dans les pieds du jeune Duval.

On mettra à l'actif marignanais quelques tirs de loin de Ebele (17e), Leduc (27e et 75e) et Guillot (37e).

Le jeu

Aussi volontaire que son adversaire et très largement supérieur sur le plan technique, l'O.M. fut maître du terrain et du ballon tout au long de la partie qui fut très animée et, de ce fait, agréable à suivre.

Contenu de la faiblesse de l'opposition, on peut considérer que l'O.M. joua relativement un bon match, se créant de nombreuses occasions de buts. Mais on sait que l'efficacité n'est pas son point fort.

La défense marignanais limita longtemps les dégâts et c'est tout ce qu'elle pouvait espérer.

Les joueurs.

Hodoul et Hatchi furent par leur technique et leur sens du jeu, maîtres du milieu de terrain et à l'origine de la large domination marseillaise. Les attaquants de l'O.M. trouvèrent, eux, beaucoup de monde devant eux et leur liberté de manoevre en fut réduite.

Les deux arrières latéraux Tassone et Bérange, dominèrent non seulement leurs adversaires, mais furent aussi de dangereux contre-attaquants. Tassone fut à l'origine du but marseillais.

À Marignane, match très courageux du gardien Roussel et des quatre arrières Baconnier, Guillot, Markiewicz et Barellas, ce dernier nous ayant paru, devant Erhardt le meilleur.

Ebele eut encore des éclairs de classe, mais l'attaque fut à peu près inexistence. Précisons encore qu'aucune des deux équipes ne bétonna.

L'ambiance

Les records d'affluence furent largement battus avec 4.858 spectateurs et 34.015 F de recette. La présence de nombreux marseillais sans doute 50 % de l'assistance donna à la rencontre un caractère tout à fait particulier, les supporters visiteurs étant les plus bruyants.

Baconnier devait nous dire aux vestiaires : "Nous avons joué sur terrain adverse !"

Une heure et demie avant le coup d'envoi, les gens se bousculaient déjà et Marignane connut à la fin de l'après-midi le plus bel embouteillage son histoire.

L'arbitre

M. Vigliani savait qu'il devait tenir en main les deux adversaires aussi siffla-t-il beaucoup. Le match ayant été viril, mais très correct, on peut même dire qu'il sifflait trop !

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"C'était tout de même le premier"

Pas beaucoup d'amertume dans le vestiaire marignanais ou l'on considérait que la défense avait fait le maximum et l'attaque... ce qu'elle avait pu !

Roussel estimait toutefois que, comme le but refusé à l'O.M., celui de Brotons était entaché de hors-jeu.

"Nous avons bien cafouillé quelques balles et moi le premier, mais sur le nombre, je pense que nous n'avons rien à nous reprocher..."

Constantino estimer que Hatchi et Hodoul avaient eu la partie très facile et l'entraîneur-maire Deleuil apportait la conclusion : "Que voulez-vous les gars, l'O.M. c'est tout de même le premier !"

 

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