OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 28 mars 1966

 

A AJACCIO il a conservé l'avantage acquis par CASOALRI

L'O.M. PLIE mais ne ROMPT PAS

(Louis DUPIC nous téléphone de Corse)

AJACCIO - Au stade Jean Lluis, l'O.M. a remporté une nouvelle victoire et acquis deux points, o combien précieux après une partie extrêmement méritoire.

D'aucuns estimaient que l'A.C.A. ayant fait de la coupe de France son cheval de bataille, n'opposerai à l'O.M. qu'une résistance de principe. C'était en vérité bien mal connaître le football et le footballeur ! Tous ne sont peut-être pas des aigles, mais lorsqu'ils entrent sur la pelouse, ce n'est pas pour faire volontairement de la figuration. Donc l'A.C.A. privé de Moyano et de Barrou joua loyalement le jeu devant l'O.M. Il convenait d'établir ce préambule.

Un O.M. qui mit d'ailleurs une bonne demi-heure à trouver son équilibre, se laissant bousculer par un adversaire très décidé. Lorsque les Marseillais obtinrent le seul but du match il n'avait pas réussi à imposer leur jeu.

Le but de Casolari

A l'origine de ce but, il y eut tout d'abord un magnifique tir sur coup franc de Bérange. De 30 mètres le demi marseillais contraignit Alberto à dévier en corner.

La balle de corner fut renvoyée faiblement, remise au centre par Tassone, contrôlée et poussée dans les filets par Casolari en position d'avant-centre (35e).

Peu après Escale était mis en danger, par Bertini, tout d'abord, dont il repoussait le tir, puis par Marcialis, dont le retourné passait juste au-dessus de la barre.

Après la pause, l'O.M. allait prendre, jusqu'au milieu de la seconde période la direction du jeu grâce au travail soutenu de Gauthier, aux subtilités et aux accélérations de Brotons, et au jeu intelligent de Buron notamment.

Certes, Escale réussit l'exploit d'aller chercher de façon invraisemblable une tête de Marcialis (52e minute). Mais Buron et Brotons après avoir fait le trou, se heurtèrent au 56e 59e minute à un excellent Alberto.

Après une heure de jeu, on pouvait considérer l'avantage de l'O.M. comme normal. À la fin de la rencontre, il fallait convenir que les Ajacciens méritaient le match nul.

Le forcing ajaccien.

À partir de la 70e minute, les nombreux marseillais présents à Ajaccio ne cessèrent de consulter leur montre, tant la pression locale était forte. Escale allait multiplier les parades, devant Durand (70e), Moresco (78e son 79e). La balle voltigait sans cesse devant son but et à la 71e minute débutaient des incidents qui auraient pu, avec un peu de malchance, être grave.

Penalty ou pas ?

Peretti, échappait à Tassone (qui venait de tomber sur le dos et souffrait visiblement) et son centre arrivait entre Sejnera et Escale qui contrôlait la balle.

Les Ajacciens réclamaient un penalty pour main de Sejnera (qui nous tournait le dos) et le public s'enflammait. L'arbitre M. Steiner était bousculé mais faisait signe de jouer.

Joseph, malmené depuis le début du match accroché Moise et quelques excités commencèrent à gravir les barrières.

Le match se termina dans une ambiance des plus houleuses. L'O.M. faisant flèche de tout bois. La défense se comporta alors de façon à peu près héroïque tandis que Brotons, Gauthier, Bérange et Buron multipliaient les passes courtes s'efforçant de conserver le ballon.

Les Marseillais eurent le mérite, en plus de conserver, leur calme et leur succès couronna leurs efforts

---------------------------------

Pour ESCALE, BROTONS, GAUTJIER

un match méritoire

(Les commentaires de Louis DUPIC)

AJACCIO - Dans une ambiance rendue houleuse par un arbitrage à contre-sens, les Marseillais ont eu avant tout le mérite de garder leur sang-froid et de continuer au maximum à faire circuler la balle sans s'affoler.

Au début de la seconde mi-temps nous avions retrouvé un bon O.M., bien organisée par Gauthier ayant recouvré tous ses moyens, Brotons, très brillant, Bérange, bien placé et très sur, et Buron, lucide et adroit.

Escale avait réussi quelques parades décisives et Joseph donnait du fil à retordre au vieux renard Knayer et à Mistre. Casolari, faute d'habitude du poste d'ailier, se battait comme un lion.

Il avait eu le mérite de marquer le but qui allait être celui de la victoire.

Après l'incident du penalty réclamé par les Ajacciens alors que les bouteilles s'égaraient sur le terrain, les Marseillais continuèrent à ne pas s'affoler et en furent récompensés.

Escale, Tassone, Sejnera, Trusas, Lopez, Bérange, Gauthier firent alors la démonstration de l'esprit de corps et de courage qui anime l'O.M. On vit Buron se replier profondément et venir chercher la balle près de ses arrières tandis que Brotons émerveillait les spectateurs par ses contrôles, ses accélérations et ses passes.

Sans vouloir aucunement diminuer les mérites de ses camarades et notamment de Gauthier, Buron, Tassone ou Bérange, nous dirons qu'il fut, au milieu du terrain ou près du but adverse, le digne pendant du remarquable Escale, en état de grâce et invulnérable. Le leaderne donna peut-être pas à Ajaccio un récital de football, mais il a démontré qu'il possédait de solides qualités.

Chez les Ajacciens dont quelques joueurs se montrèrent très nerveux, nous avons remarqué un excellent Alberto, un Mistre tranchant et surtout un remarquable Marcialis. Malheureusement les qualités de l'animateur corse ne se marient guère avec celle des bouillants Moresco et Peretti !

Bertini, qui ne manque pas de finesse, fut finalement son ailier le plus précieux.

Ne terminons pas sans rappeler que l'O.M. était privé deux Hatchi et Hodoul. Outre Erhardt et l'A.C.A. de Barrou et Moyano.

Quant à M. Steiner il fut très malheureux dans son office

---------------------------------

Zatelli : "Nous aurions dû creuser l'écart !"

"Nous ne faisons pas des exhibitions mais nous continuons de gagner", constate M. Leclerc tandis que Mario Zatelli ajoutait :

"Les Ajacciens ont peut-être raison d'invoquer la malchance, mais je pense pour ma part que nous aurions dû creuser l'écart en début de seconde mi-temps..."

Pour les Marseillais, évidemment, le ballon avait rebondi sur la main de Sejnera qui n'avait pas commis de faute volontaire. Donc pas de penalty ou... une autre façon d'écrire l'histoire.

----------------------

J.P. Knayer : "Ils étaient les plus forts !"

Il y avait quatre anciens marseillais dans l'équipe ajaccienne : Durand, Peretti, Moresco et Keller. Ce dernier sportivement nous disait : "Nous ne méritions pas de perdre, mais les Marseillais étaient les plus forts..", tandis que Peretti et Moresco nous assuraient : Sejnera a donné de la main la balle à Escale. Le penalty était indiscutable !

Nous les croyons volontiers

  ---------------------------------

Pour l'arbitre, le panier à salade...

Accusé véhémentement par le public d'avoir refusé de siffler un penalty en faveur de l'A.C.A., M Steiner dut quitter le stade en fourgon, sous la protection de la police qui procéda à une arrestation.

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.