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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1966

 

La 87e minute fatale à l'O.M.

et favorable au Toulonnais BOROWSKI (0-1)

(De votre envoyé spécial : Louis DUPIC)

Dès le matin notre progression dans le centre de Toulon avait été freinée par le défilé dans les rues de la ville de bandes bruyantes de supporters marseillais porteurs de banderoles proclamant des slogans tels que :

"Tu trembles Toulon, t'as peur du carton" ou "Toulon en rade" selon que leurs auteurs en soient des poètes ou des humoristes. Dans les tribunes, après un très bon départ de la chorale marseillaise, les Toulonnais refaisaient leur retard et revenaient à son niveau. Il y avait du match nul dans l'air.

Sur le terrain, il y en eut exactement jusqu'à la 87me minute.

Heureux Borowski !

À ce moment-là, le grand arrière central varois, qui venait de faire un bon match de rentrée après un mois d'indisponibilité, repris une balle dégagée trop faiblement par la défense marseillaise et l'expédia de 25 mètres, raide comme un boulet, dans le coin supérieur gauche du but de Escale, battu sans rémission !

Pour beaucoup, cette incontestable réussite d'un défenseur, se substituant victorieusement à des attaquants timorés et manquant, hormis Van Sam, assez visiblement de feu sacré, pris l'allure d'une véritable injustice. Pour les Marseillais, il était trop tard pour qu'ils puissent espérer rétablir l'équilibre. Ce qui n'empêcha pas Fiawoo, a ucours des ultimes secondes, d'expédier de l'aile droite un centre-tir que Garofalo réussit à mettre en corner d'une main au prix d'une détente féline !

Au moins jeu égal

Nous n'aimerons pas qu'on nous taxe de chauvinisme. Mais l'O.M., subissant allègrement le handicap du déplacement, fit au mois jeu égal avec le Sporting local. Nous avons même le sentiment que les Marseillais, beaucoup plus à l'aise apparemment, que leurs adversaires, auxquels le style à l'emporte pièce ne convient guère, beaucoup plus mordant en attaque, sinon plus habiles, avaient fait montre d'une très légère supériorité. Peut-être pas suffisante pour leur valoir une victoire indiscutable, mais tout à fait pour légitimer le match nul...

À vrai derby

Pas plus que le sol inégal du Stade Mayol, empli à craquer d'une foule bruyante et colorée, l'ambiance ne pouvait favoriser le bon football... et les footballeurs de bonne volonté. Dès les premières minutes, des combats singuliers, les coups de sifflet de M. Charette et les installe un climat de passion hurlements du public avaient qui pesa jusqu'au bout sur la rencontre et ses acteurs, contractés ou surexcités par l'importance de l'enjeu.

On ne s'étonnera pas dans ces conditions, que les courses folles, les charges aveugles se soient substituées aux principes de base et aux bonnes intentions.

Des occasions...

Les Toulonnais ,assez peu dangereux dans l'ensemble, mirent à leur actif quelques offensives, généralement conduites par un excellent Van Sam qui se ne trouva pas de très solide concours auprès de ses camarades de l'attaque.

Escale n'eut, de ce fait, aucun tir franc à arrêter, seulement quelques balles à accueillir, sans avoir à forcer son talent.

Par contre, Garofalo, à peu près parfait, eut quatre parades difficiles à effectuer : A la 35e minute, sur tir en biais de Fiawoo, aboutissant d'une attaque Buron - Brotons ; à la 61e, il se trouva là pour cueillir à bout portant la reprise trop faible, par Casolari, d'une passe en retrait de Brotons ; à la 65e, il plongea sur un coup franc de 20 m en coin de Brotons ; à la 89e il mit en corner l'ultime tentative de Fiawoo.

Il faut évidemment y ajouter le tir que Brotons, reprenant un centre de Buron, plaça sur la barre à la 75e minute.

...et des regrets

Ce ne furent pas là, certes, des actions irrésistibles. Mais ce bilan, largement supérieur à celui de l'attaque locale, donnera des regrets durables ou Tout Marseille Olympien.

L'O.M. eut-il encaissé un but de dernière minute après avoir été pressé sans cesse sur son but, acculé dans sa surface que cela n'aurait pas déçu autant ses partisans. Ils l'auraient sans doute considéré comme la conclusion attristante, mais logique d'une infériorité manifeste. Ce ne fut pas le cas à Toulon où l'O.M., lorsqu'il s'inclina, semblait bel et bien avoir dans ses bagages le point du match nul.

Nous plaçant du seul point de vue marseillais, le but du grand Borowski, dans sa réalisation, est un but qui fait mal !

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