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Résumé Le Provencal

du 11 septembre 1966

Festival noir dans la nuit du Stade-Vél

FIAWOO et JOSEPH

"assomment" NIMES (4-0)

Beaucoup de monde (plus de 23.000 spectateurs) hier soir au Stade Vélodrome pour le derby le plus chaud de l'année.

Tour à tour dans une ambiance passionnée les deux équipes de Nîmes et de Marseille reçurent, à leur entrée sur le terrain, une ovation formidable.

C'était bien parti !

Les formations se sont présentées dans les compositions annoncées !

Les fidèles supporters marseillais avaient oublié la déconvenue du dernier match Marseille - Stade, et dès la première action le public réagissait avec ferveur.

Après quelques minutes d'observation, le jeu se portait dans le camp nîmois, ou l'on notait, à la 7e min., un excellent tir de Joseph sur centre de Casolari, qui passait de peu à côté de la cage nîmoise.

Nîmes, par les fins Parodi et Marcellin, ne se laissait pas surprendre et contre attaquait.

Dans le camp marseillais, le tandem noir surpuissant Joseph - Fiawoo, essayait de percer la défense gardoise. On sentait bien que Domergue jouait hier la "carte noire".

Le marquage devenait plus serré et il était difficile aux attaques de percer.

La défense nîmoise où s'illustrait Kabile et Novi, empêchait l'approche des buts. Pareillement le trio Artelesa - Zwunka et Djorkaeff neutralisait les attaquants gardois.

Les bonnes notes décernées à Kabile étaient fort justifiées puisqu'aux 17e, 19e, 21e et 23e minutes il réussissait à prendre le dessus sur ses adversaires.

Il fallut attendre la 27e minute pour voir la première action dangereuse : Casolari échappait sur l'aile et voyait son tir contré par Landi. Une minute après, Fiawoo et Joseph récidivaient. Heureusement Louis Landi était là !

Domination marseillaise

La domination marseillaise était plus nette, et l'on se plaignait des rudesses nîmoises. À la 33e min, Joseph tirait au but. Le ballon était renvoyé par le montant.

Aussitôt Fiawoo reprenait et mettait à côté. Les "'Allez l'O.M." fusaient dans tout le stade, encourageant la formation la plus volontaire. Dans le camp nîmois, on s'affolait : cela devenait sérieux !

Sur nos tablettes, on relevait de nombreux tirs marseillais. Marseille méritait un but. Si l'attaque nîmoise paraissait effacée, la première mi-temps soulignait l'excellente santé de Novi, Kabile, Landi et autres Andreo.

Fiawoo marque

Le premier but de Marseille, Fiawo allait inscrire à la 39e minute. Après une opposition avec Andreo, l'Africain s'échappait et battait d'un tir dans la lucarne le malheureux Landi.

Nîmes ripostait par Chillan, 42e min, mais en vain. Le quart d'heure de l'O.M. s'achevait en apothéose par un nouveau tir de Casolari qui frôlait le montant. La mi-temps était sifflée sur le score de 1 à 0 pour l'O.M., résultat amplement mérité.

À la reprise le Nîmois Andreo s'exilé à l'aile gauche. Pibarot repliait son attaque.

L'O.M. libre de tous ses mouvements, reprenait ses "feux d'artifice" signés Joseph (47e), Fiawoo (49e) et Casolari (52e).

Marseille donnait la leçon devant un pâle N.O. Ce même Nîmes qui par Granier (54e), loupait une occasion en or.

Un but splendide

de Fiawoo

A la 55e min. Fiawoo portait tout seul, laissant sur place deux défenseurs nîmois et inscrivait un nouveau but splendide, en pleine foulée. C'était net et magnifique. Le retour de Fiawoo s'avérait bénéfique et donner à l'O.M. une ligne offensive efficace.

L'avance de deux buts ne semblait pas suffire aux Marseillais qui reprenaient de plus belle, jouant un football simple et agréable.

Nîmes sombrait, réagissait seulement par quelques contre-attaques dont Marcelin, trop isolé, était souvent l'auteur. Kabyle, le Nîmois le plus combatif, prêtait main-forte à son équipe, réussissant un tir dangereux (68e min.).

Nouveau but de Fiawoo

Le festival noir allait continuer. Sur une erreur de Novi, Joseph contrait, s'échappait et dribblait Landi. Fiawoo qui avait suivi reprenez imparablement (70e min.).

Les Marseillais, vent en poupe, recevaient les ovations bien méritées. Il n'y avait sur le terrain qu'une formation, fort touchante d'ailleurs. Fiawoo et Joseph s'entendirent à merveille, bien aidés par Casolari et Buron. Ce dernier se signalait particulièrement à la 76e minute après une longue échappée.

Les réponses nîmoises étaient épisodiques.

À la 86e minute

un but signé Joseph

Dans son style, "Zé" paraphait une action marseillaise, d'un tir soudain et puissant de 15 mètres.

Finalement l'O.M. l'emporter par 4 à 0. Le public marseillais était ravi !

René CASTILLE

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NIMES OLYMPIQUE n'y pouvait rien !

En nocturne les choses apparaissent toujours prometteuse, la douceur de la température, le vert de la pelouse, le contraste offert sur le blanc cru des maillots marseillais et le rouge vif des maillots nîmois, tout cela donnait envie d'assister à un bon match.

Comme les 20.000 spectateurs enthousiastes et bruyants, nous ne songions pas à bouder notre éventuel plaisir ; avant d'apprécier comme il convenait le décor, nous n'en n'espérions pas moins avoir l'occasion d'applaudir un football spectaculaire, et sur ce chapitre nous fûmes vraiment comblés.

Haute d'un débat académique nous eûmes une rencontre très animée, moins égale que le score ne semble l'indiquer, toujours intéressante et finalement sanctionnée par une splendide avalanche de buts.

Les petits espaces

Marseille comme Nîmois ont adopté le 4-2-4 et la défense en ligne, dont nous n'allons pas entreprendre le procès.

Mais telle que nous la voyant appliquée, depuis le début de la saison, elle nous apparaît comme antispectaculaire au possible.

L'O.M. dominant la ligne locale s'établit aux environs de la ligne médiane, cependant que cette des gardois campait à quelque trente mètres de là. Entre les deux lignes nous emploierons souvent le mot beaucoup de monde et énormément de confusion et de coups défendus.

En dehors de cette zone, des courses folles, stoppées le plus souvent par des coups de sifflet de l'arbitre.

Fiawoo irrésistible

Nous parlions plus avant, de football spectaculaire. Il nous fut offert par les charges admirables du tandem africain Fiawoo et Joseph, avec lequel il faudra décidément compter en première division.

Les deux compères mirent une petite demi-heure pour prendre la mesure de leur jeu et de leurs gardes du corps. Novi et Andreo.

Les remarquables parades de Landi, de poteau en une occasion sur une percée irrésistible de Fiawoo retardèrent l'échéance jusqu'à la 40me minute. Mais à ce moment-là Fiawo, impressionnant de puissance et de décision, ne laissa aucune chance à Andreo puis à Landi.

Alors que Garnier, en début de deuxième mi-temps avait donné à l'O.M. un sérieux avertissement, ratant une sérieuse occasion d'égaliser, ce fut encore Fiawoo qui mit pratiquement un terme au débat.

Son "grand pont" sur Parodi qui avait remplacé Andreo, en permission, suivis d'un tir fracassant furent des modèles du genre. Il se joua en fin de Novi pour compléter son "hat-trick".

Un grand chef d'attaque

Disputant toutes les balles, appuyant ses actions au maximum, Fiawoo ne sut pas seulement le buteur de son équipe, il se comporta aussi en grand chef d'attaque et sa remarquable exhibition nous permettra d'oublier quelques faiblesses. Il sera temps d'y mettre l'accent, le jour où les adversaires seront un témoin remarquable et se trouveront à la parade.

Derrière ce grand Togolais, figure de proue du onze, toute l'équipe marseillaise fit un match remarquable de détermination, à l'exemple de Casolari pour ne citer que lui, qui mérite fort que la réussite lui sourie.

Quant à Joseph, il fut l'indispensable complément de Fiawoo.

Landi et Kable

En comparaison, la formation nîmoise nous parut singulièrement légère. Landi évita le pire. Kabyle fut sans doute le meilleur de la défense, fort à l'ouvrage.

Andreo nous avait paru faible, Parodi qui le remplaça, et Novi en deux occasions, ne parurent pas plus fort, devant Fiawoo, en état de grâce.

Ce n'est pas parce qu'elle ne put résoudre le problème Fiawoo, que l'équipe gardoise manque de qualités ! Dans l'adversité, elle s'efforça toujours de combiner agréablement et y parvint souvent.

Mais il est dans la carrière d'une équipe des circonstances qui font qu'elle ne peut rien pour endiguer le cours des événements.

Cela n'a rien de déshonorant lorsque ces arguments s'appellent Fiawoo !

Louis DUPIC

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