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Résumé Le Provencal

du 03 novembre 1966

Brillante et méritée victoire de l'OM sur la réputée

équipe lensoise (1-0)

La venue de Lens valait mieux qu'une assistance simplement moyenne. Mais n'est-ce pas une gageure de donner ce match en soirée ?

Alain Mosconi donna le coup d'envoi et reçu, du capitaine Lensois Placzek, la gerbe que celui-ci venait de recevoir de Artelesa.

Les premières minutes nous permirent de rouvrir le débat sur un thème très connu : hors-jeu pas hors-jeu ?

Et Courtin, pas hors-jeu du tout, s'en fut, dès la 7e mn, semer la panique devant le but de l'O.M.

À la 15e mn, servi par Georges Lech, ce même Courtin réussissait un bon crochet aux dépens de Tassone, mais Artelesa lui barrait le chemin des buts.

Contrairement à beaucoup d'autres, l'attaque de Lens nous semblait capable de poser un problème à la défense en ligne de l'O.M., les balles croisées de Georges Lech étant toujours dangereuses.

À la 22e mn, Courtin pris le large une nouvelle fois, mais fut rejoint et descendu par Tassone, à quelques mètres des buts.

Nous notions, à la 25e mn, le premier tir marseillais, déclenché par Djorkaeff et stopper par Taillandier.

Buron et la barre

L'O.M. donne d'ailleurs une bonne réplique aux Lensois et à la 27e mn, Taillandier se laisse surprendre par un centre tir très net de Buron qui a la malchance de le voir heurter le montant.

La finesse du jeu des Nordistes et l'allant des Marseillais nous valent le meilleur match de la saison.

Servi en profondeur, à la 35e mn, Bernard Lech arrive seul à proximité du but, mais tire en plein sur Escale.

L'O.M. réplique immédiatement par Joseph mais enlève trop sa balle.

À la 40e mn, servi par Georges Lech, Senac passait entre Tassone et Artelesa mais ne pouvait mener son action jusqu'au bout. Le grand rouquin n'à plus ses jambes de 20 ans. Heureusement pour l'O.M.

À la 43e mn, Hodoul déclenchait un tir très sec qui passait juste au-dessus de la barre.

47e minute, Joseph

avec l'aide de Taillandier

A la 47e mn, M. Lamour accorda à l'O.M. un coup franc pour faute imaginaire de Kalman sur Djorkaeff. Le défenseur lensois n'avait pu que bloquer le ballon dans les pieds du demi-aile marseillais.

Le coup franc fut donné par Djorkaeff droit sur Taillandier. La balle ricocha devant ce dernier et il la laissa rebondir sur son épaule et de là vers Joseph, toujours bien placée, qui arriva avant tout le monde et marqua facilement.

Ainsi, une mauvaise inspiration de l'arbitre et une faute du gardien adverse furent-t-elle à l'origine du but marseillais.

Sur sa lancée, l'O.M. mena la vie dure à son adversaire qui semble marquer le coup et s'énerve quelque peu.

On voit aussi le petit Krawzyk, excellent jusqu'alors, retenir Buron en le ceinturant et sanctionné logiquement d'un coup franc, avoir un geste de mauvaise humeur à l'adresse de l'ailier gauche marseillais.

Taillandier se rachète

A la 60e mn, après avoir stoppé un tir assez sec de Hodoul, Taillandier aura un excellent réflexe en déviant une bonne reprise de la tête de Joseph, prolongeant un centre de Fulgenzy. Sur une magnifique touche longue Tassone qui arrive jusqu'au but lensois, nouveau coup de tête de Joseph arrêté par Taillandier à la 65e mn.

Lens, longtemps pressé sur son but, avait peu après une belle occasion d'égaliser sur action personnelle de Ben Tahar qui dribblait Lopez, débordé et plaçait un tir croisé à ras de terre, à quelques centimètres du montant (67ème minute).

Peu après, sur échange entre les frères Lech, Escale sauvait en plongeant avec décision dans les pieds de Georges (69ème minute), puis arrêtait un tir en coin de Bernard (75ème minute).

Au cours du dernier quart d'heure, la fatigue se faisait sentir et le rythme baissait nettement ; rien de plus normal, les Marseillais comme les Lensois disputaient leur second match sur terrain lourd en trois jours.

80e minute :

Buron échoue

À la 80ème minute, sur un coup franc lointain de Lopez, Durand, héritant de la balle grâce à un louper de Bègue, il arrivait seul sur Taillandier mais ne parvenait pas à le battre.

L'O.M. manquait, par son ailier gauche, une nette occasion de se mettre hors de portée.

Mais les dernières minutes ne changeront rien à l'affaire ; l'O.M. l'emportait logiquement sur une formation qui partageait, il y a quelques jours encore, la place de leader avec Nantes.

Louis DUPIC

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La meilleure victoire marseillaise

au Stade Vélodrome

Un très beau match ! On n'en regrettera que davantage l'absence d'une bonne partie du public pour cause de mauvais temps.

La sagesse voudrait que les nocturnes soient remises au printemps prochain.

Bien que s'étant terminé par un 0 à 0, au demeurant équitable, la première mi-temps fut très agréable à regarder et, partant, spectaculaire à souhait.

Les Lensois, que l'on dit petits, mais qui ne le sont pas tellement, Senac, Courtin et Deschamps élevant très sensiblement la moyenne, s'efforcèrent de relancer le jeu dans tous les points du terrain et dans toutes les positions. Ils réussirent et, ce qui n'est pas si fréquent au Stade Vélodrome, à briser quelque fois la fameuse ligne de l'O.M. par le passage à toute vitesse d'un joueur venu de l'arrière.

C'est simple mais encore fallait-il y penser.

Mais toute cette finesse, peut-être un peu précieuse de la part de Georges Lech n'eut pour effet que d'alerter Escale, pas de le battre.

L'attaque de l'O.M. améliorée

Car, en face, l'O.M., sans atteindre les hauts degrés dans la précision de son réputé adversaire, n'en réalisait par mois son meilleur match à domicile de la saison.

Nous n'oublions pas que Nîmes et Toulouse s'inclinèrent lourdement au Stade Vélodrome, mais en toute chose, il faut considérer la valeur de l'équipe visiteuse.

Donc, l'O.M., littéralement porté par sa défense et fortement soutenue par un Djorkaeff omniprésent, on fit voir de toutes les couleurs à son adversaire d'un soir.

Mieux même, l'attaque jugée jusqu'à présent déficiente, n'atteignit certes pas les sommets - n'exagérons rien ! - mais elle en fit assez, surtout dans le domaine collectif, pour mériter sa première note de la saison.

Cela tient au fait que Destrumelle épaula consciencieusement Joseph, tandis que Buron et Fulgenzy posaient des problèmes d'ailiers à l'excellente défense lensoise.

Une victoire méritée

La conjugaison de tous ces éléments a permis à l'équipe marseillaise de rivaliser d'abord avec une des meilleures équipes du championnat, et enfin de la battre le plus régulièrement du monde.

Ce qui n'est pas négligeable, tant s'en faut, et permet d'espérer que cette équipe judicieusement renforcée, pourra jouer un rôle intéressant en Première Division dès cette saison.

Car, si la première mi-temps fut extrêmement égale, les joueurs marseillais par leur ardeur, leur indiscutable supériorité dans la lutte pour le ballon, étouffèrent si nous osons nous exprimer ainsi, leurs adversaires au cours de la deuxième mi-temps.

Seule la malchance, avec une nervosité trop grande, les empêchèrent d'augmenter le score en leur faveur.

Artelesa, Djorkaeff en vedette

Nous devons, pour commencer, adresser les félicitations qui s'imposent à toute l'équipe marseillaise pour son remarquable esprit de corps.

La défense fournit son excellent match habituel : Escale sortit avec à-propos et, parmi les quatre arrières, tous très bons, Artelesa s'imposa plus particulièrement. En regrette que le sélectionneur de l'équipe de France ne pense pas à lui pour jouer contre la Belgique le 11 novembre prochain.

Au milieu du terrain, Djorkaeff fit un grand match. Il fut à l'origine du but vainqueur et, en toutes circonstances, se battit avec un cran admirable et une précision améliorée.

En attaque Joseph - souvent critiqué par le public - fut Joseph, c'est-à-dire l'un des meilleurs atouts offensifs de l'équipe marseillaise malgré ses qualités et ses défauts.

Destrumelle, Fulgenzy, et Buron tirèrent beaucoup plus qu'honorablement leur épingle du jeu.

Georges Lech en demi-teinte

L'équipe lensoise plut beaucoup en première mi-temps par son jeu collectif et la finesse de ses combinaisons. Cependant, son grand meneur de jeu, l'international Georges Lech abandonna un peu trop vite la bataille et, à notre avis, ne semble pas voir assez loin.

Courtin ne fut visible qu'en première mi-temps, à son avantage il faut le dire.

On notera également un grand talent du petit Krawzyk et la sûreté de la défense dans son exemple.

Maurice FABREGUETTES

     

 

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