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Résumé Le Provencal

du 20 février 1967

 

L'O.M. PARDONNE

...et rassuré par sa victoire sur LILLE (2-1)

Rien de nouveau sous le soleil, bien que ce dernier se soit camouflé, hier après-midi, derrière un rideau de nuages.

L'O.M., revêtu d'un maillot rouge, a été salué par des sifflets à son entrée sur le terrain. On s'y attendait. Dès les premiers échanges, les siffleurs se mirent à encourager leur O.M. C'était prévu. Le sort des armes ayant été favorable aux Olympiens, on se bousculait devant les grilles du boulevard Michelet, à l'heure de la sortie... pour applaudir les héros du jour. Ce qui ne surprendra pas, non plus.

Toute personne de bon sens en déduira aisément qu'un jeu dont le résultat est fonction d'un tir raté ici, d'un tir réussi là, ne saurait être une base logique de lancement pour autre chose que le sport.

Les personnes de bon sens, d'ailleurs, ne sont généralement pas habituées par la passion sportive.

C'est notre fierté, à nous, "mordus" du football de naissance, d'être entre fous, comme le disait le regretté dernier grand préside du F.C. de Sète, M. Michel.

44e minute : la tête

de Skoblar

La partie peut se diviser en trois périodes de durée très inégale.

De la 1re à la 44me minute, en put croire à un deuxième match nul (0 à 0) entre les deux équipes.

Le L.O.S.C. jouant à trois attaquants dispersés, se créa quatre occasions de buts. Pas une de plus. Ils les gâcha toutes.

Houen passa deux fois (1re seconde et 35me mn) sans réussir à assurer son tir. Ce furent les deux meilleures chances de l'O.M.

Escale faillit se faire surprendre, sur le corner tiré directement par Peyroche, puis se fut contrer par Andrien au cours d'une sortie hasardeuse.

L'O.M. paraissait très contracté et n'arrivait pas à trouver ses distances.

Seul Buron, redevenu un "Diable Rouge" poussait quelques raides le long de son aile gauche. Skoblar était complètement éteint et la défense renvoyait le ballon au petit bonheur la chance.

Comble de malheur, Casolari, durement touché par Stakowiak, boitait autant que boiter se peut.

Deux occasions nettes de but seulement. Une habile combinaison Skoblar - Buron mit Destrumelle en position de tir.

Ce dernier contrôla mal le ballon de la poitrine, ce qui permit aux défenseurs lillois d'intervenir.

Un peu avant, sur coup franc indirect tiré par Buron, Djorkaeff avait expédié la balle sur Samoy. Assez violemment pour empêcher le gardien lillois de contrôler le ballon, mais de façon trop franche pour le tromper.

L'arbitre regardait déjà son chrono quand Destrumelle, servi par Brotons, centra de la droite. Samoy croyant que le ballon allait sortir en camp se contenta de suivi du regard. Ce qui lui permit de voir aussi, Skoblar posté sur la gauche. Un coup de tête modèle, placé, en rabattu... et Samoy était pris à contre-pied.

Josip venait ainsi de marquer son cinquième but en cinq matches de championnat... et, celui-là, de la tête, pour la première fois.

48e minute :

Hodoul marque,

l'O.M. se déchaîne

Dès la reprise, l'O.M. allait creuser l'écart, comme le disent les cyclistes.

Un but en deux temps.

Catapulté par Brotons, Tassone fonça, dans son style si particulier, tête baissée, muscles bandés, vers la ligne de camp.

Au moment où le ballon allait sortir, il réussit à le diriger vers le centre, où Stakowiak le contrôla sans peine. Puis pêchant par excès de confiance, les défenseurs lillois jouèrent au jeu dangereux des petites passes dans la zone de but.

Hodoul pu alors récupérait ce précieux ballon et le loger, avec grand sang-froid, dans la cage gardée par Samoy. Croyant au hors-jeu, les Lillois s'étaient arrêtés de jouer, ce qui est toujours une faute énorme.

À partir de ce 2 à 0, l'O.M. tout à fait décontracté, se mit à fort bien jouer. Pendant 40 ou 45 bonnes minutes, le rouge olympien prima nettement le blanc lillois sur le terrain.

"Un de plus", "un de plus", hurlait le public redevenu olympien à cent pour cent.

Ce troisième but, on crut bien le voir, quand Buron arriva seul devant Samoy. Mais ayant un peu trop poussé le ballon, l'ailier marseillais se fit chiper par le gardien lillois.

Parmi les quelques occasions qu'eut l'O.M. d'aggraver le score, ce fut le plus net.

85e minute :

un but de Petyt...

...et un fameux suspense

La dernière période dura environ cinq minutes.

Les spectateurs pressés commençaient déjà à se diriger vers la sortie quand le L.O.S.C. se mit, un peu tard, en position franchement offensive.

Sur corner, petit Petyt s'empara du ballon au coeur de la mêlée et trompa Escale.

2 à 1... bigre de bigre !

Encouragés par ce but, les Lillois repartirent à l'assaut du camp olympien. On jouait vraiment "les cinq dernières minutes".

Le sommet du "suspense" fut atteint quand, sur centre de Mezzara, le ballon "flirta" avec le pied d'Andrien à un mètre, tout au plus, de la ligne de but de l'O.M.

Ouf ! Et ouf !...

À la dernière seconde, Skoblar devrait marquer un but qui lui fut refusé pour hors-jeu.

Il faut de tout pour faire une victoire !

Maurice FABREGUETTES

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HODOUL : une rentrée remarquée

DJORKAEFF : un brillant intérimaire

1) Le jeu.

L'O.M. n'avait rien changé à sa méthode habituelle : le L.O.S.C. jouer en 4-3-3 avec Stakowiak en couverture.

Le grand Adamzyk pratiquait "l'individuelle" sur Skoblar sans cependant suivre le Yougoslave dans ses décrochages profonds.

De part et d'autres les défenseurs ne furent pas irréprochables, bien qu'ayant eu le plus souvent, l'avantage du nombre.

Les Lillois essayèrent de passer la "ligne" de l'O.M. grâce surtout à des passes longues et souvent bonnes de Peyroche, mais l'isolement des attaquants de pointe et le jeu de réussite de Houen rendirent cette tactique inopérante.

Le "rush" terminal du L.O.S.C. prouva que cette équipe avait peut-être péché par une excessive prudence.

L'O.M. timide et décontracté en première mi-temps se reprit fort bien en deuxième mi-temps, le but d'Hodoul ayant libéré ses partenaires.

Pendant 35 minutes environ, on vit un O.M. très collectif jouant de façon prometteuse. À suivre.

2) L'arbitrage.

Pourquoi tout en sifflant beaucoup trop, arbitre n'a pas sanctionné la seule faute ayant causé une blessure : la charge des deux pieds en avant de Stakowiak sur Casolari ? Il s'agissait pourtant d'une façon de jouer très dangereuse et visible à l'oeil nu.

3) Les joueurs.

O.M. : Escale, qui devait soigner ses déplacements, commit deux fautes inhabituelles de sa part. On le lui pardonnera cette fois n'étant pas coutume.

Tassone mit Petyt "dans sa poche" en contre-attaquant avec une ardeur louable qui méritait d'être canalisée.

Djorkaeff est un excellent arrière. On le savait déjà. N'a-t-il pas toujours défendu avec sobriété et efficacité, dans les rangs de l'équipe de France ?

Zwunka bon comme toujours. Nous pensons cependant qu'il serait encore meilleur au milieu du terrain. Ne fit-il pas une passe remarquable à Skoblar, ce dernier se trouvant d'un cheveu en position de hors-jeu ?

Hodoul : calme, précis, clairvoyant, l'un des joueurs les plus utiles de l'équipe hier. Ce timide garçon et à l'orée d'une grande carrière.

Destrumelle : très travailleur comme d'habitude, eut le mérite de réussir le centre ayant permis à Skoblar de marquer.

Casolari : on ne juge pas un joueur blessé.

Brotons : rentrée simplement honorable pour un footballeur dont le talent est évident. Il mérite toutefois que confiance lui soit faite.

Skoblar : un très grand joueur, son admirable et précieux but de la tête en fait foi, mais en petite forme en ce moment.

Buron : une excellente première mi-temps.

L.O.S.C. :

Avec Peyroche, très bon technicien, mais ménageant ses forces, les Lillois les plus en vue sur le trop dur Stakowiak, Adamzyk, Navarro... et épisodiquement Houen.

Andrien, Michelin et Guy ont joué au-dessous de leur valeur

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DOMERGUE : "Un 3e but aurait été le bienvenu !"

Dans le camp marseillais on avait retrouvé le sourire.

Le président Marcel Leclerc nous a dit :

"Les dimanches se suivent et ne se ressemblent pas ! Cette victoire efface, en partie notre échec de dimanche dernier."

L'entraîneur Robert Domergue constaté :

"Trop souvent, le porteur du ballon chez nous était isolé, aujourd'hui il a été servi, entouré. C'est une amélioration non négligeable : Il y a eu de bonnes choses ! Un 3ème but aurait été le bienvenu".

Brotons ajoutait :

"J'ai été un peu fatigué à la fin de la rencontre ! Nous avons été lents à nous trouver".

M. Neumann faisait remarquer :

"Nous avons gagné en jouant pratiquement à dix."

Buron s'exclamait d'un ton philosophe :

"Nous prenons toujours des coups ! J'ai été atteint à la cheville et au tibia".

Escale constatait :

Ce ne fut pas une bonne rencontre facile ! Lille à une bonne équipe mais nous méritions de gagné".

Jules Zvunka s'exclamait :

"Il fallait les mettre ces deux buts car les Lillois sont dangereux. Ils donnent des balles longues devant, mais il pratique le béton"

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ANDRIEN : "Nous avons perdu dans le premier quart d'heure"

Chez les Lillois, les visages étaient légèrement fermés. C'était compréhensible !

L'entraîneur Langrand nous a déclaré : "Mon équipe ne m'a pas déçu, elle a fourni la partie qu'elle devait faire ! Nous n'avons pas su profiter des occasions qui s'offrirent à nous".

Guy disait de façon laconique :

"Le résultat final est normal. Nous n'avons pas voulu suffisamment la victoire".

Andrien affirmait : "Nous avons perdu le match dans le premier quart d'heure ! La journée aurait été bonne si nous avions pu prendre un point".

Samoy remarquait : "Nous avons trop traîné en défense sur le but ! Autrement nous aurions pu l'éviter".

Mezzara ajoutait : "Nous avons manqué trois belles occasions ! Les Marseillais n'en ont pas plus que nous, mais ils ont su mieux en profiter. Dans ces conditions, ce résultat ne prête pas à contestation !"

Alain DELCROIX

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