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Résumé Le Provencal

du 06 mars 1967

 

L'O.M. match nul contre ANGERS : "Ce n'est déjà pas si mal !"

LE ROI ANGEVIN...

...était Marseillais

Skoblar marque sur penalty

Beau sujet de discussion.

Après deux 5 à 0, c'est 1 à 1 peut être considéré comme un commencement de revanche ?

L'O.M. a-t-il été bien inspiré, en passant de la "ligne" au béton ?

Au hasard des conversations et des réflexions étendues à la sortie du stade, nous avons cru comprendre que chacun avait sa petite opinion différente de celle du voisin, sur ces deux sujets.

Deux certitudes cependant :

1) La première mi-temps fut très spectaculaire.

2) Angers a fait le meilleur jeu but, cette saison, au Stade Vélodrome.

Partant de cette base assez soudé, on en déduira que l'O.M., assez diminué par suite de ses nombreux blessés, a eu un mérite certain en limitant l'addition angevine 66-67 a 11 à 1.

Certes, la deuxième mi-temps fut extrêmement pénible pour les olympiens errant sur le terrain comme un troupeau en liberté ; mais enfin conserver le match nul dans de pareilles conditions est au moins la preuve d'une grande volonté.

Le brio était angevin, la bravoure marseillaise.

N'en demandons pas plus pour le moment.

L'O.M. "bétonne"

Dès le coup d'envoi, la couleur était annoncée.

Le public, qui siffla les angevins et Dogliani à leur entrée sur le terrain, soutiendrait à fond son équipe.

L'O.M. allait "bétonner" avec Artelesa en couverture.

Mouilleron, une fois de plus, était commis à la surveillance de Skoblar.

Il fallut attendre quinze minutes pour assister aux premières escarmouches.

Sur un centre de Buron, puis sur une habile retourné de Erhardt, Skoblar eut deux occasions de se manifester : la solide défense angevine était là et un peu là.

Là-dessus, le feu prit en tribunes. Sur notre droite, une bagarre à poings fermés qui obligea la police à intervenir et à mettre sur la touche l'un des belligérants.

Sentant la poudre, Deloffre tira alors d'une bonne vingtaine de mètres. Un vrai tir, tendu, placé, sur lequel Escale ne put que dévier le ballon en corner.

Ce fut ensuite au tour de Zwunka de se mettre presque en vedette. Destrumelle ayant tiré un coup franc le brave Jules plongea témérairement, tête en avant. Il ne manqua le ballon que d'un cheveu.

DOGLIANI en vedette

Dogliani, dont on avait déjà remarqué la finesse et la grande clairvoyance, entra soudain en transe.

Un festival de dribbles... et, en guise de conclusion, un excellent tir qui faillit tromper le vigilante Escale.

Angers allait-il marquer le premier ?

On le crut, quand Margottin, s'étant aidé de la main, se trouva seul devant Escale. Mais le blondinet angevin croisa trop son tir.

Puis Skoblar, bénéficiant d'une balle contrer entre Erhardt et Chlosta, tira sans plus attendre. Une balle à effet qui glissa sur la transversale après avoir été effleuré par Gallina.

On le voit, la partie était très vivante fort disputée et assez équilibrée.

SKOBLAR sur penalty

C'est à la 42e minute que se produisit un incident qui allait avoir une grande influence sur le résultat.

Skoblar, en position de tir, en pleine surface de réparation fut poussé dans le dos par Mouilleron.

Penalty !

Skoblar, cette fois ne laissa aucune chance à Gallina.

O.M. 1 - Angers 0.

Juste avant la pause, Dogliani tenta le grand chelem tout seul. Il passa la défense de l'O.M., en slalom avant d'être contré in extremis par son ami Escale.

Bravo Jean Pierre et bravo Jean-Paul !

POLI égalise

La deuxième mi-temps mérite un moins long développement.

L'O.M. fatigué par ses généreux efforts de la première mi-temps - une équipe faisant courir le ballon comme Angers éprouve son adversaire - subit, de bout en bout, le jeu angevin.

L'inévitable se produisit à la 60e minute. Admirablement servi par Dogliani, Poli égalisa presque à bout portant.

O.M. : 1 - Angers : 1.

La fin de la partie fut difficile à supporter, pour l'amour-propre des spectateurs olympiens.

À quelques rarissimes contre-attaques près - Skoblar trop seul à la pointe du combat - il n'y eut qu'une équipe sur le terrain.

Mais enfin, de bric et de broc, à force de volonté et au prix d'efforts désordonnés mais louables, O.M. réussit à conserver le point du match nul.

Un point précieux et en définitive, pas tellement immérité.

Maurice FABREGUETTES

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Le marbre et l'ardoise

Dans le grand cirque de béton qui portait vaillamment son poids d'humanité et qui parfois, gronda comme un cratère en furie, anun oeil exercé aux beautés champêtres pouvait déceler une touche de "douceur angevine", avec ces printanières pâquerettes fraîchement éclatées sur la pelouse du stade vélodrome.

Le ciel lui-même avait la couleur de celui qui pèse sur la terre grasse du Nord de la Loire...

Et toutes ces demi-teintes me remettaient en mémoire le vers fameux de Joachim du Bellay :

"Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine".

Bientôt, nous allions superposer à cette harmonieuse alexandrin la poésie libre du football et les images du match que se livraient devant 25.000 témoins, l'O.M. et Angers.

Le marbre était rouge et marseillais, il était veiné de courage et de bonne volonté.

L'ardoise - contrairement à toute les règles - était blanc et angevin.

Et comme dans angevin, il y a ange nous vîmes des séraphins sillonner la pelouse, après avoir placé à leurs chevilles des ailes qu'ils auraient dû, notamment porter sur le dos !

Ce fut alors cette fantastique samba de la deuxième mi-temps, cette "sarabande - bombardement" qui nous parut plus longue que la traversée du Sahara à dos de chameau.

Le feu s'allumait partout, aux quatre coins du stade. Une anguille nommée Dogliani s'infiltrait d'incroyable manière ; Margottin "Casque d'or" semblait craquer ses allumettes à sa crinière de braise ; le tourbillon reprenait par Poli, puis se mettait à ondoyer, pareil à une vague, du côté de Dubaele ou de Stievenart.

Football enchanteur, qui séduisait en nous faisant frissonner...

Vingt fois, les ardoisiers montèrent à l'assaut.

Vingt fois, ils recommencèrent... Et quarante fois, ils furent boutés dehors.

Certes, Poli ouvrit une brèche au bout d'une heure.

Mais Josip Skoblar avait déjà inscrit son but.

Le marbre n'avait pas craqué !

Louis DEVILLE

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