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Résumé Le Provencal

du 18 mars 1967

 

L'O.M. perd à TOULOUSE (0-1)

à l'issue d'un match très équilibré

(de notre envoyé spécial Louis DUPIC)

TOULOUSE (par téléphone) - Il faisait très beau, hier soir, dans le Sud-Ouest, mais il y avait vraiment bien peu de monde au Stadium pour voir l'O.M. et Skoblar

Avant le match, Kader Firoud nous avait dit sa satisfaction d'aligner, depuis quelques semaines, une équipe enfin complète. Dans les couloirs, nous croisions deux hommes qui manquent beaucoup naturellement à leurs clubs respectifs, deux grands blessés du football : le Toulousain Edmond Barasse et le Valenciennois Paul Sauvage.

Les premiers échanges nous montraient clairement les intentions tactiques de l'O.M., Destrumelle, porteur du No9, se tenant nettement en retrait de ses camarades de l'attaque.

Toulouse, très actif, menait les premières offensives, et l'ont noté vers la 5ème minute une remarquable ouverture de Jacky Bernard vers son ailier Wojciak, qui centrait sans résultat.

Skoblar se faisait applaudir en esquivant, avec beaucoup de subtilité, une charge vigoureuse de Cros. Mais un peu plus tard, Monnin lui mettait pratiquement son pied dans la figure.

Au cours du quart d'heure initial, l'on n'avait pas fait mauvaise figure, sans qu'il ne soit en vérité passé quelque chose d'important. Richard devait cependant abandonner ses camarades pendant quelques minutes à la suite d'une chute douloureuse, et revenait le bras gauche immobilisé.

Hodoul sur la barre

La première action dangereuse était à l'actif des Marseillais à la 20ème minute. Sans avoir l'air d'y toucher, Hodoul expédiait un tir long et précis que Guissepin avait beaucoup de mal à enlever... sur la transversale.

Comme on peut le constater, les défenses prenaient nettement l'avantage sur les attaques, et il allait falloir un corner pour que le score soit ouvert.

Bernard de la tête

Une offensive de l'arrière toulousain Cros, l'un des meilleurs hommes sur le terrain, allait permettre à son équipe d'obtenir un corner. La balle, très tendu, de Wojciak, arrivait en plein sur le front de Bernard, qui ne ratait pas une pareille occasion.

Quelques dixièmes de seconde plus tard, Toulouse menée par 1 à 0 à la 28ème minute. Peu après, Casolari réussissait à passer Cros, mais son centre ne pouvait trouver Skoblar, très bien placé face aux buts (35ème minute).

Buron seul

On voyait ensuite Buron profiter d'un contre favorable pour filer seul au but, mais l'ailier marseillais ratait, en tirant à côté, la première véritable occasion du match (38ème minute).

On arrivait ainsi à la pause sur le corner quelque peu flatteur pour Toulouse.

La seconde mi-temps débuta, comme la première, par une très bonne ouverture de Bernard vers Dorsini, hors-jeu malheureusement pour Toulouse.

Puis, sur un simple renvoi de Zwunka, Woziak tentait sa chance par un ciseau retourné qui échoua au-dessus.

Le jeu se déroulait plus souvent au milieu du terrain, défenseurs des deux camps n'hésitant pas, à la moindre alerte, à donner le ballon à 30 ou 40 mètres en retrait, à leurs gardiens de but respectifs, façon d'agir n'était pas du goût des spectateurs toulousains, qui ressemblent en cela a beaucoup de ceux d'ailleurs !

Woziak comme Buron

Après l'O.M., Toulouse allait lui aussi montrer son manque d'efficacité lorsque Dorsini ayant fort bien servi son ailier Woziak, ce dernier imita Buron et ne réussit pas à tirer parti de cet accident (60ème minute).

Seconde édition de la même action trois minutes plus tard et la Zwunka intervenait avec vigueur, éloignait le danger est envoyé Woziak au tapis, sous les clameurs du public.

Ces manifestations avaient pour effet de durcir le jeu et, pendant quelques minutes, cela tombait comme à Gravelotte !

Finalement Skoblar appliquait la peine du talion et placer une ruade dans les jambes de Monin en même temps que sa main sur la figure de Richard.

Buron malheureux

L'O.M. en cette fin de match, dominera d'ailleurs nettement et Buron à un quart d'heure de la fin, avait deux fois l'occasion de se montrer dangereux.

L'O.M. jouait son va-tout et obtenait plusieurs corners. La balle se promenait plusieurs fois dangereusement devant les buts toulousains, mais sans résultat.

La marque allait demeurer inchangée. L'O.M. a perdu le match en ayant produit dans l'ensemble une très bonne impression.

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Toujours sans attaque

Selon une expression classique, l'O.M. a perdu, à Toulouse, ce match qu'il pouvait tout aussi bien gagner.

Également solides en défense, les deux équipes se montrèrent également inefficaces, et il était visible que seul un coup de dès allait faire la décision.

Il se présenta sous la forme d'un corner très bien tiré par Woziak et tout aussi bien repris de la tête par l'excellent Jacky Bernard. Sans cela, on se demande bien comment le score aurait pu être ouvert !

Lorsqu'ils en eurent, très rarement on le sait, l'occasion, ceux qui se trouvèrent en position de tir se montrèrent d'une grande faiblesse dans ce domaine, et Escale comme Guissepin n'eurent en somme aucune balle franche à arrêter.

Cette carence des attaquants n'empêcha pas tout de même la partie d'être rondement menée et le public de prendre plaisir à la suivre.

À l'O.M., toute la défense peut-être créditée d'une bonne sortie, Tassone, Artelesa, Swunka s'étant montrés excellents.

Le problème de l'attaque reste posé, puisque seul Hodoul réussit à placer un tir dangereux.

Skoblar qui, une fois encore, très seul dans ses attaques et ne réussit aucun mouvement cohérent.

À Toulouse, toute la défense fut également bonne. Mouthon et Cros, les arrières latéraux en particulier, Jacky Bernard, dans son style particulier, fut le meilleur attaquant.

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Robert Domergue :

"Nous méritions mieux"

"Je ne suis pas mécontent de notre partie", devait nous dire Robert Domergue, "car nous avons fait de bonnes chances. Mais je le suis du résultat car c'est un match que nous ne méritions pas de perdre. Nous avons eu au moins autant d'occasion de buts que nos adversaires".

Jean-Louis Buron expliquait son échec de la première mi-temps : "Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il ne m'était pas possible de donner la balle à Skoblar. Après cette course de 50 mètres, j'ai tenté normalement ma chance, et le sort a voulu que mon tir passe à côté".

Dans l'ensemble, tous les Marseillais, plus ou moins marqués, se plaignaient du jeu dur des Toulousains.

  

 

 

 

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