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Résumé Le Provencal

du 04 septembre 1967

 

L'O.M. paralysé, incohérent, méconnaissable, battu 0-2

par un honnête RED STAR

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

PARIS - Nous retrouvions, pour notre part, l'O.M. et le football professionnel après les entractes successifs de l'intersaison et des vacances. Nous nous garderons de tout jugement actif, mais il ne semble pas que l'un plus que l'autre ne soit amélioré depuis que nous les avions quittés !

Vigoureux, courageux, consciencieux, mais dépourvu d'imagination et de l'esprit offensif le plus élémentaire, l'O.M. nous montra les défauts et les qualités qu'il étala tout au long de la saison dernière et que nous n'avions pas manqué de souligner alors, par la force des choses.

Nous pensions quant à nous - c'est là au point de vue purement personnel - qu'il est tout à fait illusoire de bâtir une équipe à partir de la solidité, soit-elle affirmée, d'un bloc défensif. La venue de Novi et Bonnel, le placement de Djorkaeff à son meilleur poste, celui d'arrière latéral, n'a pas empêché le Red-Star, équipe sans grande personnalité, ou les individualités de valeur de foisonnent pas, de marquer 2 buts, et qu'ils aient été bien construits ou non ne change rien à l'affaire !...

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Aucune équipe à vocation défensive n'est à l'abri du "coup fourré" qu'il s'agisse du penalty la 30ème minute, justifié ou non, ou du tir brossé de 20 mètres de Farias et qui trouva tout juste la lucarne, la part de chance étant un facteur important de la réussite de l'avant argentin sur cette action.

Hier après-midi, à Saint-Ouen, il fut une fois de plus confirmé que la meilleure défense c'est l'attaque, le meilleur moyen de pallier les impondérables étant de marquer soi-même des buts, ou tout au moins d'axer ses efforts dans ce sens...

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Mais comment l'O.M. pouvait-il marquer, qui dut se contenter, pour tout exploit offensif, d'un coup de tête à côté de la cage de Robuschi, d'un centre-tir de Joseph quelque peu cafouillé par Pierre Bernard, gêné par le soleil, et d'une autre tentative de Robuschi stoppait en deux temps par le gardien parisien ? Dans ces conditions, l'O.M. ne pouvait espérer que le partage des points, en croyant quelque peu au miracle...

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Son adversaire du jour, le Red-Star, ne sera probablement pas la sensation de la saison, mais il s'agit du moins d'une équipe animée d'un bon état d'esprit, qui eut le mérite de tenter souvent sa chance et en fut finalement récompensée de la façon la plus logique. A tirer souvent de loin, les Parisiens finirent par obtenir le second but qui mit pratiquement fin au débat.

Ahache, qui confirma tout le bien que nos confrères pensaient de lui, faillit même, de la même façon, donner une victoire plus large à son équipe, son tir trouvant le dessous de la transversale alors qu'Escale était battu.

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Si nous en croyons tous ceux qui assistèrent à ses précédentes sorties, l'O.M. apparut comme tout à fait méconnaissable, ne parvenant jamais à trouver la distance, ni à assurer une liaison convenable entre défense et attaque, les torts paraissant partagés : les défenseurs pêchant par manque de précision, les attaquants réduits à 3 par manque d'imagination, tendu qu'entre les deux, Bonnel ne se comportait pas en chef d'équipe, invoquant d'ailleurs la douleur résultant d'un coup à la cuisse.

Nous nous garderons bien, dans ces conditions, de porter un jugement individuel sur les joueurs, aucun ne s'étant surpassait, sans que personne n'ait franchement déméritée, les uns et les autres semblant sous le poids d'une sorte de fatalité tout à fait paralysante.

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Les Marseillais, comme fiche de consolation, auraient pu conserver le souvenir d'avoir été battus par une grande équipe. Même pas !... Nous le répétant : la réussite incontestable du Red-Star sur les deux buts fut la récompense de sa bonne volonté et de son grand désir de s'imposer.

Les Parisiens ne furent pas inférieurs aux Marseillais sous le chapitre de l'engagement et de la condition physique, leur ardeur d'ensemble leur permettant d'occuper le grand visiteur et de multiplier les tentatives.

Nous avons apprécié la bonne valeur de Merelle, l'énergie des Cros, Monnin, Richard et Moy, et la facilité de Ahache.

Il est probable que le penalty de la 30me minute était imaginaire. Il est certain que Farias, qui parut très surpris, n'avait jamais voulu frapper la balle de l'extérieur du pied gauche. Il n'empêche que la victoire du Red-Star est tout à fait méritée et que l'O.M. devra revoir beaucoup de chose !

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Deux buts heureux du RED STAR

abattent un O.M. sans âme

PARIS - Près de 15.000 spectateurs étaient venus au stade de Saint-Ouen pour voir cette confrontation entre le Red-Star et l'Olympique de Marseille.

Une pluie rageuse s'abat sur la pelouse au moment même ou le coup d'envoi est sifflé. Ce ne sera qu'une averse de courte durée et le match se déroulera dans des conditions tout à fait normales.

Les deux équipes jouent dans la formation annoncée. L'O.M. dès le début obtient un coup franc. Joseph fonce et alerte très sérieusement la défense du Red-Star.

Peu après, Invernizzi part dans le trou. Ce préambule offensif donne quelques illusions quant au comportement de l'O.M. Hélas ! Les illusions vont s'effilocher tout au long de la partie pour aboutir au résultat que vous savez.

Saint-Ouen morne plaine

Les minutes qui suivent les deux initiatives de l'O.M. voient tour à tour les deux équipes tenter leur chance sans pour cela rendre la partie intéressante, l'après-midi est morne comme un retour de vacances.

On note pourtant (pour la forme) un arrêt d'Escale sur un tir assez sec d'Ahache. Un corner sifflé contre le Red-Star ne donne aucun résultat malgré un saut fantastique (mais habituel...) de Joseph.

À la 14e minute, Robuschi manifeste sa présence par une tête bien dirigée à la suite d'un centre d'Invernizzi. Les deux défenses dominent le match ce qui explique l'aspect peu spectaculaire de la partie.

Un coup fourré

Il faudra attendre une demi-heure (29 minutes exactement) pour que ce côté négatif change. Nous assistons alors à un coup fourré. Sur une attaque très confuse du Red-Star quelques pichenettes font virevolter le ballon de pied en pied. Artelesa, en déséquilibre tombe, de même que Zwunka et Soukhane. À l'étonnement général - y compris celui des supporters du Red-Star - l'arbitre M. Dhumerelle désigne le point de penalty. Nous apprenons - après le match -que l'arbitre a voulu sanctionner une main d'Artelesa main que l'intéressé nie farouchement avoir mis sur le ballon.

Quoi qu'il en soit, le Red-Star ne manque pas cette occasion - par l'intermédiaire de Farias - d'ouvrir le score.

On arrive à la mi-temps sur ce score de un but à zéro.

De mal en pis...

La seconde période de jeu va être encore plus décevante que la première et l'on croit assister à un mauvais match de Deuxième Division. Dans l'équipe parisienne, Faure fait sa rentrée pour remplacer numériquement Cros qui boitait.

Le Red-Star fort de son avance, continu à mener le jeu alors que l'O.M. joue de façon assez surprenante la défense comme pourrait la jouer une équipe menant largement au score...

Ce manque de réalisme aboutit, finalement à un second but du Red-Star, à la 52e minute, ou Farias, parti tout seul du rond central, s'avance au trot et déclencha un tir de plus de vingt mètres. La balle part tourbillonnante et vicieuse, Escale surpris est battu pour la seconde fois.

La défaite marseillaise est bel et bien consommée malgré les efforts offensifs de Djorkaeff rageur et décidé.

Après une heure de jeu, Casolari remplace - on ne sait trop pourquoi - Robuschi. Ce changement ne modifie en rien l'aspect de la partie et le Red-Star continue à attaquer et à manoeuvrer une équipe marseillaise méconnaissable.

Escale doit dégager deux fois consécutives pour empêcher l'aggravation du score alors que ses camarades semblent avoir renoncé sauver la face.

Marcel SERRES-SUBE

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M. LECLERC : "Battus

neuf fois sur dix !"

Le président Marcel Leclerc a assisté au match de la tribune d'honneur au Stade de Paris, à Saint-Ouen, installé au pied de la caméra de télévision...

Inutile de préciser que l'O.M. a passé un bien mauvais après-midi.

À l'issue du match, et devait nous dire : "Nous ne pouvions pas gagner ce match puisque nos joueurs ont été battus neuf fois sur dix dans l'attaque de la balle..."

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TASSONE et NOVI :

"Rien à faire"

Songeurs et transpirants, Tassone et Novi semblaient se trouver devant le mur des lamentations ! Novi disait : "Dans ce match, rien ne nous a réussi"...

Tassone surenchérissait : "Non seulement rien ne nous a réussi, mais après ce penalty imaginaire, Farias a réussi un second but comme il n'en marquera certainement plus jamais : en loupant son tir, le ballon a pris un effet qui a surprit notre gardien".

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Robert Domergue :

"Une défaite inexcusable"

Beau joueur, Robert Domergue n'invoquait aucune excuse de la défaite de l'O.M.

"Notre équipe a été méconnaissable par rapport à ses dernières sorties. Nous n'avons même pas été au contact, reculant devant l'adversaire au lieu de l'attaquer. Nous pouvions peut-être ne pas encaisser ces deux buts, mais je vois pas comment nous aurions pu marquer, tant la liaison défense- attaque était mauvaise...

"Le vrai "jour sans" en quelque sorte !

Marcel Artelesa : "Il n'y avait pas de penalty !"

Les défenseurs marseillais étaient indignés que l'arbitre et cru bon de leur infliger un penalty. Zwunka en tremblait encore en se rasant comme il le faisait après chaque match...

Quant à Marcel Artelesa, il était formel :

"Je me suis élancé pour dévier la balle, mais jamais je ne l'ai touché de la main ; c'est un scandale..."

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(Photos : collection personnelle Gilles Saillant)

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(Photo : collection personnelle Jac79)

 

 

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