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Résumé Le Provencal

du 12 novembre 1967

 

MERCI BONNE MERE !

L'O.M. humilié mais vainqueur (2-1)

Le l'O.M. a certainement battu, hier au stade vélodrome, le record de chance. Merci bonne mère !

C'est bien la première fois, aussi, qu'une équipe victorieuse et assez remarquablement classée quitte son terrain sous les huées de ses supporters les plus fidèles.

Tout avait, pourtant, fort bien commencer pour les Olympiens.

À la 18me minute, ils menaient par 2 à 0 et, autour de nous, on disait déjà :

"Dommage, pour les spectateurs naître, que la partie soit déjà terminée".

Les deux équipes avaient choisi d'aligner leur défense de façon presque semblable, on se faisait des petites passes, le jeu était gentil et assez équilibré.

Pour tuer le temps, on s'amusait à compter les hors-jeu : les vrais, les douteux, les absolument faux.

Le but de Joseph...

du jamais vu !

Les deux buts de l'O.M. n'étaient pas à porter au crédit d'une quelconque tactique.

Le premier, marqué directement par Djorkaeff sur coup franc, valait par la qualité technique du tireur.

Le second, oeuvre de Joseph, était du rarement vu dans un stade.

Le gardien monégasque Heinrich ayant reçu le ballon de Baeza réussit l'exploit de se le faire chiper, presque sous le nez, par le puissance Zé.

Un but d'anthologie, à inscrire à la rubrique : curiosités.

Compte tenu de l'inefficacité bien connue de l'attaque de la Principauté on pouvait penser que la cause était entendue.

Mais, à quelques secondes de la mi-temps, après que Hausnecht eut marqué un but refusé pour hors-jeu, le petit Simian fit une parfaite démonstration de l'art et de la manière de franchir "la ligne" sans risque de voir l'arbitre de touche agiter son drapeau.

La Bérésina

Il semble que ce but pré-égalisateur ait complètement catastrophé l'équipe olympienne.

Ce que l'on vit d'elle, en seconde mi-temps, ressembla à l'image d'Épinal que l'on peut se faire, de la grande armée après le passage de la Bérésina.

L'horrible débandade dans toute sa splendeur. Coups de pied en touche, passes répétées à l'adversaire, fautes en tous genres, bref l'affolement le plus total, la plus noire "pagaille".

Nous ne pensions pas que l'équipe professionnelle, placée en tête au demeurant, put tomber aussi bas, surtout sur son terrain.

Inexplicable, mais vrai !

Monaco : manque de sang-froid

Que dans ces conditions, l'A.S. de Monaco qui joua dans le camp de son adversaire, 40 minutes sur 45, n'ait pas marqué le moindre but tient du purent miracle.

Nous n'avons pas compté les occasions, souvent facile, qu'eurent les Monégasques de tromper Escale. Elles furent trop nombreuses. Sans parler d'un but de Magny refusé, pour hors-jeu.

Nous avons déjà écrit que les Olympiens eurent une chance maxima. N'y revenons pas. Mais, en toute objectivité, nous devons ajouter que les attaquants monégasques manquèrent, eux, du plus élémentaire sang-froid.

Breg, 2 à 1, pour l'O.M. en fin de partie et grande colère de l'entraîneur de l'A.S. Monaco, le Marseillais Pierre Sinibaldi.

Seul Escale

Quand nous aurons dit qu'Escale fut le héros olympien de la partie, nous aurons largement fait le tour de l'équipe marseillaise.

Des autres, nous en reparlerons dimanche prochain après leur match à Sochaux.

On ne juge pas des joueurs sur le plus mauvais match, possible et imaginable, de leur équipe.

L'A.S. de Monaco a plu. Elle a, assez indiscutablement, l'avenir pour elle. Jeune, scientifique, rapide, pratiquant la "ligne" presque à la perfection, elle devrait gagner de précieuses places au classement, sous peu.

Baeza, Garino, une révélation pour nous, Hausnecht un très fin footballeur et Simian méritent les meilleures notes, dans un ensemble brillant.

Maurice FABREGUETTES

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Record monégasque

des occasions, faciles, ratées

Nous avons rarement vu une équipe dominée sur son terrain comme le fut hier, en seconde mi-temps, celle de l'O.M. Le match avait pourtant fort bien débuté pour elle... et par deux buts assez curieux.

12me minute : coup franc

de DJORKAEFF

Heinrich se faisait pénaliser pour avoir joué de la main la balle hors de sa surface. Il se plaçait très mal et se faisait lober par le coup franc de Djorkaeff, ne pouvant que toucher la balle au passage.

17me minute : une astuce

de JOSEPH

Cinq minutes plus tard, Heinrich, héros malheureux de ce début de match, se trouvait balle en main et prêt à dégager. Il s'y précis si mal qu'il se le fit subtiliser par Joseph qui se montra en l'occurrence plus malin que dangereux comme le prétendirent ses adversaires. Sur sa lancée, l'O.M. joua une bonne première mi-temps. Joseph tenta sa chance aux 35me et 37me minute. Escale, à la 39me rachetait une erreur de son capitaine Artelesa dont Delloste profitait mal.

45e minute : but

de SIMIAN

M. Vigliana allait siffler la mi-temps. Garino et Simian se présentèrent face à la ligne de défense marseillaise qu'ils franchissaient avec une facilité dérisoire. Simian trompait escale.

La seconde mi-temps débutait par une débauche d'attaques monégasques alors que l'équipe marseillaise subissait un effondrement collectif spectaculaire. Les visiteurs jouèrent littéralement sur un but et on se demandera longtemps comment ils ne marquèrent pas au moins une fois !

Le bombardement

monégasque

Il y eut d'abord un tir de Delloste arrêté par Escale (50e minute) suivi d'une tentative d'une tentative de Magny au-dessus (56me).

Puis nous notons successivement :

61me minute : balle croisée de Garino au ras du poteau. Escale étant battu.

62me : Escale arrête un tir de Simian.

62me : Magny marque un but refusé pour hors-jeu... très discutable.

67me minute : Simian imite Garino : tir croisé au ras du montant.

73me : Hausknecht dribble tout ce qui se trouvait devant lui, y compris Escale. Le pied en extension, pousse la balle à côté, de quelques centimètres.

77me minute : Magny, tout seul, tire à côté.

78me : Escale stoppe un tir de Magny.

83me : Magny arrive seul à un mètre de la ligne... et marche sur le ballon ! Incroyable mais vrai ! On comprendra que l'O.M., finalement vainqueurs, n'ait pas été ovationné pour son succès, qui tient du miracle. Avec un minimum de réussite, Monaco devait emporter facilement !

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R. DOMERGUE : "La peur de mal faire"

Robert Domergue commença par ne vouloir pas répondre à nos questions :

"Demandez à mes gars ! Ce sont eux qui étaient sur le terrain..."

Puis se ravisant :

"Au vestiaire, à la mi-temps, ils étaient complètement abattus. Peut-être par ce but de dernière seconde. Je me suis efforcé de leur faire admettre que la première mi-temps avait été bonne. Qu'ils n'avaient qu'à reprendre la partie en main. Mais non ! Rien n'y a fait. Tant que ces garçons ne reprendront pas confiance, il en sera ainsi et notre production sera incertaine !..."

Le président Leclerc, lui, estimait que la chance faisait parti du jeu et qu'on ne pouvait reprocher à l'O.M. d'en avoir eu...

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Pierre SINIBALDI : "Après ça y'a plus qu'à se noyer"

La rencontre terminée, Pierre Sinibaldi "l'enfant de la Belle-de-Mai", était furax.

Parmi toutes les expressions imagées sorties de sa bouche, pour qualifier le match, nous avons choisi la seule pouvant passer à la censure :

"Après ça, il y a plus qu'à se noyer."

Et d'ajouter, toujours sur le même temps :

"C'est un scandale. Nous venons de les "promener", de leur donner la leçon et nous perdons".

"L'arbitre nous a refusé deux buts parfaitement valables pour hors-jeu et a accordé celui de Joseph tout à fait irrégulièrement à mon avis. Le pied levé de Joseph, presque à la hauteur du menton d'Henrich, était du jeu dangereux.

 

 

 

 

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