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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1968

 

Bon match et jeu ouvert au Stade Vélodrome

Vainqueur de RENNES (3-1)

L'O.M. a pris la seconde place

Ainsi, voilà l'O.M. second...

Un O.M. qui nous a montré à quatre jours d'intervalle deux visages radicalement différents, tant il est vrai que le jeu d'une équipe est à cinquante pour cent fonction de celui de l'adversaire lorsqu'elle n'est pas tout à fait capable d'imposer le sien en toute occasion...

Pour Rennes, comme pour Metz, et encore plus pour Rennes que pour Metz, il s'agissait pourtant non pas de limiter les dégâts, mais de prendre des points.

Menés dès la première minute, les Lorrains continuèrent à se disposer sur le terrain avec deux attaquants dont l'un n'hésitait pas à se replier le cas échéant, trois hommes au milieu et cinq défenseurs dont deux (Zwunka et Le Chenadec) paraissaient bénéficier de consignes un peu plus souples.

Ne voulant pas être dupes, les Marseillais répliquèrent du tac au tac, et cela nous valut un match d'engagement très disputé et donc relativement intéressant, mais heurtée, obscur, âpre, émaillé d'accrochages. En un mot, à peu près sans beauté.

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Mardi soir, Rennes plus mal placée que Metz classement, chercha son salut dans l'attaque, marqua le premier et posa, comme Metz, un problème à l'O.M. Mais il s'agissait cette fois - si nous osons nous exprimer ainsi - d'un problème beaucoup plus "agréable" à résoudre, surtout pour l'oeil des spectateurs ! La rencontre fut tout aussi disputée que la précédente, l'inspiration et la prise de risque n'étant pas incompatible avec l'ardeur et aussi indécise, l'O.M. ne se trouvant libéré qu'à un quart d'heure de la fin, après avoir montré qu'il n'était pas seulement capable de se battre pour vaincre !...

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Le résultat des deux rencontres fut le même. La seconde fut peut-être la plus agréable jouée cette saison au Stade Vélodrome et les spectateurs marseillais souhaiterons comme nous bonne chance à Rennes dont le souci de construire et pour le moins égal à celui de Rouen. Tout juste faut-il regretter que l'esprit offensif si rare à notre époque ne puisse se concilier avec le vieux "sécurité d'abord" qui fait les défenses efficaces. Jean Proust a choisi l'attaque, et nous ne l'en blâmerons pas, tout au contraire. Nous espérons qu'on le comprendra en Bretagne à commencer par les dirigeants et le public.

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Pour en revenir au match lui-même, précisons que le score fut ouvert par Takac d'un bon tir du gauche à la 22me minute. L'O.M. égalisa non sans réussite, un centre tendu à ras de terre de Gueniche ricochant sur le tibia de l'excellent Levaud (34me). Joseph, nettement hors-jeu donna l'avantage à son camp dès la reprise (47me). Enfin à la 72me minute, Joseph dribbla Jadzyk, fila sur la gauche et effectua un centre tendu que Gueniche, du front, plaça hors de portée de Robin. Un but véritablement magnifique.

En dehors de cela signalons une main aussi nette et volontaire qu'inutile de Mosa dans sa surface, non sanctionnée par M. Mallereau (13me). Une merveilleuse attaque de Rennes : départ et centre de Floch, déviation de volée de Rossignol pour Takac qui tente et manque sa reprise, toujours de volée... Enfin à un coup de tête appuyé et précis de Rico bien stoppé par Escale (50e).

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Nous serions tenté de dire que tous les acteurs de ce bon match furent bons, et il est vrai qu'ils le furent à l'exception de M. Mallereau l'arbitre, dont l'obstination dans l'erreur fut presque touchante...

Si tous ces garçons décidés à bien jouer au football et dont tous les efforts tendaient vers le but ne se battirent pas comme des chiens, ce ne fut assurément pas de sa faute ! Finalement, le seul à tomber dans le piège fut Laurent Robuschi qui, saisi d'une subite fureur, alla successivement "s'offrir" trois joueurs rennais, ce qui provoqua une réplique immédiate et quelques horions bretons sur des tibias marseillais innocents.

Ces incidents vite étouffés ne nous ferons pas oublier les bonnes intentions unanimes et le bon match joué par les deux équipes. C'est pour sacrifier à la tradition que nous citerons le gardien Robin, les défenseurs Cédolin et Lavaud, et l'aile gauche Takac - Rico à Rennes ; Escale (il s'envola sur un coup de tête de Rico alors que l'O.M. menait 2-1), Djorkaeff, Artelesa, Lopez (il mis Floch dans sa poche), Destrumelle, Joseph retrouvé et Gueniche à l'O.M. Mais faire une discrimination en pareil cas est tout à fait injuste !

Louis DUPIC

 

 

 

 

 

 

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