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Résumé du Petit Provencal

du 28 septembre 1936

 

Après une partie peu brillante

l'Olympique de Marseille

bat de justesse le Red-Star

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MARSEILLE : 3. - PARIS : 2

La journée d'hier comportait des manifestations concurrentes à celles du stade Fernand Bouisson, aussi eut on à enregistrer un certain fléchissement coté spectateurs. Malgré ce, la rencontre se déroula en présence de six à sept mille personnes. En temps ordinaire c'eût mérité mieux, hier, convenons que la facture du jeu fourni ne fut pas reluisante, aussi ne peut on guère dire que les absents eurent tord.

De fait, durant toute la première mi-temps, le jeu fut décousu, heurté et sans un grand intérêt. Longtemps, les Olympiens cherchèrent une carburation longue à venir, et ne donnèrent jamais l'impression de pouvoir imposer leur volonté à un team pourtant bien handicaper par l'absence de Somlai.

Non seulement nous n'eûmes point la satisfaction d'enregistrer de la cohésion dans les rangs olympiens, maison eût également l'impression que l'on délaissait volontairement Kohut qui en bien des circonstances était magnifiquement placé pour dire son mot de façon avantageuse.

Si l'on considère que Sas fut énormément brouillon, que Durand et Bastien jouaient par trop de retrait, n'épaulant ainsi qu'imparfaitement le quintette, on peut aussi se faire une idée de la facilité qu'avaient les Parisiens pour alerter à souhait la défense locale.

Ce n'est que devant la gravité de la situation, qu'après le repos, on put constater une meilleure tenue des Marseillais.

On s'avisa - un peu tard, il est vrai - qu'un homme était susceptible de donner du mordant à l'attaque, e dès l'instant où Kohut fut mis à contribution, Gonzalès dut accomplir une besogne difficile. Il s'en tira parfois avec bonheur, mais par trois fois s'avoua battu.

Il est heureux que les beaux déploiements d'attaques de l'ailier gauche marseillais aient trouvé durant un quart d'heure un aussi beau résultat, car Kohut étroitement surveillé d'une part, et le regain d'activité des Audoniens de l'autre, firent que les visiteurs trouvèrent à nouveau la possibilité d'inquiéter sérieusement Erévanian, et ce, grâce à trois hommes : Janin, Simionyi et Aston. Peu avant la fin le match nul était encore à la portée du Red Star. Seule, une mauvaise inspiration de Gérard qui, au lieu de servir son co-équipier Janin, admirablement placé pour marquer, voulut tenter seul sa chance, et se fit boucler par Ben Bouali empêcha les visiteurs de faire jeu égal.

LES BUTS

A la septième minutes, Gonzalès doit concéder un corner, Aston le tire, mauvaise réception du keeper local ; la balle frappe la barre et rebondit à terre et Janin marque le premier but.

Au repos, le Red Star mène par un but à zéro.

A la reprise, Kohut est beaucoup mieux utilisé. Un coup franc tiré par celui-ci, permet à Miquel de reprendre en bonne position, mettant ainsi les deux équipes à égalité.

A la quinzième minute, Miquel, sur une phase confuse devant les buts parisiens, recevant une balle inespérée de Ignace, donna l'avantage à son équipe.

Peu après, à la suite d'une touche faite par Kohut, Ignace contrôle la balle, passe à nouveau à Kohut, lequel centre d'impeccable façon. Zermani reprend très bien et laisse Gonzalès sur place.

Dès cette instant, les visiteurs réagissent. Un corner très justement tiré par Janin permet à Aston d'obtenir un second but. Malgré tous les efforts des Parisiens, la marque en restera là et c'est sur la victoire de Marseille par 3 buts à 2, que M. Moerck siffla la fin de cette rencontre qu'il dirigea avec beaucoup de compétence.

L'équipe du Red Star ne peut à fond être jugée sur sa partie d'hier. L'absence du centre demi Somlai se fit rudement sentir, et les visiteurs ne purent ainsi bénéficier de la stabilité que leur pivot donne d'habitude à leur onze.

Meuriss se confina beaucoup en un rôle défensif et la verve de Cros et Gérard, inters, ne fut pas suffisante pour appuyer les tentatives du trio d'attaque. Janin nous est apparu en bien meilleure condition que l'an dernier. Il ne fit pas des étincelles, mais les rares fois où il fut mis à contribution, il servit avantageusement son équipe. Il semble que les Parisiens ont mieux compris la façon d'utiliser cet excellent joueur.

Avec Simonyi au centre, toujours plein d'activité, pour peu que les inters s'acclimatent, le quintette parisien pourra être à l'avenir très bien considéré.

Bonne présentation également de la défense, solidement armée pour bien faire, quoique les deux backs manquent encore d'entente.

A l'Olympique, il semble manquer un peu d'esprit d'équipe et une unité de direction, chose importante et que l'entraîneur ne devrait pas perdre de vue. Il est des dispositions que l'on prévoit avant une rencontre, qu'il convient de modifier en cours de partie.

De même, comme nous l'indiquions samedi, Miquel qui fit une bonne partie et apparaît surtout comme un constructeur de jeu, aurait très bien pu tenir la place de Sas fort irrégulier pour permettre à Weiskop d'opérer au centre.

L'attaque, à notre avis aurait fait meilleure figure, surtout si Ignace avait lui aussi mieux épaulé qu'il ne le fit, en première mi-temps, son ailier Kohut.

Un meilleur esprit s'impose si l'Olympique veut tirer profit des bonnes individualités à son service.

 

Georges DARBOS

 

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Résumé du Petit Marseillais

du 28 septembre 1936

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