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Résumé Le Provencal

du 06 janvier 1969

 

Un éclair génial de MAGNUSSON

permet à l'O.M. d'arracher le "nul" (1-1)

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

PARIS - Il régnait, hier après-midi, une ambiance dégelée au stade de Saint-Ouen, en dépit d'un ciel bas et grisâtre, la colonie marseillaise avait donné à plein et il y avait plusieurs milliers de supporters du "onze" phocéens quand l'arbitre appela les deux formations qui s'alignèrent comme il était prévu, c'est-à-dire pour l'O.M. : Escale, J.P. Lopez, Hodoul, Zwunka, Djorkaeff, Novi, Destrumelle, Magnusson, Bonnel, Joseph, Fiawoo ; et pour le Red Star : Bernard, Moy, Baeza, Monin, Merelle, Richard, Ahache, Garrigues, Ledonche, Farias, Barta.

Les débuts attendus du Yougoslave Milosevic dans les rangs du Red Star et ceux de Tokoto dans le "onze" marseillais étaient donc remis à une date ultérieure ; en ce qui concerne le premier, sa qualification n'était pas encore réalisée, et pour le second Fiawoo lui fut préféré en raison de l'état de terrain gras et glissant.

La première offensive fut tentée par Fiawoo (3e) qui shoota à côté de la cage ; un peu plus tard, Ahache (6e) essaya sa chance d'une distance lointaine et la balle trouva Escale bien placé.

Un choc assez dur entre Fiawoo et Richard se termina par la sortie très courte du second qui revint très vite reprendre sa place.

Farias, à la 14e minute, recevait un excellent centre d'Ahache qui profitant d'une totale absence de marquage, alors qu'il se trouvait en position d'avant-centre, shoota de façon astucieuse et ouvrit ainsi le score. Red star : 1- O.M. : 0.

Ce but surpris et ébranla la confiance des marseillais qui réagirent pourtant par Magnusson (20e minute).

Le premier corner fut l'apanage de Fiawoo (22e minute), mais ne donna aucun résultat puis Magnusson (26e) se débarrassa de plusieurs adversaires, mais son tir rencontra un Bernard très bien placé.

Un coup franc de Novi (32e), prisonnier d'une percée de Garrigues (33e), un essai d'Ahache sur coup franc (35e). À la 40e minute, Fiawoo fut touché au visage dans un heurt avec Richard, mais il n'y eut plus de peur que de mal.

Sur un corner l'attaque olympienne ne profita pas d'un copieux cafouillage qui se produisait devant la cage de Bernard.

À la mi-temps, le Red Star menait par un petit but à zéro, mais on pouvait se demander si l'O.M. parviendrait à remonter ce handicap.

À la 51e minute, les partisans des Marseillais crurent que le retard allait être comblé quand ils virent Bernard lâcher la balle sur un centre de Magnusson.

A la 60e minute, Fiawoo d'un bolide tendu, donna le frisson aux d'Audoniens, mais sa balle passa au-dessus la transversale.

Après un dégagement acrobatique de Baeza (68e), l'O.M. obtient un corner et un shot trop en hauteur de Lopez (70e), Balzac (75e) sauva encore son camp sur un cafouillage extra-ordinaire. L'O.M. méritait de rejoindre son adversaire à la marque, mais il n'y parvenait pas et les minutes s'égrenaient lentement. Farias expédia un tir tendu (83e) à côté des bois d'Escale puis la "minute de vérité" du suédois Magnusson sonna.

Il donna un avertissement à Bernard (84e), puis à 85e ce fut un éclair génial. Il hérita d'un centre de Fiawoo et avec un sang-froid démoniaque, trouva la fin et shoota hors de portée de Bernard qui esquissa un geste inutile de sauvetage. L'O.M. : 1 - Red Star : 1.

Les Marseillais étaient ravis, les redstarmen un peu dépités, mais les derniers instants l'allaient plus apporter le moindre changement et les deux clubs finalement partageaient les points de manière très équitable.

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JOSEPH avait deux gardes du corps

PARIS - Les Marseillais savaient qu'ils rencontreraient une farouche opposition de la part des Audoniens qui avaient manifesté ces derniers temps des signes indéniables de réveil ; ils savaient que la rencontre serait âpre et effectivement elle le fut.

Ce ne fut pas une partie brillante ou mouvementée, car les deux teams en présence se valaient à peu de choses près et n'avaient pas envie de se découvrir, de plus un terrain terriblement glissant ne permettait pas de réaliser des combinaisons d'une haute tenue technique, mais dans l'ensemble ce fut un duel équilibré, un bon match sérieux de professionnels...

Les défenses prirent assez rapidement facilement l'avantage sur les attaques qui dans un camp comme dans l'autre ne parvenaient pas à monter des opérations constructives. De fait, les phases dangereuses pour les deux gardiens furent provoquées par des raids de solitaire.

Les olympiens ont su faire preuve d'une belle cohésion, d'un indiscutable esprit collectif, les poulains d'Avellaneda ardents à la tache, furent le plus souvent intransigeant en défense ou il utilisèrent des tacles secs et nets.

Les deux ailiers parisiens Garriga et Barta furent plutôt timorés surtout le second et n'échappèrent pas souvent à la surveillance intraitable de leurs gardes du corps Djorkaeff et J.P. Lopez.

Le Donche effectua quelques percées, mais elles me manquaient de tranchant, de soudaineté. Farias fit apprécier une technique sur-mesure et eut le mérite de marquer le but audonien.

La défense olympienne de commis qu'une seule faute sur action décisive du Sud Américain. Le reste du temps tous ses composants furent impeccables, d'Escale à Djorkaeff.

Au milieu du terrain Destrumelle abattit une besogne considérable.

Ce n'était pas un terrain favorable aux deux Africains de l'O.M. qui ont souvent mieux fait qu'hier après-midi à Paris.

Joseph était terriblement redouté et Avellaneda si largement les choses à son égard puisqu'il lui octroya pratiquement deux gardes du corps, Monin et Baeza, premier suivant Joseph comme son ombre, le second venant prêter main-forte à son camarade quand le besoin s'en faisait sentir.

Baeza, très libre de ses mouvements, éclaircit plus d'une situation périlleuse, il opéra en défenseur de classe internationale.

Fiawoo, plus en action que Joseph, adressa quelques bons centres. Bonnel profita d'une assez grande liberté d'action pour travailler avec obstination.

Le Red Star craignait surtout Joseph et c'est Magnusson qui lui fit le plus de mal. Si en deuxième mi-temps, il eut parfois le tort de persister dans des rushes personnels qui se terminèrent infructueusement en raison d'une importante concentration défensive contre lui, il fit tout de même étalage des diverses facettes de son talent et il marqua un but de toute beauté qui arracha des cris d'admiration de la foule.

Magnusson qui était pour les Parisiens la grande attraction de ce match ne les a pas déçus. Son but fut un modèle de précision et d'esprit de décision.

Merelle fut contre lui un arrière décidé, volontaire, qui ne renonça pas, même quand il eut des périodes difficiles. Bernard, come Escale, fit bien le peu qu'il eut à faire.

Ce match confirmait ce que l'on connaissait, à savoir que la défense du Red Star est l'une des plus hermétiques de France et que, par contre, l'attaque à un rendement un peu flottant.

L'attaque olympienne nous avait habitué à mieux, mais quand son tandem africain n'est pas dans un jour faste, une ne faut pas s'attendre à des miracles ; par contre, la défense qui au début de saison laissa souvent à désirer, elle, est apparue en net progrès et devrait, avec de la patience et de l'application revenir aussi fameuse que ce qu'elle était la saison passée.

Enfin, ce match nous a démontré que l'O.M. et le Red Star avaient les moyens, l'un et l'autre, d'améliorer leur position au classement général.

L'O.M. a franchi l'écueil parisien avec un minimum de dommages et c'est tant mieux pour son entreprise de renouveau.

Alain DELCROIX

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Mario ZATELLI :

"La bonne série continue"

PARIS - Dans le camp olympien, joueurs et dirigeants ont bu chacun une coupe de champagne, histoire de se réchauffer et de fêter ce match nul.

Mario Zatelli nous a dit très sincèrement : "Je dois dire un grand bravo aux joueurs, ils ont bien fait ce qu'ils avaient à faire. Enfin, pour nous, la série continue ; six matches sans défaite."

Le président Marcel Leclerc constatait : "Dans l'ensemble nous devons nous estimer satisfait. Certes nous avions mieux joué, par exemple, contre Lyon, mais ne soyons pas trop gourmands".

Escale était radieux : "Ce but de Magnusson, quelle merveille ! Vraiment c'est un grand monsieur".

Destrumelle remarquait : "Le Red Star a été très accrocheur, c'est une équipe dure, pas facile à manoeuvrer, enfin nous avons égalisé à temps".

Bonnel nous confiait de son côté : "Mon ongle qui s'était infecté ne m'a pas trop ennuyé".

Joseph remarquait : "Le Red Star a réellement une bonne équipe qui vaut beaucoup mieux que son classement actuel. Mais on m'avait particulièrement gâté".

Magnusson était souriant : "Ce fut un match très difficile mais le but que j'ai réussi à marquer m'a fait réellement plaisir."

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AVELLANEDA :

L'O.M. a une excellente équipe

Chez les Audoniens, pas de déception ni de rancoeur, Avellaneda s'est montré particulièrement philosophe : "Evidemment je pourrais regretter que nous nous soyons laissé remonter dans les dernières minutes, mais au fond le nul, sur la physionomie d'ensemble de la rencontre est équitable. À l'issue de cette partie estime que l'O.M. et le Red Star sont capables de remonter au classement général et de gagner l'un et l'autre plusieurs places".

"Pour notre part, nous avons peut-être eu tort d'avoir une deuxième semaine de repos complet pendant la trêve, cela à sans doute nui à notre démarrage. Enfin l'O.M. est une excellente équipe. Bernard soupirait : "Un match nul de plus. Ça fait le 9me et nous nous en sommes toujours à attendre notre troisième victoire en championnat".

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(Photos : collection personnelle Gilles Saillant)

 

  

 

 

 

 

 

 

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