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Résumé Le Provencal

du 03 février 1969

 

L'O.M. avait mangé du lion

SOCHAUX écrasé (4 à 0)

Buts de Joseph et Bonnel

Quand nous titrons : "L'O.M. avait mangé du lion", c'est de la première mi-temps qu'il s'agit.

Pendant quarante-cinq courtes minutes, suivant l'expression consacrée par un vieil usage, il n'y eut qu'une équipe sur le terrain.

Les footballeurs marseillais, pour citer l'un de nos éminents confrères, carburaient à plein, à l'O. Minérale.

C'était la revanche de Monaco.

Dix Olympiens jouant à du cent à l'heure, et le onzième, Magnusson, faisant payer à un certain Andrieux la note présentée huit jours plus tôt par le Monégasque Cros.

À l'issue de cette première période, le F.C. de Sochaux avait encaissé trois buts - ce n'était pas très cher - et il n'y avait plus de match.

Seuls les rares spectateurs préférant la noble incertitude du sport à une brillante victoire de leur O.M., pouvaient s'en plaindre.

Bref, hier après-midi, sur la pelouse du stade vélodrome, le légendaire F.C. de Sochaux n'a pas fait le poids.

Un mariage d'amour

Les trois buts marqués avant la mi-temps par l'O.M., nous allons sortir le deuxième.

Il caractérise parfaitement le mariage d'amour d'une bonne équipe et d'une grande vedette internationale.

Donc Roger Magnusson est sur la droite, en principe enfermé.

Devant lui, Andrieux et derrière ce premier opposant, Quittet, lui-même doublé par Zimmerman.

Feinte à droite, tentative de passage à gauche, Andrieux a compris, il arrête le ballon.

" C'est raté !" Nous lançons notre voisin venu de Besançon en qualité d'envoyé spécial.

Mais Magnusson reprend le ballon et c'est le même scénario à une petite et importante différence près, cependant.

Le ballon passe sous la jambe d'Andrieux et le démoniaque Suédois par-dessus.

La ligne de camp et à quelques centimètres. Tout autre joueur y perdrait son latin et on l'excuserait.

Magnusson non ! Il a vu le trou - celui d'une aiguille - et le ballon y passe pour aller à la rencontre du pied de Joseph.

Deux à zéro pour l'O.M., 18 pour l'ami "Zé"...

Comme ça paraît facile... vu du haut des tribunes.

La Saint-Joseph

Les quarante-cinq dernières minutes, elles parurent longues.

Victoire en poche et pensant ainsi a leur très prochain match contre Rennes, les Olympiens levèrent le pied.

C'est assez normal.

Au cent à l'heure initial succéda la vitesse de croisière, et le F.C. de Sochaux put prendre l'avantage au nombre de corners.

Les visiteurs allaient-ils s'en tirer avec une défaite honorable ?

Non ! L'incapacité de leur attaque à accélérer la cadence et la vigilance des défenseurs olympiens, Zwunka en tête interdirent cette fin sochaliennement heureuse.

Et c'est le contraire qui se produisit, alors que l'O.M., Joseph boitant bas, jouait pratiquement à 10.

Nouvelle promesse de Magnusson devait permettre à Joseph Bonnel d'ajouter un autre but aux deux de Joseph tout court (Bonnel ayant marqué un premier but en première mi-temps.)

L'auteur du calendrier a du se trompé hier, c'était la St-Joseph.

L'éminence blonde

On est un peu gêné, après la plupart des rencontres de l'O.M. d'avoir toujours à citer Magnusson.

Comment faire autrement sans travestir la vérité.

Hier, en première mi-temps, l'O.M. jouer de façon royale, mais il est certain que très grand fut le rôle joué par son imminence blonde.

Répétons le, alors que très souvent une très grande vedette nuit au rendement collectif d'une équipe, tel n'est pas le cas de Roger Magnusson.

Son étonnante virtuosité, son art sans pareil de "piedipulateur", débouche toujours sur quelque chose de concret, au bénéfice de l'équipe.

Bien qu'il soit très difficile d'extraire quelques joueurs d'un bloc aussi homogène que celui de l'O.M., on nous permettra d'accorder, sur cette rencontre, la préférence à Bonnel, Zwunka, Novi et bien sûr Joseph.

La comparaison Fiawoo - Gueniche a tourné à l'avantage du premier qui, il est vrai se trouva sur le terrain au meilleur moment.

Mais "Frankie" y a mis du sien, c'est évident.

Sochaux a joué vieux

Le président du F.C. de Sochaux l'aimable M. Dheur nous a dit la rencontre terminée :

"Magnusson est un très grand joueur, mais mon équipe a joué vieux, sans rythme et sans dynamisme. C'est inquiétant".

Voilà nous semble-t-il, un excellent diagnostic.

Pourtant, exception faite de Wisnieski, le F.C. de Sochaux est assez jeune.

Hier, seuls Lassalette, le jeune Terrier et, en deuxième mi-temps, Wisnieski tirèrent leur épingle du jeu.

Maurice FABREGUETTES

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JOSEPH et BONNEL :

2 buts chacun !

Nous n'aurions jamais pensé que le succès de l'O.M. sur Sochaux soit aussi facile. En effet, après une période d'observation de cinq minutes à peine, au cours desquelles d'ailleurs le petit, vif et rusé Lassalette réussit à se montrer dangereux, sa supériorité ne se démentit jamais. En un quart d'heure, tout était réglé !

12e min : but de Joseph

A la 7me minute, Magnusson qui allait se comporter en grand chef d'attaque, avait donné à Bonnel une première balle de but que son camarade avait manqué de quelques centimètres.

Cinq minutes plus tard (12e) sur coup franc à 20 mètres, Novi tirait sèchement et Manolios repoussait la balle parfaitement à la ligne de but.

Joseph, toujours en action, était au point de chute et malgré l'angle très réduit et l'opposition de Quittet, réussissait à marquer du gauche.

Décontracté par cette réussite l'O.M., faisait feu des quatre fers ! Joseph, de la tête, catapultait de peu à côté un centre en retrait classique de Magnusson (17e). Puis, le Suédois se mettait à promener ses adversaires de la droite vers la gauche. Il voyait le trou, et adressait à Bonnel une balle que ce dernier mettait un peu mollement dans les mains de Manolios (22me).

24e min : encore Joseph.

Nouveau débordement et centre en retrait de Magnusson à la 21me minute et, cette fois, reprise classique de Joseph, bien placé, et but imparable. Les Sochaliens à ce moment-là ne savaient plus ou donner de la tête. Ils commettaient faute sur faute.

27e min : Bonnel de la tête.

Un coup franc à l'angle de la surface de réparation était bien donné par Djorkaeff et Bonnel, du sommet de la tête, redressait la balle brossée de son camarade, tout juste assez pour tromper Manolios.

Trois à zéro... Voilà qui mettait pratiquement fin à la partie. Les Marseillais, les deux points en poche pensaient alors à leur seizième de finale de dimanche prochain et coupaient leur effort. Le troisième quart d'heure était beaucoup moins passionnant.

Gueniche remplace

Fiawoo.

À la pause, Gueniche prenait la place de Fiawoo, l'échec de Tokoto à Monaco incitant les responsables marseillais à voir à l'oeuvre leurs deux autres ailiers gauches possibles.

L'O.M. repartait au petit trot. Les Sochaliens se portant en attaque et Melic contraignait Escale à enlever la balle en corner (50me). Mais ce n'était que feu de paille. Magnusson animait son attaque de plus belle et tentait sa chance après relais avec Zwunka (52me).

À la 62me minute, il plaçait devant le but adverse une balle que Manolios enlevait, on ne sait trop comment des pieds de Novi.

71e min : "Bis"

pour Bonnel

C'est ce diable d'homme qui, à 20 minutes de la fin, après un débordement effectué dans son style habituel, termina son action par un centre parfait, parallèle à la ligne de but, qui trouva Bonnel à la réception. Ce quatrième et dernier but survenait psychologiquement au bon moment pour laisser les supporters sur une bonne impression en leur faisant oublier une assez longue période creuse.

Joseph, qui boitillait entre le centre et l'aile gauche depuis le début de la seconde mi-temps, pour avoir reçu un coup sur sa cheville douloureuse, n'en décocha pas moins un gauche fulgurant, qui méritait un meilleur sort (73me).

Ce devait être la dernière action notable de cette rencontre enlevée facilement par l'O.M.

Louis DUPIC

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Magnusson : "C'est mon meilleur match"

Dans le camp marseillais la joie la plus totale régnait en maîtresse.

Joseph était ravi : "Une victoire qu'on ne peut pas contester et moi je repars de l'avant pour le classement des buteurs. Un seul ennui, le coup que j'ai reçu à la cheville et qui m'a handicapé !"

Jules Zwunka nous a fait toucher sa jambe enflée : "J'ai reçu un coup à la tête du péroné. Le même coup que devant Ajaccio, mais cette fois-ci je n'ai pas été obligé de sortir du terrain ! Enfin, nous nous sommes rattrapés de l'échec que nous avions subi à Monaco !"

Destrumelle n'était pas totalement satisfait : "On ne peut pas jouer de la même manière quand on mène par trois buts que lorsqu'on a qu'une maigre avance ! Votre relâchement en 2me mi-temps est compréhensif !"

Roger Magnusson nous a confié très flegmatiquement : "Notre attaque a bien joué ! Tout le monde est en forme ! Je crois que c'est le meilleur match que j'ai fait à Marseille !

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Quittet : "Actuellement

l'O.M. est intraitable"

L'entraîneur Kristic a reconnu sportivement : "Nous étions en plein redressement et cette défaite très lourde nous a surpris ! Magnusson est très fort, mais tous ces coéquipiers sont en forme, et ils ont une confiance terrible en eux."

"Nos joueurs avaient des semelles de plomb et ont été dominés par une équipe plus rapide, plus incisive !"

Enfin Quittet avouait : "Nous avons passé un très mauvais après-midi. Nous sommes tombés sur une équipe en grande forme à l'heure actuelle, l'O.M. et imbattable !"

Alain DELCROIX

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