OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 22 mars 1969

 

Victoire olympienne à l'abordage

contre un V.A. déchaîné (1-0)

Le beau temps aidant, un assez nombreux public est venu assister à cette première nocturne de l'année. Les deux équipes vont jouer dans les formations annoncées soit :

Valenciennes : Magiera, Sérafin, Provelli, Piumi, Dugueyperoux, Kuskowiack, Coustillet, Gaidoz, Patoux, Guinot, Bras.

O.M. : Escale, Lopez, Zwunka, Macagno, Djorkaeff, Novi, Destrumelle, Magnusson, Bonnel, Joseph, Gueniche.

L'arbitre est M. de Broas.

Ollé !

Valenciennes attaque bille en tête par le barbu Bras, mais c'est l'O.M. qui, sur une montée de Gueniche obtient le premier corner. Puis Magnusson enchaîne par 2 récitals à consécutifs, terminés par d'admirables passes à Novi d'abord, à Bonnel ensuite.

Sur un deuxième corner pour l'O.M., le coup de boule de Joseph ne peut qu'effleurer le ballon, mais Valenciennes ne reste pas inactif et Bras, toujours lui, ayant passé toute la défense de l'O.M. se dérobe au moment du tir. Ouf !

De toute façon, le match est très bien parti, rapide, vivant et bien joué.

Valenciennes domine

Le deuxième quart d'heure débute par un gauche canon de Joseph, mais légèrement à côté. Valenciennes joue à du cent à l'heure, ce qui rend la partie très équilibrée. Tour à tour nous assistons à une spectaculaire intervention d'Escale, sur corner pour Valenciennes, et à un moins spectaculaire plongeon de Magiera à la suite d'un tir éclair décoché par Gueniche.

Magnusson fait ensuite des siennes. De la droite, après avoir éliminé deux adversaires il tente de mettre la balle sur le pied de Joseph, mais l'avisé Piumi a compris et intercepte in extremis.

Valenciennes poursuit sa pression, mais cette équipe semble tout bien fait sauf tirer. Mais un coup de tête à l'envers de Macagno met Escale dans une position critique.

L'O.M. sifflé

par son public

Nous sommes maintenant à quart d'heure de la mi-temps, et sur un tir très appuyé de Gaidoz, Escale réussit un très bon arrêt plongé. Là-dessus le même Escale réussit une chose assez rare. Sur une sortie de but, il met en corner en voulant passer le ballon à un de ses arrières.

Bref, Valenciennes fait feu des quatre fers, domine, s'escrime du pied et de la tête, mais ne marque pas. Quelques sifflets s'élèvent de la foule versatile, couverts, il est vrai, par des cris "Allez l'O.M.".

Un tir surpuissant de Coustillet met encore Escale en péril. Peu après, c'est au tour de Magiera d'être menacé par une imprudente passe en retrait de Provelli.

La mi-temps arrive, toujours 0 à 0. C'est bien payé pour l'O.M. qui jusqu'à présent a été largement dominé par son adversaire d'un soir.

52me : but de Gueniche

Et c'est reparti, sur un tir du grand Gaidoz et un nouvel arrêt d'Escale. Comme cela va très vite, la foule se déchaîne aussitôt après. Le jeune Dugueyperoux à chatouille la cheville de Magnusson, crime de lèse-majesté. Le jeu se durcit d'ailleurs. Si l'arbitre n'y prend garde, la partie pourrait prendre une vilaine tournure.

Mais en football, dominer sans marquer est toujours dangereux. Nous allons en avoir une nouvelle fois la preuve. Sur une hésitation de la défense de Valenciennes, Joseph fait une entrée là-dedans à la Spanghero, le ballon roule dans la surface de réparation, Gueniche surgit et marque de très près (52me minute).

O.M. 1 - Valenciennes 0.

Ce but réveille les Olympiens qui attaquant à nouveau, ce qui nous vaut un tir très appuyé de Novi, renvoyé par une fesse ou une hanche nordiste.

Un exploit

Magnusson - Joseph

Enfin, un très grand exploit, Magnusson passe sur la droite. Dans un style merveilleux, il centre au cordeau, Joseph plonge et frappe de la tête en plein vol. Magiera dévie en corner. Bravissimo !

La partie vient de changer de visage, l'O.M. ne subit plus le jeu maintenant. Il le construit, et de ce simple fait a reconquis son public. Valenciennes, cependant, n'est pas complètement découragé ; il se rebiffe de temps en temps : un but ça se remonte.

Cinéma

C'est ce que semble penser Gaidoz qui, d'un excellent tir de loin, oblige Escale à dégager du poing en corner.

Sur un corner pour l'O.M., deux bonds impressionnants se rencontrent, celui de Magiera et celui de Joseph. Le gardien de Valenciennes reste au tapis avant de reprendre sa place.

"Cinéma !" crie une partie du public.

C'est surtout ce qu'il ne faut jamais dire quand on est sportif, mais Valenciennes ne se décourage pas pour autant.

Une mêlée générale devant le but de l'O.M., avec quelques gestes trop impulsifs de part et d'autre et une sensationnelle reprise de volée de Guinot, qui passe légèrement au-dessus.

Mais à quoi sert-il de jouer avec autant de coeur quand on ne marque jamais.

Magnusson malheureux

La réplique de l'O.M. à ces vaines tentatives est foudroyante. Magnusson s'envole sur la droite avec une dérisoire facilité, laissant son centre à ras de terre heurte le poteau et le ricochet trompe tout le monde, y compris Joseph.

Hurlements, Magnusson, encore lui, vient d'être accroché à bras-le-corps par Provelli : "Sortez-le !" crie le public.

La partie va se terminer, toujours aussi rude, aussi indécise, car Valenciennes contestera la très courte victoire de l'O.M. jusqu'au bout.

----------------------

ESCALE à la noce

si pas au soleil

Un vrai match de coupe.

V.A. n'était pas venu à Marseille pour y jouer les touristes.

Quel engagement, quelle ardeur et quel souffle !

D'authentique "diables rouges" ces Valenciennois qui contestèrent, jusqu'à la dernière seconde, la très courte victoire de l'O.M.

Quand le public

siffle l'O.M.

Ils firent même mieux en première mi-temps ou ils menèrent le jeu tambour battant, contraignant Escale à de nombreux et difficiles arrêts.

Tant et si bien que notre carnet de note - qui n'a pas la mémoire contre lui - fait état de coups de sifflets adressés à l'équipe de l'O.M....

...Et même - eh oui - de quelques murmures désapprobateurs à l'égard de Magnusson.

Mais cette ardente équipe de V.A. a des défauts de ses qualités. Elle joue bien, fort bien même, jusqu'au dernier geste.

Or, en football, qui oublie de marquer s'expose à perdre, et c'est très exactement ce qui se produisit en deuxième mi-temps.

Nous serions presque tentés d'écrire inévitablement.

À l'O.M. la deuxième

mi-temps

Remis en selle par le but de Gueniche, ayant à l'origine indispensable Joseph, l'O.M. réussit à reconquérir son public et s'il ne marqua pas un deuxième but, ce fut manque de chance au moins en une occasion : le centre de Magnusson, qui vit le ballon passer miraculeusement de l'autre côté du but.

Dans le fond, ce nouveau succès de l'O.M. qui lui permet de dépasser V.A. à la différence de buts, a pour cause majeure la plus grande maturité de son équipe, sans morale à toute épreuve et son remarquable esprit de corps.

Il est toujours plus difficile de gagner une dure bataille que de s'imposer facilement contre une équipe trop faible.

La qualité de Valenciennes et la résistance de l'O.M., nous valurent, hier soir, une partie d'une grande intensité et partant passionnante.

Un joli match, sans discussion possible.

Escale le meilleur

Pour mieux situer le danger pressant et constant que représenta V.A pour l'O.M., il suffit de dire que le meilleur Olympien furent Escale.

Très sûr, inspiré et toujours bien placé, le gardien olympien réussit un très grand match.

Le jeune Macagno, s'il n'a pas fait oublier Hodoul, n'a pas déçu, dans des conditions on ne peut plus délicates.

Le centre de l'équipe a souffert pour essayer d'imposer sa loi à des adversaires de bonne valeur et infatigables.

Magnusson, qui attire les crocs comme le miel attire les mouches - tous les grands dribbleurs sont malheureusement logés à la même enseignes - réussit quelques exploits et époustouflants, bien que la réussite finale n'ait pas été son lot hier soir.

Joseph, toujours présent, toujours aux avant-postes, fut, finalement, le principal responsable de la victoire, avec l'aide d'un Gueniche en progrès.

Hésitation générale à l'équipe de V.A. et mention spéciale à Guinot, Provelli, Coustillet et Bras.

Maurice FABREGUETTES

----------------------

Gueniche :

"Je n'avais plus marqué

depuis plusieurs mois"

Mario Zatelli était heureux dans les vestiaires et nous a dit ... "Nous avons eu 5 occasions de buts en deuxième mi-temps et nous n'avons marqué qu'un petit but, mais nous avons gagné et c'est le principal !"

Gueniche était radieux : "Je n'avais plus marqué un but depuis plusieurs mois ! Je crois que ça repart !"

Destrumelle affirmait : "C'était nécessaire pour nous, cette victoire, car nous avons des déplacements difficiles perspectives".

Zwunka constatait : "Il fallait gagner ce match et nous avons peut-être manqué de panache, mais le résultat est là".

Magnusson constatait : "Valenciennes a une bonne équipe, mais en deuxième mi-temps nous aurions pu marquer davantage."

M. Neumann remarquait : "Les Valenciennois ont souvent joué de façon irrégulière, surtout en défense ! Que de joueurs marseillais tirés par le maillot !"

Entraîneur de Valenciennes Gaby Robert nous a dit : "Nous avons eu une dizaine d'occasions de tirer au but et nous ne les avons pas exploitées. Mes joueurs gambergent trop. Enfin ils sont jeunes ! et nous avons la satisfaction de bien jouer mais j'aimerais qu'un jour ils se mettent à marquer 3 ou 4 buts dans une rencontre même si nous sommes battus !

Alain DELCROIX

 

 

 

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.