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Résumé Le Provencal

du 08 mai 1969

 

L'O.M. "use" l'O.G.C. NICE et fait

la loi en deuxième mi-temps (3-2)

(Nice : De notre correspondant particulier : DESIR CARRE)

NICE - Une petite pluie fine et incessante. L'absence de Magnusson. La situation peu reluisant du Gym et le stade Léo Lagrange était loin d'être comble, hier soir, pour ce derby Nice - Marseille.

Quelques minutes d'observation et le premier débordement dangereux était l'oeuvre de Goyvaerts mais son tir passait derrière le but d'Escale.

Puis, sur coup franc bien tiré par Goyvaerts, Escale sort énergiquement devant Santos.

En contrant un contre de Di Caro, Cauvin se blessait légèrement à la cheville, mais il restait à son poste, ce qui n'était pas le cas de Lopez, à la dixième minute, qui, blessé dans un choc avec Santos, quittait le terrain sur une civière.

Donnat le remplaçait aussitôt et le match devenait houleux.

Les Marseillais légèrement dominés en début de match se reprenaient quelque peu et, sur un coup franc de Donna, des 25 mètres, frisait la barre transversale des buts d'Aubour.

26e minute : but de Santos

Fauché à la fois par Djorkaeff et Zwunka, Fioroni obtenait un coup franc aux 25 mètres. Sur ce coup franc, Nice obtenait un corner bien tiré par Fioroni. Escale éloignait une première fois le danger, mais en se détendant sur sa ligne, sur une tête de Ségara, il ne pouvait plus rien sur un nouveau tir de Santos qui marquait de près.

30e : Joseph égalise

La joie des Niçois était de courte durée, puisque sur une longue ouverture marseillaise, Joseph évitait l'intervention d'Artelesa et, du gauche, dans un angle difficile, égalisait pour l'O.M.

32e : 2me but pour Fiawoo

Les Niçois s'affolaient un peu et deux minutes plus tard, Fiawoo brûlait la politesse à Bruneton et du gauche, lui aussi, battez Aubour.

35e : égalisation niçoise

Menés à la marque, les "Aiglons" réagissaient sérieusement et sur un centre en retrait de Fioroni, Goyvaerts, d'une tête plongeante, remettait les équipes à égalité.

Nice maintenait sa pression et à la 40e minute, un coup franc de Santos frôlait le montant des buts d'Escale et, après une dernière tentative de Fioroni, M. Rios sifflait la mi-temps.

Une mi-temps qui finissait mieux qu'elle n'avait commencé.

Le troisième pour Tokoto

La deuxième mi-temps débutait fort bien pour l'O.M. et après que Joseph ait réussi un beau tir retourné sans résultat, une passe de Fiawoo trouvait enfin corps Joseph en plein coeur de la défense niçoise.

Deux contre (le dernier favorable) et Joseph mettait Tokoto en position de tir. Ce dernier ne laissait aucune chance à Aubour (3 à 2).

Fiawoo et Josèphe continuaient d'ailleurs un à semer la panique dans la défense niçoise.

Suite à une longue percée de Fiawoo, percée poursuivie par Joseph, Artelesa n'avait pas d'autre solution que d'arrêter l'avant-centre marseillais par le maillot.

Le coup franc à la limite ne donnait rien.

A la 60me minute, un tir de Ségara obligeait Escale à une jolie parade.

Une percée solitaire de Di Caro, à la 72e minute, et Joseph était bien près de dribbler Aubour.

Les Marseillais contrôlaient de plus en plus le match et un centre de Joseph ne trouvait personne à la réception. C'est alors que Landry remplacé Ségara.

À la 79e minute, les trois africains de l'O.M., se créaient encore une très belle occasion de but, mais la tête de Tokoto, à bout portant, était bien arrêtée par Aubour.

Les Niçois tentaient bien le tout pour le tout pour arracher l'égalisation, mais leurs efforts, trop dispersés, se heurtaient à une défense marseillaise sans faille.

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JOSEPH, FIAWOO, TOKOTO

triomphe africain à Nice

(De notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

NICE - On sait dans quelles conditions bien particulières et tout à fait différentes, les deux adversaires abordaient cette rencontre.

Pour les Niçois, peu gâtés par le sort, crispés, tendus et abandonnés par leur public, il s'agissait d'un épisode de la lutte pour la survie.

Pour les Marseillais, sans Magnusson, Bonnel et Novi, et finalement sa Gueniche, c'était un match comme tant d'autres, de ceux qu'on joue parce qu'il faut bien les jouer, puisqu'ils figurent au calendrier. En somme, nous nous attendions à voir une gentille partie amicale ou presque entre Sudistes, qui ne veulent pas de mal, et eut en ce moment des ambitions assez peu semblables.

Malencontreux accident

Si les choses prirent une autre tournure, ce fut à cause de la blessure dont fut victime à la 10me minute, Jean-Pierre Lopez !

Attaqué par Santos, alors qu'il avait la jambe en extension, il s'écroula en poussant un cri tel cri de douleur, qu'on a craint un instant à la fracture ou à l'entorse du genou, qu'on ait du l'emmener sur une civière n'arrangea rien. Il y eut pendant quelques instants un beau tumulte sur la pelouse, Mario Zatelli et M. Leclerc ne paressaient pas de tellement contents. Hâtons-nous de dire que la responsabilité de Santos ne nous paraissait pas engagée dans cette malheureuse affaire. Mais les joueurs marseillais se montrèrent beaucoup moins indulgents et pendant le quart d'heure qui suivit, Tassone et Zwunka pour ne parler que deux, ne furent pas très gentils pour leurs petits camarades. Goyvazerts et Loubet.

10 minutes affolantes

A quelque chose malheur est bon. Si nous playons Jean-Pierre Lopez très sincèrement, sa blessure donna lieu en compensation à des phases de jeu d'une grande intensité, et après le quart d'heure de folie, dont nous parlions plus avant, il y eut encore dix minutes assez peu courantes, puisqu'elle eurent d'incessants rebondissements, Nice passant de l'allégresse, avec le but de Santos, à la consternation, et puis, un peu avant la mi-temps, afin de un espoir raisonnable.

Quatre buts en dix minutes, voilà qui n'est pas tellement banal... Et ce n'était pas fini !

Triomphe africain

Joseph et Fiawoo avait été les buteurs marseillais de la première période, luttant au coude à coude, leur tandem fraternel reconstitué pesa d'un poids écrasant sur le centre de la défense azuréenne, ou deux anciens Marseillais : Artelesa et Bruneton, furent leurs victimes à l'occasion des deux actions entreprises.

Tokoto paracheva, peu après la pause, le triomphe de l'Afrique en profitant d'un travail de Joseph et, mis en confiance, réussit ensuite un véritable exploit offensif en jonglant littéralement avec ses adversaires avant de placer un tir terrible. Le match de cette euphorie africaine sera probant à la 80e minute lorsque Joseph servi par Fiawoo, jonglera pour Tokoto, dont la reprise de la tête sera remarquablement stoppée par Aubour.

Un bond O.M.

Privé, comme nous l'avons dit, de quatre titulaires et même d'un cinquième après dix minutes de jeu, l'O.M. n'apparut pas pour autant diminué devant un adversaire pourtant extrêmement volontaire sinon très valeureux.

Voilà qui est de bon augure et donne raison à ceux qui pensent que mieux vaut un remplaçant aux ressources intactes qu'un titulaire fatigué. C'est ainsi que Tassone et Donnat furent parmi les meilleurs Marseillais, comme Fiawoo, très bon, nous fit regretter qu'il ne joue pas plus souvent sous le numéro 10, que Tokoto et Di Caro réussirent de très jolies choses. Nous ne voudrions pas terminer sans dire que les autres ne furent pas inférieurs à leur tâche et que Joseph, toujours à la lutte, pour parait physiquement très bien. Puisse le but marqué hier à Nice lui avoir redonné confiance.

Chez les Niçois, les attaquants de Loubet, Fioroni, Santos et Goyvaerts nous parurent supérieurs aux défenseurs, toujours pris de court et souvent débordés.

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J.P. LOPEZ :

cheville touchée

Cela fait toujours une impression terrible de voir un joueur partir sur une civière. Mais, dans le cas de Jean-Pierre Lopez, il aura sûrement plus de peur que de mal.

Il à la jambe labourée par les crampons de Santos et une entorse de la cheville.

Il ne pourra sans doute pas jouer samedi, mais sa participation à la finale ne paraît pas compromise.

Cette blessure venait évidemment ternir la joie des marseillais, conscients d'avoir joué un bon match.

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"Nous ne leur avons laissé aucune chance"

Déclaré Mario Zatelli : "Nos remplaçants ont prouvé qu'il fallait maintenant compter avec eux. Mais je suis surtout heureux d'avoir retrouvé mon "Zé" comme je l'aime. Il a beaucoup joué. Il s'est battu comme un lion.

"J'espère que le but marqué lui aura fait retrouver la confiance perdue !"

Cette opinion était partagée par le président Leclerc et les joueurs venus soutenir leurs camarades, c'est-à-dire : Magnusson, Novi, Bonnel, Gueniche. Tous très heureux et satisfaits de la performance réalisée devant un adversaire qui en voulait terriblement.

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Léon ROSSI, entraineur de l'O.G.C. Nice

La réception était grande dans les vestiaires niçois et Léon Rossi assurait que sa défense avait été contrariée par la puissance athlétique des deux avants-centres de l'O.M. : Fiawoo et Joseph.

 

 

 

 

 

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