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Résumé Le Provencal

du 23 mai 1969

 

20.000 SPECTATEURS ENTHOUSIASTES ONT APPLAUDI LES VAINQUEURS DE LA COUPE

L'O.M. et LYON dos à dos (2-2)

BONNEL et JOSEPH buteurs marseillais

Ce fut une soirée bien sympathique et il est probable que beaucoup de vieux Olympiens qui ont assisté au spectacle de "tchouki" présentant la coupe et de l'équipe faisant son tour d'honneur derrière l'entraîneur et le capitaine ont eu la larme à l'oeil.

Ils étaient nombreux les Marseillais venus assister à la première sortie des vainqueurs de Bordeaux et les pétards et les 1 - 2 - 3 - 4 - 5 O.M. crépitèrent plus bruyamment que jamais.

Étonnante foule marseillaise qui conspua les Lyonnais à leur entrée sur le terrain, allez donc savoir pourquoi (?) pour les applaudir quelques secondes plus tard lorsqu'ils formèrent la haie pour honorer leurs adversaires. Étonnante foule qui après avoir tonitrué tout à son aise en faveur de ses favoris, applaudit à la 3me minute frénétiquement les visiteurs lorsqu'ils ouvrirent le score.

3e minute : Lekkak marque

Ils le firent grâce à un débordement du jeune Thomas et à une reprise de Lekkak sur laquelle Jean-Paul Escale, héros de la demi-finale angevine, ne fut pas sans reproche, puisqu'il la laissa filer tout bonnement dans sa cage. Un peu plus tard, il se rachetait en partie en déviant en corner un coup franc dangereux de l'immense Popluhar (5me minute). Ce début de match était vivement enlevé surtout par les Lyonnais et à la 10me minute Rambert servit par le jeune Thomas expédiait un tir croisé qui frôla la cage.

Strip-tease olympien

A la 10me minute se situe un étonnant numéro de strip-tease. Les Marseillais après leur tour d'honneur en blanc avaient enfilé le maillot rouge et opérer en rouge et blanc. Cependant que leurs adversaires étaient en blanc et rouge. Un véritable cauchemar !

Aussi les gratifia-t-on d'une casaque bleue qui allait aussitôt leur porter bonheur.

13e minute : Bonnel égalise

Magnusson était fauché par Lhomme et sur le coup franc obtenu, le tir de Novi était nettement dévié de la tête dans les filets par le toujours précieux Bonnel.

Ce but remettait les choses en place car la réaction de l'O.M. avait été violente.

Les visiteurs décidément, étaient plus frais. À la 20me minute, Escale sauvait devant Maison, mais quelques secondes plus tard il s'élançait sur un centre tendu de Perrin et lâchait la balle dans les pieds de Thomas 2 à 1 pour Lyon.

31e minute : la tête de Zé

Les olympiens accéléraient ; Gueniche, de la droite, centrait en l'air et la tête de Joseph, à la stupéfiante détente, triomphait des mains tendues de Chauveau. Un très joli but, applaudi comme il convenait.

Escale préservait la situation sur un terrible coup franc de Popluhar, et Lopez mettait à côté une balle en or héritée de Destrumelle (36me minute). C'était une belle période marseillaise. Destrumelle adressait une merveilleuse ouverture à Djorkaeff, puis, après des balles dangereuses de Lopez et Magnusson, contraignait, par un tir brossé de la gauche, Chauveau à mettre en corner (38me minute). Et le gardien lyonnais un peu plus tard, devait se surpasser devant Lopes (41me minute).

En arriver donc à la pause sur un score nul. Après quarante-cinq minutes de toute beauté l'O.M. revenait sur le terrain toujours en bleu (il ne dispose que des trois couleurs du drapeau national), mais sans Magnusson remplacé par Fiawoo. Les premières minutes étaient marquées par un tir de Novi au-dessus, un accrochage entre Hodoul et Laonne et une belle contre-attaque de Lekkak, enrayée par Escale (35e).

À la 67e minute, Hodoul voyant Lekkak lui échapper, lui plaçait un ciseau pas méchant, mais efficace, immobilisant le Lyonnais qui valait bien bel et bien un penalty. Nous ne comprendrons jamais les arbitres.

Les dernières minutes n'apportaient rien de plus.

Louis DUPIC

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Une magnifique première mi-temps !

Après plusieurs journées d'un régime peu recommandable aux footballeurs "pros" on pouvait tout craindre de la soirée.

La Coupe était là, au niveau de la ligne médiane, et 20.000 spectateurs pouvaient la contempler à l'aise. Mais ils étaient venus également pour voir un match de foot, et nous n'aurions pas aimé qu'une piètre exhibition viennent bosseler quelque peu l'auréole toute neuve des héros de Colombes.

Les premières escarmouches nous firent redouter le pire : Jean-Paul Escale, que nous avions vu en piteux état aux vestiaires, grippé ou atteint du rhume des foins, lâchant balle sur balle.

Fierté marseillaise

Mais on connaît la fierté de nos représentants. Le but marqué dès la 3me minute, par Lekkak, au lieu de les abattre, fouetta leur amour-propre, si bien que le précieux Jo Bonnel eut tôt fait de rétablir la situation. On la vit à nouveau compromise sous les coups d'une excellente équipe lyonnaise, mais ce fut à nouveau un homme de tête, Joseph, qui apparut pour remettre les choses en place.

Son coup de tête amorti, qui loba Chauveau, fut un exploit aussi bien technique qu'athlétique, qui fit dresser le stade et donna le signal de départ à une foule de fusées multicolores...

Ces changements incessants de situation, de rythme sur lequel fut mené le début de la partie, l'état d'esprit offensif des visiteurs, et le jeu direct, profond, dépouillé des Marseillais, nous valurent une magnifique première mi-temps, la meilleure peut-être de la saison, qui rejeta dans l'ombre la seconde, pourtant pas plus mauvaise qu'une autre...

Toujours Zwunka

Les animateurs marseillais de la bonne période furent Lopez et Zwunka, crachant littéralement des flammes. Hodoul vigilant ; Destrumelle aux merveilleuses ouvertures et Joseph, à la pointe du combat, Novi et Bonnel fournissant un gros travail de soutien.

En seconde mi-temps, Fiawoo ayant remplacé Magnusson sans trop de bonheur, on vit surtout l'inévitable Zwunka, Novi et Gueniche en excellente forme. Joseph ayant été mis sous le boisseau par les immenses défenseurs centraux visiteurs.

Lyon, privé portant de Guy, présenta une équipe vive, nerveuse, agressive dans l'ensemble, et fut à deux doigts de rendre à l'O.M., vainqueur à Gerland, la monnaie de sa pièce.

C'eut été sans doute chose faite si M. Petit, peu en verve, lui avait accordé le penalty que Lekkak méritait amplement.

Mais le nul sanctionnant la partie est assez logique, les deux adversaires ayant connu tour à tour des périodes fastes, et l'O.M. pouvant estimer que Escale, en possession normale de ses moyens, n'aurait jamais encaissé 2 buts semblables après les exploits qu'on lui a vu réaliser.

Les grands animateurs lyonnais furent Popluhar et Rambert, sur lesquels les ans n'ont pas de prise, et qui donnèrent le ton, le premier à la défense, le second à l'attaque.

Leurs plus précieux lieutenants furent le grand Gilzinski, le souple et fin Perrin et par moments, Maison, les jeunes Prost et Thomas ayant fort bien tenu leur place, alors que Chauveau, sans doute médusée par l'éclairage - si tant est qu'il y en ait un - semblait moins sûr que d'habitude.

 

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LA PISTE AUX ETOILES

Il fallait s'y attendre. Les lendemains de liesse ont des surlendemains. Depuis dimanche 17 h., Marseille, c'est l'O.M. Et oui, malgré les 19.000 spectateurs présents au Stade Vélodrome, le coeur de la ville bat dans cette enceinte du boulevard Michelet. Le Prado, la rue Paradis en sont les artères ou la pression amène parfois des infarctus circulatoires, auxquels aucun chirurgien du bâton blanc ne peut apporter de thérapeutique. Il va falloir compter à nouveau, la saison prochaine, avec des embouteillages qui entameront sérieusement le spectacle des candidats spectateurs, si ces derniers ne prennent pas leurs précautions.

Ceci a failli nous arriver et nous avons eu droit à ces images que nous n'aurions jamais voulu manquer pour rien au monde, grâce à quelques âmes compatissantes.

Des images précédées par le son. Depuis quelques semaines, le Stade Vélodrome, c'est l'audiovisuel intégral. Dans la cour d'honneur, face à la statue de Jean moins, les derniers arrivants sont guidés par les flèches des fusées rouges et vertes qui montent du cratère tout proche.

Et l'arrivée par le petit couloir qui mène à la tribune de presse ressemble fort au souterrain des temps jadis, débouchant sur la cage aux fauves. La "Piste aux Etoiles" est ici.

Le grand cirque avec les avec les aînés glorieux de Colombes et le petit cirque avec le blé en herbe de l'O.M., ces minimes qui sont déjà des grands. Autour de celui que l'on qualifie déjà de prodiges, Godeneche, auteur des six buts, en finale de coupe René Dumon, les futurs cadres de l'O.M., jouèrent au grand, en assurant la répétition. La Coupe, de quelle compétition qu'elle soit, promet toujours les ivresses du monde, pour ceux qui veulent y boire. Et nous avons surpris le regard furtif, néanmoins ambitieux de ces minimes, vers le trophée des grands, alors qu'ils entamaient leur tour d'honneur.

On doit naître au football avec l'image du saladier...

Quant aux autres, ceux qui étaient venus pour assister à la soirée de la confirmation, ils ont été gâtés, au-delà de tout espoir, un match, que l'on pense être l'un des meilleurs joués cette saison ici, des buts... et de la couleur.

Outre les plaisants intermèdes de strip-tease olympien, dont on vous entretient par ailleurs, nous eûmes droit, avant d'admirer la belle collection de maillots olympiens à une entrée fracassante des Marseillais.

De ce tunnel qui mène vers la gloire ou la déchéance, les treize vainqueurs de Colombes, précédés de Mario Zatelli, émergeaient entre la haie des Lyonnais. Djorkaeff et ses amis se présentaient alors face à leur public, trophée en main, avant d'entreprendre le tour de la consécration... à domicile. Le tout ponctué par les pétards, fusées et slogans traditionnels.

C'est cela Marseille... il faut vous dire qu'on s'en doutait un peu depuis dimanche dernier.

François MISSEN.

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