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Résumé Le Provencal

du 03 octobre 1968

 

L'O.M. rend ses 2 buts à GOZTEPE

les Turcs qualifiés au tirage au sort

Les équipes :

O.M. : Escale, Tassone, Novi, Zwunka, Djorkaeff, Bonnet, Destrumelle, Di Caro, Joseph, Fiawoo, Gueniche.

Goztepe : Ali, Mehmet II, Caglyan, Huseyin, Mehmet I, Al Ishan, Ertan, Nihat, Feuzi, Gursel, Halil.

Vingt-cinq mille personnes à Izmir, 6.000 peut-être au stade vélodrome. Bien que l'heure du coup d'envoi ait été notablement avancée (30 minutes), beaucoup de spectateurs ont préféré la retransmission tardive de Celtic - Saint-Étienne, à la Coupe des Villes de Foire, en direct.

Les Turcs jouant en jaune et rouge et malgré les déclarations de notre ami Suvari, ne conservent tout d'abord qu'un seul homme en pointe : l'avant-centre Feuzi, étroitement marqué par Novi et Zwunka.

Aussi, c'est à la surprise générale que l'ailier gauche Halil expédie, d'assez loin, un tir fracassant. En dehors de cela nos visiteurs se montrent assez procéduriers éloignant le ballon lorsqu'ils sont sanctionnés.

Et le petit Mehmet rappelé à l'ordre par le spectaculaire directeur de jeu M. Lobello, se met devant lui au garde-à-vous et le salut de trois révérences impeccables. Autre région, autres moeurs.

Un adversaire difficile

Enfin, ce premier quart d'heure nous laisse entrevoir que l'on aura beaucoup de mal à se qualifier pour le second tour, toutes les balles étant disputées par les Turcs avec un rare acharnement et même un tantinet de brutalité, tous les moyens leur paraissant bons pour préserver leur avantage : accrochages et dégagements dans les tribunes étant les plus anodins.

La 30me minute, les choses n'avaient pas évolué, action la plus dangereuse de l'O.M. ayant permis à Bonnel de tirer à ras de terre et près du poteau à la suite d'un corner et d'une intervention délicate de l'excellent gardien Ali. Et avec leur méthode curieuse, nécessitant une extraordinaire dépense énergie, les Turcs se montrent lorsqu'ils ont la balle en bonne position, plus dangereux que les Marseillais tentant leur chance avec une grande détermination.

Ertan, servi par Gurcel, se trouve même remarquablement placé pour battre Escale qui réussit à se coucher sur la balle (37me minute).

À la mi-temps nous étions au même point, Ali n'ayant même pas eu à se surpasser.

La seconde mi-temps débuta par une vive pression de l'O.M. et un dégagement en catastrophe de l'Huseyin ratant de peu sa propre cage.

Corner dont et coup de tête de Joseph à côté.

Pétards et boites de bière sur la pelouse et appel au service d'ordre par M. Lobelo, toujours magnifique d'allure, et livrant un véritable duel à la fraction turbulente du public placée derrière le gardien de buts Turc.

Sur le terrain, les choses se poursuivaient selon le même scénario : tentative vaine de l'O.M. pour prendre la partie en mains, temporisation des visiteurs dont l'ailier gauche Halil, au style fruste, mais à la frappe de balle peu commune, prenait nettement place en défense.

Le grand Mehmet sauve

A la 60me minute cependant l'excellent Ali était suppléé par le grand Mehmet qui déviait de la tête opportunément un tir de Di Caro. Mais, à la 65me minute, il ne laissait à personne le soin de dévié remarquablement un tir terrible de Tassone.

75me minute : but de Joseph

Après une série de sauvetage parfois presque miraculeux, la défense turque s'inclinait sur un débordement de Djorkaeff et une reprise de Joseph. Le dernier quart d'heure ne sera qu'une véritable bataille.

83e minute :

Gueniche marque

Elle permettra à Gueniche de faire le trou, de dribbler Ali et de mettre les deux équipes à égalité, donnant in extremis à l'O.M. le droit de jouer la prolongation.

Au cours de la prolongation, jouée de façon beaucoup moins définitif que les Turcs, Ali déviait encore un tir dangereux de Fiawoo (100me minute) puis stoppait d'un coup de tête de tête de Joseph (108e minute). Donnat remplaçait Destrumelle. Le tirage au sort paressait inévitable. Au terme des 120 minutes la pièce de M. Lo Bello, l'impeccable arbitre de cette dure rencontre, qualifiait les Turcs !

Louis DUPIC

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La Coupe des foires d'empoignades

Si samedi avait été "le jour des noirs", ce mercredi fut une journée noire pour l'O.M. et pour le football.

Du noble sport de la balle ronde, nous avons vu le pire sur la pelouse du Stade Vélodrome. L'anti-jeu presque systématique, une véritable anthologie de tout ce qui est défendu sur un terrain et une passion malsaine de marquée par des excès du public, sur lesquels vaut mieux ne pas trop insister.

L'erreur des Turcs

Le Gotzepe d'Izmir était venu à Marseille pour conserver son avantage de deux buts.

La chose était tellement évidente et assortie de tant d'astuces retardataires cousues de gros fil blanc, qu'elle finit par agacer tout le monde.

Nous ne pensons pas que cette équipe, dont les moyens techniques, tactiques et physiques ne sont pas négligeables s'y prit de la bonne façon, pour parvenir à ses fins.

Elle avait, en tout cas, démontré pendant le premier quart d'heure, qu'elle valait la plupart des équipes françaises de division I.

On retiendra le gardien Ali, l'arrière central Mehmet dit Le Grand, les deux inters habiles techniciens et l'ailier gauche Halil.

Dommage... Dommage... que ces rencontres internationales n'aient aucune chance de contribuer au rapprochement des peuples.

Les deux visages de l'O.M.

L'O.M., lui, a complètement raté sa première mi-temps.

Turcs ou Chinois, anti-jeu ou pas, il est rare de voir une équipe française de première division jouer de façon aussi imprécise.

Heureusement, pour leur public et pour l'intérêt de la rencontre les olympiens se reprirent-ils en 2me mi-temps.

Le symbole de ce redressement est Gueniche aussi bons et percutant au cours de cette deuxième période qu'il avait été malheureux et effacé précédemment.

L'O.M. donc prit d'abord le match en main - ou plutôt en pied - et alors commença le double bombardement du gardien turc Ali.

Par derrière, du fait des spectateurs, par devant grâce aux bombardiers de l'O.M.

Le haut fait de cette domination marseillaise : un tir terrible de Tassone, magistralement détourné en corner par un remarquable gardien turc.

On sait déjà comment Ali dut tout de même s'inclinés deux fois, ce qui nous valut le relatif avantage d'assister à la prolongation.

La loi du mauvais sort

Pendant que l'on procède au tirage au sort - brouillé - profitons-en pour écrire tout le bien que nous pensons de l'arbitre italien M. Lobelo.

Contrairement à ce que tout le monde semble penser, son arbitrage fut tout simplement remarquable.

La pièce est tombée du mauvais côté, pour l'O.M. C'est la loi du mauvais sort.

Maurice FABREGUETTES

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