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Résumé Le Provencal

du 07 décembre 1970

 

LE TROU EST FAIT !

Pas seulement deux vedettes mais, aussi, une équipe

En football, l'important - on ne le répétera jamais assez - est de tirer fort, vite et surtout juste.

La contestation s'arrête, quand le ballon est entré dans la cage.

C'est l'indiscutable K.O. de la boxe.

Voilà pourquoi, le grand vainqueur du match aura été Charly Loubet, l'ex-Aiglon qui joua comme un aigle.

Reportons-nous au début de la rencontre, pour mieux, le comprendre.

Contrairement à ce que l'on croyait, les Niçois étaient venus à Marseille avec des intentions très offensives.

Les premières minutes orchestrées par les deux chorales - bien que nettement minoritaires celle des "Nizzartes" fit tout son devoir - furent tonitruantes.

Sand round d'observation, le match était lancé à l'espagnole, à la mode sudiste si vous préférez et la défense olympienne dut faire feu de tout bois, pour dégager son camp.

On peut même très bien voir Novi faire un croc-en-jambe à Fiorini, en pleine surface de réparation.

Le jeu était très engagé, les irrégularités nombreuses, le climat du match tendu.

Nous partions en somme pour un véritable et dur derby, bien dans la tradition.

Deux buts

en deux tirs

C'est alors que Loubet, en deux frappes magistrales, fit tomber la tension qui régnait sur le terrain.

Son premier tir se situe à la 7me minute, Marchetti n'avait pas encore touche le ballon.

Ce fut aussi, aussi, un but modèle, conséquence directe du marquage prioritaire exercé sur Magnusson et Skoblar.

Lopez, suppléant son brillant partenaire suédois, comme il le fait souvent, centra en retrait (c'était très bien joué) sur Loubet.

Ce dernier marqua d'une reprise directe fulgurante, du pied droit.

Huit minutes plus tard, le même Loubet récidivait. Toujours du pied droit, d'une bonne vingtaine de mètres, angle à demi ouvert, cette fois.

Récapitulons : deux buts en deux minutes, c'est une moyenne qui même à la pétanque, serait jugée remarquable.

On en déduira aisément que tout ce qui se passa par la suite fut nettement influencé par les deux buts consécutifs de Loubet - un coup de casquette, à défaut d'un coup de chapeau - et que le match était déjà joué.

La grande période.

Certes, on ne manqua pas de nous faire remarquer, qu'à Rennes, aussi, O.M. menait par 2 buts à 0 à la 16e minute et que...

Mais, il n'y a pas deux rencontres qui se ressemblent, nous étions au stade vélodrome, le "Gym", d'autre part, ne semble pas valoir le Stade Rennais.

Bref, ces deux buts magnifiques eurent pour effet de relaxer les Olympiens et de contracter les Niçois.

Jouant fort bien, jusqu'à la mi-temps, l'O.M. se mirent à conduire le jeu, en astuces en assurant la maîtrise presque totale du ballon et seul un certain manque de chance interdit à Couecou de saler l'addition.

On revoyait, avec grand plaisir, le meilleur O.M., celui qui joue collectivement avec un brio digne de sa première place au classement.

Non point seulement deux vedettes transcendant un ensemble moyen, mais une équipe complète dont tous les rouages paraissent parfaitement huilés.

Le trou dans les filets.

Dès le début de la deuxième mi-temps, un "une-deux" Bonnel - Skoblar - Bonnel porta un troisième coup fatal à Nice, à la partie et aux amateurs de "suspense".

Le reste - quarante longues minutes, tout de même - ne fut marqué que par quelques péripéties.

La première se passa du côté de Sedan. Grâce aux transistors, on ne tarda pas à apprendre que Saint-Étienne se faisait malmener par les hommes de Dugauguez.

Le "trou" était déjà fait.

Puis, on commença à se poser la question :

"Skoblar marquera-t-il ou ne marquera-t-il pas son 19me minute ?"

On n'y croyait plus, les spectateurs quittaient déjà le stade, quand Josip vint apporter à la partie un dernier piment.

Le ballon qui troue le filet est déjà arrivé, mais c'est plutôt rare.

Pensez à ce qui se serait produit, si ce but avait été celui de la victoire ?

Cela nous amène à répondre à notre question :

"Que firent Magnusson et Skoblar ?"

Le premier ne participa à la fête qu'avec une certaine retenue.

Il joua très collectivement, très intelligemment, mais il ridiculisa jamais Chorda et rata deux tirs.

On n'avait pas vu le très grand Magnusson.

Skoblar avait à faire au point fort de l'équipe niçoise, Isnard - Serrus.

On ne lui fit aucun cadeau, il eut toujours un adversaire sur le dos et un autre en surveillance, au cas où...

Il n'en donna pas moins un but de Bonnel, après avoir contribué au deuxième de Loubet.

C'est quand même, dans des conditions très difficiles, de la belle ouvrage.

International autrichien Kalte-Bruner, qui se trouvait dans une situation identique fut, lui, complètement éteint.

Conclusion optimiste donc : même quand ces deux super-étrangers ne dominent pas complètement le débat, l'O.M. peut jouer en grande équipe française.

Maurice FABREGUETTES

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 La fête continue

Lorsque, dès la 15e minute de jeu, Charly Loubet, dans un réflexe remarquable et avec une diabolique précision, mit hors de portée de Marchetti, le gardien azuréen, un ballon pourtant difficile à maîtriser, le match était près de se terminer.

Quelques instants après la reprise, Bonnel, grâce un nouvel exploit, mettait fin à toute ambition des Niçois quand bien même ils en avaient affiché, ce dont nous doutons.

Pourtant, et nous sommes certains que l'immense foule du Stade-Vélodrome devait connaître le même vague à l'âme, il nous manquait un "je ne sais quoi" pour être totalement satisfait.

À dire vrai, il s'agissait du but de Skoblar. Ce but précieux pouvant permettre à notre racé Yougoslave d'arrondir son pécule.

Il vint enfin, alors qu'on ne l'attendait plus. But lumineux, gauche d'une rare violence, soulevant l'allégresse de stade entier, puis le plongeant dans une courte perplexité avant les nouveaux vivats.

X X X

On espérait un derby de la qualité de ceux d'antan, sur lequel le souffle l'inspiration, ou l'engagement le dispute au suspense.

En fait, très vite, trop vite groggys sinon K.O., les Niçois n'opérèrent jamais en véritables challengers, s'éteignant au fil de la rencontre, pour terminer dans l'anonymat.

Il serait toutefois stupide de nous plaindre que la mariée soit trop belle.

Et comme ne pas souligner volontiers, au coup de sifflet final, toutes ces mains tendues, ces trois doigts brandis vers le ciel, synonyme des trois buts marquant la défaite de Saint-Étienne. L'O.M. rayonnant, son rival direct capitulant dans les Ardennes, les contours du championnat se précisent. Deux étapes encore et nous serons à mi-chemin de la route qui mène au titre.

Que Jules Zwunka et ses copains les franchissent sans embûches et un grand pas sera fait.

Depuis quelques semaines, les Olympiens se disaient inquiets quand ils devaient opérer au stade vélodrome. Devant un public insatiable et ne leur pardonnant aucun "couac". Les voilà rassurés.

L'autre jour, Loubet nous confier à son angoisse à l'idée d'affronter ses anciens partenaires, sa peur d'être paralysé par le trac.

Hier, l'ailier international réussit l'une des meilleures performances de sa carrière pourtant jalonnée de fameux coups d'éclat. C'est lui qui donna le "la" à ses compagnons, prouvant que ses craintes étaient vaines.

Pour l'O.M. la fête continue.

Gérard PUECH

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 UN PERCUTANT LOUBET

"Nous fêterons cela au champagne"

L'équipe de l'O.M., en entrant au vestiaire, a au moins trois raisons d'être enchantée de la journée dominicale. Tout d'avoir sa large victoire sur Nice, ensuite la défaite de Saint-Étienne à Sedan, enfin le "Tiercé" que la formation a une nouvelle fois inscrit à son tableau de chasse.

Un succès total donc, dont on retrouve la trace, bien entendu, sur tous les visages épanouis.

Escale, le beau premier, laisse éclater sa joie :

- Voilà qui est bien travaillé, dit le gardien. J'ai arrêté les tirs qu'il fallait, mes camarades ont fait par ailleurs bonne mesure. Je suis vraiment content, car nous avons une belle épine de moins dans les pieds. Maintenant il faut penser à Bordeaux.

Lopez, lui aussi, évoque le match de dimanche prochain, sans cacher son plaisir après cette magnifique victoire :

- Nous avons gagné, sourit-il, c'est bien. Saint-Étienne a perdu, c'est encore mieux. Nous n'en serons que plus à l'aise contre les Bordelais.

Pour sa part, Hodoul ne s'attendait pas à pareille fête :

- Le match a été finalement plus facile que je le pensais, reconnaît Jean-Louis. Et, certainement, mes camarades ont le même sentiment. Pour une fois nous avons fourni, je crois, une belle partie en maintenant le rythme jusqu'au bout. Le score de 4 à 0 est excellent.

Quelle est l'avis du capitaine ?

- Eh bien, explique Zwunka, les Niçois voulaient, paraît-il, nous manger. Nous nous sommes contentés de gagner, et de bien gagner. Mais vous avez vu comment ils sont rentrés sur le terrain ? On aurait dit qu'il voulait tout casser. Heureusement nous n'avons pas tardé à mettre les choses au point !

Kula, lui, s'inquiète de la qualité du spectacle :

- C'était une bonne rencontre, non ? Vous savez, les avants niçois n'étaient pas si faciles à manoeuvrer. Pour mon compte, j'ai défendu quand il le fallait, et je suis tombé en attaque chaque fois que j'en ai eu l'occasion. Le score de 4 à 0, finalement est une bonne affaire.

Même remarquable pour Novi, heureux de la belle partie fournie par l'O.M.

- J'ai été intrigué, nous confie Jacky, par les spectateurs derrière les barrières. Il nous faisait signe de la main en indiquant le chiffre trois avec leurs doigts. Je ne comprenais pas. Maintenant je sais qu'ils nous signifiaient la défaite de Saint-Étienne.

Nous demandons à Bonnel la raison de sa sortie en deuxième mi-temps.

- J'avais une légère contracture, dit-il. Nous menions 3 à 0, ce n'était plus la peine de prendre des risques. À part ça, nous avons fait, je pense, un bon match, et nous devons être doublement satisfaits puisque Saint-Étienne a perdu.

Et Magnusson est-il aussi content de lui ?

- Oui, avoue Roger, Chorda ne m'a pas arrêté que trois fois. J'ai donc fait du progrès depuis la finale de la Coupe de France où, devant lui, je n'avais rien fait de bon. Aujourd'hui, ma foi, j'ai réussi à le dribbler. Et je reconnais qu'il est un bon arrière et surtout très correct.

Interrogé à son tour, Couecou estime que le résultat est conforme à la logique.

- Que voulez-vous que je vous dise ? Répond Didier en découvrant ses dents. Nice est une équipe de milieu du tableau. Nous l'avons battu et c'est normal. Je regrette simplement de ne pas avoir marqué de buts. Mais ne vous inquiétez pas : je me rattraperai contre Bordeaux...

Au contraire de ses camarades, Skoblar encore son visage des mauvais jours.

- Toujours en colère Josip ?

- Eh oui ! Je suis en colère. Vous vous rendez compte : on a contesté mon but et moi je savais qu'il était tout à fait valable. Heureusement tout s'est arrangé. Mais quand même !...

Par contre, Loubet est rayonnant. Il a été le héros du jour et, comme il se doit, Didier est très entouré par les journalistes.

- Contre les anciens coéquipiers, dit Charly, je tenais absolument à faire un bon match. Je voulais me surpasser, et je crois qu'avec mes deux buts j'y suis un peu parvenu. Mais en fin de compte, l'essentiel est d'avoir enlevé la victoire. De plus, nous avons encore le "Tiercé". En somme, c'est une excellente journée !

Leclercq, enfin, n'a pas eu la tâche facile. Il nous en donne raison.

Vous comprenez, dit Daniel, faire son entrée en fin de match est toujours un travail ingrat. Les muscles sont froids et c'est un handicap de se plonger ainsi dans la bataille. À un moment, je le reconnais, j'aurais dû tenter ma chance au but. Mais j'ai préféré passer à Skoblar. De toute façon, l'O.M. a fait un excellent match, et c'est le principal.

La conclusion de tout cela est bien simple : aujourd'hui, on sablera le champagne à l'O.M. Nous vous laissons deviner qui fera sauter le bouchon...

Jean FERRARA

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 Les questions que vous vous posez

LE BUT CONTESTE DE SKOBLAR

1.) POUR SAVOIR, RIEN NE VAUT D'ALLER VOIR.

La partie terminée, en compagnie de quelques amis, nous sommes allés examiner ce fameux filet par où le ballon était ou serait passé.

PREMIÈRE CONSTATATION : En aucun cas le ballon n'avait pu passer sous le filet, à cause d'une traîne de fer le fixant au ras de la pelouse.

DEUXIÈME CONSTATATION : A la place ou le ballon serait passé, il y avait, effectivement une maille distendue.

Mais, un ballon réglementaire pouvait-il prendre ce chemin, sans que sa course en fut nettement freinée ?

Nous avons pris un ballon et, en forçant un peu, nous avons pu le caser dans le trou.

Ensuite, un bon coup de pied a été nécessaire pour le faire tomber de l'autre côté.

Alors, que faut-il conclure ?

De nombreux témoins, placés à proximité de ce filet (pourri), nous ayons affirmé que le ballon l'avait bien crevé, on doit en déduire que la force de frappe de Josip est exceptionnelle.

On le savait déjà, mais nous n'avons pu empêcher certains de nos amis, présents sur les lieux de cette petite expérience, d'être un peu sceptique.

BONNEL SORTI EST SUSPENDU.

Pourquoi Bonnel est-il sorti ?

Il nous l'a dit lui-même :

- En première mi-temps, au cours d'une action combinée avec Lopez, je me suis fait un claquage à la cuisse droite.

"J'ai voulu revenir à la reprise, puis je me suis rendu compte que je traînais la jambe, et j'ai demandé à être remplacé par Leclerc.

"Mais j'aurais le temps de me reposer.

"L'arbitre, après la querelle avec Fioroni, m'a donné un avertissement. Or, comme j'avais déjà un match de suspension avec sursis, il est certain que je ne pourrais jouer dimanche à Bordeaux.

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 90 minutes derrière les filets d'ESCALE

Il faut avoir foulé la pelouse du stade vélodrome, un dimanche, vers 15h30, pour connaître exactement l'ambiance extraordinaire, qui préside au match de l'O.M.

Là, dans cette arène monstrueuse, les grondements de la foule déferlent comme des vagues aux proportions effrayantes ; et les onze surhommes qu'elle vient adorer ne sont plus que des hommes, seuls parmi leur multitude.

Plus solitaire encore est le gardien de but, surtout lorsque son équipe domine. Méfions-nous pourtant des apparences. Si Jean-Paul Escale n'eut pas souvent à s'employer hier après-midi, il participa intensément, commentaires à l'appui, à toutes les actions de ses coéquipiers.

Dès la première minute, les Niçois se sont se font pressants : "Attention, pépé (lisait Hodoul) dans ton dos !" Jean-Paul fait les cent pas, frottant continuellement l'un contre l'autre ses mains enduites d'embrocation.

Soudain, il saute de joie, Loubet vient de marquer. "Bien Charly !" Mais déjà Jouve ramène le danger dans le camp marseillais : "Oui Zezou (Bonnel) avec moi !".

Lorsque Loubet frappe pour la seconde fois, Jean-Paul applaudit à tout rompre. Un large sourire éclaire sa figure ; il lance au passage "Tu as vu ce Charly ? Il est en pleine "bourre" aujourd'hui, il va faire un malheur !"

Derrière les grilles, l'enthousiasme des spectateurs se manifeste : "Allez Jean-Paul. On vient manger la pizza chez toi ce soir !"

Lui sourit, répond d'un geste de la main.

Vers le milieu de la mi-temps, Fioroni se lance pied en avant vers le goal marseillais, au risque de le blesser. Les deux hommes se relèvent et se font face, comme deux coqs en colère, mais ils se donnent l'accolade.

Puis Kula, trempé par un mauvais rebond, rate une balle devant le but niçois. Jean-Paul se retourne en riant vers le responsable de la pelouse, lui aussi derrière les filets : "Et alors Mickey, tu as vu dans quel état il est ce terrain ?

Encore une alerte : un coup franc aux 20 mètres pour Nice. Il va d'un poteau à l'autre en donnant des ordres à ses défenseurs : "Là, à droite !Ne bouger plus ! Mais c'est pas vrai !...

Et nous sommes déjà en seconde mi-temps. L'ombre peu à peu envahit le stade. Jean-Paul sautille pour se réchauffer. De nouveaux amis se font entendre dans les virages et scandent son nom ! "Es-ca-le, Es-ca-le !" Il mâche frénétiquement un chewing-gum, qu'il renouvelle fréquemment.

Bonnel a marqué ! Cette fois le match est gagné, 3 à 0, Les Niçois ne reviendront plus.

Pourtant, piquée aux vies, les Aiglons deviennent dangereux. Un tir terrible de 20 mètres prend le chemin du filet... Non ! Escale, dans un bond de félin à retourner la balle du plat de la main.

L'ombre maintenant à gagner le stade tout entier. Il commence à faire froid... Encore un plongeon impeccable, à gauche cette fois-ci.

Et l'arbitre accorde, à tort, un corner à Nice : "Non Monsieur l'arbitre, il l'a contré !. Le cri s'étrangle dans sa gorge, car déjà la balle s'écrase sur la barre et sort dans le public qui ne la rend pas. Jean-Paul court : "Allez les "minots" rendez cette balle !. "Une rumeur parcourt les gradins, répétées cent fois de bouche-à-oreille : Saint-Étienne est mené ! Il ne veut pas le croire : "C'est trop beau pour être vrai.

Mais le coup de sifflet libérateur survient. Et presque en même temps, l'annonce officielle de la défaite de Saint-Étienne.

Jean-Paul a laisse éclater sa joie. Il court embrasser ses partenaires.

"C'est vraiment une bonne journée !"

Alain PECHERAL

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 Les Aiglons et... "le lion" !

 On peut dire que devant les Aiglons, Charly Loubet avait mangé du lion ! Il n'a pas été tendre pour ses anciens partenaires. Comme s'il s'agissait d'un règlement de compte.

 M. Piery, commerçant sportif, est un fidèle du Stade Vélodrome et à l'issue de la rencontre il arborait un large sourire : "A la mi-temps, j'avais encore quelques appréhensions, je redoutais que l'O.M. ne fléchisse comme devant Sochaux, mais fort heureusement cela ne s'est pas produit..."

 Georges Dard a constaté que les Niçois avaient de l'ardeur, de la volonté, mais que c'étaient là des armes insuffisantes devant l'O.M. Il a éprouvé un seul regret, c'est que Couecou ne mette pas dans la cage de Marchetti son splendide retourné !

 Fioroni est l'un des rares footballeurs français professionnels à porter des lunettes, avant lui il y avait eu dans le même cas le Lensois Oudjani, l'Antibois Semeria, mais ces lunettes, hier ne lui ont pas porté une précision supplémentaire. Il n'a pas souvent trouvé l'encadrement de la cage olympienne.

 On attendait beaucoup dans l'attaque niçoise de l'international autrichien Kamtenbrunner. Celui-ci ne joua pas les hommes invisibles, mais on ne le vit pas souvent en action, puisqu'il ne toucha pour la pour leur fois la balle qu'à la 24e minute !

 Max André, le joyeux fantaisiste, et chansonnier que l'on peut applaudir chaque soir dans un dîner spectacle sur la Canebière, botta dans des balles avant de décocher d'ironiques flèches ; et joua même chez les pros niçois, il y a plus de trois décennies !

 Les Aiglons, il y a quelques années, portaient un maillot très original : raies rouges et noires. Ils ont dû le changer à cause des chiffres que les joueurs doivent porter dans le dos. Mais leur nouveau maillot, blanc et noir, n'est pas très seyant, il est même un peu funèbre !

 Dans l'enceinte du stade il y eut comme une grande vague de satisfaction, lorsqu'on apprit que Saint-Étienne avait mordu la poussière devant Sedan !

Ainsi l'O.M. pouvait prendre le large face à son plus redoutable adversaire.

 Fioroni et Bonnel, l'espace de quelques secondes, ont échangé quelques coups, mais cela fort heureusement ne dura pas. Étaient-ils devenus brusquement jaloux des lauriers de Cerdan et d'Hidalgo ?

 Chorda marquera ce dimanche 5 décembre 70 d'une pierre noire, non seulement il a beaucoup souffert devant Magnusson qui le lui souvent dans le vent, mais de plus son tir le plus dangereux, qui pouvait permettre à son team de sauver l'honneur, s'écrasa sur la transversale. Décidément, la chance n'était pas de son côté !

Alain DELCROIX

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