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Résumé Le Provencal

du 06 mai 1971

 

L'O.M. vainqueur de BLOIS (4-2)

s'est facilement qualifié

CHATEAUROUX (par téléphone) - C'était hier la fête à Châteauroux et le résultat écrasant pour Blois du match aller n'avait nullement douché les enthousiasmes.

Dès leur sortie de l'usine ou du bureau, les supporters avaient envahi le stade et ses accès, bloquant les rues avec leurs voitures, au point que pour l'O.M. le plus difficile fut bien de se rendre à pied d'oeuvre.

Après la chaleur presque estivale des dernières journées l'amoncellement des nuages au courant de l'après-midi laissait craindre un orage. Le pire fut cependant épargné aux 12.000 spectateurs, le stade, très moderne et coquet, comportant en dehors de la grande tribune de verre et de béton, une majorité de places couvertes.

ZWUNKA ET MAGNUSSON

AU REPOS

On sait que l'O.M. ne savait trop quelle formation il pourrait présenter, en raison de la réunion, le même soir de la Commission de discipline du Groupement.

Si Lucien Leduc aligna une équipe inédite, ce ne fut pourtant pas à cause de cela, les choses demeurant dans l'état, en raison du règlement. L'entraîneur décida de désigné comme 12me et 13me hommes le capitaine Zwunka et Roger Magnusson, ce dernier souffrant d'une indigestion. Le public local allait donc voir à l'oeuvre :

Escale, Lopez, Hodoul, Novi, Kula, Bonnel, Leclercq, Loubet, Gress, Skoblar, Couecou.

BON MATCH AMICAL.

Comme on pouvait s'y attendre, connaissant l'état d'esprit de Blois et la décontraction totale de l'O.M., le débat s'avérait extrêmement clair, correct, aéré.

On notait un joli tir de Loubet bien arrêté par Peigne, et un ciseau retourné spectaculaire de Couecou.

Les Blésois donnaient une agréable réplique aux professionnels, un spectacle capable de contenter les puristes, sinon les amateurs d'émotions fortes.

Il ne s'est passé en réalité que peu de choses au cours du premier quart d'heure, rien du moins qui puisse provoquer les réactions du public, qui ne demandait pourtant qu'à s'enflammer mais qui se contentait d'encourager mollement les "Nationaux".

Bonnel reprenait cependant de volée un centre de Skoblar, la balle s'écrasant sur le côté des filets (20e minute), puis c'était une belle action menée par Piat et Menoury, enrayée par Escale.

La partie s'animait enfin et Peigne devait sauver son camp sur une belle percée de Loubet à la 25e minute.

Mais tout cela, au moment où l'on atteignait le cas de la demi-heure, ressemblait plus à un bon match amical qu'à une terrible rencontre de coupe.

Dans le contexte de cette soirée il ne pouvait d'ailleurs en être autrement.

Cependant, sur une longue ouverture en profondeur, Touré, malgré Escale, plaçait, de la tête, la balle au-dessus la transversale.

Le gardien marseillais devait d'ailleurs réaliser deux très bonnes parades sur des tirs violents à ras de terre de Gassert puis de Touré.

On arrivait au repos sur un score vierge, qui n'avait évidemment rien à voir avec celui du match aller.

Pourtant, Skoblar et Couecou s'étaient trouvés en position idéale, Peigné, puis le montant repoussant leurs tirs successifs.

MAGNUSSON REMPLACE

SKOBLAR

Pour jouer la deuxième mi-temps Lucien Leduc exauçait les voeux du public et faisait entrer Magnusson à la place de Skoblar, tant il est vrai qu'il n'y a jamais de joie sans mélange.

Roger se faisait applaudir dès ses premiers dribbles. Le Suédois allait peut-être nous valoir une seconde période plus attractive que la première.

70me MINUTE :

BONNEL DE LA TÊTE

Mais la partie était retombée dans une certaine monotonie car Magnusson obtenait sur la droite un coup franc qu'il tirait lui-même. Inévitable M. Bonnel surgissait alors et ouvrait le score d'un coup de tête d'une netteté absolue.

DEUX BUTS

POUR CHAQUE ÉQUIPE

La voie était ouverte à une fin de partie échevelée. Lopez réussissait tout d'abord un tir violent que Sausset déviait dans ses propres filets (72e minute).

Deux minutes plus tard Gassert menait à bien une attaque amorcée par Menoury (74e minute). Encore deux minutes et Couecou d'un tir du gauche à la limite obtenait le troisième but de l'O.M. (76e minute).

Ce n'était pas fini : Chevat ayant été fauché dans la surface de réparation, Gassert transformait le penalty accordé par M. Lefevre (85e minute).

Et ce n'était pas fini, on n'avait pas en resté là.

M. Lefevre allait siffler la fin de la partie lorsque Loubet, face aux buts, clôturait la marque d'un très joli tir sur passe de Leclercq.

La fin extrêmement animée de cette partie venait racheter aux yeux du nombreux public une première période très banale et presque soporifique.

Louis DUPIC

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  L'entrée attendue de MAGNUSSON

a relancé le match

CHATEAUROUX - Entre l'O.M., qui gelait le jeu, et Blois, qui faisait ce qu'il pouvait, on ne s'est pas tellement amusé, hier soir, au stade municipal de Châteauroux, surtout en première mi-temps. La Coupe sans indécision, sans lutte véritable, sans armes, sans grogne et sans rogne, est comme une bouillabaisse sans poissons de roche ni safran. Un plat au rabais.

Cela écrit, on ne saurait adresser le moindre reproche aux joueurs des deux équipes.

Les Olympiens, ayant déjà la victoire générale largement gagnée, n'avaient aucun intérêt à forcer leur talent et, surtout, à se fatiguer inutilement, alors que de nombreuses tâches, beaucoup plus importantes, les attendent à la fin de la saison.

Ils ont donc joué plus intelligemment, en s'efforçant de faire courir le ballon, en s'assurant une évidence et facile supériorité au milieu du terrain.

Les Blésois, dont l'équipe ne saurait rivaliser, en aucun les domaines du jeu, avec l'ensemble marseillais d'imprimer même privé de Magnusson en 1re mi-temps et de Skoblar en 2me mi-temps, ont fait de leur mieux avec beaucoup de conviction.

Comme Marseille, au Stade Vélodrome, cette sympathique formation n'usa jamais de ce qui est, trop souvent, l'arme des faibles et qu'on appelle clairement "la matraque".

On ne saurait trop en féliciter ces loyaux joueurs.

 BONNEL LE FUTUR "LIBERO"

Qu'on le veuille ou non, une expérience était tentée au cours de cette rencontre : celle de Bonnel jouant à la place de Novi, ce dernier ayant reculé d'un cran. Compte tenu de la faiblesse de l'opposition, il serait prématuré de l'écrire et même d'avancer un commentaire précis d'opinion sur ce sujet.

Cependant, une chose a paru d'évidence, et qui ne surprendra aucun de nos lecteurs : quel puissant joueur, très complet, que Bonnel.

Un jour, en plaisantant, il nous a dit : "A 40 ans, je jouerai encore "libero" à l'O.M."

Et bien, on peut sérieusement se demander si cette plaisanterie ne sera pas, un jour prochain, réalisé.

Ce que l'on a vu faire à Bonnel, hier soir, tant en défense qu'en attaque, est proprement incroyable.

Escale ayant été lui aussi excellent, on peut donc affirmer que les plus de 30 ans de l'O.M. se portent fort bien en ce moment.

 MAGNUSSON L'ILLUSIONNISTE.

L'entrée de Magnusson, en seconde mi-temps, fut saluée par des programme un peu austère, l'attraction Magnusson est toujours la bienvenue.

Et bien, c'est exactement ce qui s'est produit. Par ses dribbles, ses mimiques et ses discussions avec l'arbitre de touche, Roger, l'illusionniste, réussit à dérider l'assistance... et aussi à faire marquer à l'inévitable Bonnel un but qui permit aux "pros" de justifier leur sécurité autrement que par des arabesques tracées sur la pelouse.

Magnusson, lui aussi, comme Bonnel et comme Skoblar, est une institution olympienne difficile à remplacer.

 SATISFACTION GÉNÉRALE

Il faut honnêtement le dire : le penalty accordé à Blois, et qui permit à l'équipe amateur de limiter les dégâts, a surpris non seulement les Olympiens, mais aussi tout le monde au banc de la presse.

Mais, enfin, cela n'était qu'une péripétie et, au demeurant, les deux équipes peuvent s'estimer satisfaites du résultat.

L'O.M. a joué, suivant l'expression consacrée par un long usage à la main, ce qui lui a tout de même permis de gagner nettement et facilement.

Blois, devant son public, a évité l'humiliation et a mené parfois la vie dure à son adversaire.

Félicitons donc encore cette très sympathique équipe de Blois.

Maurice FABREGUETTES

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 Lucien LEDUC :

"BLOIS est une excellente équipe"

CHATEAUROUX - Nous ne nous attendions pas, évidemment, à entendre des déclarations fracassantes dans les vestiaires des deux adversaires.

Le résultat définitif étant, on le sait, connu depuis dimanche soir.

Les joueurs marseillais considéraient la partie qu'ils venaient de jouer comme un très bon match entraînement, disputé face à une excellente équipe.

Lucien Leduc nous disait : "L'équipe de Blois nous a montré, aujourd'hui, que nous avions eu raison de ne pas la sous-estimer, au match aller, et de faire le maximum pour lui infliger un score sans appel.

"Les hommes de Meerseman ont joué un très beau football collectif, avec, aujourd'hui, beaucoup plus d'engagement qu'à Marseille. Nous avons gagné, certes, mais j'estime qu'ils nous ont fait courir... !

"On pourra se demander pourquoi j'ai laissé aujourd'hui Zwunka sur la touche. C'est tout simplement pour pouvoir faire jouer un match complet à Daniel Leclercq..."

BOUSSA, CAPITAINE DE

BLOIS : "L'EXPÉRIENCE

VIENT EN JOUANT".

Du côté blésois, on prenait la chose avec une certaine philosophie. Après la lourde défaite du stade-vélodrome, personne ne se faisait d'illusion sur le résultat final.

Il n'empêche qu'on parlait beaucoup plus, dans le vestiaire des amateurs, du match aller, que de celui d'hier soir.

Le capitaine Boussa faisait d'ailleurs de ces quarts de finale une très bonne analyse : "Aujourd'hui, je pense que nous avons plu au public, et qui était bien le principal, compte tenu du résultat du match aller.

"Nous avons montré que nous étions capables de poser un problème à nos brillants adversaires, pour peu que nous abordions le débat avec un peu plus de détermination et un peu moins de naïveté.

"J'estime, en effet, que c'est notre naïveté qui nous a perdus à Marseille. Je dois dire que nous ne pensions pas que les joueurs marseillais individuellement étaient aussi forts".

Quant à l'entraîneur Meerseman, il n'était pas mécontent de ses hommes : "J'estime que nous avons pratiqué un jeu collectif aussi évolué que celui de nos adversaires. Ces derniers, comme au match aller, ont fait la différence grâce au talent de leurs individualités.

L.B.

 

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