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Résumé Le Provencal

du 26 août 1971

 

O.M. : victoire à l'italienne

MAGNUSSON et NOVI buteurs marseillais à RENNES (2-1)

RENNES - Dans l'après-midi on avait pu craindre, hier, que le temps ne vienne gâter une rencontre qui, visiblement, passionnait la capitale de l'Ille-et-Vilaine. Quelques gouttes de pluie, des nuages par-ci par-là, et un vent léger, annonçaient déjà l'automne breton.

Mais, à une heure du coup d'envoi, le ciel s'est subitement dégagé pour laisser la place aux derniers rayons du soleil.

Les deux équipes, et l'O.M. en particulier vont donc évoluer dans des conditions idéales. Rien de comparable, en effet, avec la canicule subie par les Marseillais, lors des grands contre Lyon et, tout récemment, devant Ajaccio.

Au stade de la route de Lorient, plein jusqu'à ras bord, c'est la même ambiance que nous avons connue au mois de juin dernier pour la demi-finale retour de la Coupe de France.

Un public chaud, coloré, mouvant, enthousiaste qui, une fois de plus, s'est donné corps et âme au soutien de ses couleurs.

En ce qui concerne la composition des équipes, O.M., tout d'abord s'est décidé à confier le poste d'ailier gauche à Daniel Leclercq. Didier Couecou faisant les frais d'opération.

À part cette innovation, nous retrouvons les mêmes titulaires qu'au stade de Timizzolo.

Jean Prouff, son côté, n'a pas fait de modification de dernière heure. En l'absence de Kobescak c'est, comme prévu, notre yougoslave Mojsov qui porte le n. 10.

Ce qui donne sur la feuille d'arbitrage :

O.M. : Carnus, Lopez, Bosquier, Zvunka, Kula, Novi, Gress, Magnusson, Bonnel, Skoblar, Leclercq. N 12 : Hodoul.

En revanche, entraîneur rennais a eu une assez grosse déconvenue, pendant que ses hommes s'échauffaient : Terrier s'est malencontreusement fait une déchirure musculaire et a dû se résoudre à laisser la place à Toublanc. Ce qui donne la composition suivante : Rennes : Aubour, Cosnard, Cedolin, Chloska, Cardiet, Garcia, Keruzore, Toublanc, Lenoir, Mojsov, Betta ; 12e homme Perriaut.

L'arbitre M. Peauger.

BUT DE MAGNUSSON.

L'O.M., qui a choisi de renforcer son milieu de terrain pour lutter avec le point fort des Bretons est le premier à l'attaque par Magnusson qui échappe à Cardiet.

Mais la balle part trop vite et sort en six mètres.

Deuxième offensive, presque immédiate de l'ailier suédois qui, cette fois va amener une véritable douche froide sur le stade. Magnusson et à la lutte avec Cardiet sur l'aile droite, et l'arrière breton, voyant qu'il n'a pas l'avantage, bouscule légèrement son adversaire. Ce n'est pas du goût de l'arbitre M. Peauger, qui donne un coup franc à 20 mètres à gauche des buts d'Aubour.

Gress le tire, la balle s'élève et rencontre, oh ! surprise, la tête de Magnusson ; malgré la détente désespérée de Marcel Aubour, le ballon pénètre dans la lucarne. L'O.M. mène 1 à 0 et on joue depuis 5 minutes.

Après ce but surprise, Gress est touché dans un choc avec Cedolin. Le Strasbourgeois reprend ses esprits pour voir un centre de Lenoir aboutir sur la tête de Mojov sans danger toutefois pour Carnus car le tir passe assez nettement à côté de ses filets (11e minute).

BETTA SUR LA TRANSVERSALE

Rennes, porté par son public fait de louables efforts pour remonter son handicapé. Carnus, sur une nouvelle tentative de Mojov, s'est placé heureusement au bon endroit et n'a pas de mal à préserver ses buts.

Quelques instants plus tard, un centre de Lopez, après relais avec Magnusson, arrive dans les pieds de Skoblar, mais Josip manque la reprise en bonne position (18me minute).

Les avants bretons ne sont d'ailleurs guère plus heureux à l'approche des buts. Ils confectionnent pourtant, à l'image de Keruzore, un très bon football au centre du terrain, mais l'excès de précipitation sans doute les empêche d'exploiter leur avantage.

L'O.M, toutefois, et à deux doigts de concéder l'égalisation sur une terrible reprise de volée de Betta qui va s'écraser sur la transversale (25me minute).

Mais Skoblar, seul devant Aubour après une magnifique passe de Magnusson, est arrêté à son tour pour un hors jeu pour le moins douteux (30me minute).

Qu'à cela ne tienne, l'O.M., fort de son avance, s'attache maintenant à faire courir le ballon pour calmer le jeu plus entreprenant des Bretons. Il n'empêche que tout à fait en fin de mi-temps, Rennes reprend sa domination pratiquement sans ailier et avec deux avants centres.

On se demande même si les Olympiens ne cherchent pas volontairement à laisser l'initiative à leurs adversaires.

Quoi qu'il en soit, jusqu'à maintenant, si la défense marseillaise a été plus sollicitée que son homologue bretonne, elle s'est tirée d'affaire sans grande peine.

Carnus, à part le tir de Betta cité plus haut, n'a eu à arrêter que des balles relativement faciles.

À la 45me minute, l'O.M. à une nouvelle occasion, mais Aubour, sur centre de Magnusson, se couche dans les pieds de Skoblar : 1 à 0 donc à la mi-temps.

INTERVENTION MIRACLE

DE CHLOSTA.

A la reprise l'O.M. emploie la même tactique qui consiste à priver les Rennais de balle.

On assiste ainsi à un jeu de passe entre les avants marseillais, improductifs peut-être mais qui gagnent du temps.

Il semble même que les Bretons se laissent prendre au piège car Skoblar arrive seul devant Aubour, évite la sortie du gardien breton et tire dans les buts vides ; Chlosta, revenu à toutes jambes, sauve in extremis sur sa ligne (48e).

Une intervention qui tient presque du miracle quand on connaît la soudaineté de tir de Josip.

Le gardien marseillais est encore à l'ouvrage sur un tir de Mojsov (56e). Puis Aubour capte à son tour un tir de Magnusson (57e), alors que Jean Louis Hodoul s'échauffe sur le bord de la touche et rentre la place de Leclercq (64e).

SKOBLAR SUR LA BARRE

Hodoul marque d'ailleurs son entrée par un beau débordement d'une sur l'aile gauche. Il donne la balle à Skoblar, le buteur de l'O.M. voyant Aubour déporté sur la droite de ses buts donne un coup de pied à effet remarquable ; hélas cet exploit technique et arrêté par le poteau (69e).

LE DEUXIÈME À NOVI.

C'est peut-être partie remise car il semble maintenant que les olympiens ont prit la mesure de leurs adversaires.

Magnusson s'en va sur l'aile droite, sert Skoblar qui marque comme à la parade mais l'arbitre l'avait signalé hors jeu (71e).

On assista ensuite à un tir de Keruzore de peu à côté puis un autre de Betta qui frôle la transversale (75e).

Comme quoi la partie n'est pas encore gagnée pour l'O.M.

Un raid solitaire de Gress (78e) puis un tir trop mou de Mojsov restent sans résultat.

Mais l'action la plus dangereuse et menée par Skoblar mis en possession de la balle par Bonnel, Josip passe Cedolin puis Chlosta, mais Aubour arrête (82me).

Le gardien rennais va être moins heureux 2 minutes plus tard sur un nouveau départ de Magnusson : l'ailier suédois à Novi à ses côtés, il lui transmet la balle. Le tir de l'international marseillais, remarquable de précision ne laisse aucune chance à Aubour (84e). L'O.M. tient son deuxième but.

Et le moins que l'on puisse dire c'est que les Marseillais ont joué à merveille la carte de la contre-attaque.

TOUBLANC SAUVE L'HONNEUR

Cette fois, Rennes a accusé le coup. Ou du moins on le croit. Mais, à 2 minutes de la fin, un corner va lui permettre de sauver l'honneur. Au milieu de la défense marseillaise groupée, Toublanc - on se demande comment - parvient à hériter de la balle ; dans une véritable mêlée de jambes, il tire et surprend Carnus en partie masquée (88me minute). Ce but pratiquement inespéré, va alors soumettre les Marseillais à une fin difficile.

Cependant, il reste trop peu de temps pour inverser la situation, et l'O.M., avec bec et ongles, parvient à arracher sa première victoire.

Un succès, inutile de le dire, qui va rassurer pas mal de supporters.

Jean FERRARA

 

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  CARNUS a battu AUBOUR

RENNES - Nous sommes au stade de la porte de Lorient, devant notre téléphone. Les joueurs quittent la pelouse, les Rennais très déçus, on le devine. Il y a moins de trois mois, à cette même place, nous étions entourés de supporters bretons hilares. Aujourd'hui, ils sont un peu moins nombreux et généralement dépités.

Pour faciliter la bonne compréhension des choses, nous allons supposer qu'un supporter de l'O.M. se trouve à l'autre bout du fil et nous pose des questions sur cette rencontre dont il ne connaît que le résultat.

1) LA VICTOIRE DE L'O.M. EST-ELLE MÉRITÉE ?

Oui, dans la mesure où l'équipe qui domine 80 minutes sur 90 n'est pas la meilleure. Ayant marqué dès la 5me minute, l'O.M. se mit à jouer selon une tactique qui rappelle celle qui fut qualifiée, au cours de la dernière guerre, de repli élastique.

Laissant venir à eux les petits Rennais, les Olympiens fortement groupés dans leur camp, réduisirent l'attaque rennaise à l'impuissance.

Notre part, à l'occasion de quelques contre-attaques, les Marseillais se créèrent plus d'occasions de marquer que leurs adversaires. On le voit donc, cette victoire typiquement à l'italienne n'est pas imméritée.

2) AVEZ-VOUS ASSISTÉ À UNE BONNE PARTIE ?

Nous avons assisté à une rencontre à sens unique. Comme nous l'avons déjà dit, l'O.M. se laissa volontairement dominer, essayant de marquer au bénéfice de contre-attaques. Il s'en fallut d'un rien, en deuxième mi-temps, que Skoblar ne réussisse à saler l'addition. Cependant, cette partie ne serait en rien être qualifiée de passionnante. Elle fut assez monotone et les actions d'éclat plutôt rares.

3) L'O.M. A-T-IL JOUÉ EN CHAMPION DE FRANCE ?

Nous ne saurions le dire. L'O.M. aujourd'hui, n'a pas cherché le spectacle, mais surtout le résultat.

Nous allons cependant vous donner à ce sujet l'opinion de notre voisin, Georges Boulogne, directeur de l'équipe de France. Il nous a dit et exactement : "L'O.M. était nettement le meilleur aujourd'hui. Il a peut-être eu tort de se laisser trop dominé, mais il avait pour lui, une plus grande maîtrise et une plus grande expérience que son adversaire.

L'équipe marseillaise représente une force qui, à mon avis, devrait finir par s'imposer dans le championnat".

Ajoutons une petite ligne au sujet de Gilbert Gress, Georges Boulogne a dit que Gilbert Gress avait bien joué, mais il estimait que des joueurs comme Michel Mezy et Georges Lech étaient au moins aussi bons que lui et surtout plus jeunes.

4) QUELLES FURENT LES PHASES LES PLUS SPECTACULAIRES DE LA PARTIE ?

Il n'y en eut pas tellement. La meilleure se situe en première mi-temps. Une admirable reprise de volée de Betta sur laquelle Carnus réussit un arrêt au moins extraordinaire, le ballon heurtant le poteau.

Si l'on se réfère à cet arrêt et au seul but qu'encaissa Hodoul en première mi-temps, sur une tête de Magnusson, on peut dire que, hier soir, au stade de Lorient, Carnus s'est montré meilleur qu'Aubour.

C'est souvent les petits détails qui font la différence d'une rencontre.

5) LA DÉFENSE OLYMPIENNE A-T-ELLE TROUVÉ UNE HOMOGÉNÉITÉ NOUVELLE ?

La défense olympienne à jouer aujourd'hui complètement en retrait. Ses hommes forts : Bosquier, Zwunka et Novi plus particulièrement, se sont imposés le plus souvent devant l'attaque rennaise, l'étouffant au milieu du terrain. Il est vrai que les Rennais ont joué absolument sans ailier, ce qui est tout de même une faute, même si le titulaire, Terrier, s'était claqué pendant la période échauffement qui précéda le match. L'équipe ayant des ambitions de championnat doit avoir au moins un ailier de rechange.

6) QUELS FURENT LES JOUEURS MARSEILLAIS QUI EURENT LA PLUS GRANDE INFLUENCE SUR LA PARTIE ?

En attaque, le plus habile à profiter des moindres occasions fut Magnusson, qui fut très peu sollicitée, mais il tira le meilleur parti des à quelques balles qu'il reçut, se dévouant même en défense. On le vit dégager une fois en corner.

Après lui, on a noté également, et M. Boulogne avec nous, la classe Skoblar, malheureux aujourd'hui parce que trop isolé, mais qui nous a paru en excellente forme.

Gress dans le courant de la partie, eut quelque accélération qui firent impression.

En défense, nous l'avons déjà dit, c'est le bloc central, avec principalement Bosquier, Zwunka et Novi, qui assura l'étanchéité de la défense. Enfin Carnus fit un match remarquable, arrêtant au moins une balle qui aurait pu faire but.

7) L'EXPERIENCE LECLERCQA L'AILE GAUCHE A-T-ELLE REUSSI ?

Non ce fut un fiasco. Si l'O.M. a gagné aujourd'hui, le jeune et excellent Leclercq n'y est pour rien. Il parut complètement dépaysé, fit de son mieux avec beaucoup de bonne volonté, mais, en fin de rencontre, son remplacement par Hodoul s'avéra fructueux.

Maurice FABREGUETTES

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 ZVUNKA : " Cette victoire va nous libérer !"

RENNES - Dans les vestiaires marseillais, c'était évidemment une joie sans réserve qui nous accueille. Le premier à nous adresser la parole est Mario Zatelli.

"Oui, nous dit-il, l'équipe était très contractée. J'ai eu les joueurs pendant une semaine entière et visiblement ils étaient préoccupés par ce match. C'est pour cette raison sans doute qu'ils sont entrés sur le terrain avec des moyens quelque peu entamés. Cela explique peut-être une rencontre tout juste moyenne, mais qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse, n'est-ce pas. Nous avons besoin de cette victoire. Cette fois, je crois que nous allons recommencer à voir le vrai visage de l'O.M".

Le président Leclerc, lui, estimait aussi que l'O.M. n'a pas fait un match sensationnel. "J'aurais préféré voir l'O.M. plus mordant, ou plus entreprenant. Mais, enfin, nous avons, je pense, dominé nettement la situation dans l'ensemble. La défense, vous l'avez vu, à jouer un match solide. Nous n'avons jamais perdu la tête, même lorsque les Rennais portés, par mon avis, manque d'un avant de pointe. Les Bretons vous l'avez vu, se sont crée trop d'occasions qui n'ont pu être menées à bonne fin fautent d'un véritable buteur. La défense elle aussi est plus ou moins perméable. Elle pourra se sortir d'affaire contre des équipes d'une moyenne valeur, mais contre des avants entreprenants elle aura du mal, je pense, à tirer son épingle du jeu".

Passons maintenant à l'entraîneur Leduc : "Eh bien, dit-il, c'est le troisième match de championnat et pour nous autres Marseillais c'est aussi le deuxième déplacement ! Cette rencontre s'est soldée par une victoire est pour moi ce succès revêt une très grande importance. Rennes a peut-être dominé dans l'ensemble, mais en pure perte, car notre défense a fait un très grand match. Je ne vous cache pas qu'il reste des leur public, livraient des assauts incessants. Donc à mon avis, le résultat est logique. Rennes, à progrès à faire dans le jeu offensif pour l'O.M., mais il faut avouer aussi que ce Skoblar, en deux ou trois occasions, aurait pu marquer son but avec un peu plus de réussite. Pour moi, donc, le résultat est des plus logiques".

Nous avons demandé à l'entraîneur ce qu'il pensait de l'essai de Daniel Leclercq. "Vous savez nous répondit-t-il, les essais à l'aile gauche ne sont pas de véritables expériences. Ce sont plutôt des palliatifs. Leclercq a joué avec le numéro 11 et il manquait certainement de compétition et à mon sens il est capable de beaucoup mieux faire."

OPINION DES JOUEURS

Carnus nous confie : "Rien à dire, nous avons gagné. Tout va bien. L'O.M. a bien joué, je crois, le coup. Pour à part vous l'avez vu, je n'ai pas tellement eu à m'employer, sauf peut-être sur ce tir de Betta en première mi-temps, qui alla terminer sa course sur la transversale. Mais je reconnais aussi que les Bretons ont été souvent dangereux. Ils jouent vite, au milieu du terrain, et il faut constamment les surveiller.

"Heureusement, je pense que mes défenseurs se sont bien tirés d'affaire".

Ces mêmes défenseurs pensent d'ailleurs, de leur côté, qu'ils ont été à la hauteur de leur tâche. Kula dit : "Oui, il nous a fallu courir, mais, je ne pense pas que nous ayons été trop souvent en difficulté".

Bosquier, lui, pense que son adaptation est maintenant dans la meilleure voie.

"Je crois que ça commence à devenir, dit-il avec un sourire. De toute façon, notre entente derrière ne doit que s'améliorer au fil des matchs.

Nous avons ensuite questionné les auteurs des deux buts.

Novi, bien entendu, était rayonnant. "Ça fait toujours plaisir quand on arrive à trouver le chemin des filets. Pour ma part, ce n'est pas une aventure qui m'arrive tellement souvent. Mais ce soir, croyez-moi, je suis comblé".

Et Magnusson n'était pas moins radieux. "C'est sur une passe de Gress que j'ai réussi à ouvrir le score, dit-il avec un merveilleux sourire. Tout le monde s'occupait de Josip (Skoblar) et les défenseurs, je dois le dire, m'avaient un peu oublié. Vous pensez que j'ai profité de l'occasion. Et puis notre défense, ne l'oubliez pas, a fait un très joli match".

Gress qui faisait le compte de ses plaies et bosses : "Je n'ai jamais pris autant de coups dans une rencontre, dit-il, mais enfin, on a gagné, ce sera vite oublié".

L'opinion du capitaine maintenant : "On ne peut être que satisfait pour la bonne raison que c'est notre première victoire.

"Pour l'équipe, il fallait gagner. Nous en avons besoin pour le moral. Et puis n'oublions pas, notre prochaine rencontre se fera "à la maison" au Stade-Vélodrome.

"Je pense que d'avoir gagné en Bretagne, rassurera pas mal de nos supporters".

Skoblar enfin : "Oui, je n'ai pas de chance dans mes tentatives au but. Mais tant que l'O.M. gagne, cela n'a pas une grande importance.

BOULOGNE :

"RÉSULTAT NORMAL"

Le sélectionneur de l'équipe de France était, on le sait, un spectateur attentif de cette rencontre.

"Le résultat est normal, dit-il, l'O.M. a maîtrisé le jeu. C'est une meilleure équipe. Les Marseillais ont aussi de meilleur joueur. Pour moi il n'y a pas de problème. Je dirais même que si Skoblar avait eu un peu plus de réussite, le score eut été plus sévère".

J.F.

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Jean Prouff : "Je n'ai pas

vu de match !"

Dans le camp breton, on était évidemment moins heureux que lors de la victoire en Coupe de France au mois de juin dernier. L'entraîneur Jean Prouff paraissait accablé sur coin de table :

"Le match ? Je n'en ai pratiquement pas vu. Pour faire une rencontre il faut être deux, et l'O.M., ce soir, s'est contenté uniquement de nous laisser faire. Magnusson a joué arrière, de même que Leclercq. Cette façon de jouer à l'italienne, je ne pourrais jamais m'y faire.

À l'image de son entraîneur, le gardien Marcel Aubour avait aussi un visage assez triste :

"Sur le premier but de Magnusson, j'étais complètement masqué par un rideau de joueurs. Et sur le deuxième, j'ai entendu un coup de sifflet de l'arbitre. J'ai marqué un temps d'arrêt et Jacky Novi en a profité pour marquer. À part ça, on peut dire que les Marseillais ont mené le match d'intelligente façon".

Signalons enfin que Bosquier et l'arrière rennais Cardiet ont eu quelques mots aigres-doux dans les vestiaires après la rencontre.

Espérons que cette petite discussion sera vite oubliée.

J.F.

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Une équipe rennaise sans ailier

Il est très beau ne parlé toujours du milieu de terrain, mais en football, c'est devant que l'on marque des buts.

Il est par conséquent très difficile, sinon impossible de surprendre une défense aussi puissante que celle de l'O.M. et fortement repliée, en se passant la balle simplement au milieu du terrain.

Il a manqué, hier, au Stade Rennais, deux ailiers ou du moins un capable de mettre les défenseurs olympiens en difficulté.

Dans cette équipe qui fit preuve cependant de beaucoup de volonté, le joueur qui nous a produit la meilleure impression a été le jeune Keruzore qui, en deuxième mi-temps, fut certainement le plus vif, le plus rapide et le plus précis de son équipe.

Le nouveau yougoslave Mojov a semblé dans et a rappelé à beaucoup de supporters rennais leur ancien joker Lukic.

En défense, le tandem Cedolin - Schlosta a fort bien fonctionné, ainsi que l'arrière gauche Cardiet, mais dans une équipe qui domine trop, le rôle des défenseurs est toujours limité.

Répétons-le, l'équipe rennaise devrait chercher de véritables attaquants de pointe, sinon elle s'exposera au cours de la saison, à de nombreuses dominations stériles.

M.F.

 

 

 

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