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Résumé Le Provencal

du 23 avril 1972

 

JUSTE VICTOIRE !

Il a tout fallu au champion pour battre la lanterne rouge

ANGOULEME - Avec Angoulême, pas de problème !

C'est ce qu'ont pensé les olympiens, car ils entamèrent cette rencontre à 20 km/h, comme il s'agissait de préparer le marathon de Munich.

Curieusement, l'équipe charentaise semblait parfaitement s'accommoder de ce rythme. Sous l'influence sans doute de Daniel Leclercq, la lanterne rouge ne jouait pas avec hargne, cette vigueur agressive qui souvent caractérise les mal-classés, mais de manière ordonnée, gentille et lente.

En comprend sans peine, dans ces conditions, pourquoi l'A.S. d'Angoulême, équipe de grand tempérament, il n'y a pas si longtemps, a déjà les deux pieds en Deuxième Division.

En 1972, une équipe qui ne sait pas se battre et dont les meilleurs joueurs sont d'une classe simplement honorable, n'a pas sa place dans le championnat de Première Division.

 LE COUP DE DOS DE L'O.M.

Le début de la rencontre allait renforcer les Olympiens dans leur sentiment de supériorité, et l'impression qu'ils allaient gagner de toutes façons.

Ils devaient bénéficier de ce que l'on peut appeler un magnifique coup de dos.

Coup franc, Novi passe à Skoblar, lequel du gauche tire vers la droite, Kouba se met en position de parade.

Mais le ballon heurte de plein fouet le dos de Lassalette, exactement de l'autre côté.

Quelques minutes plus tard, Lassalette marquait son 2ème but de la soirée, mais du bon côté cette fois.

Au cours de cette première mi-temps, qui eut été soporifique si le public n'avait réagi violemment quand Castellan, blessé par Zvunka, dut quitter le terrain, nous avons fait une remarque banale mais instructive.

Skoblar se trouve une seule fois face à Kouba, en bonne position de tir... et le filet trembla.

Castellan et Guillas se trouvèrent exactement dans la même position... et rien ne trembla, même pas Carnus.

Ce n'est pas aussi facile que certains le disent de marquer des buts en apparence facile.

 ET POUR FINIR, UN KOUBA...

La deuxième mi-temps ne devait rien à ajouter, et à ce que nous avons déjà pu écrire.

Un peu plus d'engagement certes que pendant la première période, mais pas dans le désordre.

L'O.M. visiblement fatigué par son dur duel contre Nice, jouautait et les Angoumoisins faisaient ce qu'ils pouvaient, ce qui leur permit de marquer un assez joli but égalisateur.

Une seule satisfaction olympienne, Magnusson, à mesure que le temps passait, prenait un avantage de plus en plus net sur ses adversaires directs.

C'est lui d'ailleurs qui allait être à l'origine du but de la victoire olympienne.

Mais il ne fut pas le seul, depuis quelque temps, on s'était aperçu que Kouba, le gardien international tchèque, n'était plus exactement lui-même.

Il avait lâché quelques balles et commis plusieurs erreurs inhabituelles de sa part.

Donc, sur un centre de Magnusson, il se coucha, mais ne put que repousser le ballon.

Ce ballon alla droit dans le pied de l'arrière Baley, lequel du plat du pied, se contenta de donner à Skoblar.

Vous devinez ce qui se passa, Skoblar marqua cette fois vraiment sans peine son deuxième but de la soirée, car le premier peut être porté au délit de Lassalette.

 LE CHAMPION EN PETITE VITESSE

Il est certain que ce soit, à Angoulême, l'O.M. n'a ni convaincu, ni emballé les sept ou huit mille spectateurs charentais.

Nous l'avons déjà dit, l'O.M. a accusé nettement la fatigue de sa victoire en Coupe, contre Nice.

Et joua de bout en bout à une très petite allure, sans forcer son talent, comme si l'équipe d'Angoulême ne constituait pas pour lui un danger véritable.

Bien que finalement, les événements aient donné raison aux Olympiens, ce fut sans doute une erreur.

En effet, dans leur victoire, il y a une part indiscutable de réussite.

Ne parlons pas de l'erreur de Kouba, une erreur est toujours une erreur, mais le premier but olympien fut dû à un concours de circonstances assez réel. De plus, en fin de rencontre, les Angoumoisins tirèrent deux fois sur le poteau, et Leclerc, seul devant son ami Carnus, rata la cage, on se demande encore par quel mauvais miracle.

 CONCLUSION : UNE VICTOIRE TOUT DE MÊME

Ne nous montrons pas tout de même trop difficile dans un championnat s'étalant sur onze mois, même les meilleures équipes connaissent immanquablement des passages à vide. Certaines d'entre elles, et c'est généralement le cas des équipes championnes, arrivent à remporter ses rencontres d'une façon ou d'une autre. L'O.M., hier soir, à Angoulême, à jouer en équipe fatiguée, on équipe sans doute trop sûre de sa supériorité, mais elle a tout de même réussi à faire l'essentiel, c'est-à-dire à l'emporter. Cependant, en toute objectivité, il faut reconnaître que l'opposition n'était pas de tout premier ordre.

Angoulême contre sans doute dans ses rangs quelques bons joueurs, en particulier le petit Leclerc, le jeune Stéphan, Madronnet, Samuel Blanc l'ex-Toulonnais, mais l'ensemble n'est pas au point et pêche surtout par un manque évident de réalisme.

En conclusion, nous dirons donc que l'O.M. a remporté, hier soir, une nouvelle victoire, précieuse, car elle lui assure maintenant une avance suffisante pour terminer le championnat aux premiers rangs.

Il faut beaucoup pardonner à une équipe qui a obtenu ces résultats sur toute une saison. C'est à la moyenne de ces résultats que l'on doit juger une équipe et non sur les quelques mauvais matches qu'elle peut réaliser au cours de saison.

Maurice FABREGUETTE

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Josip frappe trois fois

ANGOULEME - Leader contre lanterne rouge, c'était hier soir le match des deux extrêmes qui n'avaient pas déplacé les foules. Il est vrai que l'ombre de la relégation plane déjà sur une équipe charentaise qui n'est plus ce qu'elle a été dans un passé récent.

Quant à la rencontre, elle partait tout doucement d'abord pour l'O.M., son capitaine Zvunka concédant deux corners consécutifs sur un coup de tête en l'arrière accompagné par Carnus, puis sur un centre tendu de Guillas et Daniel Leclercq tirait le second sur la partie supérieure de la transversale.

Mais dès la 5e minute, coup de théâtre : Hodoul était accroché à la limite de la surface et M. Baucourt, accordait un coup franc à l'O.M.

Une passe courte de Novi vers Skoblar, un tir du gauche du Yougoslave et la balle déviée au passage par le mur charentais, par l'épaule de Lassalette terminait sa course au fond des filets.

8e MINUTE :

LASSALETTE ÉGALISE

Angoulême n'allait pas se laisser abattre par ce coup du sort et le temps de remettre en jeu l'attaque se développait par Guillas, Louis Leclerc et finalement Lassalette qui, de très près ne laissait aucune chance à Carnus.

Castellan, absolument seul sur le point de penalty tirait en plein sur Carnus, à la 10e minute.

L'O.M. n'était-il pas en train de prendre sa tache à la légère ? Carnus devait encore intervenir à la 15e minute sur une balle brossée de Stephan ; quant à Magnusson, il débordait et centrait peu après de façon tellement imprévisible que sa passe surprenait partenaires et adversaires.

Kouba touchait pour la première fois la balle à la 20e minute pour la dévier sur la barre et la recevoir dans les bras sans qu'un attaquant marseillais l'ait pressé outre mesure.

Curieuse rencontre d'ailleurs que celle d'hier soir ne revêtant aucun caractère d'acharnement, disputée sous le signe du fair-play intégral comme un match de propagande.

Ainsi, Bosquier, comme à la parade expédiait des 25 mètres un tir tendu qui manquait de peu son objectif.

28e MINUTE :

TRÈS JOLI BUT DE SKOBLAR

C'est donc sans forcer son talent outre mesure que l'O.M. allait reprendre l'avantage alors qu'on atteignait la demi-heure de jeu. La balle allait de Bosquier vers Couecou qui la remettait du plat du pied dans la foulée de Skoblar qui, du point de penalty battait Kouba sans rémission.

La réaction charentaise se traduisait surtout par un tir de Louis Leclerc sur le coin du filet, et une reprise à bout portant de Guillas bien déviée par Carnus.

L'O.M. atteignait donc le repos sans avoir gaspillé ses ressources c'est le moins que l'on pouvait dire.

Quant à Angoulême, pour jouer la seconde mi-temps, il allait être privé des précieux services de Castellan, sévèrement touchée dans un choc avec Zvunka un peu avant la pause, et qui allait être remplacé par Bacquet.

50e : GUILLAS MARQUE

Angoulême contraint de remplacer un avant de pointe par un défenseur, remaniait sa formation, Stéphan devenait ailier gauche et Bacquet demi, ce qui ne pouvait pas, à priori, augmenter sa puissance de frappe.

Cependant l'O.M. allait être tiré de sa nonchalance car après cinq minutes de jeu, Louis Leclerc débordait sur la gauche, avant de placer, devant la cage marseillaise, un très bon centre à ras de terre que Guillas, qui survenait de l'aile droite, convertissait très joliment en but.

Tout était à refaire et l'O.M. allait-il enfin se réveiller et prendre la partie en mains ?

75e : ENCORE SKOBLAR !

Il fallait, pour sortir de la routine, un centre extraordinaire de Magnusson en pleine course et de l'extérieur du pied gauche depuis son aile droite, malgré trois adversaires. Kouba repoussait faiblement et Hodoul ratait de justesse sa reprise et un lob décisif (70me).

C'est encore Hodoul qui était en bonne position sur un centre de Novi et tira trop faiblement pour tromper Kouba.

Pour faire la décision, il fallait aller la patte du maître, autrement dit Skoblar. Et il lui fallut pour aboutir, un centre de Magnusson et une erreur de Baly qui ne put éloigner le danger après une intervention de Kouba.

Bien sûr Angoulême allait réagir mais ses tentatives échouaient à l'exemple de celle de Leclerc qui envoyait le ballon au ras du poteau.

Angoulême jouait son va-tout et Louis Leclerc l'un de ses meilleurs joueurs, décochait depuis la gauche un tir puissant qui heurtait un montant avant de sortir.

Les dernières offensives d'Angoulême ne donnaient rien, et l'arbitre siffle la fin sur la victoire de l'O.M. 3-2

Louis DUPIC

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ZATELLI :

"Il n'a pas de match facile"

ANGOULEME - Quand on voit le leader du championnat pressé sur son but par la lanterne rouge et faire flèche de tout bois, la première idée qui vient à l'esprit et bien qu'il n'y a aucun match facile dans cette compétition très ouverte.

La victoire a donc été accueillie avec une grande satisfaction par les Marseillais fatigués, mais conscients d'avoir accompli leur mission surtout après avoir prient connaissance des résultats de la journée.

Écoutons Mario ZATELLI :

"Je crois que les deux matches que nous avons disputés ces derniers jours contre Nice et ce soir ont pesé dans nos jambes et qu'il ne faut pas de ce fait se montrer trop difficiles. J'avais mis mes hommes en garde contre tout excès de confiance déplacé et j'avais même précisé : nous n'avons pas le droit de perdre ce match. Maintenant que nous sommes parvenus à nos fins, j'estime que nous sommes en bonne voie pour finir le championnat de façon satisfaisante. De notre expédition charentaise j'ai retiré avant tout les deux points précieux de la victoire. Celle-ci a été absolument contestée par nos adversaires. A cet égard je m'étonne qu'ils occupent la dernière place du championnat".

Le capitaine ZVUNKA approuvait son entraîneur :

"Ne faisons pas la fine bouche sur ce succès. Aujourd'hui il n'était absolument pas question d'effectuer une exhibition à Angoulême après les difficultés que nous avions connues contre Nice. Nous accueillons donc le résultat avec une grande satisfaction".

Gilbert GRESS disait de son côté : "Ne croyez pas que nous avons fait preuve d'un excès de confiance coupable. Je crois plutôt que si nous avons eu une production en demi-teinte, cela tient de la bonne prestation de nos adversaires".

Ange DI CARO, 12e homme de l'O.M. renchérissait :

"Il est vrai que contre nous toutes les équipes font le match de leur vie. Aujourd'hui ces Charentais étaient véritablement déchaînés".

Didier COUECOU, lui, s'en tenait à rester beaucoup plus "technique" il nous disait :

"Je suis très heureux de la façon dont nous avons marqué notre second but. Vraiment, comme à la parade ! J'ai eu le temps de voir venir la balle, de la contrôler et de la mettre dans la foulée de Josip !

Bien sûr il avait encore à marquer, ce qu'il a fait avec son brio habituel, mais je crois que nous n'utilisons pas assez les échanges un "une-deux" à l'approche du but. C'est une arme terrible pour les défenses et il nous faudra nous pencher sur ce problème."

SKOBLAR, l'un des héros du match savourait sa satisfaction :

"Cela n'a pas été très facile mais il faut toujours s'attendre à une vive résistance de la part des équipes menacées de relégation. Alors, gagner 3 à 2 devant un adversaire puissamment motivé et sur un terrain dans un état épouvantable, je trouve que c'est un résultat bon à prendre".

Nous laisserons une double conclusion aux internationaux NOVI et BOSQUIER, le premier, visiblement épuisé, nous disait :

"Vraiment, je vous assure qu'après ces deux matches contre Nice et la partie de ce soir, j'en ai plein les bottes".

Ce n'était pas l'avis de Bernard BOSQUIER qui est, on le sait, un esprit paradoxal et "Bobosse" nous disait avec le sourire :

"Contrairement à ce que vous dit Jacky, pour ma part je préfère les matches aux entraînements".

On peut supposer de ce fait que Bernard Bosquier tiendra à jouer au moins une mi-temps avec la réserve cet après-midi contre Monaco. !

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  GRIZETTI : "Ca valait bien le nul"

Après son match victorieux, l'O.M., reçut dans son vestiaire deux visites, celle de Daniel Leclercq, qui vient serrer la main de tous ses camarades non sans nostalgie et en soupirant :

"Que voulez-vous, l'O.M. est premier et nous dernier ! Ce n'est pas sans raison ! Je crois toutefois que nous avions joué un match qui méritait mieux".

Gérard Grizetti était venu saluer son grand ami Kula et il nous confia :

"Si nous avions joué tous nos matches de cette façon, avec une telle conviction, nous ne descendrions pas en seconde division. Mais nous n'avons pas gâché notre saison à domicile ou nous avons perdu assez peu de matches, et seulement devant les grandes équipes, mais à l'extérieur ou nous n'avons jamais réussi à gagner une partie".

Enfin, son père, Angelo, l'entraîneur charentais, nous avait jeté en revenant aux vestiaires : "Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais notre match d'aujourd'hui méritait bien le nul !"

C'était l'avis de beaucoup

L.B.

 

 

 

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