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Résumé Le Provencal

du 23 avril 1972

 

REPETITION MANQUEE

Le plus difficile pour l'O.M. :

FAIRE LE JEU !

O.M. - Reims, en guise de préambule de la Coupe, sous l'oeil de M. Linder.

Nous aimons bien M. Leclerc qui a su bouger Marseille avec son O.M. mais quelle curieuse façon de recruter un entraîneur !

Le possible vient du Stade-Vélodrome, pour voir si la soupe est bonne.

Naïvement, sans doute, nous pensions que le contraire s'imposait.

Se rendre sur place, là ou l'idoine exerce, incognito de préférence, ne serait-ce que pour jeter un petit coup d'oeil sur son travail.

Enfin, espérons que cette fois nous allons trouver le superman. L'homme capable de décramponner Mario Zatelli au train.

Cette remarque faite, venons-en au principal sujet de la nuitée : l'impression produite par le Stade de Reims, avant la demi-finale de la coupe.

 LA ROUE TOURNE

Les avis seront très partagés, pour deux raisons contraires.

L'O.M. a dominé autant que faire se peut, ce qui n'a pas contribué à donner une image flatteuse de l'équipe rémoise. Mais il a connu les pires difficultés pour ne pas trouver l'ouverture, d'où une certaine désillusion du public.

On a entendu les clameurs inhabituelles et qui donneront sans doute à penser à M. Linder.

"Allez Reims !". "On a perdu !". "Un but Reims !" etc.

Pourtant c'est par miracle, si ces braves rémois ont put repartir avec le match nul de leurs rêves.

Mais, en football, on nous l'a déjà dit et répété, il n'y a que le résultat qui compte.

Au demeurant, l'O.M. qui avait eu une assez grande chance à Angoulême, s'est trouvé dans la situation inverse hier soir.

C'est assez banal.

En sport, comme dans les casinos, la roue tourne.

 LES MÊMES ET VIEILLES CAUSES.

Donc une fois encore, on a pu faire une constatation vieille comme l'équipe actuelle.

L'O.M. joue bien, parfois même assez brillamment, quand l'adversaire fait le jeu.

Que le soin de créer, d'imaginer, d'improviser lui incombe et le même phénomène produit les mêmes effets.

Une circulation du ballon (Dieu, que nous n'aimons pas cette après expression !) qui par sa lenteur, conduit à l'embouteillage.

Un excès d'ailier droit - 2 et parfois 3 - qui font trop pencher le jeu du même côté.

L'absence d'un véritable deuxième avant-centre, d'où la trop grande solitude de Skoblar.

La mauvaise utilisation de Couecou qui, tout de même obligé d'occuper le plus souvent l'aile gauche, n'a pas les qualités, de mobilité entre autres, pour tenir ce poste.

De tous ces faits ajoutés, une défense solide, rapide, organisée et renforcée peut poser à l'équipe olympienne des problèmes presque insolubles.

 IMPORTANT SE JOUERA À REIMS

Ce match d'hier soir laissant présager ce que sera le match - retour de la demi-finale, on peut aisément en déduire que l'essentiel se jouera le mercredi 10 mai à Reims.

Là, le problème sera complètement inversé.

Il appartiendra aux Richard, B. Lech, Rico et Onnis de faire la différence, dans le cadre d'une équipe redevenue offensive.

Très objectivement, nous pensons que cette différence devrait être de 2 buts pour être sinon suffisante, du moins dangereuse pour l'avenir de l'O.M. en Coupe.

Les Rémois en seront-ils capables face à une équipe olympienne généralement meilleure à l'extérieur que sur son propre terrain ?

On peut en douter, surtout si les arrières latéraux de l'O.M., veulent bien se mettre dans la tête que leur tâche principale, à Reims, sera de neutraliser Richard et Rico.

Deux joueurs qui, dans un match joué offensivement par leur équipe, méritent d'être surveillés de très près.

 GARE À L'ATTAQUE RÉMOISE.

Pour conclure, bien que nous n'essayerons pas de vous dissimulés les multiples faiblesses montrées par l'O.M. hier soir, nous sommes pas pessimiste, pour la double suite de cette rencontre. Puisque suite, il y aura.

Bien que Jodar et Brucato, également rapides et jaillissants forment un excellent centre de défense, l'équipe de Reims ne nous a pas semblé totalement imperméable.

Son gardien Duchene et ses arrières commirent des fautes et Magnusson, s'il n'a pas été payé hier soir de ses efforts, a su créer de large brèche sur la droite.

Tout bien pesé, on peut croire que tout cela finira par payer, à moins que l'attaque rémoise ne "fasse un malheur", dans quinze jours sur son terrain.

Voyez-vous, c'est ce qui nous inquiète le plus, car cette attaque champenoise, à défaut de pétiller, à de sérieux arguments à faire valoir.

Un tout petit mot final. Quel mauvais arbitrage ! Il vaudrait mieux que les Olympiens n'aient pas M. Debroas à Reims, car ils seraient alors victime de la pluie de coups francs tombée sur les Rémois hier.

Maurice FABREGUETTES

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Jules ZVUNKA, déçu par le public marseillais :

"Match nul sur "terrain adverse" ?

Après tout ce n'est pas si mal !"

Des chants de victoire, en provenance du vestiaire champenois parvenaient jusqu'à nous, alors que les Marseillais regagnaient le leur la tête basse, profondément déçus.

Le président Leclerc, qui fait des progrès chaque semaine, prenez la chose du bon côté.

"Nîmes a gagné ? Eh bien, tant mieux ! En perdant un point ce soir, nous redonnons quelqu'intérêt au championnat. À notre corps défendant, c'est certain ! Mais ainsi va la vie du football. Nous allons faire un grand match à Sochaux, j'en suis persuadé..."

Le président marquait un temps...

"Je ne sais pas ce que M. Linder pensera de notre propre production. Mais il est trop mesuré et poli pour juger l'O.M. sur ce match. Je crois qu'il est très tenté par la vocation européenne de notre club, mais il a reçu des offres intéressantes de La Haye.

"Alors, il faudra attendre ! Peut-être une semaine, peut-être plus longtemps. Il est en fin de contrat à Eindhoven où il opérait depuis quatre ans. Il est inutile de brusquer les choses.

"Mais je crois que l'enthousiasme et l'ambition d'un entraîneur de 39 ans peuvent s'allier parfaitement à la maturité de Mario Zatelli..."

X X X

"C'est ça le football ! nous glissait ce dernier un peu déçu. Nous avons eu assez d'occasions de buts pour enlever une nette victoire, mais le sort ne l'a pas voulu ainsi. Et Nîmes se rapproche. Il va falloir nous accrocher.

"Ces Rémois, dans le fond, ont bien joué le coup ! Mais il leur a fallu de la chance pour parvenir à leurs fins !"

C'était aussi l'avis de Bernard Bosquier, qui ajoutait :

"Ce sont des choses qui arrivent et je ne pense pas qu'il faille tirer de ce demi échec un enseignement avant nos rencontres de Coupe. Les matches se suivent et ne se ressemblent pas. À Reims, notamment, les Champenois devront bien se découvrire, et nous devrions en profiter !"

Il y avait aussi le clan des contestataires, assez fourni.

Ainsi Roger Magnusson :

"Je ne vois pas pourquoi M. Debroas a refusé le but marqué par Didier ! J'ai effectué un centre à effet depuis la ligne. Je ne vois pas comment il pouvait se trouver en position de hors jeu !"

Le principal intéressé confirmait :

"C'est tout à fait exact, Roger a centré depuis la ligne ou presque et je suis sorti de derrière les défenseurs pour reprendre la balle de la tête. Pour moi, il n'y a aucun problème ! Le but était bel et bien valable !"

Skoblar avait son visage des mauvais jours, et il tempêtait.

"Peu importe maintenant que Jodar ait arrêté la balle avec la main ! Nous avons perdu un point, et je n'apprécie guère l'attitude du public marseillais.

"Qu'ils sifflent quand ils ne sont pas contents, c'est le droit des spectateurs, mais il n'est pas normal qu'ils nous manifestent de l'hostilité. Partout, le public soutient son équipe !"

Nous laisserons la conclusion au capitaine Jules Zwunka, qui nous disait :

"Dans le fond, faire match nul 0 à 0 sur terrain adverse, ce n'est pas un si mauvais résultat. Car nous avons bel et bien joué sur terrain adverse avec les "Remboursez !" et les "Allez Reims". Je n'en ai pas cru mes oreilles !

"J'aimerais savoir ce que nous reproche le public ? Un manque de réussite ? Ce serait vraiment trop injuste ! Ce soir, nous avons eu un maximum d'occasions. Trois fois, un joueur rémois a eu la chance de suppléer son gardien battu et de pouvoir dégager sur la ligne ! On nous a refusé un but apparemment valable et, en dehors de cela, Gress et Skoblar ont eu des occasions très nettes.

"Le public ne semble pas comprendre que le football n'est pas une science exacte !"

Il est vrai que la plupart des joueurs de l'O.M. étaient extrêmement déçus par l'attitude du public le plus difficile de France... peut-être parce que le plus gâté !

Louis DUPIC

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Incolore

Nous attendions mieux, beaucoup mieux de la part d'équipe disputant, sous la forme d'une répétition générale, un match somme toute important avant la demi-finale de Coupe.

Passe encore pour les Rémois, venus là arracher le point du "nul", point précieux en ce qui concerne leur maintien en fin de saison.

Mais que dire d'un O.M. véritablement mal inspiré, pour ne pas dire inspirer du tout.

En vérité, ce fut une rencontre que l'on se doit de très vite oublier, car jouée en demi-teinte et presque dans la coulisse.

Comme si les acteurs n'étaient pas concernés.

Bien sûr, tous les spectateurs l'on vu, l'O.M. n'eut guère de chance en plusieurs occasions, le portier champenois, hésitant et maladroit, étant sauvé aussi bien par le poteau que grâce à ses arrières venus le suppléer. Teisseire, Jodar, les barbus de services, servant en l'occurrence ultime rempart.

Mais, par ailleurs, combien d'occasions gâchées par un O.M. bien timide en attaque et ou Skoblar lui-même n'était pas dans un de ses meilleurs soirs.

Le public, lui, ne s'y est pas trompé qui n'embouchant plus les trompettes de la renommée, s'en prit violemment aux siens.

Dans les virages, ce fut la grogne et la rogne.

"Remboursez, remboursez", entendait-on et sur la fin le fameux "On a gagné" se transformait en un désabusé "On a perdu".

Sans compter d'autres refrains plus grivois que la décence ne nous permet pas de reproduire ici.

Certes, ce même public aurait vite repris ses encouragements si, d'aventure "ses" Olympiens lui en avaient fourni l'occasion.

Et ce "Un but, un but", scandé sur l'air des lampions s'adressait aux Rémois visiblement surpris d'une telle marque d'estime.

Nous ne savons pas si Kurt Linder, cet entraîneur allemand venu de Hollande, hier, pour prendre contact avec ses futurs joueurs - s'il faut en croire le président Leclerc - retournera à Eindhoven avec une opinion favorable du football français... et de son meilleur représentant.

Ce que nous savons, par contre, c'est que la comparaison avec l'Ajax ou La Haye - qui lui fait également les yeux doux - ne sera guère favorable.

En football, néanmoins, la vérité d'un jour n'est jamais celle du lendemain.

Il n'y a pas lieu de croire d'ores et déjà que les deux rencontres de Coupe s'avéreront aussi fades et sans saveur.

La motivation des uns et des autres ne sera pas identique et nous pourrions alors retrouver l'O.M. des grandes occasions, celui que nous aimons avec son goût du travail bien fait.

À Sochaux, toutefois, Jules Zvunka et ses camarades devront réagir.

Ne serait-ce que pour conserver intacte la marge de sécurité avec Nîmes, marque qui s'est quelque peu effilochée hier soir.

Gérard PUECH

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  Kurt LINDER : "Ne pas juger l'O.M. sur ce match !"

Kurt Linder, l'homme dont on parle, était, hier soir, l'hôte du président Leclerc et de Marseille.

Il n'a pas beaucoup changé depuis dix ans, à l'époque où il jouait la finale de la coupe sous le maillot de l'Olympique Lyonnais, au côté de Guy Hatchi, qui nous disait, le matin même, avoir conservé de lui le souvenir d'un excellent camarade et d'un très bon joueur professionnel, athlétique et à technique sûre, capable d'opérer avec le même bonheur à tous les postes d'une équipe et aussi bien en attaque qu'en défense.

Viendra-t-il bientôt renforcer l'encadrement technique de l'O.M. ? Il serait prématuré de l'affirmer aux dires du président Leclerc et du principal intéressé.

"Il s'agit d'un voyage d'information..." nous a précisé le premier. M. Linder est venu prendre contact et la décision ne saurait intervenir aussi vite..."

"C'est tout à fait exact ! a confirmé le second. Je suis toujours sous contrat avec P.S.V. Eindhoven, et je suis actuellement en contact avec le club hollandais de La Haye.

"Il est certain que je suis tenté par l'O.M. et Marseille pour un travail en profondeur de longue durée : quatre ou cinq ans peut-être".

L'ADJOINT DE RAPPAN

Kurt Linder devait ensuite nous parler de sa carrière d'entraîneur, commencée en Allemagne et poursuivie en Suisse.

"Lyon et le dernier club auquel j'ai appartenu en tant que joueur. Après avoir dirigé la préparation d'un club allemand, je fus en Suisse, à Lausanne, le collaborateur de Karl Rappan, qui était plutôt un directeur technique alors que j'étais l'homme du terrain..."

Voilà une sérieuse référence, l'Autrichien, qui fit sa carrière de "coach" en Suisse étant l'un des entraîneurs les plus célèbres dans le monde du football et l'inventeur du "verrou".

"NE PAS JUGER L'O.M."

Bien sûr, en technicien averti, Kurt Linder, qui manie parfaitement notre langue, se défend de juger l'O.M. sur ce qu'il a vu hier soir.

"Vous comprendrez que je ne puisse porter un jugement sur le football que j'ai perdu de vue depuis dix ans. Si l'O.M. est champion de France, je présume qu'il joue beaucoup mieux d'habitude.

"Par rapport au football hollandais, je trouve que ce dernier est plus varié. En Hollande, on sait jouer alternativement court ou long, alors que le jeu, ce soir m'a paru trop long et étriqué. Je dirais même trop technique...

"Mais je le répète, je ne puis m'engager après avoir vu un seul match !"

Kurt Linder nous a produit la meilleure impression. L'homme nous a paru fin, posé, intelligent. Le président Leclerc, s'il parvient à l'engager, aura peut-être la main heureuse.

L.D.

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L'O.M. a déçu devant REIMS (0-0)

Le mistral ! On n'expliquera pas aux Provençaux en général et aux Marseillais en particulier, quelle peut être l'influence de ce vent sur un spectacle de plein air.

Quand il s'agit d'une rencontre de football disputé de surcroît en nocturne, son incidence est double, puisque le jeu lui-même et les spectateurs sont directement concernés.

Voilà pourquoi, sans doute, le stade vélodrome n'a pas fait le plein pour la première des trois parties face au Stade de Reims.

Encore que les quelque 10.000 personnes présentes avaient dû sortir des armoires leurs vêtements d'hiver. Bref, on espère une ambiance un peu plus chaude pour le prochain match de Coupe.

Cela dit, dans les coulisses de cet épisode du championnat on parlait beaucoup, côté olympien, de Kurt Linder, qui fit d'ailleurs son entrée dans le stade à quelques minutes du coup d'envoi. Une prise de contact qui n'enlevait rien, d'ailleurs, à l'importance de l'enjeu sur la pelouse, car Reims et Marseille, eux aussi s'apprêtaient à une répétition générale, vous devinez pour quelle représentation.

Les équipes se présentent dans les formations annoncées. L'arbitre est M. Debroas.

 BOSQUIER SUR LE POTEAU

Il semble que nous assistions à un début prudent de la part des deux adversaires.

Couecou n'en entre pas moins, balle au pied, dans la surface de réparation champenoise. Il est écroulé sous les yeux du directeur de jeu, qui ne voit aucun mal en la circonstance (2me).

Puis, c'est au tour de Richard de lancer la même incursion, mais il rate en partie son tir, ce qui fait bien sur l'affaire de Carnus (3me).

La première action dangereuse est pourtant l'oeuvre de Magnusson, dont le centre, calculée au millimètre, arrive dans la foulée de Skoblar.

Josip reprend la balle, mais du bout de pied, et Duchene parvient à intercepter.

Le gardien rémois est, d'autre part, à deux doigts de connaître sa première mésaventure sérieuse sur un tir puissant de Bosquier, la balle, frappée de 25 bons mètres, vient terminer sa course sur le montant droit (8me).

Pas de chance pour "Bobosse" !

Mais, quoi qu'il en soit, l'O.M. domine.

 BUT REFUSÉ À COUECOU

Le public, lui, ne paraît pas apprécier cette domination stérile. On l'entend même siffler, après un tir trop enlevé de Novi. Curieuse façon d'encourager ses favoris.

Tout laisse croire, d'ailleurs, que les spectateurs sont plutôt nerveux, à en juger par une furieuse bagarre qui éclate dans les tribunes.

Mais, revenons sur le terrain pour enregistrer un fort beau coup de tête de Couecou, que Duchesne stoppe miraculeusement (18me).

Magnusson se distingue sur son aile droite dans un duo avec Gilbert Gress.

Enfin des applaudissements !

L'O.M. en tire bon profit. Magnusson - encore lui - centre, Couecou reprend de la tête. But, écrit la foule, en voyant la balle au fond des filets. Non ! dit l'arbitre, j'avais sifflé un hors jeu préalable.

On comprend cette fois la réprobation de l'assistance après une action olympienne de toute façon fort bien construite (23me).

Toujours est-il que la première demi-heure est atteinte sans que le préposé au tableau d'affichage n'ait été mis à contribution.

 ÉGALITÉ À LA PAUSE.

Skoblar, quant à lui, à deux occasions d'y mettre bon ordre. La première, il tarde trop à tirer ; la seconde, il est abattu dans les 18 mètres adverses sans provoquer une fois encore l'intervention de M. Debroas.

Du côté rémois, on enregistre une belle tentative de Onnis, dont la reprise face aux buts marseillais, frôle la cage de Carnus (36me).

L'O.M., pour sa part, multiplie les offensives pour tâcher de faire la différence avant la mi-temps. Rien n'y fait.

Malgré une succession d'attaques, ponctuées par autant de corners, les deux équipes sont à égalité quand M. Debroas renvoie tout le monde aux vestiaires.

REMBOURSEZ !

Quand les débats reviennent, heureuse surprise, le vent a cessé. Mais pas les sifflets qui salut encore la rentrée de l'O.M.

Hodoul le premier démontre que l'équipe olympienne n'est pas intimidée en adressant un tir tendu qui manque l'encadrement d'un cheveu (47e minute). Les Rémois sur un centre de Kula pour Skoblar, se sortent sans dommage d'une situation pour le moins périlleuse.

Josip est, en effet, arrêté de façon suspecte au moment d'armer sentir (49e minute). Toujours pas de sanctions de la part de M. Debroas, imperturbable.

Hodoul se met, une nouvelle fois en évidence, en tentant sa chance en bonne position. Duchesne va chercher la balle au prix d'un plongeon spectaculaire (52e minute), mais le match nul tient bon sur ses positions.

Tandis que l'arbitre, pour mettre un peu de sel, prend des décisions fantaisistes, c'est le moins qu'on puisse dire. La qualité du match, par conséquent, ne s'élève guerre.

A preuve cette réception du public qui crie "Remboursez !" sur l'air des lampions. Du jamais vu (ou entendu) au stade vélodrome.

UN DÉCEVANT MATCH NUL

On imagine sans peine l'état d'esprit des joueurs rémois qui sont maintenant encouragés par les spectateurs marseillais :

"Allez Reims ! on a perdu, à ce qu'on s.... ici" tels sont scandés par la foule, vraiment une rencontre inédite.

Et le jeu dans tout cela ?

Eh bien, rien de sensationnel, il faut bien l'admettre, quand on aborde le dernier quart d'heure. Gress adresse pourtant une bonne balle à Skoblar, mais pour la nième fois la reprise de plein fouet se perd dans les nuages.

Masciaux, pour ne rien arranger des affaires marseillaises, arrête sur la ligne un tir à bout portant de Couecou (80e minute) alors que Carnus, sur le renvoi intercepte de fort belle façon un centre de Robert (83e minute).

Le gardien olympien est encore à la réception sur un essai de Onnis (85e minute), comme quoi Reims est sorti de sa coquille dans les toutes dernières minutes.

Est-ce à dire que le point arrache sur le terrain de l'adversaire est méritoire ?. Dans le fond peut-être, mais un tel match n'a rien apporté au crédit du football. La c'est franchement déplorable.

Jean FERRARA

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  Joseph Bonnel plâtré !

La plupart des joueurs olympiens étaient présents au stade vélodrome, deux bonnes heures avant le coup d'envoi. Ils avaient en effet tenu à assister à la finale du championnat de Provence des cadets Excellence, opposant l'O.M. aux Caillols et remportée (3 à 1) par les premiers.

X X X

Au cours de cette partie très disputée, les spectateurs marseillaise ont pu voir évoluer un numéro 10 caillolais au nom déjà célèbre. Il s'agissait en effet du frère de l'international espoir niçois Roger Jouve.

On sait que l'Azuréen est lui aussi issu du club banlieusard marseillais.

X X X

Afin que sa rééducation puisse s'effectuer dans les meilleures conditions possible, Joseph Bonnel s'est rendu à se faire plâtrer. Il se retrouve donc, une nouvelle fois contrainte au repos forcé jusqu'à mardi tout au moins, où le plâtre lui sera enlevé.

X X X

Jean-Jacques D'Armenia, qui gardait, il n'y a pas si longtemps, les buts rémois, est très certainement avec le Nantais Robert Budzinski, l'un des plus jeunes directeurs sportifs de France.

Il a mis à profit son séjour à Marseille pour organiser la prochaine venue de l'équipe champenoise au titre de la Coupe de France.

Les Rémois iront, en principe, se mettre au vert quelques jours à Gemenos. Cependant, s'ils n'arrivaient dans notre ville que la veille du match, ils descendraient vraisemblablement au "Concorde" plus proche du stade-vélodrome.

Cette dernière éventualité pourrait être liée au résultat du match aller...

X X X

Jacky Novi, qui souffre toujours de son épaule gauche, n'a pas encore pris de décision quant à une éventuelle opération, à l'issue de la présente saison.

Il attend pour cela d'avoir fini le traitement de rééducation qu'il suit actuellement. S'il était contraint de passer "sur le billard" il devrait bien sûr renoncer à la mini-Coupe du monde. Et son ami Bosquier ayant d'ores et déjà décliné la sélection, il n'y aurait qu'un seul Olympien : Georges Carnus pour redécouvrir les charmes du Brésil.

À moins que Georges Boulogne ne se décide à rappeler Jean-Pierre Lopez ou Édouard Kula.

X X X

L'ailier gauche rémois Rico s'est montré très étonné par les pointes acérées qui hérissent les barrières ceinturant la pelouse.

Jacky Novi ayant avoué que ses camarades et lui creusaient parfois deux ou trois ballons sur leurs pointes dans une seule séance d'entraînement, ce qui a bien évidemment amené l'entraîneur champenois à demander pourquoi on ne les supprimait pas.

De là à conclure que le public à Reims est moins bouillant qu'à Marseille...

X X X

Quelques-uns des joueurs rémois ont sacrifié à la tradition de la Coupe. C'est ainsi que les visages de Teissère, Bernard Lech, Jodar et Richard ont de magnifiques barbes de guérilleros.

X X X

Pour s'échauffer, Jules Zvunka avait revêtu un rutilant maillot à rayures verticales rouge et noire, ce qui lui valut d'un spectateur facétieux à la plaisanterie facile : "Oh Niçois qui mal y pense !" bien sûr.

Alain PECHERAL

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  LES QUESTIONS

QUE L'ON SE POSE

 AVONS NOUS ASSISTE, COMME ON A PU LE DIRE AVANT LE MATCH À UNE RÉPÉTITION GÉNÉRALE ?

Il est exact que le match d'hier soir rappelait par bien des côtés la venue des Rennais qui avaient évolué l'an dernier au Stade Vélodrome pour le compte du championnat avant d'affronter l'O.M. en demi-finale de la Coupe.

Mais il y avait cependant deux différences d'importance :

- Les Rémois, luttant pour la survie, étaient bien loin de se désintéresser du résultat.

- L'entraîneur champenois Desmenez n'avait pas eu, à l'encontre de son collègue rennais Jean Prouff, la possibilité d'employer une "ruse de guerre" en mettant plusieurs titulaires au repos.

"De toutes façons, avait-il dit, ce n'est pas à Marseille que nous comptons prendre les points nécessaires à notre maintien".

Ce qui ne veut pas dire que notre équipe livra un combat sans espoir : elle fit même beaucoup mieux que se défendre ; mais sans hargne excessive. Il serait étonnant qu'elle ne se montre pas plus volontaire dans les 10 et 14 mai prochain !

 LE PUBLIC MARSEILLAIS DÉCOUVRAIT ONNIS ET ZIWYCA LES DEUX HOMMES JUSTIFIÈRENT-ILS LEUR FLATTEUSE RÉPUTATION ?

Les deux Argentins, qui opéraient déjà ensemble au Gimnasia de la Plata et qui curieusement accusent une certaine ressemblance physique sont, on peut s'en douter, très liés dans la vie. Mais sur le terrain, leur jeu est assez sensiblement différent.

Ziwyca qui joue au milieu du terrain, fit montre par moment d'une technique irréprochable. Mais il fut beaucoup trop statique et intermittent.

Delio Onnis par contre est bel et bien à ranger dans la catégorie des meilleurs avants de pointe opérant en France.

Dans une équipe très souvent dominée, il avait à tenir le rôle difficile de pivot. Malgré le marquage très strict de Jules Zvunka, il réussit le plus souvent à remiser de bonnes balles pour ses partenaires.

Et ce redoutable buteur (20 buts déjà en championnat) est doté de surcroît - comme tout bon Argentin - d'une technique très sûre.

Les dirigeants rémois qui ont négocié son transfert pour 25 millions d'AF ne doivent pas regretter leur agent.

D'autant qu'Onnis n'a que 23 ans.

 RICO ?

Il avait été sérieusement question de la venue à l'O.M. alors qu'il opérait encore au Stade Rennais. Mais l'affaire tourna court, l'ailier international ayant dit finalement opté pour la Champagne.

Et il semble à peu près certain que Rico ne portera pas dans un futur proche le maillot de l'O.M. : il est en effet encore lié par contrat au Stade de Reims et de surcroît il opère beaucoup plus en faux ailier qu'en véritable attaquant de pointe. Et c'est précisément cette denrée là qui se fait rare sur le marché français !

A.P.

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