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Résumé Le Provencal

du 19 mars 1973

 L'O.M. par la porte étroite !

Trop d'occasions manquées

pour l'équipe marseillaise

Nous n'avions jamais pensé un seul instant que ce match pourrait être facile pour l'O.M., qui poursuivait un double objectif : battre Valenciennes et convaincre son public !

En effet, il était clair, en jetant simplement un regard sur la composition de l'équipe nordiste que Jean-Pierre Destrumelle avait préparé un joli petit piège à l'intention de ses amis olympiens : une défense protégée par un second rideau extrêmement serré, tendu entre les ambitions marseillaises et le but de l'excellent Dropsy. Très vite, on se rendit compte que les attaquants de l'O.M. n'auraient pas la partie belle, submergés de maillots rouges, Joseph étant le seul joueur visiteur à se tenir constamment en pointe.

Des conditions qui n'étaient pas pour favoriser le jeu de Keita, notamment qui n'est pas un gladiateur et qui a besoin pour s'exprimer de grands espaces. Keita qui se ressentait d'un coup à la hanche ramené de Lille, et qui se retira un peu après le repos à la suite d'un nouvel accrochage.

Ce fut pourtant Salif qui fut à l'origine du seul but de la rencontre, une de ses accélérations ne laissant à son garde du corps Joly que la ressource de le faucher à l'intérieur de la surface.

TROP

D'OCCASIONS

RATÉES

Ainsi l'O.M. dut sa victoire à un penalty ce qui permettra à beaucoup de dire qu'une fois de plus il n'a pas réussi à marquer un but au stade Vélodrome.

S'il n'y parvint pas, ce ne fut pas faute d'avoir essayé, les Marseillais, à défaut d'aisance ayant manifesté une volonté farouche, la rencontre ayant tourné assez rapidement au combat.

Il en est toujours ainsi lorsqu'un nombre aussi élevé de joueurs se trouve massé dans une zone réduite, avec tout ce que cela implique de contacts de cafouillages, d'irrégularités et d'accrochages. À ce jeu, les nerfs s'usent rapidement et c'est sans doute la cause d'un nombre absolument anormal d'occasions manquées par Magnusson, Di Caro ou Bonnel dont on connaît pourtant le sang-froid !

Roger et Ange ne parvinrent pas plus l'un que l'autre à se débarrasser de Dropsy, il est vrai extrêmement vigilant. Quant à "Zizou" qui n'est pas coutumier du fait, nous l'avons vu surpris par deux passes idéales de Magnusson, Roger lui ayant bel et bien donné deux balles de but.

De même Gilbert Gress par ailleurs excellent, ne put apporter de conclusion à une action remarquablement amenée de la gauche par Di Caro.

LA PETITE PORTE

On le constate, malgré la bonne volonté et la rigueur défensive montrées par son rival, l'O.M. aurait pu enlever la large et probante victoire attendue depuis si longtemps par son public.

Au lieu de cela, il trembla jusqu'au bout, et frôla le drame quand Burdino réussit à pousser la balle dans les filets marseillais, le drapeau du juge de ligne s'agitant fort à propos pour lui épargner ce mécompte.

Hâtons-nous de dire que Zvunka et ses camarades n'auraient pas mérité cela. Quant au public qui les avaient applaudis à la rentrée sur le terrain, il se rendit compte que les efforts déployés de même que de jolis mouvements auraient mérité un meilleur sort.

Dans le fond, il accueillit cette petite victoire avec philosophie. Il est vrai que le nombre de spectateurs se resserre de rencontre en rencontre. Hier, nous en étions presque aux inconditionnels...

QUELQUES

BEAUX DUELS

Le principal parce que le plus direct fut celui qui opposa Jules Zvunka à son ancien coéquipier Joseph. Ces deux beaux athlètes du football ne se ménagèrent pas. C'est le moins que l'on puisse dire. Ils y allèrent de bon coeur ! Se renversant et se piétinant à tour de rôle. Ils terminèrent "plein de bosses" et pas tellement satisfait l'un de l'autre.

Toujours dangereux "Zé" nous parut cependant alourdi et dans l'ensemble c'est le capitaine marseillais qui prit l'avantage.

Un autre beau duel fut celui qui se livrèrent à distance Georges Carnus le numéro un actuel et son cadet Dropsy qui nous parait doué de toutes les qualités techniques ou physiques.

Il ne faudra pas chercher ailleurs le successeur de notre "Oscar".

Aussi sur que courageux, toujours bien placé d'un dégagement puissant et précis il s'agit évidemment d'un espoir de première grandeur à un poste ou les talents ne se bousculent pas. Il fut pour beaucoup dans les difficultés éprouvées par l'O.M. pour s'imposer avec plus de netteté.

Un O.M. qui une fois de plus n'a sans doute pas donné un spectacle destiné à faire date, mais si la rencontre en dehors de quelques instants presque dramatiques en seconde mi-temps fut le plus souvent confuse, et donc plutôt médiocre, la faute lui en incombe moins qu'à son adversaire.

Louis DUPIC

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Mario ZATELLI en philosophe :

"où sont les Niçois ?..."

Vous le savez sans doute, l'O.M. ces derniers jours a été soumis à pas mal de petits problèmes. D'où une tension nerveuse qu'on pourra expliquer dans une certaine mesure. Tout cela pour préciser que personne dans les vestiaires marseillais ne faisait la fine bouche après une courte victoire sur Valenciennes.

"Mission accomplie, commenta en premier M. Gallian. L'équipe s'est bien battue devant un adversaire accrocheur. Alors nous avons gagné par un seul but d'écart. Mais je vois mal ce qu'on pourrait reprocher aux joueurs.

"Ne l'oublions pas, la chance une fois de plus, ne fut guère de notre côté. Keita blessé, Magnusson, en première mi-temps surtout ressentait encore une douleur à sa cheville. De sorte que l'O.M. une fois de plus, n'a pas joué avec tous ses moyens.

"Et puis il faut considérer l'absence de quelques joueurs au rôle prépondérant.

"Mais enfin, je l'espère, les malheurs finiront bien par de plus nous accabler. Pour l'instant, bornons-nous à enregistrer les deux points du succès.

"Magnusson, pour sa part, m'a donné de belles satisfactions pour sa deuxième mi-temps. J'ai également noté la grande partie de Zvunka devant Joseph.

"Nous avons certes, commis des erreurs et marqué aussi de bonnes occasions. Mais je le répète, équipe dans son ensemble ne mérites pas de reproches.

"Il nous reste à nous mettre au travail pour retrouver la grande forme. Car, désormais, notre objectif numéro un et d'entamer une poursuite victorieuse contre Nantes.

"Ce sera difficile mais j'ai toujours bon espoir..."

ZATELLI :

UN CERTAIN

SOURIRE

Mario Zatelli, lui, n'avait guère attendu pour trouver un siège ou, vous le devinez, il essayait de récupérer de ses émotions.

"Eh bien voilà ! dit-il pour répondre à notre question. Nous avons peut-être souffert, mais nous sommes vainqueurs. Pour moi c'est le principal.

"Je ne vous apprendrai pas que la blessure de Keita n'était pas tellement indiquée pour arranger nos affaires. Nous avons été obligés de faire aussi une piqûre à Magnusson pour qu'il puisse tenir sa place en deuxième mi-temps.

"Autrement dit, les petits "pépins" habituels ne nous ont pas épargnés. Malgré ce, nous avons repris deux points à Nice. Je ne sais pas si vous serez d'accord mais moi je considère ce résultat très positif.

"Dans une rencontre de football, l'essentiel est de pouvoir se créer des occasions de buts. Ce que l'O.M. a fait cet après-midi. Même s'il les a manquées, on peut parler d'amélioration sur ce point précis. Quand tous nos ennuis auront disparu, vous le verrez, nous ne tarderons pas à monter un bien meilleur visage.

"Tenez compte d'autre part que nous venons de jouer le troisième match en une semaine.

- Et Valenciennes ?

- Alors là, permettez-moi d'être étonné. Je viens de voir jouer cette équipe. Et rien dans son comportement ne laissait voir qu'il s'agissait de la lanterne rouge ou presque.

"Il faut croire que les Valenciennois se sont surpassés, comme d'habitude, pour rencontrer l'O.M. Dans ces conditions, peu importe le nombre de buts marqués. 1 à 0 c'est amplement suffisant. Je sais bien que beaucoup d'observateurs vont encore nous reprocher notre pénible victoire. Mais voyez-vous en toute objectivité, je préfère ma place à celle des Niçois. Au début du championnat on pensait que Nice avait "tout casser". Aujourd'hui l'équipe azuréenne éliminée en coupe, a pratiquement disparu de la circulation. L'O.M., lui, est toujours là. Et ce n'est pas dit qu'il s'arrêtera en si bon chemin".

KEITA :

RIEN DE GRAVE

Voyons maintenant l'opinion des joueurs.

Tout d'abord un petit mot sur la blessure de Keita.

"Salif souffre d'une myalgie", nous a précisé Yansanne entre termes techniques. Ce qui pourrait se traduire par une douleur d'un muscle de la cuisse.

"Mais cela ne l'empêchera pas, a poursuivi le masseur, de tenir sa place au cours du prochain match à Sochaux".

Keita, pour sa part, nous a expliqué qu'il souffrait du même mal quand il était à Saint-Étienne.

"Je ne connais pas exactement l'origine. Toujours est-il qu'en deuxième mi-temps j'étais incapable du moindre mouvement. Comme le signale mon ami "Yapi : espérons que tout cela disparaîtra bien vite".

Pour Magnusson, c'est la première période qui fut la plus difficile.

"Ensuite, avec la piqûre de la mi-temps, j'ai retrouvé tous mes moyens. Et j'ai pu donner un peu plus de fil à retordre des défenseurs.

Que dire sur le match ? Comme tous mes camarades, je suis content d'avoir gagné. Et puis avec Mario Zatelli, j'en suis sûr, tout va bientôt rentrer dans l'ordre. Depuis cinq ans que je suis à l'O.M. M. Zatelli a toujours réussi. Il doit avoir son petit secret. En tout cas, c'est excellent pour l'équipe tout entière".

Un large sourire aussi pour Jules Zvunka après sa bataille homérique avec Joseph.

"Vivement les nocturnes", nous lança le capitaine au passage.

Carnus comme à l'ordinaire a tenu à dire le mot de la fin.

"0 à 0 contre Nancy, 1 à 0 devant Valenciennes, allons l'O.M. est en progrès !"

Plaisanterie mise à part, le gardien a quand même ajouté:

"Ne vous inquiétez pas, ça va repartir".

Pourquoi pas après tout ne pas lui faire confiance...

Jean FERRARA

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DESTRUMELLE :

"On veut notre mort..."

Dans le camp valenciennois, la hargne et la gronde étaient de mise...

Le gentil Destrumelle exhalait sa rancoeur avec vigueur :

"Le penalty qu'on à siffler contre nous n'était pas valable, car Keita n'était pas dans la surface de réparation et ensuite l'arbitre nous a refusé un but qui était absolument régulier ! Si l'on veut nous faire crever on n'a qu'à nous le dire ! Ce sera plus simple ! Les Marseillais n'ont pas mieux joué que nous, c'est évident même ! Mais maintenant nous devons serrer les dents, la "poisse" finira bien par nous laisser tomber !"

Burdino était furieux : "Sur notre but égalisateur, il ne pouvait pas y avoir hors-jeu, car la balle venait d'un corner !"

Kuskowiak ne cessait de répéter : "C'est un scandale de perdre dans ces conditions pareilles".

Hardouin constatait avec infiniment d'amertume : "Nous sommes les pelés, les galeux du championnat, trop souvent en siffle contre nous un penalty injustifié !"

Joseph était sincèrement désolé : "Nous perdons toujours par 1 but à 0, tous les dimanches, c'est la même chose".

Enfin, Watteau concluait : "Vraiment, la déveine nous poursuit, la balle ne veut jamais entrer dans le camp adverse et pourtant Carnus été battu sur la tête de Joly !".

 A.D.

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