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Résumé Le Provencal

du 03 juin 1973

 TRISTE FIN D'UNE SAISON DECEVANTE

L'O.M., apathique, battu par SEDAN (0-1)

Match de survie pour Sedan rencontre de liquidation pour l'O.M. Clôture officielle d'une saison décevante. Le public marseillais ne s'était pas déplacé nombreux pour voir les Ardennais tirer leurs dernières cartouches et on ne peut pas dire qu'il y ait eu tort, car le délai débat ne revêtit jamais l'intensité dramatique qu'on était en droit d'en attendre.

Manque de moyens évident de la part des visiteurs qui ne peuvent impunément subir des ponctions régulières de la part d'un grand club, manque de conviction inconscient sans doute, mais indiscutable pour l'O.M. qui, pour avoir raté sa saison, ne trouve plus guère de motivation à la fin de parcours.

Il est temps que ça finisse !

De "bric ou de broc" les champions de France déçus contrôlèrent tout d'abord assez facilement une partie jouer sur un rythme lent, sans pour autant s'imposer et rééditer leur bonne exhibition de Nîmes. Pourtant la faiblesse de l'opposition aurait dû leur permettre, mais le coeur, visiblement n'y était plus.

Cela peut expliquer quantité de tirs et de passes ratés puisque derrière chaque geste technique il doit y avoir comme support principal la volonté de le réussir.

La première période se déroula de façon extrêmement monotone. Elle ne fut, si nous osons nous exprimer ainsi, troublée que par un bon tir de Skoblar, bien stopper par le jeune gardien visiteur Charrier, et la réplique, bien amené par le blond Mariot. Carnus, toujours excellent lorsqu'il s'agit de manifester ses réflexes, détourna adroitement du pied le tir croisé à ras de terre du grand Osim.

Le jeu en seconde mi-temps ne vint pas démentir la morne impression produite par la première ; elle se déroula également au ralenti, à grand renfort de passe "téléphonées" de part et d'autre et longtemps, sans autre événement notable que le changement de culotte de Gilbert Gress.

Les Sedanais dont on a exposé la situation étaient toujours en première division et devenaient de plus en plus conservateurs. Disons qu'ils se livraient de moins en moins ce qui n'est pas peu dire.

Comme cela arrive parfois, mais rarement, les dieux du football allaient voler au secours des plus faibles ; Wicke que l'on n'avait pas beaucoup vu jusqu'alors, terminait une passe énergique par un tir à contre-pied qui battait Carnus.

C'était donc la fin d'une conclusion très morale, puisque la victoire allait à l'équipe qui en avait le plus besoin. Quant à l'O.M., apathique, mal inspiré et au jeu collectif inexistant, il a terminé sa saison officielle sous les huées d'un public une fois de plus déçu.

À la fin de la partie les jeunes Sedanais vinrent embrasser spontanément leur capitaine et animateur : Osim qui l'avait bien mérité. Seul éclair dans cette abominable grisaille.

Louis DUPIC

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Les Marseillais : "Pas d'excuses !"

Après le dernier coup de sifflet de la rencontre, les Marseillais regagnèrent leurs vestiaires la tête basse et le dos voûté. Pendant quelques minutes ils ne furent pas très prolixes et essayaient d'analyser dans le silence ce résultat vraiment fâcheux.

Le président Gallian finit tout de même par nous dire :

"Les Sedanais ont mérité leur victoire ! Ils ont fermé le jeu ! Ils ont bien joué le coup ! Si seulement les Marseillais avaient opéré comme à Nîmes, le score aurait pu être différent !"

Et comme certaines personnes lui faisaient remarquer que le public pouvait penser que ce match était arrangé, le président a rétorqué : "Les joueurs avaient intérêt à gagner ce match, car nous leur avions promis une prime de 500 F. chacun et ils auraient pu obtenir la deuxième place du classement général, et ainsi gagner la prime de 12.000 F. à se partager entre tous, offerte par le groupement !"

Mario Zatelli faisait remarquer de son côté :

"C'est dommage. Nous avons raté la deuxième place de peu ! Enfin, on ne peut pas trop épiloguer sur ce match. C'est la fin du championnat et les motivations ne sont plus les mêmes ! En somme nos joueurs ont fait économiser de l'argent à notre club !"

Skoblar n'était pas très loquace : "Nous avons été vraiment mauvais. Les Sedanais, eux, ont fait tous leurs efforts". Carnus s'exclamait de son côté : "Les Sedanais ont bien joué. On ne peut pas en dire autant de nous". Bosquier était plus fataliste : "Enfin, c'est fini ! Pensons maintenant à la saison prochaine". Gress ne cherchait pas d'excuse, mais soulignait : "Nous n'avons pas été bien brillants, mais nous étions un peu fatigués et il faisait chaud !"

Dans le camp Sedanais, la joie la plus intense régnait et la satisfaction la plus totale se lisait sur les visages ardennais. Ils avaient cru redescendre en deuxième division, et, presque miraculeusement, ils se maintenaient parmi l'élite.

L'entraîneur Dugauguez demeurait portant flegmatique :

"Je suis content pour nos gamins. Quand j'ai vu Carnus accomplir plusieurs arrêts excellents, j'ai commencé à douter de notre chance ! Mais ensuite tout s'est mieux passé. Il faut dire qu'à Nice et Nantes, nous n'avions déjà bien joué et que notre équipe semblait valoir mieux que son mauvais classement. Au cours des dernières semaines nous avons fait de bons résultats, sauf devant Rennes".

Farrabi était enthousiaste : "Les Dieux du football étaient avec nous. Nous ne devons pas l'oublier !"

Cardoni exprimait sa joie en ces termes : "Ce fut dur tout au long de l'année, mais ce soir nous avons été récompensés et nous finissons cette saison en beauté".

Le gardien Charrier était ému. Il était pâle : "C'est quelque chose extrême d'extraordinaire. Après les bonnes performances fournies devant Nantes et Nice, je savais que la roue devait tourner en notre faveur. Ça s'est passé ce soir au Stade Vélodrome".

Enfin, Fugaldi soupirait : "Ca fait un choc. Nous revenons de loin. Et nous commençons à revivre !"

Alain DELCROIX 

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Le but de Wicke décisif

Au mois de juin, le football, même à l'échelon le plus élevé, se trouve hors de saison. Le match O.M.-Sedan n'a pas eu le public que méritait l'affiche et d'autant moins qu'il tombait en plein "pont" de l'Ascension.

Il faisait chaud dans la cuvette du stade-vélodrome, mais les Sedanais n'en furent pas incommodés. Ils devaient, en effet, attaquer dès le coup d'envoi, et obtenir deux corners coup sur coup. Puis l'O.M. réagissait et Franceschetti tentait sa chance de la tête sur corner (7me minute). Mariot répliquait d'un tir de près, bien stopper par Carnus (18e minute).

Une passe de Franceschetti à Skoblar faillit donnait l'avantage aux Marseillais, mais Charrier se trouvait à la parade (34e minute). Les Sedanais, maintenant dominés, ne laissaient en avant que Collinet et Mariot et concédaient plusieurs corners. Pourtant, une échappée de Collinet obligeait Carnus à repousser du pied (44e minute).

Le jeu reprenait en adagio moderato sans parvenir à faire vibrer un public dont les sifflets eux-mêmes manquaient de conviction.

Bosquier, Leclercq, Skoblar tentaient de secouer l'apathie olympienne. Pourtant c'est Collinet qui avait la meilleure occasion (60e minute) il échouait sur Carnus.

 ET SEDAN MÈNE AU SCORE

Cinq minutes plus tard, Vicke était plus heureux, en redressant acrobatiquement une balle perdue, il battait Carnus à ras de terre.

Ropero avait remplacé Bracci depuis peu lorsqu'il adressa un fort joli centre que Gress, d'une talonnade, plaça sur le montant. Puis le même Gress adressait un centre au que la tête de Franceschetti plaçait au-dessus.

Les Sedanais, bien sur, jouaient la montre, ce qui n'était pas fait pour activer le jeu.

C'était un match de fin de saison, de ce qu'on oublie sans effort et même sans regrets.

Un bon centre d'Emon était stoppé par Charrier (86e minute).

Mais l'O.M., qui avait recommencé à dominer, manquait totalement de conviction.

Sedan avait besoin d'un point : il en remportait deux dans les Ardennes.

 Roger DEFLAUX

 

 

 

 

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