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Résumé Le Provencal

du 04 octobre 1973

 

7 à 1 pour l'O.M.

La différence était trop grande devant l'U.S. LUXEMOURG 

 

Les commentaires

Une agréable partie

de campagne

S'il fallait attribuer un prix Orange, nous voterions, sans hésiter un centième de seconde, pour l'U.S. de Luxembourg.

Ah ! les braves footballeurs !

Pas un vice, pas une méchanceté... de purs amateurs qui eussent enchanté notre marquis de Coubertin.

Seul l'impitoyable arbitre suisse, l'honorable M. Racine, ne s'en aperçut pas.

Dirigeant cette aimable partie de campagne - au soleil de Marseille retrouvé - comme s'il s'agissait de la finale de la Coupe d'Europe, il ne fit pas le moindre cadeau à nos sympathiques visiteurs.

Les jeunes, qui formaient la majorité du public, le lui firent d'ailleurs bien sentir, en sifflant certaines de ses décisions favorables à l'O.M.

À l'âge tendre, on a un sentiment de la justice encore très vif.

UN EXPLOIT TECHNIQUE DE SKOBLAR

Malheureusement les bons sentiments ne font pas le bon football et il ne fallut pas longtemps pour s'apercevoir de ce qui allait inévitablement se produire : un nouvel écrasement de l'U.S. de Luxembourg.

La différence de valeur entre les deux adversaires était trop grande pour que tout autre solution put être envisagée.

Le seul reproche que l'on puisse adresser à l'O.M. fut de ne pas avoir profité de cette circonstance extrêmement favorable pour marquer, au moins, un grand but collectif.

En fait, le "trou" - comme l'écriraient nos excellents confrères du cyclisme - fut fait, ce qui n'est pas une nouveauté, par Magnusson - Skoblar.

Retenons le 4ème but olympien et le 3ème but de Josip.

Un tir à effet du gauche d'une vingtaine de mètres qui contourna littéralement le gardien luxembourgeois Pleschette.

Une pure merveille technique.

Mais Dieu, que ces défenseurs du Grand Duché pouvaient être naïfs !

À LYON CE SERA DIFFÉRENT

Tout cela dit, il reste que le principal avantage de ce match pour l'O.M. fut de permettre à ses joueurs de bien s'amuser et de reprendre goût à une large victoire.

C'est ainsi que l'on vit Bracci transformer un penalty en but et Trésor marquer de la tête sur un centre du même Bracci.

Toutes choses aussi agréables qu'inhabituelles.

Mais, dans l'optique d'une très prochaine rencontre contre Lyon, il faut bien reconnaître que ces joyeux ébats ne représentèrent pas une préparation dont on puisse tirer un enseignement sérieux.

On ne saurait juger - pour en revenir au cyclisme - le futur vainqueur de l'Izoard dans une descente.

"Jo" Bonnel, sans doute très satisfait de ce large succès, n'est pas plus avancé aujourd'hui qu'hier.

Tout sera tellement différent samedi à Gerland qu'il faut se garder, comme du choléra, d'anticiper après cette qualification sans histoire, pour le prochain tour de la Coupe de l'U.E.F.A.

BOSQUIER, BRACCI, ET ARMENANTE

Que faut-il penser des quelques essais faits à l'occasion de cette rencontre ?

Bosquier milieu de terrain. Sur ce match, l'expérience au demeurant pas nouvelle, lui fut probante.

À ce rythme, et contre une équipe du niveau de notre division III, "Bobosse", sur sa seule classe, pourra jouer à n'importe quel poste jusqu'à 40 ans.

D'autres, moins doués que lui, l'ont bien fait et le font encore tous les dimanches.

Le test lyonnais sera, évidemment, beaucoup plus probant.

Au demeurant, Buigues suspendu, direction technique de l'O.M. n'a guère le choix.

Entre Armenante et Bracci, à la condition que Lopez soit guéri, la lutte sera chaude.

Sur le match d'hier, Bracci plus expérimenté, plus culotté que son rival et ami, a pris un avantage certain.

Comme il s'agira samedi de contenir Chiesa - une tâche que Bracci connaît bien - on peut supposer qu'Armenante devra attendre encore.

Mais ce n'est pas nous qui formons l'équipe.

Heureusement !

Maurice FABREGUETTES

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Ils disent

Joseph Bonnel :

"Sans grande signification"

Joseph Bonnel est réaliste. Une qualité parmi tant d'autres.

Aussi est-ce avec le calme qu'on lui connaît qu'il a accueilli la performance de ses hommes.

C'est d'ailleurs le contraire qui eut été inquiétante puisque outre le fait que l'adversaire d'hier était particulièrement modeste, on sait qu'un match ne ressemble jamais un autre et qu'une victoire, si large soit-elle, n'est pas toujours suivie de résultats en rapport.

"Le score est large, disait le coach. Et c'est normal : chacun a pu se rendre compte que les Luxembourgeois sont tout juste du niveau de certains de nos équipes amateurs. La victoire en elle-même n'a donc pas grande signification. J'espère avant tout que nous livrions une bonne partie d'entraînement avant le difficile match de samedi.

Cet objectif n'a pas pleinement été atteint dans la mesure où le jeu trop souvent a été trop lent. Je sais qu'il n'est paradoxalement pas facile de très bien joué lorsqu'on domine un adversaire de la sorte.

Disons que dans l'optique de la rencontre de Lyon, il eût mieux valu affronter une équipe d'un niveau un peu plus élevé. Mais en Coupe d'Europe on ne choisit pas. Et dans ce domaine, essentiel est fait.

Mais à Lyon, ce sera évidemment autre chose... Et je n'ai, si vous voulez, pas pu bien me faire une idée de ce que donnera cette équipe aussi remaniée, puisque Bosquier que j'ai fait rentrer pour prêter main forte à notre défense a, par la force des choses, joué un rôle presque exclusivement offensif".

"Apporterez-vous des modifications ?

"En principe et je ne l'ai jamais caché, Amenante ne devait pour l'instant jouer que ce seul match. Bracci revenant normalement à gauche.

Mais l'otite de Lopez, risque d'en décider autrement. Si Diego ne peut pas jouer, la défense restera inchangée".

L'intéressé, précisément, ne nous a pas caché qu'il redoutait de ne pouvoir tenir sa place :

"Non pas tant en raison de mon mal, qui a beaucoup mieux, qu'à cause des antibiotiques qui risquent de m'avoir mis à "plat".

Autre coup dur pour l'O.M. l'état de Skoblar - décidément peu épargné par la malchance - qui se plaint d'une côte, on redoute qu'elle ne soit fêlée.

Alain PECHERAL

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M. NOERDINGER :

"L'Union mieux

qu'à Luxembourg"

M. Noerdinger, l'entraîneur visiteur a accueilli avec philosophie un résultat auquel il s'attendait. Mais il était plutôt satisfait du comportement de ses hommes.

"Je trouve qu'ils ont beaucoup mieux joué qu'à Luxembourg, lors du match aller. Contractés en début de partie, ils ont par la suite mieux occupé le terrain, et utilisé la balle de façon plus rationnelle.

"Une fois de plus, nous n'avons pas fermé le jeu. Ce n'est pas notre genre et de nous masser devant la cage.

Je crois que Monacelli est pour beaucoup dans l'amélioration que j'ai constatée. Il est l'un de ceux qui peuvent conserver la balle quand c'est nécessaire et il nous a beaucoup manqué, il y a 15 jours.

"Sans parler de créer une surprise, nous pouvions beaucoup mieux faire.

"Sur la rencontre d'aujourd'hui je regrette la façon dont nous avons encaissé les 2e et 3e buts."

Et l'aimable entraîneur grand ducal nous quitta en nous disant : "A l'année prochaine !"

L.D.

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Le fait du match

Sportivité grand-ducale

Lors des explications inégales que nous valent parfois les rencontres de Coupe, il arrive malheureusement souvent que les choses dégénèrent !

Il faut se mettre un peu à la place des petits qui affrontent des "grands" ou soi-disant tels...

Le désir de limiter les dégâts par tous les moyens, peut conduire à bien des excès, surtout si l'on y ajoute une certaine jalousie de la situation qui est faite aux "pros" renommés. Sentiment regrettable mais humain.

Rien de pareil avec les joueurs de l'Union.

À Luxembourg comme à Marseille, ils se comportèrent avec une rare sportivité. Sur le plan tactique, ils ne fermèrent jamais le jeu, sachant pourtant fort bien que cette attitude devait les conduire à encaisser des scores très lourds.

Sur le plan physique et moral, pas le moindre geste répréhensible. Nos voisins ne cédant pas plus à la rancoeur qui pouvait se traduire par un matraquage, qu'au découragement.

A 6-0, les joueurs grand-ducaux continuaient à opérer comme si le score avait été nul et leur joie, lorsqu'ils sauvèrent l'honneur, faisant plaisir à voir.

M. Noerdinger et ses hommes nous ont donné une leçon de sportivité.

Louis DUPIC

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

PEUT-ON ÉTABLIR UNE COMPARAISON AVEC LE MATCH ALLER ?

 Les deux rencontres offrent évidemment une grande similitude, le débat étant dans un cas comme dans l'autre, inégale. Comme son entraîneur, nous croyons que l'Union a fait meilleure figure au stade vélodrome que sur son terrain, sans que cela change grand-chose aux problèmes.

COMMENT SITUER LA VALEUR DE L'UNION ?

 Mal classé dans un championnat qui n'est pas d'un niveau très élevé, nous pensons que l'Union aurait du mal à se tirer d'affaire en seconde division. Sa valeur paraît être celle des équipes de 3e division qui rencontrent la réserve de l'O.M.

Mais, au constat de vrais pros, certains journaux comme le petit Monacelli par exemple, progresseraient très vite. Notons que Braun, avant-centre de Metz, et second buteur du championnat, est un produit de l'Union, qui le transféra à Schalke 04.

APRÈS LES TROMBES D'EAU QUI INONDÈRENT AUPARAVANT MARSEILLE ET SA RÉGION, COMMENT SE PRÉSENTAIT LA PELOUSE DU STADE VÉLODROME ?

 Elle s'est comportée vaillamment, et après quelques heures de chaud soleil, elle était tout à fait jouable. Un peu grasse, bien sur, ce qui explique de nombreuses glissades, le plus souvent le fait de défenseurs visiteurs. Les conditions de jeu étaient très bonnes, hier après-midi.

LE No 11 LUXEMBOURGEOIS ZANGERLE AYANT CÉDÉ SA PLACE PENDANT LE REPOS, LE PUBLIC A EU LA SURPRISE DE VOIR APPARAÎTRE AU COURS DE LA SECONDE MI-TEMPS UN NOUVEAU No 11. EST-CE NORMAL ?

  Évidemment non ! Un joueur quittant la partie, ne peut la reprendre. Mais dans ce cas, précisons qu'il ne s'agissait pas du même joueur mais bien d'un remplaçant, utilisant son maillot, sans doute, faute d'un No 14 ou 15.

PEUT-ON CONSIDÉRER QUE L'O.M., EN L'OCCURRENCE, S'EST LIVRÉ À UNE BONNE PARTIE D'ENTRAÎNEMENT ?

 Même pas ! À jouer aussi facile, on prendrait même plutôt de mauvaises habitudes. Quant à vouloir juger Armenante sur une pareille rencontre, ce serait une grosse erreur.

IL Y AVAIT FINALEMENT BEAUCOUP DE MONDE SUR LES GRADINS ?

 En seconde mi-temps, 8 à 10.000 personnes sans doute. Mais les moins de 12 ans entraient gratuitement, ce qui est une excellente initiative, alors que de nombreux travailleurs vinrent assister à la dernière demi-heure, de la même façon.

Du moins avec tous ces jeunes, ambiance y était-elle ?

L.D.

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Le match en bref

AVALANCHE DE BUTS !

Le grand avantage du report du match aura au moins été qu'olympiens et Luxembourgeois n'auront pas eu à disputer cette rencontre de pure forme devant des banquettes vides.

Il n'y a évidemment pas la grande foule, mais on note tout de même la présence de plusieurs milliers de mordus lorsque l'arbitre Suisse M. Racine, libère l'O.M. tout en blanc et l'Union tout en bleu.

Compte tenu du déluge de la veille, la pelouse est dans un état remarquable, sans une flaque d'eau.

La première action est luxembourgeoise, mais Hardt enlève trop son tir (1re).

Armenante réplique par un centre tir qui heurte le poteau (8e), puis Franceschetti place un bon shoot que Pletschette arrête avant d'intercepter un centre de Magnusson, consécutif à un slalom étourdissant du Suédois sur la droite.

Celui-ci a sa revanche un peu plus tard : sur un essai de Kuszowski (14e) repoussé par le gardien luxembourgeois, il récupère la balle, efface Hardt et marque au ras du poteau (16e).

Trois minutes plus tard, c'est au tour de Skoblar, bien servi par Bosquier, de trouver le chemin des filets. Josip, en l'occurrence était peut-être hors-jeu, et sa reprise de volée n'en demeure pas moins admirable.

Aussitôt après, M. Racine, décidément bien sévère pour l'Union, infligé un avertissement à Martin pour contestation d'une de ses décisions.

À la 36e minute, Pletschette et Hoffmann se gênent, Skoblar qui a suivi marque sans opposition.

Le Croate inscrit peu après le plus beau but du match : des 20 m. en coin, il mystifie Delhalt et d'un tir brossé du gauche, trouve la lucarne (39e).

Dans la minute suivante, l'Union obtient son premier corner !

À la reprise, l'O.M. poursuit sa domination, mais gâche quelques belles occasions comme celle offerte par Franceschetti à Kuszowski, lequel manque la cage (54e)... mais se rachète en transformant 30 secondes plus tard, seul devant Pletschette un centre de Magnusson.

Surprise à la 60e minute : sous les huées du public M. Racine accorde un penalty à l'O.M. pour fauchage de Magnusson. Bracci transforme.

Aussitôt après, nouveau penalty, pour l'Union, cette fois pour une faute sur Welbes toute aussi bénigne que la première. Hoffmann, le justitier trompe Carnus sous les applaudissements.

Trésor, de la tête, porte la marque à 7-1 à la 72e minute avec le concours volontaire de Weiss.

L'avant-centre luxembourgeois Martin a bien l'occasion vers la fin, mais il tarde trop à tirer et se fait rejoindre par Trésor : le score ne sera plus modifié.

A.P.

 

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