OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 31 mai 1975

 

L'O.M. JOUERA LA COUPE DE L'E.U.F.A.

Malgré leur victoire, les Marseillais

ont terminé sur une fausse note

Vainqueur du Red Star, 3-2, l'O.M. a assuré sa deuxième place. On n'attendait pas beaucoup de cette rencontre entre un O.M. diminué presque démobilisé et la lanterne rouge du championnat.

C'est d'ailleurs pour cette raison que le public, point aussi sot qu'on peut bien le dire, était venu en nombre assez réduit, du moins pour Marseille. Si nous écrivions que les absents eurent tord, nous verrions certainement sourire les présents.

À dire vrai, le seul élément du jeu pouvant valoir quelques compliments aux deux équipes fut la bonne volonté, le désir de bien faire.

Malheureusement, entre le désir et la réalité, il y eut un désordre certain, un nombre très au-dessus de la moyenne de passes approximatives et beaucoup plus de course à pied que de football.

Passons, il faut une fin à tout, surtout à une longue saison et l'O.M. a eu tout de même le mérite de protéger sa deuxième place.

Compte tenu des circonstances c'était bien l'essentiel.

SUSPENSE JUSQU'AU BOUT

On comprend mieux après ce match pourquoi le Red-Star va redescendre une fois de plus en 2e division.

Il n'y a pas de miracle sur toute une saison, et le club parisien paraît tout simplement manquer de moyens.

Par-dessus le marché, hier soir, il manqua de chance. Deux tirs sur le poteau et quelques occasions de buts ratés à la suite de maladresses incroyables.

Tellement de maladresse que le ciel les prit en compassion en leur offrant par l'intermédiaire de Charrier un but vraiment extraordinaire qui leur permit de conserver l'espoir du match nul jusqu'à 5 minutes de la fin. Jusqu'au moment où Bereta marqua un but lui aussi vraiment extraordinaire mais dans le bon sens.

EN FERA MIEUX L'ANNÉE PROCHAINE

L'avantage de l'O.M. était de compter dans ses rangs quelques joueurs qui firent défaut au Red-Star, Bereta et Trésor entre autres, sans oublier Victor Zvunka et Buigues, les nouveaux "increvables" de l'équipe. Lendo, comme il semble en avoir prit la bonne habitude, fit une entrée foudroyante. Il est bien le numéro 12 idéal.

Au Red-Star, l'un des meilleurs joueurs fut le jeune Ducoing. En le recrutant, le Stade de Reims a fait une bonne affaire.

Conclusion facile : on fera mieux la saison prochaine.

 Maurice FABREGUETTES 

----------------------------------------------

Un long chemin

L'O.M. jouera donc la saison prochaine la Coupe d'Europe de l'UEFA.

Pour gagner le droit de disputer cette épreuve, et de se mesurer avec les seigneurs du football européen que sont les Ajax, Feyenoord, Barcelone, Milan A.C. et autres Cologne, il fallait que les Phocéens prennent hier soir le meilleur sur le Red-Star, cette équipe condamnée depuis longtemps déjà à jouer en seconde division.

Les Marseillais ont atteint leur objectif. L'heure n'est pas encore au bilan, mais si on peut se féliciter d'avoir vu V. Zwunka, le mal aimé du début de saison, être applaudi à chaque intervention, où Emon, s'avérer un des meilleurs hommes sur le terrain, il faut bien admettre que l'équipe de Jules Zvunka n'avait jamais joint l'art à la manière si tant est qu'il y ait eu une manière.

Restons objectif. On savait bien avant que ne débute la rencontre que la tâche ne serait pas aisée pour les hommes dont maillot blanc. D'abord parce que Jairzinho, Paulo Cezar, Albaladejo et Lemée, excusez du peu, n'étaient pas là. Ensuite parce que les remplaçants sont loin de valoir les titulaires. Enfin parce que des garçons comme Bracci, Buigues, Trésor par exemple sont saturés et que René Charrier n'en finit plus de retrouver son équilibre après ses décevantes prestations en équipe de France.

Que dans ces conditions l'O.M. l'ait emporté et que par trois fois Fouché ait du aller chercher la balle au fond de ses filets, voilà qui autorise à ne pas faire la fine bouche.

Ceci précisé, et sans doute fallait-il le faire, on a pu mesurer hier soir le chemin qu'il restait à parcourir à l'équipe de Fernand Meric pour qu'elle puisse prétendre jouer un rôle si minime soit-il dans le concert européen.

Privé de ses vedettes, l'O.M. n'est qu'une formation capable de jouer les trouble-fête à l'échelon national. Nous ne faisons pas là une découverte, mais il faudrait songer pour l'avenir.

La seule issue consite sans doute dans un recrutement judicieux et dans un travail consciencieux de tous. C'est maintenant aux dirigeants et entraîneur de jouer !

Pour le glorieux maillot blanc.

 André de ROCCA

----------------------------------------------

----------------------------------------------

M. FERNAND MERIC :

"Il est temps que la saison se termine"

On a fêté la victoire au champagne, hier soir, dans les vestiaires marseillais.

Même si le match ne fut pas d'une qualité exceptionnelle, c'était tout de même une manifestation qui s'imposait. Voilà l'équipe olympienne pratiquement assurée de terminer la seconde place. Et c'était avant tout le résultat qui importait.

"Pour la dernière rencontre au Stade-Vélodrome, nous a dit M. Meric, j'ai encore eu ma part d'émotions fortes. Il est temps, décidément, que ce championnat arrive à son terme. Donc, j'ai passablement souffert du haut de ma tribune, mais enfin, nous sommes maintenant certains de terminer à la deuxième place. Je ne veux pas, pour ma part, considérer autre chose. Que voulez-vous que je vous dise d'autre sur ce match ? Beaucoup de personnes ont critiqué les Brésiliens, mais le je viens de m'apercevoir que leur absence était passablement difficile à combler. Cependant, cette affaire-là est désormais classée ou presque, alors mieux vaut ne pas en parler".

Nous avons demandé ensuite au président de l'O.M. quel avait été le résultat de son entrevue avec Boubacar, qu'il avait reçu dans son bureau présidentiel quelques instants avant le coup d'envoi.

"Boubacar serait très heureux de venir jouer chez nous, c'est ce qui ressortit avant tout de nos quelques minutes de discussion. Le président toulonnais Martinez et moi-même avons devant avoir un entretien lundi ou mardi prochain. Je pense que, après cette réunion, nous devrions être fixés de façon définitive sur le transfert de l'attaquant toulonnais".

Et Paulo César ?

"Eh bien, M. Horta, le président de Fluminense, m'appellera au téléphone mercredi à minuit. Là, encore, il faut attendre le résultat de notre conversation pour savoir si les Brésiliens sont d'accord pour engager Paulo César".

JULES ZVUNKA :

"MANQUE DE COMPÉTITION"

Jules Zvunka, lui aussi, avait manifestement passé une soirée éprouvante. D'ailleurs l'entraîneur ne cherchait pas à le dissimuler une seconde.

"Je n'ai jamais été autant bousculé, nerveusement s'entend, qu'au cours de cette rencontre. J'ai appris pendant la mi-temps que Lyon et Bastia, nos deux principaux adversaires avaient le bonus à portée de main. Et, je vous l'avoue franchement, j'ai cru un instant que la deuxième place pourrait nous échapper. Heureusement il n'en est rien, les garçons ont fait le nécessaire pour forcer la victoire. Je pense donc que tous ont rempli leur contrat. N'oublions pas que le manque de compétition a certainement pesé lourd dans les jambes. Et puis, nous avions aussi quatre jeunes stagiaires dans cette équipe, ce qui fait tout de même beaucoup de changements à la fois. Je voudrais dire un mot, enfin, sur l'infortuné Charrier qui, décidément, est poursuivi par la poisse en cette fin de championnat. Mais il ne faut surtout pas dramatiser la situation. René a prouvé qu'il était un grand gardien, et je suis sûr qu'il ne tardera pas à reprendre le dessus".

Jules Zvunka, devant les journalistes, a évoqué lui aussi un probable venu de Boubacar. "Mais il est certain, a-t-il ajouté, que notre club aura besoin de quelques autres acquisitions".

Nous laisserons la conclusion à Georges Bereta, qui avait été l'auteur d'un but extraordinaire : "J'ai bénéficié, nous a-t-il dit modestement, du magnifique travail préparatoire de Marius Trésor. Mais je ne suis pas mécontent de moi. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut ainsi faire claquer les filets. Quant à la rencontre, elle a confirmé que nous avons tout besoin de reprendre du souffle. Vous savez, lorsqu'on arrive ainsi en fin de saison, il est difficile de trouver un stimulant, surtout après tous les événements que vous connaissez. Enfin, le principal est fait, nous jouerons l'an prochain une Coupe européenne et je crois que cette perspective va nous aider à tous pour préparer la prochaine saison.

Jean FERRARA

----------------------------------------------

----------------------------------------------

TOMAZOVER : "Manque de réussite"

Dans le camp parisien, on ne cherchait pas à contester la victoire.

"Nous avons simplement manqué de réussite, nous disait Marcel Tomazozer, et cette malchance nous poursuit pratiquement depuis le début de la saison. Nos attaquants marquent les buts les plus difficiles et râtent les plus belles occasions ; ce fut notamment le cas contre l'O.M. Je voudrais signaler aussi que nous n'avons pas été très bien payés de nos efforts. Un match nul nous laissait encore un petit exploit. Mais pour obtenir ce résultat, il nous aurait fallu au moins trois joueurs un peu plus chevronnés. Enfin, il ne faut pas désespérer, nous aussi nous avons à préparer la saison prochaine.

----------------------------------------------

Les réponses aux questions que l'on se pose

POURQUOI 8.470 SPECTATEURS

SEULEMENT ?

 

Les raisons sont multiples. Ce dernier match de la saison tout d'abord, ne présentait du point de vue du résultat, qu'un intérêt relatif, le Red-Star ayant déjà un pied en deuxième division et l'O.M. étant pratiquement assuré d'obtenir une place en Coupe de l'U.E.F.A

Par ailleurs, les absences de Paulo Cezar et Jairzinho, suspendus, et de Magnusson blessé (on l'a opéré du ménisque voici quelques semaines) jouèrent certainement un rôle dans l'absentéisme du public.

Enfin le Red Star n'a fait, ces dernières années tout au moins, que rarement recette à Marseille. 8.500 spectateurs dans ces conditions, on peut estimer que ce n'est pas si mal, le beau temps doux ayant certainement contribué à décider pas mal d'indécis.

 

COMMENT LE JEUNE GRANSART

S'EST-IL COMPORTÉ

POUR SES DÉBUTS ?

 

Un premier match en "pro" est toujours difficile. Le jeune marseillais a pu en faire l'expérience hier soir. Il n'a pas réussi son premier grand rendez-vous avec le public du stade-vélodrome. Mais il faut bien évidemment éviter de le décourager par des critiques acerbes. N'oublions pas qu'il a été, la saison Durand, l'un des éléments les plus réguliers de l'équipe de Jacques Bonnet en troisième division.

N'oublions pas, non plus, que, paralysés par le trac, nombre de joueurs olympiens ont connu des débuts difficiles devant leur public. Emon, et plus encore Bracci, en savent quelque chose.

À QUOI ATTRIBUER LE MATCH TRÈS MOYEN DES MARSEILLAIS ?

Là encore on peut trouver de nombreuses raisons. L'absence des Brésiliens n'étant pas, par exemple, l'une des moindres. Par ailleurs, Jules Zvunka expliquait le manque de rythme dont, à son avis, ses hommes avaient fait preuve, par l'absence de compétitions imposées par les bizarreries du calendrier. Il faisait remarquer également, que Gransart jouait son premier match en "pro", Lendo son troisième, Troisi et Sikely leur quatrième. "Je ne remets pas leur valeur en question, expliquait-il, mais notre équipe était tout de même assez inexpérimentée hier soir. Et au niveau "pro" cela compte.

Y A-T-IL UN PROBLÈME CHARRIER ?

Il y en a un dans la mesure ou le jeune gardien international vient de concéder coup sur coups plusieurs buts stupides. Buts sur lesquels on ne doit pas chercher à minimiser sa part de responsabilité. Il ne le fait d'ailleurs pas lui-même. Il est certain qu'il traverse actuellement une mauvaise passe, qui nous n'en doutons pas, ne sera plus qu'un mauvais souvenir dans quelques semaines, à la reprise de l'entraînement. Cela ne doit pas faire oublier, cependant deux choses :

- tout d'abord, l'état exécrable de la pelouse, ce qui n'apparaît pas du haut des gradins, mais est, hélas, bien réel. D'où des rebonds imprévisibles et meurtriers.

- ensuite que René Charrier a, de longs mois durant porté son titre à bout de bras, la sauvant en maintes occasions de la défaite. Ce sont tous de même des choses à prendre en considération à l'heure du bilan.

 Alain PECHERAL

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.