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.Article Le Provencal

du 23 décembre 1974

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Kermesse Olympienne au stade vélodrome !

Des milliers de supporters ont acclame

Le président Meric et Georges Bereta

Si les "instance supérieur" ont eu la bonne idée d'envoyer un observateur au stade vélodrome, il y aura assisté à un spectacle peu banal... Après avor traversé la cour d'honneur du Vélodrome, où stationnaient sagement les camions du service d'autre renforcé, il aura pu voir les enceintes d'ordinaire jalousement gardées, livrées au bon peuple de Marseille, comme le fut naguère le palais de Versailles aux sans culottes. Foule bon enfant, découvrant des lieux habituellement interdits, côtoyant joueurs, dirigeants et journalistes, se les désignant, ce qui n'étaient pas sans danger pour certains confrères pris à partie, fort heureusement sans anicroche. Des milliers de supporters sur la sacro-sainte pelouse, dont certains s'étaient munis de ballons, et des gosses courant de toutes parts, se faufilant entre les jambes, échappant à leurs parents, et s'en donnant à coeur joie. Une véritable atmosphère de kermesse, et aussi de psychodrame, les Marseillais en colère se défoulant avec leur verdeur et leur verve habituelle de toute la rancoeur et du sentiment d'injustice accumulés ces derniers jours.

Alors on siffle consciencieusement les méchants, ceux qui ont voulu faire du mal à l'O.M. et on applaudit frénétiquement les "bons" c'est à dire le président Méric, l'état-major, les joueurs marseillais... et Georges Bereta ! L'équipe olympienne entrait en grande tenue sur la pelouse, ovationnée, tandis que l'huissier, Me Bourgarel, constatait la carence de l'adversaire. Jules Zvunka profitait de l'occasion à un ultime entraînement avant le départ en vacances. Donc un après midi hors du commun, les supporters marseillais, comme devait le souligner, en les remerciant, Fernand Meric, ayant sacrifie leur temps pour apporter leur soutien au club qu'ils aiment. Cela tenait certes un peu du folklore, maison chercherait en vain, dans l'hexagone, une ville ou pareille manifestation spontanée soit concevable...

Une mesure sans précédent !

Notre journal ne paraissant pas le dimanche, nous en étions, pour notre part, resté à samedi midi, au moment précis ou la commission d'homologation du groupement s'apprêtait à qualifiait Bereta. Nous ne savions pas encore que le Conseil fédéral allait décider se surseoir à l'homologation et, mesure sans précédant, renvoyer la rencontra une date ultérieur, à la demande du président niçois Loeuillet, le personnage le plus trouble de la pièce, de l'avis unanime.

Une mesure que le public marseillais a fort mal pris, estimant, en l'occurrence, comme nous le disait calmement un supporter, "avoir reçu une gifle"...Une décision qui ne fera qu'alourdir le contentieux, car nous ne croyons pas que le supporter moyen désarme d'ici le jour ou il faudra bien que la rencontre se joue ! Et, avec Georges Carnus, nous ne pouvions pas nous empêcher d'évoluer le retour du tandem Carnus-Bosquier à Saint Etienne sous le maillot blanc de l'O.M. entreprise que l'on entrevoyait périlleuse, et que l'équipe marseillaise dut assumer sans envisager de déclarer forfait...

Une mesure qui crée un précédent, crée désormais, tout président d'un club handicapé par des blessures ou suspensions, pourra prétendre avoir reçu des coups de téléphone menaçants, et demander le renvoi du match.

Dans le même temps, Saint Etienne, privé de Janvion et Repellini, suspendu de Santini, Bathenay, Sarramagna, Synaeghel, blessés, et évidemment e Bereta, s'en allait faire match nul à Nîmes sans avoir fait autant d'histoire. Combien nous préférons cette attitude digne à celle, sujette à caution, de nos voisins azuréens. En attendant, l'état major de l'OM en est à faire les compte, et a chiffrer, entre les frais inéluctable et le manque à gagner, le préjudice subi du fait de cette décision.

40 à 50 millions de préjudice

Au curs d'une conférence de presse improvisée, le président Méric allait entrer dans les détails... L'O.M. devra payer le service d'ordre, qu'il avait fait renforcer pour la circonstance, la location du stade, indemniser les concessionnaires de la marchandises perdue, désintéresser les annonceurs publicitaires, et, en outre régler la prime des joueurs, tout en ayant été privé d'une recette nette de 80 millions, qui feront évidemment défaut, et dont il faudra régler les intérêts.

Ajoutons-y, c'est la note pittoresque, le chèque remis à des supporters venus de Corse, et plus précisément de Cargèse, le président Méric ayant décidé de leur rembourser le montant de leur billets et de leur voyage.

Evidement l'O.M. n'a pas perdu la recette de son match contre Nice, mais il perdra celle de la rencontre amicale qu'il aurait pu disputer ce jour là. En tout, et à première vu, un préjudice financier de 40 à 50 millions ancien : deux fois le pris de Bereta ! L'état-major marseillais va contre-attaquer mais san se faire trop d'illusion sur le résultat de son action, même s'il est sur le fond du problème à aller jusqu'au conseil d'Etat. Mais aucune disposition hâtive ne sera prise. Le conseil d'administration décidera de la marche à suivre, et le président se propose de solliciter l'avis de M. Gaston Defferre, estimant que, dans cette affaire, le nom de notre ville n'a pas été plus épargné que celui de l'O.M.

Que va t-il se passer ?

La question qui se pose, c'est évidemment, que va-t-il se passer ? Le conseil fédéral est qualifier pour juger, et attendra le retour du président de la FFF. M Sastre, pour prendre sa décision. Aujourd'hui, personne ne pense qu'elle puisse être différente de celle prise par la commission d'homologation. Bereta sera vraisemblablement qualifié d'ici quelques jours, et toute cette affaire montée de toute pièces tombera comme une mayonnaise ratée. Elle aura eu au moins le mérite celui de montrer de quelle façon le football français est dirigé. Que les "instances supérieures" n'aient pu se mettre d'accord sur un chiffre, et arriver au même total d'une simple multiplication pour accoucher d'un résultat ridicule (les fameux 241000 F, indique suffisamment qu'il y a de ce coté la quelque chose qui ne va pas.

Curieusement, si vraiment on a voulu "faire du mal" à l'OM, les instigateurs auront obtenus un résultat radicalement opposé, en réalisant, autour de Fernand Méric, de ses amis et même de l'équipe "pro", une sorte d'union sacrée, cimentée dans les ennuis.

Auteur : Louis Dupic

(la composition de Nice, était celle prévue en début de semaine)

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