OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 15 décembre 1975

 

  O.M. : PREMIERE VICTOIRE A FURIANI

  

Les Marseillais réalistes ont su

exploiter les erreurs bastiaises

BASTIA - Il restait une poignée de secondes à jouer. Le tableau d'affichage indiquait : Bastia : 2 - O.M. : 2.

Le public bastiais grondait après M. Konrath, l'arbitre du match, coupable à ses yeux d'avoir omis de sifflet deux penalties en faveur du SECB.

Et nous nous apprêtions déjà rédigé notre titre : premier match nul de l'O.M. depuis le début de la saison. C'est alors que Paul Ferdinand Heidkamp, excellent rouquin allemand, subtilisait une balle chaude dans les pieds de Boubacar et s'en alla en grandes enjambées à la rencontre de son gardien de but, poursuivi par l'ailier marseillais. Que se passa-t-il alors ? Bien malin qui peut le dire. Toujours est-il que l'on vit Gili à plat ventre sur la pelouse, Heidkamp à quatre pattes sur lui et le ballon dans les pieds de Boubacar qui n'eut plus qu'à le pousser dans les buts vides.

L'O.M. venait de gagner son premier match à Furiani, le 4e à l'extérieur depuis le début de la saison.

Et une fois encore, comme à Nantes, comme contre Strasbourg et Monaco au stade-Vélodrome, c'est dans les toutes dernières minutes que l'équipe chère au président Meric réussissait à arracher les deux points de la victoire.

LE CALME... OLYMPIEN

Nous passerons sur les violents incidents qui eurent alors pour cadre les vestiaires du stade bastiais. Une poignée d'excités, toujours les mêmes, confondant tout, voulurent faire un mauvais parti, à la fois à l'arbitre et aux joueurs phocéens (Baulier reçut d'ailleurs un coup de pied à la jambe). Oublions donc cela pour revenir sur la chose, la seule qui en la circonstance nous intéresse vraiment et mérite que l'on s'y arrête, à savoir le déroulement du match.

La 1re mi-temps avait été pour le moins égale. Évitant sans doute de prendre de trop gros risques, sur une pelouse légèrement glissante, les Bastiais n'abordèrent pas le match avec leur vitalité et leur enthousiasme habituels, à telle enseigne que ce furent les Olympiens qui firent circuler le ballon avec le plus d'élégance et d'efficacité.

Papi, Lenoir et Franceschetti n'étant pas à l'évidence dans un bon jour, le premier nommé surtout, ce furent Buigues, Fernandez et Noguès, le plus souvent avec le concours de Boubacar, qui se mirent à tirer les ficelles avec un certain bonheur et un calme tout olympien.

Malheureusement - pour l'O.M. s'entend - Yazalde et Emon ne purent concrétiser deux occasions royales, leurs autres velléités étant facilement étouffées dans l'oeuf par le remarquable libero Heidkamp.

Dans le dernier quart d'heure de cette première période, Zimako, qui jusque-là s'était montré l'attaquant corse le plus incisif, allait être à l'origine du premier but de la partie.

Après un impressionnant slalome d'une soixantaine de mètres, il obtenait un corner. Dzajic, au demeurant bien distrait, le tira. La défense marseillaise repoussa le ballon dans les pieds du yougoslave, qui aussitôt centra. Migeon, trompé par un rebond, ne put se saisir de la balle qui heurtant son montant droit, revint sur Papi qui donna en direction de Félix, qui, de la tête et de près, ouvrait le score. On aurait pu croire alors que les Marseillais comme à Sochaux, allaient courir vainement après ce but de retard. Il n'en fut rien.

Cinq minutes ne s'étaient pas écoulées que Buigues intercepta un ballon au centre du terrain, donna aussitôt à Emon qui, après un rapide échange avec Yazalde, tira en force. Gili ne put maîtriser complètement le cuir et l'Argentin, qui avait suivi, égalisa. 1 à 1 au repos, tout restait à faire.

LE TEMPS DES CADEAUX

La deuxième mi-temps allait être beaucoup plus intéressante. Non pas du point de vue technique (la pelouse nous l'avons dit ne se prêtait guère aux exploits) mais par les multiples rebondissements qu'elle allait nous réserver.

Trop brouillons et trop timides, pour malmener sérieusement la défense phocéenne, les Bastiais allaient concéder un second but d'une bien curieuse façon.

On en était à la 70e minute, Emon tira un corner.

Mal frappé, la balle ne s'éleva pas. Cazes voulu à laisser à Gili, mais la dévia légèrement au passage et, à la surprise générale, le gardien de but insulaire n'eut plus qu'à aller la ramasser... au fond des filets. Cet avantage olympien allait être de courte durée, puisque cinq minutes plus tard, Dzaljic, profitait d'une hésitation de Migeon pour égaliser de la tête, ce qui n'est pas particulièrement son point fort. Il restait alors un quart d'heure à jouer.

Tout était encore possible et tout se joua effectivement dans les 10 dernières minutes.

M. Konrath laissa passer une faute de Baulier sur Dzajic puis une autre de Noguès sur Franceschetti, et alors que tout semblait consommé, Paul Ferdinand Heidkamp récupéra une balle dans les pieds de Boubacar. Vous connaissez la suite !

Cinq erreurs de défense, trois buts pour l'O.M., deux pour Bastia. À l'évidence dans cette période de cadeaux, le Papa Noël Corse a été plus généreux pour les olympiens que pour les insulaires.

Il serait toutefois injuste d'écrire que la victoire marseillaise et usurpée. Un résultat nul aurait peut-être mieux reflété la physionomie générale de la rencontre, mais dans la mesure où les Phocéens, sur terrain adverse, ne fermèrent jamais le jeu et firent preuve d'un certain panache, on ne saurait leur reprocher d'avoir su exploiter au maximum, comme il l'avait déjà fait d'ailleurs à Lens, les erreurs de leurs adversaires. Ils étaient là pour ça. Il faut en outre souligner que, collectivement, ce sont eux qui la plupart du temps ont su faire de la balle le meilleur usage, notamment au cours de la première demi-heure de jeu, ou, pour un temps, ils donnèrent la leçon à leurs rivaux.

Bien sûr, Bastia, hier, était bon à prendre. Bien sûr, nous n'avons pas vu à Furiani un O.M. irrésistible, mais, en tout état de cause, une constatation s'impose : à mi-championnat avec ses hauts et ses bas, l'équipe de Jules Zwunka est celle qui a gagné le plus de match et qui s'est imposée le plus grand nombre de fois sur le terrain d'adversaire.

Peut-être bien, que tous comptes faits, il ne faut pas voir là uniquement un concours heureux de circonstances...

André de ROCCA

--------------------------------------------------

BOUBACAR : "Je suis l'arme secrète"

C'est un souffle de colère qui passa sur Furiani après que M. Konrath eut donné le coup de sifflet final. Et la fraction turbulente des supporters s'en donna alors à coeur joie, le retour aux vestiaires de l'arbitre et des joueurs marseillais étaient plutôt difficiles, malgré la fermeté et l'énergie des dirigeants bastiais comme le président Natadi ou Jeans Torré. Lorsque la porte du vestiaire des visiteurs se fut refermée non sans mal sur notre petite troupe, et que les joueurs ayant eu le plus de difficultés avec leurs assaillants furent calmés, nous avons pu en fait parler du match. Et c'est Fernand Meric qui commençait par une boutade pour détendre l'atmosphère.

- Ainsi grâce à cette victoire je vais avoir une bonne semaine de répit. Car j'espère bien que d'ici la venue de Lens au stade vélodrome, on ne me prêtera l'intention d'engager ni entraîneur, ni directeur sportif, ni joueurs vedettes en vue de la saison prochaine. Ceux qui ont gagné cet après-midi me suffisent. Ceci dit, et toute plaisanterie mise à part, c'est un succès qui va nous faire du bien, d'autant plus que je ne le considère pas le moins du monde comme usurpé. Certes tout n'a pas été parfait dans le comportement de notre équipe, certaines erreurs ont été faites, mais la manière n'y était pas toujours et nous n'avons pas encore là la prétention de rivaliser avec Saint-Étienne. Je trouve que nous avons fait un bon match compte tenu de nos moyens.

Jules Zvunka était encore sous le coup de l'intensité dramatique des dernières instants et lui aussi commençait par une saillie.

- Il faut nous excuser si nous n'avons pas encore pris le bonus, et réalisé un match nul, puisque ce sont les deux particularités qui nous font toujours défaut. Il n'empêche que nous pouvons être satisfaits de cette victoire. Je trouve que nous avons fait pour le moins jeu égal sur l'ensemble de la partie avec les Bastiais, après avoir dominé nettement au cours de la première demi-heure. J'estime que si nous avions alors profité de quelques nettes occasions, nous n'aurions pas eu besoin de ce coup de théâtre de dernière minute pour nous imposer sur un terrain qui n'est jamais très favorable aux visiteurs. La tenue de notre milieu de terrain a été à la base de notre performance, mais la défense et l'attaque ont opéré dans des conditions rendues très difficiles par l'état du terrain dans les zones où elles évoluaient. Enfin, tout est bien qui finit bien.

Gérard Migeon, lui, n'avait pas été très heureux sous les deux buts encaissés et le reconnaissait avec sa franchise habituelle.

- Je ne sais pas si c'est ce voyage mouvementé qui en est responsable, mais j'avais cet après-midi, des semelles de plomb. J'aurais dû réussir mon intervention sur le premier but, et ma sortie sur le second. Ce n'était vraiment pas mon jour, mais il me reste tout de même une satisfaction, celle que nous ayons cependant gagné le match. Sans cela, je ne me le serais pas pardonné".

On avait du calmé Robert Buigues dont on connaît le tempérament ardent et qui avait eu maille à partir avec des supporters excités.

- Pourquoi s'en prennent-ils à moi ? Sans doute parce que j'ai joué à Bastia. Ils devraient bien savoir, dans ces conditions, que j'ai toujours défendu le maillot que je portais. Ils ne sont pas contents d'avoir perdu, mais nous avons subi deux défaites à domicile, sans faire autant d'histoires. Ils n'ont dans le fond à s'en prendre qu'à eux-mêmes".

Michel Baulier avait été une des victimes de l'échauffourée finale et il revenait boitant bas soutenu par ses camarades.

- Regardez ça, dit-il en grimaçant il est vraiment stupide de se faire ainsi abîmer une jambe par un spectateur.

Et il nous montra un volet orné d'un splendide hématome.

Jackie Lemee analysait la partie avec sa lucidité habituelle

- Pour moi, c'est un succès indiscutable si on considère que nous avons tout d'abord dominé la situation, et que nous n'avons jamais été débordés par la suite malgré la pression et la vive réaction de nos adversaires. C'est ce qu'il est convenu d'appeler un très bon match à l'extérieur.

On parlait évidemment beaucoup des penalties réclamés par les Bastiais et Marius Trésor expliquait :

- Je crois qu'il y avait incontestablement une faute sur Georges Franceschetti. Mais quand Michel (Baulier) a retenu Dzajic par le bras, ce dernier avait ddéjà perdu le ballon.

Tiens donc, le capitaine de l'O.M. aurait-il oublié son règlement ?

François Bracci nous parlait surtout des ennuis que lui avait valu une phrase dans le papier de présentation de notre estimé camarade André de Rocca.

- Ils m'ont "chambré" pendant toute la partie, me demandant si j'estimais toujours que les Corses font la sieste l'après-midi. Enfin c'est tout de même nous qui avons eu le dernier mot.

Homme heureux et tout souriant, l'ami Boubacar, l'homme de la décision.

- Je suis décidément l'homme des cinq dernières minutes et l'arme secrète de l'O.M. En marquant cet après-midi à deux minutes de la fin, l'adversaire n'avait vraiment pas le temps de se ressaisir.

Le plus fort et qu'il avait l'air de nous laisser croire à une tactique savamment élaborée au tableau noir.

Tout aussi satisfait Hector Yazalde dont on n'entendait plus guère la voix ces dernières semaines.

- Ça va beaucoup mieux pour moi maintenant, merci. J'espère simplement que cela va continuer.

Son inséparable Raoul Noguès nous expliquait sans rancune son combat singulier avec Franceschetti.

- C'est un joueur qui ne se laisse pas faire et moi non plus. Mais il n'y avait rien de bien méchant dans tout cela, ce sont les choses du métier.

Mais un homme qui nous a sidéré, c'est bien Jeannot Fernandez alors que nous allions le féliciter il nous a dit :

- Aujourd'hui je n'ai vraiment pas été fainéant. Je ne sais pas si cela provient de ces matches répétés ou bien de l'état du terrain, mais je vous assure que j'ai eu une sacrée coup de pompe. La trêve va être la bienvenue. Sans blague, vous trouvez vraiment que j'ai été bon ?

C'est beau la modestie !

L.D.

--------------------------------------------------

--------------------------------------------------

Les malheurs de HEIDKAMP

Lorsque, à la 88e minute, nous avons vu Paul Heidkamp mettre tout en oeuvre pour essayer de dribbler son gardien Gili, qui avait pratiquement la balle dans les mains alors que Boubacar arrivait à toute allure, nous avons eu nettement le pressentiment d'un drame.

Pourquoi donc ? Eh bien, tout simplement parce qu'une bévue possible de l'un des meilleurs joueurs de championnat nous paraissait constituer un véritable point d'orgue pour une rencontre disputée sous le signe des erreurs défensives grossières.

Nous ne pouvons supposer que, dans la pénombre qui tombait sur le stade, il ne vit pas arriver son adversaire. Que voulut faire exactement l'excellent joueur allemand ?

Probablement ne pas perdre de temps ; intention louable à quelques poignées de seconde la fin. En somme reprendre le ballon à Gili avant qu'il ne l'ait contrôlé et éviter la sempiternelle "cérémonie" de la remise en jeu et amorcer, après avoir pivoté dans son style puissant, une ultime contre-attaque.

Mais il rata complètement son geste technique, au point de s'affaler sur son malheureux partenaire qui venait d'être trahi par l'un des siens pour la seconde fois de l'après-midi. Boubacar, opportuniste, se faufila, s'empara du ballon et s'en alla la loger dans le but vide, justifiant sa réputation désormais solidement établie d'ouvrier, non pas de la dernière heure, mais des cinq dernières minutes.

Nous avons dit que la partie, dans son ensemble, avait été marquée par des erreurs grossières, dues probablement à l'état du terrain éprouvé par un long et violent orage. On avait vu tout d'abord Migeon rater son intervention sur un corner de Djazic.

Pour faire pendant Gili repoussait un tir de Emon vers Yazalde laissé complètement libres de ses mouvements. Puis c'était au tour de Cazes de marquer son contrôle ou son dégagement et de laisser filer dans son but un corner direct de Emon.

Ensuite, Migeon était un peu court dans sa sortie et se faisait battre de la tête par Djazic, à son grand désespoir.

On avait même vu, en début de partie, signe prémonitoire, Heidkamp manquer une passe facile et donner la balle à Boubacar déjà qui filait au but, mais lui rendait la politesse en tirant à côté, ce qui fit dire à votre voisin : "Maintenant, on est tranquille ! Paul l'a faite sa c..."

Pronostics démenti par des événements, comme vous avez pu le constater.

Et l'après-midi s'achevait dans le tumulte, certains supporters bastiais déçus voulant faire payer leur véritable déconvenue aux joueurs marseillais, comme si ces derniers y étaient pour quelque chose !

Louis DUPIC

--------------------------------------------------

Pierre Cahuzac : "Deux erreurs d'arbitrage"

Dans les vestiaires corses, on aurait entendu voler une mouche. Personne ne disait mot, et nous avons eu scrupule à troubler ce silence. Mais, il fallait bien se jeter à l'eau. Ainsi avec Gili :

- Alors Gérard, ces deux buts ?

- Vous vu comme moi : je crois qu'il n'avait vraiment rien à ajouter. Disons que ce n'était vraiment pas notre jour de chance. Il est évidemment terrible d'être à deux reprises trahi par les siens.

Georges Franceschetti, anciens Olympien, n'était pas plus loquace. "Je trouve que les Marseillais ont bien joué le coup".

- N'auriez-vous pas dû, au moment où vous avez été bousculé dans la surface de réparation, vous jeter au sol au lieu de tenter votre chance ?

- Si vous croyez qu'en des moments pareils on a le temps de réfléchir...

Dans le couloir nous avions échangé quelques mots avec le solide Neumann, le grand absent de la journée : "Pas possible que les défenses fassent pareilles erreurs... Peut-être à cause du terrain ?"

Pierrot Cahuzac, à l'écart, essayait de faire contre mauvaise fortune bon coeur :

"Je ne peux rien reprocher à mes hommes, ni leur imputer des erreurs trop grosses pour être vraies : les événements n'ont pas évolué en notre faveur. Nous n'avons pas été favorisés par l'arbitrage, car il y avait bien deux penalties en notre faveur. Mais je reconnais que les Marseillais n'y sont pour rien, je trouve même qu'ils ont joué un bon match".

L.D.

--------------------------------------------------

La foudre sur la "Caravelle" de l'O.M.

Lorsque, samedi soir, la Caravelle transportant les joueurs marseillais et de nombreux envoyés spéciaux de la Presse se pose sur la piste de l'aérodrome de Bastia-Poretta, chacun poussa un ouf de soulagement.

C'est que le voyage avait été pour le moins mouvementé. Turbulence, trous d'air et à 10 minutes de l'atterrissage, la foudre qui vint frapper le fuselage. Est-il utile de préciser que la lueur qui illumina l'intérieur de la Caravelle, plus le bruit qui l'accompagna et la secousse qui s'en suivit, jetèrent un froid parmi les passagers.

Jusqu'à Gérard Migeon qui s'arrêta de plaisanter. C'est tout dire !

--------------------------------------------------

Les réponses aux questions

que vous vous posez

À QUI FAUT-IL ATTRIBUER LE DEUXIÈME BUT MARSEILLAIS ?

Les avis sont partagés. Rappelons l'action : Emon tire un corner, Cazes veut laisser passer la balle, et cependant la frôle trompant par la même occasion Gili. Certains ont attribué le but à l'arrière bastiais. Pour ce qui nous concerne, estimant que la trajectoire de la balle n'a pas été suffisamment déviée, nous considérons que c'est Emon qui a marqué le but.

M. KONRATH A-T-IL LÉSÉ BASTIA ?

Les supporters insulaires, les joueurs du SECB et les dirigeants sont unanimes à répondre oui à cette question. De fait, il faut reconnaître qu'une intervention de Baulier sur Dzajic et une autre de Noguès sur Franceschetti était pour le moins suspectes. M. Konrath en a jugé autrement et a laissé jouer. Il l'a sans doute fait en son âme et conscience. En fait, si Bastia a dû s'incliner sur son terrain, plus que l'arbitre ce sont les défenseurs de l'équipe insulaire qui doivent aujourd'hui être mise en accusation. Le brave Paul Ferdinand Heidkamp, par exemple, peut faire son mea culpa. De toute façon, rien ne justifie les incidents de fin de match où le président Meric a failli en venir aux mains avec un supporter corse et où les arbitres durent quitter plus d'une heure après le coup de sifflet final leur vestiaire sous la protection de la police.

GILI A-T-IL CONCÉDÉ UN 4e BUT ?

L'action se situe à la 75e minute, un tir du gauche de Emon a été stoppé par Gili alors que ce dernier avait les pieds nettement à l'intérieur de ses buts. Cependant, on le sait, c'est le ballon qui doit franchir la ligne blanche pour que le but soit accordé. L'avait-il ou non franchie ? Gili affirme que non, par contre Emon soutient le contraire. L'ailier marseillais a même précisé : "A la fin du match, Orlanducci à qui je posais la question m'a affirmé que son gardien de but avait stoppé le cuir alors que celui-ci était bel et bien à l'intérieur de sa cage". Pour notre part nous étions trop loin mal placés pour nous prononcer sans risque d'erreur.

L'ÉTAT DE LA PELOUSE A-T-IL NUI À LA QUALITÉ DU SPECTACLE ?

C'est incontestable, et c'est sans doute ce qui explique le grand nombre de passes approximatives et surtout les erreurs de défense. Ceci dit, on prétend que les grands techniciens sont avantagés par une pelouse glissante. Après avoir vu l'exhibition de Dragan Dzajic et de Claude Papi nous en sommes aujourd'hui beaucoup moins convaincus.

A de R.

--------------------------------------------------

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.