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Résumé Le Provencal

du 18 janvier 1976

 

  L'O.M. : A METZ : RIEN DE NOUVEAU !

  

Les Marseillais, battus (1-0)

ont montré leurs limites

METZ - On a pu espérer jusqu'au bout que l'O.M. pourrait arracher, devant la foule record du stade Saint-Symphorien, le point de son premier match nul de la saison.

Mais, à mesure que passait le temps, on pouvait s'apercevoir que les jambes des Olympiens particulièrement des attaquants, étaient de plus en plus lourdes.

La fatigue, due en grande partie au travail d'usure des Messins, faisait son oeuvre.

L'O.M., dans l'esprit de combat avait été remarquable, nous montrait ainsi ses limites. Celles d'une équipe qui se bat mieux qu'elle ne joue et dont les actions vraiment collectives se comptent sur les doigts d'une seule main.

Mais, comme on ne saurait demander à une équipe plus que ce qu'elle est capable de faire, il serait stupide et méchant de critiquer sévèrement les Olympiens.

Ils ont fait de leur mieux contre un adversaire qui leur était supérieur, bien que handicapé par l'absence de trois titulaires.

L'avantage du F.C. de Metz sur l'O.M. n'est pas dans la qualité comparée des joueurs des deux équipes, mais dans un jeu collectif beaucoup plus soudé et, par partant, plus efficace.

Bref, à Metz, rien de nouveau.

L'O.M., avec les qualités et les défauts que l'on commence maintenant à bien connaître, a logiquement perdu tout en tenant vaillamment jusqu'à la fin son rôle de challenger.

BERETA : UNE BONNE

PREMIÈRE MI-TEMPS.

La première mi-temps avait été très tactique et jouée de part et d'autres sous le signe de la prudence.

Metz, incomplet, redoutait visiblement l'O.M., et ce dernier, privé dès le début de Baulier, misait comme toujours sur la contre-attaque.

Les Messins, tout en jouant magnifiquement dans leur camp, manquaient totalement d'accélération, dès qu'ils passaient la ligne médiane.

Tant et si bien que les deux gardiens ne furent pas accablés pas de besogne.

Il fallut attendre la fin de la première mi-temps pour voir Rey à l'oeuvre sur deux excellents tirs de Bereta, et un passage en plein centre de la défense messine de Bracci, celui-ci superbement servi par Emon.

On le voit, à la fin de cette première mi-temps, on pouvait nourrir quelques espérances pour les Olympiens.

D'autant plus que Bereta, sans atteindre les hauts sommets qui lui étaient familiers quand il jouait dans l'équipe de France, se montrait en très net regain de forme, surtout dans le domaine de la distribution du jeu.

BETTA : UNE RÉCOMPENSE

LOGIQUE

La deuxième mi-temps fut nettement messine. Dans l'équipe de l'O.M., Noguès et Boubacar s'épuisaient dans les courses folles surtout les points du terrain. S'il y avait un prix de la course à pied et du dénouement, il faudrait le leur accorder.

Mais comme, exception faite de Trésor et de Victor Zvunka, tout le monde baissait de pied, il faut bien reconnaître que si l'activité, mais dispersé et brouillonne, était indispensable il était cependant juste que le but de la victoire revint dans une proportion importante à Betta, meilleur footballeur sur le terrain.

Un centre très tendu de sa part, à la suite d'une percée sur la gauche, et une tête de Curioni... la cause était entendue.

Par la suite, Migeon, jusque-là encore très peu menacé, devait se mettre en vedette en exécutant quelques arrêts et interceptions de classe. Sans lui, l'addition eut été vraiment plus lourde.

LE CENTRE DE LA DÉFENSE

ET BERETA

On ajoutera que la rencontre fut de bonne qualité, et même passionnante en deuxième mi-temps.

L'O.M. a été battu par une équipe qui, au grand complet, semble avoir les moyens de terminer le championnat tout en haut du tableau. On peut donc déduire assez aisément de cette rencontre que l'O.M. aura du mal, cette saison, à obtenir une place qualificative pour la Coupe de l'U.E.F.A. Ce n'est pas impossible, mais il vaut mieux encore ne pas trop y croire.

Dans l'équipe olympienne, le point fort a été la défense, faite de Trésor et de Victor Zvunka. Ces deux hommes, en conjuguant leurs actions athlétiques, interdirent pratiquement durant tout le match l'approche de leur but aux attaquants messins.

Nous avons déjà noté la bonne rentrée de Bereta. Il se mit en évidence en deuxième mi-temps, mais en première, il avait prouvé qu'il était redevenu indispensable à l'équipe.

Dans l'équipe de Metz, dont le jeu collectif serait à citer en exemple, le meilleur footballeur fut Betta. Avec lui, nous citerons le jeune Zenier, d'une remarquable finesse, l'avant-centre Curioni, qui a le grand mérite d'être toujours là, Jeitz, Rey, le grand gardien, très sûr, et également le jeune arrière Battiston qui semble être un très grand espoir du football français.

Maurice FABREGUETTES

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Le président Méric :

"La blessure de Baulier nous coûte cher !"

Si on n'était pas particulièrement abattu dans les vestiaires marseillais, ce n'était pas, on s'en doute, la grande joie. Le premier que nous avons rencontré était le président Meric :

- Je crois devait-il dire en substance, que nous avons fait un bon match et, tout compte fait, la victoire aurait pu nous sourire. Je ne veux pas avoir l'air de chercher des excuses, mais il me semble que la blessure de Michel Baulier nous a coûté très cher, dans la mesure où elle a totalement désorganisé à la fois notre défense et notre milieu de terrain. Nous avons perdu, ici, un match ; nous n'avons pas perdu la guerre. Mais, à vrai dire, j'aurais été beaucoup plus satisfait si nous avions pu prendre un point qu'à mon sens nous méritions amplement".

Allongé sur la table de massage, Michel Baulier, le genou entouré d'une bande, grimaçait. Marcel Prévot, qui le soignait, nous a donné quelques explications quant à la blessure de l'arrière marseillais.

"Michel souffre d'une entorse du genou gauche. Nous allons faire maintenant les examens radio. Mais je pense que la blessure était sérieuse. On lui mettra, dès ce soir, des attelles".

Jules Zvunka, quant à lui, commentait la rencontre en ces termes : "Bien entendu, je suis déçu par la défaite. À mon sens, le match s'est joué sur un coup de dés. Je veux surtout retenir la première mi-temps, pendant laquelle nous avons été maître du jeu et pendant laquelle nous aurions dû, au moins, réussir un but ou deux. Ceci précisé, j'ai noté une bonne partie de Bereta, qui m'a semblé avoir retrouvé un peu de son punch. Il ne faut pas être catastrophé : l'an dernier, sur ce même terrain de Saint-Symphorien, nous étions inclinés 1 à 0. Ce fut, ensuite, une longue série sans défaite..."

Celui qui faisait la plus triste figure était, sans l'ombre d'un doute, son frère Victor Zvunka. Nous ne rapporterons pas les mots exacts qu'il a prononcés lorsque nous nous sommes rapprochés de lui.

Mais, à coup sûr, sa déception était immense. Reprenant un peu ses esprits le cadet des Zvunka a précisé : "C'est vrai que nous n'avons eu le match en main pendant les 45 minutes ; le ballon circulait bien, mais il nous a manqué le coup de rein nécessaire pour faire la différence".

Le grand François Bracci avait le sentiment d'avoir raté un but qui aurait pu tout changer. L'action, rappelons-le, se situait à la minute du coup de sifflet indiquant la mi-temps et, seul devant Rey, l'arrière marseillais avait tergiversé pour tirer et s'était fait prendre le ballon in extremis. "Je ne peux pas dire que j'ai été surpris par cette balle d'Albert, ma première intention était de lober le gardien de buts adverses. Mais comme je m'apprêtais à le faire, j'ai entendu Yazalde qui m'appelait. Sur le coup j'ai hésité et alors j'ai complètement perdu les pédales, ce dont a profité la défense lorraine pour récupérer la balle. Dommage. L'an dernier, à Troyes j'avais marqué un but dans les mêmes conditions".

Gérard Migeon, remarquable hier après-midi, surtout en seconde mi-temps, regrettait cette défaite. Comme tous ses camarades, il expliquait : "C'est dans les 45 premières minutes que nous avons raté le coche".

C'était, bien entendu, aussi l'avis de Marius Trésor qui, au micro de radioreporters locaux, donnait son avis ;

"Le plus râlant dans l'histoire c'est que nous avons pris un but pour nous être laissés piquer une balle qui était entre notre possession loin de nos buts. Avouez que c'est idiot. Décidément nous n'arriverons jamais à battre Metz sur son terrain !"

Le mot de la fin, nous allons laisser à Georges Bereta, dont c'était la rentrée :

"Sur l'ensemble du match, mon sentiment et que nous aurions plus au moins ramener à Marseille le point du match nul. Pour ce qui est de mon comportement, je suis mal placé pour juger. Mais il me semble que j'ai joué en progrès, notamment par rapport aux derniers matches amicaux. Ce qui est certain, en tout état de cause, c'est que j'ai retrouvé mon agressivité. C'est sans doute très encourageant pour l'avenir".

André de ROCCA

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Victor-Ugo

le Messin a gagné la bataille de St-Symphorien

Pour la reprise, aller jouer à Metz ce n'était pas à proprement parler d'une promenade de santé.

On attendait donc avec curiosité le comportement d'un O.M. qui, depuis le début de la saison, a pris l'habitude de faire (en bien ou en mal) systématiquement le contraire de ce qu'on attend de lui.

Depuis le début de la saison le Bon Dieu du football, sans l'ombre d'un doute influencé par la Bonne Mère, a, en quelques occasions, donné un sérieux coup de pouce aux hommes aux maillots blancs.

On enregistrait donc comme un signe pour le moins favorable (côté phocéen s'entend) le forfait en dernière minute de Hausknecht venant après ceux de Muller et Braun.

On estimait cependant que les Lorrains avaient dans leurs rangs de redoutables gaillards Tels Jeitz, Zenier, Betta, et Curioni entre autres, qui étaient de taille à imposer à leurs rivaux d'un jour un football total d'autant que, pour la circonstance, le stade Saint-Symphorien avait battu tous les records d'affluence et de recette établis récemment pour la venue de Reims.

Durant toute une mi-temps on crut que les hommes de Jules Zvunka allaient réussir en terre lorraine ce qu'ils avaient réussi à Bastia, Lens et Nantes, à savoir arracher la victoire.

Hélas, on le sait, un match de football comporte deux mi-temps. Et les Marseillais ne s'en plaindront pas puisque par le passé c'est tout à la fin de la deuxième mi-temps qu'ils avaient réussi à vaincre de puissants adversaires.

Hier à Metz ce ne fut pas le cas.

Son doute, selon une formule consacrée, les locaux, sermonnés au vestiaire, entamèrent la deuxième période tambour battant. Et ce que l'on redoutait arriva. Alors que le premier quart d'heure venait de s'achever un centre de Betta trouva la tête de Curioni. Le ballon vint faire trembler les filets et dans tout le stade ce fut du délire.

Le cadet des Zvunka resta longtemps abattu sur la pelouse. Lui qui avait tenu en échec son prestigieux rival, qui avait fait mieux que jeu égal, avec lui, avait dû s'incliner sur ce remarquable coup de tête.

Victor battu par Ugo. La bataille de Saint-Symphorien avait tourné à l'avantage du Messin.

Faut-il pour autant désespérer quant à l'avenir ? Rien n'est moins sûr. L'an dernier aussi l'O.M. avait perdu en Lorraine. Ce devait être le signal d'une longue série sans défaite.

Il convient aujourd'hui de ne pas l'oublier.

A. de R.

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Georges Huart :

"Résultat logique"

Dans les vestiaires lorrains, on savourait un succès que l'on estimait le plus logique du monde. C'est l'entraîneur Huart qui résumé l'opinion générale en indiquant :

"Cette victoire ne doit rien à personne. Mes hommes ont dominé nettement, surtout en deuxième mi-temps. Plus rapides que les Marseillais, ils ont construit un meilleur football et ont, en fin, de compte, été récompensés de leurs efforts. Ceci dit, je pense que le forfait de Hausknecht a été, pour nous, un très lourd handicap ajouté à ceux de Braun et Muller. Si nous avions pu jouer au complet je ne dis pas que nous aurions obtenu le bonus mais peut-être n'aurait-il pas été très loin enfin !"

Enfin, Ange Di Caro, l'ancien olympien qui était venu en voisin de Nancy et nous a chargé de transmettre le bonjour à ses amis marseillais, a donné l'opinion suivante sur le match :

"Victoire logique : il n'y a rien à dire. Peut-être l'O.M. a-t-il laissé passer sa chance en première mi-temps".

A. de R.

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Les réponses aux questions

que vous vous posez

LE SYSTÈME DE RELAIS LES ATTAQUANTS OLYMPIENS A-T-IL DONNAIT DE BONS RÉSULTATS ?

C'est la question principale. Précisons, pour ceux de nos lecteurs qui pourraient l'ignorer, que les quatre attaquants de l'O.M. : Emon, Boubacar, Yazalde et Bereta avaient pour mission de jouer moitié en attaque, moitié au mieux du terrain, par alternance.

Et bien, ce n'est pas encore tout à fait au point, c'est le moins qu'on puisse écrire.

Emon très brillant occasionnellement, n'a pas la continuité dans l'action qui fait le charme des grands joueurs du milieu de terrain. Yazalde, également, est beaucoup plus utile à la pointe du combat que dans l'entrejeu. Tant et si bien que Boubacar a du se dévouer presque constamment pour soulager ses camarades, Noguès et Buigues.

Cet attaquant de tempérament, très dangereux quand il entre dans la zone de tir, a dû se battre plus souvent à l'arrière-garde, d'une manière qui mérite l'admiration, mais dont l'utilité est contestable.

Quant à Bereta, il joua pratiquement au milieu du terrain, dans la proportion de 60 pour cent environ.

Les joueurs étant ce qu'ils sont, on se demande si cette formule, séduisante à première vue, pourra être appliquée efficacement dans le cadre de l'actuelle équipe olympienne.

On verra avec le temps, mais, d'ores et déjà, on peut émettre de sérieux doutes.

M. KONRATH A-T-IL PESÉ SUR LA RENCONTRE ?

Franchement non. M. Konrath s'est montré assez impartial et sévère à la fois pour les deux équipes.

Il n'eut d'ailleurs pas tellement à manifester son autorité au cours d'un match qui, dans son ensemble, fut très correct.

LE DÉPART DE BAULIER A-T-IL ÉTÉ UN HANDICAP ?

Certainement. Bien que Fernandez ait été un arrière droit très acceptable, il est évident que la rentrée de Noguès eut été beaucoup plus rentable à un quart d'heure de la fin.

Le jeune Argentin a des qualités de sprinter qui s'expriment beaucoup mieux pendant un laps de temps assez court. Sur les longues distances, il s'épuise assez vite en ne ménageant pas ses efforts.

L'O.M. AURAIT-IL PU GAGNER CE MATCH ?

Avec beaucoup de chance tout est possible.

On peut dire, en tout cas, que la victoire messine est méritée, car elle est celle de l'équipe ayant fait le meilleur football.

Toutefois, l'O.M., dans le style qu'on lui connaît et qu'il ne pourra changer au cours de cette saison, s'est montré constamment dangereux.

Il reste que l'O.M. malgré cette défaite, est une équipe qui se comporte fort bien en déplacement, et qui devrait terminer le championnat aux environs de la 5e place.

Pour une saison de transition ce ne serait déjà pas si mal.

M.F.

 

 

 

 

 

 

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