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Résumé du Petit Provencal

du 21 mars 1938

 

HIER, AU STADE VELODROME

Après un match sévèrement disputé

Les Olympiens

Concèdent aux Diables Rouges un draw

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Marseille 1 - Rouen 1

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Le Stade Vélodrome a été, hier, le rendez-vous d'un très nombreux public. C'est en effet devant plus de douze mille spectateurs que se disputa le match Rouen-Marseille.

On pensait qu'à la suite de son net échec devant Lille, Rouen ne pourrait tirer profit de son duel avec les Olympiens Marseillais. Il n'en fut rien, puisqu'ils parvinrent, quoique jouant "Away" à faire jeu égal avec nos représentants.

D'entrée les Marseillais forcèrent l'allure et tentèrent de s'adjuger un léger avantage. Le quintette olympien bien poussé par Bruhin, mit à diverses reprises la défense normande à épreuve. Hélas, ce départ rapide ne donna aucun résultat, la défense des visiteurs s'avérant particulièrement intraitable.

Des lors les Marseillais semblèrent un peu désunis, et durent à leur tour subir les actions offensives des visiteurs. C'est ainsi que sur un départ bien compris de Antoinette, alors que les backs locaux s'étaient un peu aventurés, l'extrême gauche rouennais parvint à centrer de façon précise. Bruhin ne put se replier à temps et Hanreiter réceptionnant la balle, ouvrit la marque sans que Pardigon puisse intervenir.

Ainsi les Normands, avantagés par cet exploit purent-ils envisager l'avenir avec plus de sérénité. Les Olympiens multiplièrent leurs efforts pour combler ce handicap, mais il semblait manquer cette spontanéité dans la tentative dont ils furent preuve contre Sochaux. Donnenfeld ne put, par son fignolage excessif, donner à ses coéquipiers l'occasion favorable pour tromper la vigilance des backs et du keeper normands.

Après le repos, les Olympiens modifièrent leur équipe. Bastien joua centre avant, Zatelli inter et Olej demi. Dès la reprise on se rendit compte que les locaux avaient le désir de mieux faire. Kohut fut plus souvent mis à contribution et l'on assista alors à des phases rapides bien agencées et aussi à des répliques tout aussi volontaires.

Cependant à la suite d'un excellent service de Donnenfeld, Kohut, dans son déboulé traditionnel, se débarrasse de Hautecorne, se rabat légèrement vers le centre et d'un joli shoot met les deux équipes à égalité.

Ce résultat acquis, les Olympiens font l'impossible pour s'assurer le gain du match. Weiskopf, qui joue ailier droit est copieusement servi, mais celui-ci n'essaie jamais d'utiliser pour son propre compte la sphère de cuir. Il se contente de centrer de façon à permettre l'utilisation de la balle par la partie gauche du quintette. A ce jeu la défense s'oppose victorieusement, de même que Bessero intervient avec à-propos à diverses reprises.

Puis ce fut au tour des Normands à se montrer dangereux. Les déboulés en force d'Antoinette, bien lancé par Durpeckt, furent des attaques dangereuses pour les Marseillais. Pardigon quoique légèrement touché, intervient avec netteté, pendant que Bruhin, Ben Bouali et même Olej s'employaient avec beaucoup de mérite pour garantir leur keeper.

Enfin dans les dernières minutes les Olympiens amorcèrent à nouveau quelques belles phases de jeu et un shoot de Weiskopf, peu avant le coup de sifflet final, fut bien près d'aboutir.

Ainsi c'est sur un draw que prit fin cette rencontre, qui permet aux deux formations de rester sur leurs positions.

Rouen présenta un onze très bien harmonisé. Le jeu pratique l'est de façon rapide ne permettant ainsi aucune combinaison raisonnée à l'adversaire.

Les inters s'avérèrent excellents et ne privèrent point leurs ailiers que ceux-ci surent utiliser par des services en ciseaux qui eussent pu trouver une issue favorable sans la vigilance supérieure de Bruhin, qui joua hier une fort belle partie.

La défense, sans être inviolable, exécuta cependant un jeu décidé, sec et nécessitant des heurts que les Olympiens préférèrent, en bien des circonstances, délaisser pour ne point en supporter les conséquences.

A ce onze, les Marseillais sans avoir fourni une exhibition des plus belles, opposèrent cependant un team volontaire. Le jeu très rapidement exécute ne leur permit pas toujours de s'assurer un net contrôle de balle. Convenons que Donnenfeld ne s'adapta jamais aux actions promptes. Il perdit son temps dans un "tripotage" de balle exagéré et ne facilita pas ainsi la tache de son camarade.

Il ne fait aucun doute qu'avec Heiss et Asnar le rendement eut été bien meilleur et les Normands en eussent fait l'expérience à leur détriment.

Bruhin joua une partie digne de lui. Il sut non seulement juguler Nicolas, mais se porta aussi en diverses occasions à l'attaque, déplaçant sur Weiskopf chaque fois que celui-ci était en excellente position de réception.

Rouen marqua un but. Certes, nous ne voulons pas lui enlever le mérite de cet exploit. Mais il est un peu la conséquence de la défense qui, pour s'être un trop aventurée, ne put s'interposer sur la contre attaque qui amena le but des visiteurs.

Ceux-ci affichèrent dans l'ensemble un admirable contrôle de balle aux pieds un dribble sur et court et des services particulièrement précis et rapides. Ce sont là des résultats acquis par des joueurs opérant ensemble depuis plusieurs saisons.

En ouverture, les juniors de Saint Loup durent s'incliner devant ceux de l'Olympique, par 3 buts à 0.

Georges DARBOS

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Résumé du Petit Marseillais

du 21 mars 1938

 

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Résumé Le Journal de Rouen

du 21 mars 1938

 

 

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