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Résumé Le Provencal

du 05 juin 1977

 

LE BUT DE ZLATARIC N'A PAS SUFFIT

 Bordeaux à l'énergie arrache le nul (1-1)

Ils n'étaient pas nombreux, mais c'étaient des purs, des inconditionnels. Il s'agit des spectateurs, vous l'aviez deviné.

Grâce à elle, à leur participation vocale et incessante, ce match qui aurait pu être ce soporifique, compte tenu du peu d'importance de l'enjeu pour les deux équipes, prit de la couleur et du tonus, au fil des minutes.

Par son intensité, l'acharnement des vingt -deux joueurs, le dernier quart d'heure ressembla un peu, n'exagérons rien, à une finale de Coupe disputée dans une cour d'école. Le scénario était simple, voire simpliste. L'O.M. voulait gagner pour son dernier match de la saison au stade vélodrome et Bordeaux ayant égalisé, à la surprise générale et à la 67e minute, avait pris goût à ce match nul inespéré.

Alors, pendant ce fameux dernier quart d'heure, la folie parut régner sur le terrain. Tous les coups semblaient permis. Aux ruées des uns répondaient les dégagements en touche et en corners des autres. Le tout, sous la direction d'un brave M. Baucourt complètement débordé.

Le moins que l'on puisse écrire est que l'on ne s'embêta pas. Il est bien certain que l'O.M., sur l'ensemble de la rencontre, aurait mérité de l'emporter.

Toutefois, les Girondins, par leur engagement, la sûreté et la détermination de la défense, peuvent, aussi, considérer que ce match nul est mérité.

PREMIÈRE MI-TEMPS AU PETIT TROT

La première mi-temps disputée sur un rythme assez peu élevé avait été caractérisée par une assez nette domination de l'O.M.

Il est vrai que le jeu des Girondins, essentiellement axé sur la contre attaque, s'y prêtait beaucoup. Mais pour que cette tactique soit rentable, il aurait fallu que l'équipe girondine quelques attaquants de pointe plus percutants et aussi moins isolés que le furent hier soir Barthou et Holstroem.

Bref, la seule véritable occasion de but de cette mi-temps fut à porter au crédit de l'O.M., un coup de tête de Alonso qui aurait fait mouche si le grand Bergeroo n'avait dévié le ballon en corner.

Cependant à la fin de cette mi-temps on pouvait croire que les Olympiens allaient finir par faire la différence.

ZLATARIC... MAIS...

Il ne fallut pas attendre longtemps pour croire que cette prévision allait complètement se réaliser. Dès la première minute de la deuxième mi-temps, sur un coup franc feinté par Flores, Zlataric, d'un de ses tirs surpuissants dont il a le secret, troua littéralement le mur bordelais, marquant ainsi le premier but de la rencontre.

La victoire de l'O.M. à ce moment-là ne faisait aucun doute et l'on pouvait même supposer qu'elle serait à cette lourde.

Mais le temps passant et l'O.M. ne marquant pas de buts, les Bordelais finirent par reprend confiance.

Tant et si bien qu'à la 67e minute, sur un centre de Gallice, le Danois Holstroem, reprenez le ballon de la tête, égalisant imparablement.

Les Olympiens piqués dans leur amour-propre par cette égalisation, se rebiffèrent alors, et vous connaissez la suite et fin de cette rencontre, et ce fut le dernier quart d'heure.

On ferra deux remarques : l'O.M. a terminé la saison comme il avait commencé par un match nul. En effet, pour ouverture du championnat au stade vélodrome, c'est l'équipe de Lens avec Daniel Leclercq, jouant son premier match officiel en qualité de libéro, qui avait tenu en échec les Olympiens.

Durant toute la partie les Girondins ne tirèrent que deux fois dans l'encadrement, une première fois ce fut un tir il est vrai assez mou du remplaçant Lalanne, ensuite le coup de tête d'Holstroem qui valut le but de l'égalisation.

On ajoutera pour être complet qu'à quelques secondes de la fin, Gallice, d'un coup de tête, fut sur le point de donner la victoire à son équipe. Et victoire qui, compte tenu de l'ensemble de la rencontre, eut été excessive.

ET MAINTENANT À L'ANNÉE PROCHAINE

L'O.M. que nous avons vu ce soir fut fidèle à sa dernière image de marque, celle d'une équipe généreuse, sachant se battre, ayant du caractère, mais dont le jeu est encore passablement brouillon.

La rentrée heureuse d'Alonso apporta à l'équipe un surcroît de technique et de finesse, mais elle n'influa pas beaucoup sur l'ensemble de l'équipe. Il est vrai qu'un seul joueur a toujours très peu d'influence sur ses partenaires dans un jeu aussi collectif que le football.

Cependant, en prévision la prochaine saison, il faudrait sans doute essayer de trouver un joueur capable de mettre un peu d'ordre au milieu du terrain, de diriger en quelque sorte des "chiens fous" qui, actuellement, caractérisent la jeune équipe olympienne.

Dans l'équipe bordelaise on suivit beaucoup Buigues, bien que l'on sut que son retour à Marseille était assez improbable. Il joua comme à son habitude avec beaucoup de générosité et il n'est certainement pas étranger aux bons résultats obtenus en définitive par son équipe.

Mais il est cependant quelques joueurs girondins qui ont produit une excellente impression. Nous pensons surtout au grand stoppeur blond Furian qui semble promis à se poste au plus bel avenir.

Quant à Jean Gallice il évolue sans doute se fait regretter de ses dirigeants (on sait qu'il a signé à Lyon) en jouant un assez bon match. Inversement le petit Giresse n'était pas dans un de ses meilleurs jours. Mais, répétons-le, nous sommes tout à fait à la fin de saison et on reparlera de ces deux équipes sur des données beaucoup plus intéressantes la saison prochaine.

Maurice FABREGUETTES

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L'avenir de l'O.M.

Dernier match au stade vélodrome : les spectateurs se demandent désormais quel sera l'avenir de l'O.M., notamment au départ de la prochaine saison. Nous avons demandé des précisions, hier soir, à la fin du match, aux dirigeants olympiens.

Voici à peu près ce qu'il nous ont répondu :

- Au sujet du transfert, nous avons jusqu'à présent la certitude de l'arrivée au club de Marc Berdoll et de Boubacar. Cela nous laisse la latitude d'engager un autre joueur puisque Boubacar, vous le savez, appartient à l'O.M. Alors, ce joueur quel sera-t-il ? Cela dépend beaucoup évidemment, de la situation financière du club. Si nous arrivons à vendre un ou deux joueurs actuellement sous contrat à l'O.M., nous aurons les moyens, à ce moment-là, de recruter un élément de valeur soit français, soit étranger.

- En ce qui concerne le milieu de terrain par exemple, comment comptez-vous le constituer l'année prochaine après le départ de Noguès et de Martinez ?

- Josip Skoblar à l'intention nous l'avons déjà signalé, de confier à François Bracci le poste de numéro 6. Le grand François avec Jean Fernandez seront déjà une base solide, le troisième pourrait être soit Alonso soit Florès ou encore un nouveau venu. Mais, jusqu'ici, je ne peux pas vous donner d'autres précisions, pour les raisons que j'ai évoquées plus haut.

Signalons que c'est M. Martinenghi qui nous a fait ces confidences, hier soir, après la fin du match.

Reste désormais en suspens la question du président général M. d'Agostino, que nous avons questionné à ce sujet, nous a annoncé, une fois de plus, qu'aucune personnalité n'avait encore été pressentie à ce jour pour occuper les fonctions présidentielles.

"De toute façon, nous a-t-il dit, il faudra que le président soit membre du Comité directeur.

Cependant, il se murmurait encore avec insistance que M. René Gallian serait susceptible de reprendre du service à la tête de l'O.M. L'intéressé, que nous avons questionné, conserve toujours la même altitude. C'est-à-dire que, pour l'instant, il n'est pas candidat. La situation cependant pourrait peut-être évoluer dans les prochains jours.

J.F.

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Marius TRESOR

"Trop d'erreurs d'arbitrage"

Tout décidément, sent la fin de saison. Alors que traditionnellement les joueurs se soumettent à un entraînement les lendemains de match, Jules Zvunka, pour cette fois, les en a dispensés : "Demain, c'est la Fête des Mères, devait-il dire ses joueurs en regagnant les vestiaires. Rendez-vous donc lundi matin à 9 heures et demi".

Revenant au match, Jules poursuivait à notre intention : "Ce fut une rencontre d'un niveau assez médiocre. Mais d'une part c'est la fin de saison, et, d'autre part, il faut reconnaître à notre décharge qu'il est très difficile de jouer contre une équipe évoluant ainsi groupée avec dix hommes en défense. Certes à l'extérieur il est de bonne guerre de laisser venir l'adversaire et de jouer replier sur son but, mais il y a tout de même des limites. Et puis, il faut bien comprendre qu'il est difficile de motiver des garçons qui, bien qu'exerçant leur métier consciencieusement, sentent approcher l'odeur des vacances..."

Marius Trésor, lui, n'était pas très content après M. Baucourt : "Je n'aime pas tellement critiquer les arbitres s'exclama-t-il. Mais M. Baucourt a tout de même fait ce soir un peu trop d'erreurs pour qu'on le passe sous silence. Ainsi, sur le but que nous avons concédé, il avait tout d'abord accordé le coup franc à Fernandez, puis, revenant sur sa décision, l'a sifflé contre lui. De la même façon, lorsque Alonso a été descendu dans la surface de réparation, il a porté son sifflet à la bouche en regardant le point de penalty, si bien que tout le monde s'est arrêté... mais il n'a pas sifflé !

"Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que nous n'ayons pu faire que match nul : il était déjà difficile de passer la défense bordelaise massée devant son but. Mais, avec des décisions à contre-sens chaque fois que nous y parvenions, marquer devenait vraiment impossible.

"Quant à Fournier, j'ai appris qu'il a une entorse au genou. J'en suis désolé pour lui mais vous l'avez vu, je n'y suis pour rien. C'est lui qui est venu me heurter. Sur le coup, je ne m'en suis d'ailleurs même pas aperçu. Il s'est blessé vraiment tout seul bêtement".

Les Marseillais possèdent ainsi leurs blessés : Alonso qui souffre de la cuisse (il s'agit peut-être d'une nouvelle élongation) et Bracci touché au nez dans un choc avec Barthou.

"On pouvait, on devait même gagner, nous disait ce dernier. Mais nous n'avons pas eu beaucoup de réussite, un peu comme contre Reims, bien que cette fois-là, nous nous soyons aussi montrés maladroits. Même si cela n'a pas beaucoup plu au public, je crois que les Bordelais ont bien joué le coup, groupés autour de leur défense centrale, et les hommes du milieu de terrain s'intercalant à tour de rôle, c'est une tactique peut-être pas très spectaculaire, mais efficace en tout cas".

Hervé Florès de son côté, se posait des questions : "S'agit-il d'un problème de motivation ? Car je trouve incompréhensible que nous soyons bons le mercredi et décevant le samedi. Car l'on a beau dire que les Girondins ont joué repliés en défense, cela ne doit pas faire oublier que nous n'avons pas été capables de résoudre le problème qu'il nous posaient en jouant de cette façon.

C'est à croire décidément que nous de nous trouvons plus qu'à l'extérieur. Notez que si tel est le cas, ça devrait marcher mercredi à Lens..."

Enfin Raul Noguès qui venait de faire ses adieux au public marseillais, nous donnait rendez-vous à l'an prochain avec Monaco, également avant cela à mardi prochain pour un champagne d'honneur. "J'arroserai tout à la fois mon départ de l'O.M. et des galons de capitaine que je portais pour la première fois ce soir. J'aurais bien voulu les étrenner et les rendre avec une victoire, je devrais bien cela au public marseillais. Mais rien n'a voulu sourire, et je n'ai même pas la satisfaction de me retirer après m'être montré à mon avantage". Le public n'en regrettera pas moins ce joueur de devoir qu'a été Raul pendant ces trois ans de séjour marseillais

Alain PECHERAL

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Couecou et Buigues :

"Un résultat normal"

Robert Buigues était venu dans les vestiaires saluer ses amis et adversaires du jour. Comme ceux-ci lui demandaient s'il serait bientôt de retour parmi eux, il répondit avec un certain sourire : "Non vraisemblablement pas. Je resterai un an encore au moins à Bordeaux".

Du match proprement dit Robert nous a dit : "Certes l'O.M. a dominé la majeure partie du temps. Mais nous nous sommes défendus avec nos propres les armes, notamment la contre-attaque et en définitive cela s'est avéré payant. Si bien qu'en dépit d'occasions plus nombreuses du côté marseillais j'estime que ce résultat et somme toute normale".

Didier Couecou, autre ex-olympien, aujourd'hui directeur sportif des Girondins avait une opinion similaire : "Je n'ai pas trouvé cette rencontre si déséquilibré que cela. D'un côté comme de l'autre, on pourra cependant regretter les trop nombreuses erreurs d'arbitrages qui ont émaillé la partie. Mais après tout, il est aussi bien qu'il n'y ait pas de vainqueurs ce soir. Et puis ce résultat est encourageant pour notre jeune équipe qui devrait s'améliorer au fil des mois prochains".

A.P.

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