OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 9 janvier 1978

K.O. INTEGRAL AU PARC

Les Olympiens ont faut illusion pendant un quart d'heure

" Hechter ! Hechter !..." c'est en scandant ce nom du président déchu que le public parisien a salué, hier après-midi, la victoire de son équipe. Une victoire qui, bien entendu, a pris une petite allure de triomphe, après tous les événements que l'on sait.

Et Daniel Hechter en a pris sa part, même s'il dut se faire "accompagner" poliment, mais fermement, par les forces de l'ordre quand il voulut manifester sa joie en se présentant sur le terrain pour féliciter les vainqueurs.

Ainsi, l'affaire, la fameuse affaire trouvait son prolongement au coup de sifflet final du toujours aussi sémillant M. Wurtz.

Le Paris Saint-Germain, en un mot, venait de redresser la tête et ceci de la plus belle façon. Tant mieux pour le football qui a tout de même besoin d'avoir un grand club de la capitale.

UN INEXPLICABLE RELÂCHEMENT

Et l'O.M. dans tout cela ?

Eh bien, il faut signaler, tout d'abord, qu'une tradition s'est perdue, hier après-midi, sur la pelouse du Parc des Princes : la formation olympienne n'avait jamais été battue par Paris au terme d'un match officiel de championnat.

Tout cela désormais est donc de l'histoire ancienne.

Mais pour aborder le vrai commentaire de cette rencontre, il faut s'empresser d'ajouter que cette sorte de débandade, ce score insensé de 5 à 1, cet effondrement, aussi soudain qu'inattendu, ont été trop net pour refléter vraiment la valeur des deux équipes en présence.

Il est évident que les joueurs parisiens, et leur stratège le capitaine Dahleb en particulier, ont joué hier après-midi un match remarquable. Mais en cela ils ont été beaucoup aidé par un adversaire qui, pendant la majorité de la partie, n'était plus que l'ombre de lui-même.

Migeon nous affirmait, aux vestiaires, que l'O.M. n'avait jamais été aussi vulnérable : "Les Parisiens, nous disait-il, ont eu en 90 minutes plus occasions que toutes les équipes réunies rencontrées jusqu'à ce jour, depuis le début du championnat.

C'est donc qu'il s'était passé quelque chose d'anormal, sinon les Olympiens ne seraient pas, aujourd'hui encore, à la première place du classement.

Alors, quel mal subit a-t-il bien pu frapper les hommes de Skoblar ?

Pour ne rien vous cacher, au moment d'écrire ces lignes, et tant que résonnent toujours les cris de la foule parisienne, nous sommes encore en train de nous demander comment les événements ont bien pu prendre une telle tournure.

"UN PEU COURT"

Les Parisiens, eux, ont eu la réaction qui s'imposait. De deux choses l'une : il fallait s'attendre à ce que la sanction prise à l'encontre de leur président les accable ou bien, au contraire, décuple leur énergie.

C'est finalement la deuxième éventualité qui a prévalu. L'équipe de Jean-Michel Larqué a rempli son contrat au-delà de toute espérance.

C'est exactement l'inverse qui s'est produit pour l'O.M., et pourtant tout avait bien commencé pour les Marseillais.

Un penalty raté de Bianchi d'un côté, un penalty réussi par Boubacar de l'autre. Bien que Dahleb et le même Bianchi (décidément malheureux l'Argentin hier) aient écrasé au total 4 de leurs tirs sur les poteaux, on pensait alors après le premier but de Boubacar que l'O.M. avait le match en main.

Les Olympiens faisaient même admirer leur technique d'ensemble, leur jeu posé, et leur maîtrise. Et les spectateurs ne se privaient pas de la noter au passage.

Hélas ! L'illusion ne devait pas se prolonger au-delà du premier quart d'heure, à quelques minutes près.

Les Marseillais, à ce moment-là, ne surent pas assurer le succès vers lequel, croyait-on, ils étaient en train de s'acheminer.

Sans transition aucune, l'équipe se mit à accumuler les maladresses, les passes à l'adversaire, les erreurs de placement.

Bref, un grain de sable venait de se glisser dans la mécanique. La défense, jusque-là sans reproche, accumulait les bévues et l'espoir changea de camp, en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Après l'égalisation de Francis Brisson, qui n'avait rien de catastrophique, les buts succédèrent aux buts, à telle enseigne quand moins de cinq minutes tout avait bousculé : 43e minute, Dahleb, 46e minute re-Dahleb, 49ème minute tir canon de M'Pelé.

C'est que l'on appelle un K.O. intégral et chaque fois pour origine une faute, le plus souvent grossière, de défense. Le seul enseignement, c'est que l'O.M., qui nous avait habitué à mieux dans ce domaine, nous a donné l'impression de manquer singulièrement de compétition dans ce match où tous les atouts comptaient double.

La semaine de préparation, c'était peut-être un peu court. Markovic en a d'ailleurs convenu lui-même. Mais il fallait choisir. Rien ne dit d'ailleurs qu'en commençant son entraînement plutôt, l'O.M. aurait connu un meilleur sort.

Toujours est-il qu'après un bon départ, l'équipe a beaucoup souffert de défaillances individuelles.

Nous pensons pour notre part qu'il s'agit seulement d'un incident de parcours. Les Olympien, après tout, sont toujours aux commandes. Même si le score est sévère, il n'y a pas lieu de dramatiser. Il s'agit simplement de réagir comme l'ont fait les joueurs parisiens eux-mêmes.

Attendons donc Monaco.

C'est pour l'heure la seule conclusion qui s'impose.

Jean FERRARA

----------------------------------------------

HECHTER

PRESIDENT !

C'est un rude programme qui est proposé au bon peuple de Paris dans le mois à venir. Si l'on en croit les gazettes de la capitale, objectif est triple.

Sauvé la république en faisant "le bon choix" les 12 et 19 mars prochain !

Sauver le zoo de Vincennes qui, paraît-il, se meurt.

Sauvé enfin le Paris Saint-Germain qui, on le sait, est à l'agonie.

Laissons de côté les deux premiers de ces trois objectifs. Il n'intéresse sans doute pas les lecteurs de notre page sportive, et attardons-nous une minute sur le troisième.

Avant que ne débute ce Paris Saint-Germain - O.M., une double question venait à l'esprit.

1. Les joueurs parisiens aborderaient-ils, conséquence de l'affaire Hechter, la rencontre l'esprit ailleurs ?

2. L'O.M. qui n'avait pas joué le moindre petit match amical depuis le début de la trêve, tiendra-t-il la distance ?

Pour ce qui est de la réponse à la deuxième question, le résultat du match ne suffit à lui-même.

Pour ce qui est de la réponse à la première également. Pourtant, avant même que M. Wurtz ne libèrent les vingt-deux acteurs, les avis étaient partagés.

Les uns, les moins nombreux, étaient prêts à parier que Dahleb et ses camarades joueraient sans conviction. Les autres, la majorité, estimaient au contraire que les joueurs de J-M Larqué mettraient tout en oeuvre pour "venger" en quelque sorte leur ex-patron.

Skoblar était d'ailleurs de cet avis, lui qui tout au long de la semaine avait dit et répété, à qui voulait l'entendre qu'il ne fallait en aucun cas s'imaginer, bien au contraire, que l'O.M. allait donner la réplique à onze garçons résignés.

Les événements, en l'occurrence les 90 minutes de la rencontre, lui ont donné cent fois raison.

Skoblar avait prévu le coup mais sans doute, il n'avait pas songé un seul instant que la note serait aussi salée à la sortie.

Bien entendu aujourd'hui chacun va se pencher sur ce résultat pour l'analyser. Et chacun y trouvera la vérité qui voudra bien y trouver.

On parlera de l'apathie marseillaise, les erreurs de défense et de bien d'autres choses encore.

Tout ceci est bien vrai mais en fait, la véritable raison de cette victoire parisienne et de cette déroute phocéenne, nous l'avons particulièrement bien perçue au coup de sifflet final. C'est-à-dire au moment même où les joueurs parisiens regagnant les vestiaires sous les ovations d'un public déchaîné qui scandait sur l'air des lampions "Hechter président !", les joueurs parisiens firent donc accrocher par la tribune d'honneur sous la conduite de Mustapha Dahleb pour remettre dans l'enthousiasme général, à celui qu'il faut pourtant considérer comme leur ancien patron, le ballon du match et pour lui faire, les uns après les autres l'accolade.

De la première à la dernière seconde du match, pour ce geste, Dahleb et les siens ont puisé jusqu'au plus profond d'eux-mêmes pour offrir à Daniel Hechter cette victoire en guise de cadeau d'adieu. Et c'est l'O.M. qui a fait les frais de l'opération. L'O.M. qui devra se racheter très vite pour faire oublier cet échec dès dimanche prochain par exemple au stade Vél contre l'A.S. Monaco.

Et "P.S.G. doit vivre", réclamait en lettres bleues sur fond blanc une banderole face à la tribune de presse. "P.S.G." n'est pas sauvé certes, mais peut-être a-t-il entamé sa convalescence tant il est vrai que la santé d'un club se mesure sur la pelouse et pas dans les coulisses.

C'est une vérité aussi valable à Paris qu'à Marseille. Espérons que chacun saura s'en souvenir si d'aventure dans les mois qui suivent, l'O.M. de fin de saison n'était plus tout à fait l'O.M. du début.

André de ROCCA

----------------------------------------------

----------------------------------------------

Les réponses aux questions que vous vous posez

L'O.M. A-T-IL DÉÇU ?

C'est évidemment une question que beaucoup peuvent considérer comme oiseuses, dans la mesure où le score parle de lui-même. Il est évident que par rapport au dernier match contre Lens, par exemple, n'avons plus reconnu cette équipe pimpante, qui savait faire honneur à sa place de leader. Le bon O.M., en fait, on ne le vit que pendant un quart d'heure, les quinze premières minutes pendant lesquelles Boubacar, sur penalty, avait réussi à ouvrir la marque. Que se passa-t-il par la suite ? Les joueurs marseillais eux-mêmes doivent se le demander. Mais il est certain que l'équipe marseillaise a été loin de montrer le visage auquel elle nous avait habitués depuis pas mal de matches déjà. C'est en ce sens que l'O.M. a donc déçu. Si vous voulez, on attendait de cette formation qu'elle fasse honneur à sa place de première équipe de division nationale. Les Marseillais n'y sont pas parvenus. Mais nous avons personnellement le sentiment que la trêve d'hiver et le repos prolongé en singulièrement cassé le rythme de l'ensemble. Jamais l'O.M. n'avait encaissé un score aussi lourd. Nous ne pensons pas que ce cinglant revers soit seulement l'effet du hasard. Peut-être a-t-il manqué un match de préparation. N'oublions pas que les Parisiens, pour leur part, avaient joué deux rencontres amicales. C'est peut-être l'explication. À moins que les Parisiens aient été davantage motivés pour toutes les raisons extra-sportives que l'on connaît.

LES RETOMBÉES DE L'AFFAIRE.

Alors, est-ce que le limogeage de Daniel Hechter a influencé le déroulement de ce match ? Il faut croire que oui, dans la mesure où les joueurs de la capitale ont livré, aux dires mêmes de leurs supporters, un de leurs meilleurs matches de la saison. Stimulés par leur entraîneur Jean-Michel Larqué, les uns et les autres ont voulu prouver quelque chose tout au long des 90 minutes. Et ma foi, ils y sont parvenus au-delà, on peut le dire, de toute espérance. Et peut-être même que l'O.M. a subi aussi tout le contrecoup de cette histoire. C'est Migeon lui-même qui nous le déclarait aux vestiaires. Il est certain que pour les Marseillais, ce match ne s'est pas disputé non plus dans des conditions ordinaires. Nous ne pensons pas cependant que la décision du Comité des sages ait été le seul argument de la victoire du Paris -S.-G. Les Marseillais sont tombés hier sur une équipe qui leur était normalement et physiquement supérieure. Ce sont des choses qui arrivent dans le football.

QUELLES INCIDENCES ?

Il va de soi que pour les Parisiens le résultat de ce match sera du plus heureux effet. Pour l'O.M., empressons-nous de l'ajouter, la situation est encore loin d'être dramatique, comme nous l'écrivons par ailleurs. Les joueurs de Skoblar sont toujours en tête de la division nationale et ils auront l'occasion digne, dimanche prochain contre Monaco, de prouver aussi que cette sévère défaite n'était en somme qu'un simple incident de parcours. Magnusson lui-même le rappelait d'ailleurs à son ami Skoblar dans les vestiaires. "Rappelle-toi Josip, lui disait-il, nous aussi à la grande époque il nous est arrivé d'être battus à plate couture. Ce n'est pas cela qui nous a empêchés d'enlever les titres et les coupes que tu connais. Je me souviens personnellement de Cologne et du 6 à 0 qui avait sanctionné ce match. Alors je crois qu'il ne faut pas en faire une maladie."

J.F.

 ----------------------------------------------

----------------------------------------------

Trésor : le revers de la médaille

Comme on peut l'imaginer aisément ce n'était pas spécialement la joie dans les vestiaires marseillais. Joueurs, dirigeants et entraîneur étaient déçus, mais sans doute plus par l'ampleur du score que par la défaite elle-même. Il y en a un autre qui était surpris, c'était Roger Magnusson qui était venu dans la capitale voir à l'oeuvre à la fois son ancienne équipe et son compatriote Linderoth qui on le sait est venu au club phocéen sur ses conseils. Comme toujours, Magnusson devait faire preuve de beaucoup d'objectivité et de compétences dans son analyse. "Ce n'est pas un match normal que nous avons assisté aujourd'hui, devait-il dire en substance".

"Les joueurs parisiens à l'évidence ont pénétré sur la pelouse et ont joué toute la rencontre "dopés" par la publicité qui était fait autour de la radiation de leur président. Je m'en suis personnellement rendu compte dès la 10e minute de jeu et un peu plus tard lorsque Marseille eut ouvert le score lorsque j'ai vu que les onze joueurs au maillot bleu et rouge couraient comme des lapins avec une rare conviction aux quatre coins du terrain. Certes Paris a mérité son succès mais je dis et je répète que ce n'était pas dans des conditions normales. Ils sont j'en suis persuadé d'ordinaire, bien moins bons qu'ils ne l'ont été aujourd'hui".

C'était à quelque chose près l'avis du président Norbert d'Agostino : "Nos adversaires sont rentrés pour prouver quelque chose. Le couteau entre les dents si vous me permettez cette expression.

"Ils ont réussi dans leur entreprise au-delà de toute espérance. Leur succès en conséquence est mérité et prouve une fois de plus que l'enthousiasme et la rage de vaincre sont en football des choses primordiales. Ceci dit, c'est la première fois que je vois l'O.M. jouer aussi mal en même temps que son adversaire joue aussi bien".

Francis Martinenghi, le secrétaire général du club, cachait mal sa déception. "Jamais, disait-il, je n'aurais cru que nous prendrions une telle "raclée".

Et encore, je crois que nous pouvons nous estimer heureux car si Bianchi avait justifié son titre de meilleur buteur du championnat, nous aurions pu voir l'addition augmenter encore".

Ces confidences ou furent faites devant l'entrée de la porte des vestiaires.

À l'intérieur le premier qui nous tomba sous le stylo fut Josip Skoblar. "En première mi-temps, nous a dit le manager général de l'O.M., nos adversaires ont eu des occasions mais n'ont pas réussi à marquer. Par contre, en seconde mi-temps, ils ont fait ce qu'il n'avait pas su faire durant les 45 premières minutes. En deux mots, bien que j'estime que le score assez sévère, ils ont bien joué, bien mieux que nous. Peut-être parce que nous visiblement, nous manquions de rythme. Les Parisiens ne font pas un tel match tous les jours, mais il faut reconnaître que leurs attaquants de pointe sont en tous points excellents et nous ont posé des problèmes que nous n'avons pas su solutionner. Il s'agit maintenant de tirer les leçons de cette défaite surtout de ne pas s'alarmer. Le championnat est encore long. En effet, je ne regrette ce soir qu'une seule chose, l'ampleur du score".

François Bracci essayait de comprendre ce qui s'était passé sur la pelouse. "La trêve expliquait-il, a coupé notre rythme et nos efforts. C'est ainsi qu'à mon sens, nous avons pris plusieurs bus. À cause de faute d'inattention ou si vous préférez parce que nous n'étions pas assez concentrés.

À mon sens, cela veut dire que nous n'étions pas en mesure de rivaliser sur le plan de la condition physique avec nos adversaires. Il va falloir prendre au sérieux cette défaite mais elle pourrait s'avérer salutaire si nous nous remettions au travail sans rechigner pour faire oublier le plus rapidement possible ce qu'il faut bien appeler "ce carton".

Le capitaine, Marius Trésor, très entouré (il fait figure de héros national dans la capitale), donnait lui aussi son opinion : "A mon sens, il n'est pas utile de dramatiser. Certes, le score est lourd mais on peut trouver des explications. Il nous fallait 15 jours de repos. Nous les avons eus, les revers de la médaille, le premier match officiel en compétition est sans doute arrivé trop tôt. Il ne servirait à rien de se lamenter sur ce revers. Désormais, l'important est de mettre tout en oeuvre pour faire oublier contre Monaco dimanche prochain le naufrage d'aujourd'hui. Je crois que nous en avons les moyens".

Bacconnier, qui avait joué toute la partie grippé, expliquait : "C'est physiquement que nous avons été inférieurs à nos rivaux. Ceci dit, je ne discute pas la victoire de nos adversaires. Il faut bien admettre, même s'ils ont raté pas mal d'occasions, qu'ils ont réussi leurs buts à des moments très importants et avec un maximum de réussite".

Avant le match, Yvan Markovic nous avait dit, selon son habitude, une mini conférence de presse : "Je ne sens pas bien cette rencontre, avait-il dit, en substance et tout peut arriver. Vous savez un garçon comme Dahleb, dans un grand jour, est difficile à arrêter".

Il va sans dire qu'au terme de la partie son jugement n'avait pas changé.

"Parce qu'il a bien joué, précisait Yvan Markovic et nous moins bien que l'on pouvait le supposer... Peut-être, la reprise a-t-elle été trop tardive. Mais que voulez-vous, j'estime que les 15 jours de repos accordés aux joueurs étaient nécessaires. Par ailleurs, je vous ferais remarquer que nous avons encaissé des buts à des moments défavorables, c'est-à-dire juste avant la mi-temps et tout de suite après la reprise. C'est un match qu'il nous faudra oublier, pour préparer au mieux le prochain.

Fernandez essayait d'esquisser par un sourire : "Rien à dire. Ils ont mieux joué que nous. Ils ont été, à mon avis, supérieurs dans tous les domaines. Je voudrais rendre pourtant un hommage particulier à Dahleb. Croyez-moi, celui-là, c'est un grand joueur".

Boubacar, enfin, ne cherchait, lui aussi, aucune excuse. "Ils étaient en meilleure condition que nous et surtout, ils étaient beaucoup plus motivés. Sans doute, pour deux raisons : la première passe qu'ils voulaient nous battre, pour faire un cadeau à leur ancien président, la deuxième, parce qu'ils avaient devant eux les leaders du championnat et l'on sait que l'on prend toujours un rare plaisir à battre ceux qui occupent le sommet de la hiérarchie."

Enfin, la conclusion, nous la laissons à René Charrier :

"5 à 1. C'est lourd, devait-il nous dire tristement, mais je crois qu'il serait mal venu de chercher quelque excuse que se soit. Les deux équipes n'étaient pas dans la même condition physique et à l'évidence les Parisiens avaient beaucoup de "jus".

André de ROCCA

----------------------------------------------

 ----------------------------------------------

Larqué : "La victoire qu'il nous fallait !"

Bien entendu, dans les vestiaires parisiens, c'était la joie, même si elle était mitigée par les événements qui deux jours avant, avaient eu la résonance que l'on sait.

Jean-Michel Larqué, l'entraîneur de la capitale, devait nous résumer en quelques mots cet après-midi de football : "Mes joueurs ont eu la réaction que j'attendais d'eux. Cette victoire était pour nous indispensable. Je ne vous cacherai pas qu'avant la rencontre je n'étais pas véritablement optimiste. J'au su motiver mes hommes, même en leur mentant et en me mentant par la même occasion à moi-même. Finalement, je crois que ce dimanche 8 décembre restera pour nous un excellent souvenir.

L'O.M. m'a quelque peu déçu, mais peut-être n'ont-ils pas été bons parce que nous, nous étions meilleurs qu'eux. En aucun cas, je ne veux minimiser la victoire du Paris Saint-Germain.

Pour ce qui est des joueurs, c'est le capitaine Mustapha Dahleb qui résumait l'opinion générale en disant, il nous fallait absolument gagner. Pour prouver que sur le terrain, nous étions capables, balle au pied, de vaincre les meilleurs, et surtout pour pouvoir offrir cette victoire à Daniel Hetcher qui, pour nous joueurs, a été l'un présidant que nous regretterons unanimement".

A. de R.

  ----------------------------------------------

L'opinion de l'arbitre

M. WURTZ : "R.A.S."

Comme à son habitude, M. Wurtz, qui au demeurant se fit une fois encore remarquer par son excellente condition physique et son sens du geste juste et théâtral, se contenta de nous déclarer à l'issue de la rencontre : "R.A.S. Vous avez vu comme moi ce qui s'est passé sur le terrain, que voulez-vous que j'ajoute de plus".

   ----------------------------------------------

Une chaude ambiance pour finir

Si la température était tiède avant le coup d'envoi de Paris Saint-Germain - O.M., l'ambiance était particulièrement chaude au coup de sifflet final.

Le score en faveur des Parisiens à, certes, aidé les choses, mais l'ovation que Daniel Hechter a reçue au coup de sifflet final dépasse l'entendement. Il est vrai que les joueurs voulaient rendre hommage à celui qui, depuis trois ans, a réussi à monter et à maintenir une équipe de football à Paris.

Après que Daniel Hechter eut été refoulé par le service d'ordre, à cinq minutes de la fin du match - l'ex-président du PSG désirait aller s'asseoir sur le banc des remplaçants avec son entraîneur Jean-Michel Larqué - les joueurs du P.S.G., au coup de sifflet final, dans un élan généreux, sont venus offrir le ballon du match à Daniel Hechter, le dernier qu'il aura en tant que président.

Difficile de sortir du stade, mais difficile aussi d'accéder aux vestiaires, celui du PSG était assailli par tous les journalistes.

DANIEL HECHHER INTERDIT

DE VESTIAIRES

Daniel Hechter, ex-président du Paris Saint-Germain, s'est vu refuser l'accès aux vestiaires, à cinq minutes de la fin du match opposant l'Olympique de Marseille au Paris Saint-Germain.

Daniel Hechter a toutefois été ovationné après que M. Wurtz ait mis fin aux débats. C'est aux cris de "Hechter président" que la rencontre s'est achevée. Un à un, Dahleb en tête, les joueurs sont venus lui serrer la main. Ils lui ont, d'autre part, remis le ballon du match.

 ----------------------------------------------

photo paris-canalhistorique.com

 ----------------------------------------------

 ----------------------------------------------

 

----------------------------------------------

photo archivesparisfootball. wordpress.com

 

 

 

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.