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Résumé Le Provencal

du 05 mars 1978

COURTE MAIS PRECIEUSE VICTOIRE

Les Olympiens ont dû s'accrocher pour préserver devant V.A.

un succès acquis à la mi-temps (2-1)

Battre Valenciennes, nous l'écrivions avant le départ, c'était pour l'O.M. la perspective de se hisser à nouveau à la première place de la Division Nationale. Cette façon de voir les choses bien entendu faisait peu de cas à la fois des chances monégasques à Nîmes et de la détermination des Valenciennois, obligés, on le savait, de prendre le maximum de points sur leur terrain. Mais enfin, en y regardant de plus près, on s'aperçoit aujourd'hui que l'O.M. a eu la bonne idée d'enlever la moitié de son pari sur le stade Nungesser, l'autre étant enlevée par Monaco, qui est allé lui aussi gagner à Nimes. Une courte victoire, certes, dont on mesure d'autant plus le prix en assistant à la lutte serrée que se livrent les équipes de têtes. Les Olympiens gardent ainsi le contact au terme d'un déplacement que personne ne prévoyait de tout repos. De ce point de vue, on peut l'affirmer les hommes de Skoblar ont réalisé une excellente opération dans le Nord.

L'ART D'UTILISER LE CONTRE

Nous avons d'ailleurs été frappés dès les premières minutes par le contraste entre l'O.M. s'appliquant le plus souvent à poser le jeu, à faire comme l'on dit un football étudié, et Valenciennes opérant par ce que l'on appelle ce fameux "hourrah-football" qui, lui, ne s'embarrasse pas de fioritures. Toutefois, dans cette équipe valenciennoise si les avants étaient remuants à souhait, à l'image de Jacques, assez peu utilisé hier soir, Zaremba, Jesiowak et autre Giachetti, la défense en revanche se singularisait pour son compte par une certaine lenteur d'évolution. Un petit défaut que l'O.M. allait exploiter de façon admirable en appliquant sa fameuse tactique du contre qui lui a si bien réussi sur terrain adverse depuis le début de la saison.

La première action victorieuse avait pour origine Fernandez, dont la longue ouverture trouvait Boubacar en position d'ailier gauche. "Bouba" à son tour, remettait au centre pour Berdoll, placer embuscade, et la reprise de l'avant-centre olympien ne laissait aucune chance à de lâcher. Nous jouions alors la sixième minute. Tout était donc parti le mieux du monde dans le camp olympien, dont les quelques supporters n'avaient plus guère de crainte à se faire tant la supériorité de leurs favoris paraissait évidente. À ce point que personne ne fut véritablement étonné lorsque quelques minutes plus tard, aux alentours de la première demi-heure, Boubacar vint lui aussi doubler l'addition après une action toujours efficace menée par Fernandez et relayée par l'inévitable Linderoth. 2 à 0, alors, nous le précisons plus haut que l'on avait atteint à peine la première demi-heure. Voilà qui était de très bon augure pour la suite des opérations. Malheureusement, la suite n'allait pas être aussi euphorique qu'on l'avait cru un peu hâtivement.

LE RETOUR DE VA.

Que se passa-t-il par la suite ? C'est évidemment la question que l'on est en droit de se poser après avoir vu une équipe olympienne tout à fait à l'aise en première mi-temps, traîner la jambe en seconde, au risque de se faire rejoindre une fois de plus par un adversaire qui manifestement n'y croyait plus quelques minutes plus tôt. L'O.M. ne jouait pas plus mal que pendant les quarante-cinq premières minutes, mais comme elle en a hélas habitude, cette équipe se laissa un peu gagner par la facilité, voire un brin de décontraction qui faillit, répétons-le, lui jouer un mauvais tour.

Markovic nous disait récemment à Marseille que son équipe avait eu le tort de ne pas avoir assez confiance en elle lorsqu'elle joue à l'extérieur. Eh bien, aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'O.M. nous a donné l'impression hier d'être un peu trop décontracté.

C'est sans doute pour cette raison que Giachetti, à la 78ème minute, se trouva à point nommé, et tout seul il faut l'ajouter devant Migeon, pour réduire la marque. Il restait alors un petit quart d'heure à l'O.M., comme toujours, dut faire bien des efforts que certains jugeront avec justes raisons inutiles, pour préserver son avantage. Nous nous garderons bien entendu de jeter la pierre aux Olympiens au soir d'une précieuse victoire. Mais enfin du haut de notre tribune nous avons constaté, à l'image d'ailleurs de nombreux spectateurs, que ce succès olympien n'était pas aussi net, ou si vous voulez souverain, qu'il aurait du être. Répétons-le, ce n'est pas le moment de faire la fine bouche ; même si la critique n'est pas inutile les Olympiens ont rempli leur contrat. Ils peuvent attendre maintenant avec sérénité la suite des opérations tant il est vrai qu'avec des chances intactes en coupe et en championnat l'avenir olympien n'a jamais été aussi rose.

Jean FERRARA

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Tant V.A.

la cruche...

Pressing et marée rouge en vagues désordonnées, Migeon à l'ouvrage, mais c'est Berdoll qui marque.

Et l'on recommence : Zaremba, Jacques, Jeskowiak se font tour à tour menaçants, mais la vivacité des attaquants nordistes, n'a d'égale que la lourdeur de leurs camarades défenseurs. Wrazy et Kuskowiak en particulier, singulièrement enveloppés pour des professionnels.

Et l'histoire se répète : Boubacar trompe Delachet pour la seconde fois à l'issue d'un mouvement collectif de haute tenue qui a vu la moitié de l'équipe marseillaise toucher le ballon sans qu'un seul valenciennois puisque s'y opposer. Voilà brièvement résumé la première mi-temps et le match dans son ensemble puisque Giachetti ne sauva l'honneur nordiste qu'à dix minutes de la fin. À 0-2 sur leur terrain donc les Athéniens s'éteignirent. Il ne pouvait en être autrement.

Pourquoi d'ailleurs ce surnom d'Athéniens du Nord ? Tout simplement parce que Valenciennes, ville natale de Watteau, Carpeaux et de bien autres artistes, collectionna, à une époque, les Prix de Rome. Aucun rapport avec le football hélas pour le gentil Destrumelle. Car les artistes ne sont pas légion dans son effectif. Du coeur à l'ouvrage, de la volonté, mais cela n'est pas toujours satisfaisant. Son mérite n'en est que plus grand, d'autant que, comme Sedan jadis, il perd régulièrement ses meilleurs éléments à chaque saison.

Mais tant V.A. à la cruche à l'eau...

Les dirigeants nordistes qui se battent aujourd'hui dans la coulisse devraient songer que les miracles d'énergie ne se répètent pas éternellement.

Bonnes affaires quoiqu'il en soit pour l'O.M. qui, au cours de sa longue histoire, avait gagné que trois fois au stade Nungesser. La dernière fois, c'était en 70-71.

Heureux souvenir. Heureux présage ? Pourquoi pas : même si le titre n'est pas pour cette année, les Olympiens, revigorés, tels qu'ils étaient avant la trêve (ils se créèrent, hier soir, une bonne dizaine d'occasions franches) ont réaffirmé leurs ambitions.

Alain PECHERAL

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Les réponses aux questions que vous vous posez

L'absence de Trésor

est passée (presque) inaperçue ?

 L'absence de trésor a-t-elle été ressentie ?

Eh bien, paradoxalement, on ne s'en est guère aperçu, hier soir, qui manquait le capitaine. Peut-être parce que l'O.M. marqua assez rapidement les deux premiers buts et que les attaquants de Valenciennes, il faut bien le dire, ne pesaient pas un grand poids sur la défense marseillaise.

Certes Bracci commis une ou deux petites bévues qui faillirent coûter cher, mais c'était davantage des fautes d'attention plutôt que des erreurs de jeu.

Il est d'ailleurs assez flatteur, pour la défense olympienne dans son ensemble, de dire que l'absence de Trésor n'a pas été tellement préjudiciable. Cependant, il faudra rappeler à cette défense que ses excès de confiance et une certaine propension à somnoler sont dangereux. Témoins le but de Giachetti que personne n'attendait. Et cela - avec ou sans Trésor - c'est parfois une habitude qu'ont prise volontiers les défenseurs olympiens depuis le début de la saison.

Qu'elles étaient les conditions à Valenciennes ?

On ne peut guère dire qu'il faisait dans le Nord un temps printanier. La température était plutôt fraîche hier soir, mais dans l'ensemble, les conditions étaient idéales pour jouer au football, d'ailleurs, ni les uns ni les autres dans les deux équipes n'ont donné l'impression de ressentir les attaques du froid.

Cela nous changeait entre parenthèses des récentes exhibitions en Champagne.

 Quelle appréciation portée sur l'arbitre ?

- M. Besory a quelquefois été contesté par le public du stade Nungesser, mais à notre sens il a dirigé cette rencontre d'une façon très honnête ne se laissant pas prendre au jeu des attaquants valenciennois quand ceux-ci cherchaient un éventuel penalty dans la surface de réparation. Le directeur de jeu, en tout cas, n'a eu aucune influence sur le cours de la partie.

Autant dire que si les Olympiens n'ont emporté, ils le doivent avant tout à eux-mêmes.

 Jean Fernandez a du quitté le terrain pour se faire soigner. Quelle est la nature de sa blessure ?

- C'est au début de la deuxième mi-temps que Jeannot a reçu un violent coup de coude dans le feu de l'action. Cela lui a valu l'éclatement de l'arcade sourcilière, blessure qui a nécessité deux points de sutures à la fin du match. Mais Fernandez est un solide, et samedi prochain parions qui sera de nouveau à son poste.

Jean FERRARA

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SKOBLAR : "L'équipe m'a fait plaisir"

Pas d'attente, pour une fois, devant le vestiaire olympien. Mais Josip Skoblar, qui se tenait près de la porte, mit tout de suite les choses au point avec l'un de nos confrères radio reporteur :

"Si vous voulez parler de football et de la rencontre de ce soir, je suis à votre disposition. Mais s'il est questions des déclarations tapageuses de tel joueur ou d'un éventuel transfert de tel autre, alors je n'ai rien à dire !"

Revenons la partie : "On a beau me dire que Monaco a gagné, lui aussi à l'extérieur, poursuivait Josip, j'estime que ces deux points pris à Valenciennes pèseront leur poids à l'heure du décompte final. En tout cas, ce soir, l'équipe m'a fait plaisir. Elle a prouvé que même sans son meilleur joueur elle était capable de s'imposer, tout en fournissant un football de qualité. Pour moi, ce score final de 2 à 1 est parfaitement justifié, car nous nous sommes créés un très grand nombre d'occasions de buts. Certes, le pressing de nos adversaires a également été très menaçant en certaines occasions. Mais je pense que nous avons été plus réalistes qu'eux. Dommage, évidemment que nous n'ayons pas inscrit, en seconde mi-temps, un troisième but qui nous aurait mis définitivement à l'abri. Mais, puisqu'en définitive les deux points de la victoire nous reviennent se, cela n'a pas grande importance.

"L'essentiel était de remplir notre contrat, c'est-à-dire de gagner, estimait de son côté Victor Zvunka. C'était la première fois, exception faite du match amical à Avignon, que je jouais stoppeur avec François (Bracci) comme libero, car la saison dernière lorsque Marius était blessé, je l'étais aussi. Je crois que, pour une première expérience, nous ne nous en sommes pas trop mal tirés".

Tous ceux que nous avons interrogés par la suite se montraient également satisfaits.

BERDOLL : "l'équipe tourne vraiment de mieux en mieux et pour ma part je me sens de plus en plus décontracté. Depuis que j'ai passé le cap fatidique des 13 buts, j'ai le bonheur de marquer à chaque rencontre. Pourvu que ça dure..."

MARKOVIC : "Tout cela est bon. C'est maintenant notre huitième match consécutif sans défaite. C'est excellent pour le moins et, de plus, j'ai le sentiment qu'une amélioration importante intervient à chaque match".

BRACCI : "Je pense que plus que jamais nous pouvons espérer nous classer dans les quatre premiers à la fin de la saison. Il faudra, bien sûr, se montrer très vigilants car la répétition des matches va engendrer pour tout le monde une fatigue qui pourrait provoquer, bien sûr, des surprises. Mais, enfin, nous sommes en passe de retrouver notre allure de croisière. Pour ce qui est de ce match, je crois qu'on a bien joué le coup. Deux buts marqués assez rapidement dans la première demi-heure et puis, après, on a tenu bon derrière. Et, avec un peu de réussite, on aurait même pu en ajouter un ou deux buts de plus".

BAULIER : "Cette victoire à l'extérieur va peut-être rétablir l'équilibre. Dans notre calendrier il nous restait quatre matches à domicile et six à l'extérieur désormais, nous n'avons plus que cinq déplacements et deux points de plus à notre actif, ce qui n'est pas négligeable".

BOUBACAR : "Je me sens beaucoup mieux depuis quelque temps. Peut-être, après tout, le repos forcé dû à une blessure m'a-t-il fait du bien. En tout cas, je crois que je ne me sens pas loin de la forme que j'avais avant la trêve. Il faudrait quand même que Monaco perdre un peu de temps en temps. Mais on n'y verra plus clair lorsque nous serons allés à Nantes et Strasbourg'"

Alain PECHERAL

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DESTRUMELLE : "L'O.M. était le plus fort"

Sportivement, Jean-Pierre Destrumelle, l'entraîneur valenciennois, n'a pas cherché de faux fuyant.

"Le résultat de ce soir s'explique très bien. L'O.M. était tout simplement plus fort que nous. Évidemment, nous avons eu pas mal d'occasions de buts que nous n'avons pas su concrétiser, ce qui fait qu'avec la réussite de notre côté nous pouvions prétendre à un match nul voir à une victoire. Mais je n'oublie pas non plus que les Marseillais, de leur côté, ont gâché beaucoup d'occasions, et que le score aurait aussi pu être plus lourd en notre défaveur. Si bien qu'à l'arrivée le score est logique. L'O.M. a normalement traduit sa supériorité au tableau d'affichage. C'est dommage pour nous, mais j'espère que nous aurons rattrapé ces nouveaux points perdus au cours de l'un de nos prochains placements"

A.F.

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EMON part en guerre

contre SKOBLAR

Le torchon brûle entre l'olympien Albert Emon et son club. Depuis quelques semaines, les observateurs avaient enregistré, il est vrai, quelques sautes d'humeur émanant de l'attaquant marseillais, mais il semble que depuis cette dernière semaine les ponts soient coupés.

Hier après-midi, au micro d'Europe No 1, Emon, très en colère, déclarait même : "On veut briser ma carrière". Et il s'expliquait, toujours sur cette même antenne : "Je suis relégué en Troisième division et je ne joue plus depuis bien longtemps en équipe première, à telle enseigne que leurs ne me connaît plus.

"J'en suis d'autant plus déçu, car il me semble que j'avais, encore une fois, une chance d'opérer en équipe de France contenue de tous les blessés titulaires.

"On ne parle pas de moi et, étant en fin de contrat, j'ai l'impression qu'il ne serait bien difficile de trouver un employeur. J'en suis navré, car le football c'est ma vie et un métier qui, il faut bien le reconnaître, rapporte.

"Depuis que Josip Skoblar est à l'O.M., il m'est arrivé bien des désagréments. C'est lui qui fait équipe chaque semaine. En conséquence, le manager marseillais porte la responsabilité de ce qui m'arrive

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L'opinion de l'arbitre

M. Besory : "Un match sans histoire"

Interrogé à la fin de la rencontre, M. Besory a estimé qu'il n'y avait pas grand-chose à signaler.

Sur la partie elle-même a-t-il dit, je ne pense pas qu'on puisse ajouter grand-chose un score qui se suffit à lui-même. Les spectateurs du stade Nungesser ont eu l'air de me reprocher de ne pas avoir sifflé des fautes dans la surface de réparation marseillaise. Mais soyons honnêtes, les interventions des défenseurs marseillais n'ont jamais mérité la sanction suprême. Les esprits se sont peut-être alors échauffés sur le terrain, mais je ne pense pas que la blessure de Fernandez en soit la conséquence. Ce sont des choses qui arrivent dans le cours d'une partie de football. À mon avis d'ailleurs, cette rencontre c'est disputé d'une façon très correcte.

J.F.

 

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