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Résumé du Petit Provencal

du 27 mars 1939

SOCHAUX : 2

MARSEILLE : 0

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Montbéliard, 26 Mars.

Cet après midi à Montbéliard, le F.C. Sochaux recevait l'Olympique de Marseille en un match comptant pour le championnat de France professionnel 1re division.

En première mi-temps, les joueurs de Sochaux sont de suite en action. Plusieurs offensives dangereuses sont bloquées de justesse par le goal de Marseille Vasconcellos.

Puis les Marseillais s'organisent. Après plusieurs descentes rapides Kohut tente le but, mais sans résultat. Au repos le score est nul, 0 à 0.

Les Marseillais sont maintenant déchaînés, ils lancent plusieurs offensives qui se brisent sur la défense sochalienne, très sure.

Peu avant la fin du match Petersen par une belle action personnelle augmente l'avance de Sochaux.

Finalement, Sochaux bat Olympique de Marseille par 2 buts à zéro.

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Résumé de Marseille Matin

du 27 mars 1939

L'O.M. doit s'incliner devant

un Sochaux très en verve

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Courtois très brillant fut le principal

artisan de la victoire des "Lions"

Sochaux, 26 mars - F.C. Sochaux bat Ol. Marseille par 2 buts à zéro (0-0).

Le match Sochaux-Marseille ont toujours été suivis par un nombreux public, et ce n'est pas encore aujourd'hui qu'il y aura une exception à la règle. Malgré le temps incertain, bien avant l'heure du coup d'envoi, le stade est comble, et il est permis de supporter que les records d'affluence de la saison vont être pulvérisés.

Le match qui commencera dans quelques instants, revêt un attrait extraordinaire, Marseille talonne le leader, et Sochaux, après un début de saison pénible, effectue un superbe redressement et fait enfin honneur à son titre.

De plus, depuis le début de l'année; mes deux équipes qui vont se rencontrer, n'ont pas été battus. Laquelle imposera sa loi dans un instant ? Les avis sont partagés, mais tout le monde espère un beau match.

Nous sortons des vestiaires, ou le moral est bon.

Les équipes

Les deux équipes vont s'aligner au complet, c'est à dire de la façon suivante :

MARSEILLE - Vasconcellos ; Patrone et H. Conchy ; Oley, Max Conchy et Gonzalès ; Zermani, Ben Barek, Aznar, Heiss et Kohut

SOCHAUX - Di Lorto; Cazenave et Mattier ; Hug, Herczeg et Williams ; Lauri, Petersen, Courtois, Jerusalem et Korb.

Le film de la partie

Enfin à 14h50, les deux équipes, follement applaudies, se présentent en cercle au centre du terrain. Un enfant remet une gerbe à Mattler et les président et vice présidents de la Ligue Bourgogne- Franche Comté remettent à Mattler les listes nominatives, reliées en un superbe volume, des personnes et organisations qui se sont intéressées à la souscription pour offrir un souvenir au capitaine sochalien pour sa sélection en équipe de France.

A 15h. Aznar donne le coup d'envoi et Zermani, bien lancé, centre dangereusement ; Sochaux réplique immédiatement et devant le danger Vasconcellos doit concéder un corner, puis dégager au pied devant Courtois et cueillir la balle sur la tête de Petersen qui allait reprendre un joli centre de Lauri.

Sochaux se montre menaçant : Korb à bout portant shoote de peu à coté et un shoot de Courtois bien lancé par Jérusalem trouve Vasconcellos bien placé.

A son tour, Di Lorto se trouve menacé et il effectue deux arrêts très difficiles.

Le jeu est plaisant et rapide et la pluie qui se met à tomber ne ralentit pas l'ardeur des joueurs. Un superbe déboulé de Courtois se termine par un bolide de l'avant centre sochalien et Vasconcellos détourne de justesse en corner.

La réplique ne se fait pas attendre et Mattler, pressé par Kohut, doit concéder lui aussi un corner. Di Lorto arrête de justesse un shoot de Heiss ; puis peu après, une belle ouverture de Ben Barek à Kohut, qui s'est dédoublé avec Heiss et shoote, passe de peu à coté.

L'O.M. prend un léger avantage ; mais le trio défensif sochalien se distingue. Un centre de Kohut repris acrobatiquement par Ben Barek trouve Di Lorto a la parade.

Marseille accentue sa pression, Kohut, puis Ben Barek essayent de conclure ; mais Di Lorto se distingue et il doit encore s'emparer de la balle sur la tête d'Aznar, sauvant un but certain.

Les locaux ne réagissent que timidement et comme les passes manquent de précision, les blancs interceptent facilement et la mi-temps survient alors que Di Lorto vient une fois de plus de se tirer à son honneur d'une situation difficile.

Sitôt la partie reprise, l'O.M. descend, puis à son tour, Sochaux ne tarde pas à répliquer. La balle voyage rapidement d'un camp à l'autre ; les joueurs s'emploient à fond pour ouvrir le score ; mais dans leur précipitation, il manque bien des choses réalisables.

Aznar, en particulier, a laissé passer une belle occasion de marquer. Les attaques se succèdent et s'opposent avec une certaine régularité et les défenses sont tour à tour à l'ouvrage. Les avants des deux équipes sont très en verve.

Sochaux, à la suite d'une belle action, est bien près de conclure ; mais Jérusalem botte trop haut. A son tour, Aznar ne saut pas exploiter une phase confuse devant Di Lorto qui a le temps de lui prendre la balle sur le pied.

Chaque équipe fait de louables efforts pour s'assurer le gain du match. Lauri et Petersen permutent et Lauri, qui n'était pas assez servi à l'aile, se distingue.

A la 24e minute, Courtois reçoit une passe de Petersen, se rapproche des buts, shoote dans le coin et Vasconcellos ne peut arrêter.

Sochaux : 1 ; Marseille : 0

Ce but stimule les joueurs des deux équipes. Marseille veut essayer d'égaliser, mais Sochaux, encouragé par son son public, repart à l'attaque de plus belle. Courtois, en très grande forme, dribble quatre adversaires et passe à Petersen, démarqué, qui ne sait pas exploiter la situation.

Les visiteurs qui veulent essayer d'obtenir le match nul passent à l'attaque, mais les locaux résistent bien et ils viennent même souvent jouer dans le camps marseillais et Conchy doit dégager in extremis devant Courtois.

Il ne reste plus que cinq minutes, l'arbitre accorde un coup franc à Marseille à la limite de la surface de réparation ; Kohut le tire, mais Sochaux dégage faiblement et Di Lorto doit concéder un corner. Celui-ci est très bien tiré, mais il y a hors jeu et c'est dommage, car peu après le coup de sifflet la balle pénètre dans les filets. Courtois part seul depuis le centre du terrain ; il passe trois adversaires et il est arrêté au dernier moement par Henry Conchy.

La fin est palpitante, car Sochaux ne veut pas de laisser remonter et mieux même ; une belle ouverture de Courtois donne la balle à Petersen qui descend seul, passe Conchy trop avancé et n'a aucun peine à battre Vasconcellos qui s'est avancé en vain. Sochaux, deux buts ; Marseille, zéro.

Il reste trente secondes à jouer et sitôt la balle remise en jeu, l'arbitre siffle la fin de ce joli match qui fut souvent palpitant.

Considération

Ce match a été très plaisant et avant toute chose il y a lieu de féliciter les deux équipes pour la belle partie à laquelle elles nous ont fait assister. Les spectateurs tenus en haleine d'un bout à l'autre du match ont tous été pleinement satisfaits de la belle exhibition fournie par les deux équipes. Vainqueurs et vaincus ont fait preuve d'un cran, d'un allant et d'une volonté à toute épreuve.

D'un bout à l'autre, le débat a été plaisant et fertile en émotions. Pendant plus d'une heure, l'incertitude a plané et même après le but marqué par Courtois, cette incertitude demeurait toujours car chacun se demandait si Sochaux pourrait conserver son avance.

Mais chacun aussi avait l'impression, à ce moment, que Marseille ne pouvait espérer qu'un match nul.

Les Sochaliens sous l'impulsion de leur capitaine qui se démenait comme un beau diable firent mieux que de conserver, leur maigre avance puisque Petersen, grâce à Courtois et au fait que les deux arrières meilleures parties de la saison, ils jouèrent le plus souvent à une allure endiablée et sur la fin, malgré leur petite avance ils ne ralentirent pas leur action et purent endiguer les assauts des joyeux phocéens qui se ruaient vers les buts adverses avec un cran magnifique.

Encore une fois, les 22 joueurs nous firent assister à un match mémorable.

A Sochaux, il y a lieu de citer la défense qui a été impeccable avec Di Lorto, Mattler et Cazenave. Etienne est toujours en pleine forme, à l'heure actuelle il est meilleur que jamais et il pourrait bien améliorer son record de la sélection nationale.

Herczeg a joué avec coeur ; William et Hug furent courageux, aucune épreuve ne les rebute, mais nous devons signaler que la ligne de demis sochalienne n'a pas la classe des autres lignes de l'équipe.

A l'avant, Courtois a été extraordinaire marseillais s'étaient trop avancés pouvait encore agraver le score.

Il n'y a pas à tenir rigueur ni à Henry Conchy ni à Patrone, qui furent excellents de s'être un peu avancé, puisque le temps passait et que toute l'équipe visiteuse ne devait avoir qu'un but essayer d'égaliser.

Dans l'ensemble, la victoire de Sochaux est méritée. Mais le score de 1 à 0 aurait été plus équitable et même un match nul n'aurait pas été tellement illogique.

Marseille a dominé légèrement en première mi-temps mais au cours de la seconde Sochaux a été plus dangereux. En tous cas, Sochaux a su vouloir et nous avions rarement vu les "Lions" opérer avec un tel cran et un tel dynamisme.

Sochaux qui jouait à ras de terre a surtout essayé de passer par le centre, tandis que l'O.M. pratiquait un jeu de volée et souvent fait de longues passes en profondeur sur son centre avant et ses ailiers.

Le Sochaliens fournirent une de leurs de brio, il est en pleine forme. Jérusalem a fournit un bon match ; Lauri est toujours excellent ; Petersen assez irrégulier et Korb n'a pas fait sa parti habituelle.

A Marseille, l'équipe est plus complète et plus homogène. Vasconcellos n'a pas paru à l'aise sur les balles à ras de terre et il semble qu'il aurait pu arrêter le premier but. Patrone a fourni un bon match et Henri Conchy a été excellent. Il semble qu'au centre du terrain, Courtois n'était parfois pas assez marqué et notre avant centre national en a profité pour se distinguer ou pour passer judicieusement à ses partenaires.

Max Conchy, demi-centre, a fait tout son devoir ; Olej montra une tendance à jouer durement.

En attaque, Ben Barek montra ses grandes qualités ; Kohut a été un danger constant pour ses adversaires ; Zermani a fait de bonnes choses ; Aznar s'est signalé en maintes occasions et Heiss a été un travailleur infatigable.

Jean CHARRIERE

 

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Résumé du Petit Marseillais

du 27 mars 1939

 

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Résumé de l'Eclair Comtois

du 27 mars 1939

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Résumé Le Petit Comtois

du 27 mars 1939

 

 

 

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