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Résumé Le Provencal

du 25 octobre 1949

Pâles et manquant de punch, les avants de

l'O.M. poussés par leur défense laissent échapper

un possible succès à ROUBAIX

Dahan le meilleur homme sur le terrain

De notre corresp. Particulier A. CHARLET

ROUBAIX - À l'issue du match dès que les joueurs de l'O.M. furent rassemblés aux vestiaires, on entendit Jordan dire à ses hommes avec un accent de reproches marqué : " Ah Messieurs, vous engagez tant et plus, plutôt que de jouer au football comme je ne cesse de vous le demander, et vous voyez le résultat ; votre jeu est tellement impulsif que vous oubliez le but à atteindre qui consiste à shooter vers la cage adverse si bien que vous laissez échapper bêtement une belle occasion de gagner ce match".

Combien Jordan avait raison de s'exprimer de la sorte ! Certes, nous n'avons pas retrouvé sur le terrain la belle équipe de Marseille, celle qui faisait courir les foules sportives de nos régions, emplissait les stades à craquer.

Mais, tels qu'il se présentait le onze de l'Olympique n'en faisait pas moins du jeu de football supérieur à celui du C.O.R.T.

La première mi-temps avait été terne à souhait. De tous côtés fusaient les exclamations des spectateurs déçus.

Jouant avec le vent, les Marseillais agissaient comme des apprentis, chassant la balle à grands coups de pied, si bien que la tâche des défenseurs adverses en était facilitée.

Vingt fois, trente fois peut-être, demis et arrières marseillais avaient lancé leurs avants sans que ceux-ci puissent en tirer le moindre profit, car les shoots étaient faits au petit bonheur.

JEU AÉRIEN

En une demi-heure, d'un côté comme de l'outre, rien n'avait été fait de bon ; mais peu à peu les Marseillais jouèrent avec plus d'application et s'efforcèrent de contrecarrer l'action de leurs adversaires qui tiraient visiblement bénéfice du jeu aérien.

Rien n'avait été marqué à la mi-temps pour la bonne raison qu'aucun avant ne s'était trouvé en bonne position de shot. À la décharge des Marseillais, il faut dire que leur ailier gauche Gabsi avait été blessé dès le début de la rencontre à la suite d'un heurt avec Lewandowski et qu'il avait du de la sorte jouer un rôle très effacé.

Il est probable que Jordan mit le repos à profit pour faire la leçon à ses hommes et les rappeler à une plus sainte compréhension de leur devoir.

Jouant contre le vent, les Marseillais démontrèrent dès le départ qu'ils étaient aptes à faire du football attrayant en maintenant la balle à terre. Dahan le meilleur homme sur le terrain, les y incitait sans cesse ; mais il manquait au centre de la ligne offensive, un réalisateur véritable et en regrettait l'absence d'un Bihel que nous avons connu de toute sa gloire.

DARD MÉDIOCRE

Dard se lamentait beaucoup trop dans certaines circonstances, accusant ses compagnons et le priver de la balle ; mais quand il a possédait, il n'en tirait guère profit.

Les Roubaisiens jouaient avec vigueur mais un peu à l'emporte-pièce et leurs supporters eux-mêmes le leur reprochaient avec véhémence. La défense de l'O.M., maîtresse du jeu dans sa zone, poussait constamment les avants à l'offensive et une fois déjà, vers la vingtième minute du jeu, Darui avait été mis en difficulté quand il se trouva dans l'obligation de concéder un corner. Gabsi le tire habilement et Mercurio, non moins habilement détourna de la tête vers Wagner qui expédia la balle, de la tête aussi, dans la cage de Darui.

L'O.M. visiblement eut le match à sa portée durant un instant ; mais une poussée énergique des Roubaisiens ramena tout le monde en défense. Dard, placé sur la droite de sa cage à une trentaine de mètres de Poncet fit un raté magistral. La balle fila à Genier qui l'envoie au centre au petit bonheur. Rodriguez assaillit de toutes parts, la renvoie de la tête vers Meuriss qui s'est avancé sans que Wagner trouve à redire et le demi centre du C.O.R.T. obtient légalisation de manière vraiment inattendue.

ROUBAIX ATTAQUE

Les Roubaisiens poussèrent alors trois ou quatre rushes énergiques qui se brisèrent sur la défense de l'O.M. Mais les demis marseillais avec le concours d'un Salem vraiment magnifique de courage et d'adresse, ramenèrent la balle vers leurs avants. Trois d'entre eux ; Dard, Wagner et Bouchouk se présentèrent devant Darui s'attendant à être arrêtés pour hors-jeu. Rien ne vint, et finalement Wagner se décida à pousser la balle vers Bouchouk qui, d'un shoot trop haut pour être victorieux, envoie la balle dans les bras de Darui qui avait, c'est évident, prévu le pire.

L'O.M. venait de rater l'occasion de remporter la victoire et, une fois encore si la défense eut supporté seule d'ardentes défensives, ce fut à 5 minutes les dernières du match.

Si Marseille a prouvé à Roubaix que sa ligne défensive est toujours de qualité, si Dahan n'a point cessez de briller en seconde mi-temps, les avants de l'O.M. ont été bien pâles. Ils ont abusé des passes latérales, ils ont manqué de punch en maintes circonstances. Ils furent aussi timorés que leurs aînés étaient fougueux et optimistes.

Vite, que l'on nous rende l'Olympique de Marseille que nous avons connu. S'il est une équipe qui joue un rôle peu digne de son passé, c'est bien celle-là et les amateurs de football du Nord en font la constatation avec étonnement.

 

 

 

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