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Résumé Le Provencal

du 18 septembre 1950

L'attaque de l'O.M. n'a brillé

qu'un quart d'heure

le onze marseillais concède le match nul

à la solide équipe strasbourgeoise (2à2)

Cette rencontre O.M.-Strasbourg a tenu ce qu'elle avait promis. Elle fut indécise, émouvante, captivante même par moment.

Chaque supporter des deux camps est en droit de dire : " pour quelle raison mon club n'a pas triomphé ? "

La réponse est très simple. Le team alsacien a laissé échapper la victoire car il s'est mis trop tôt à bétonner, ce qui a eu pour effet de permettre aux "blancs" d'accumuler les boys de Nicolas sur leurs bois.

Quant à Marseille, si, après avoir frôlé la victoire, il dut se contenter d'un draw, c'est que son attaque à somnoler durant toute une mi-temps et ne sait vraiment énervée que durant les vingt dernières minutes.

Strasbourg mène la danse.

Dès le coup de sifflet la cavalerie légère des "cigognes" paraît décidée à faire le siège des buts adverses. Jacques, l'ancien Sochalien, mène le bal, suivi des deux anciens olympiens Nagy et Bihel, qui ont l'air d'avoir mangé du lion.

Les Alsaciens sont incisifs, perçants ; ils donnent de l'ouvrage aux défenseurs de Liberati. De leur côté, Dard, Flamion, Sboaralski se montrent imprécis.

À la trentième minute, Johansson sauve "in extremis" sur un raid de Nagy.

À la 41e minute, l'incertitude latente disparaît, Jacques ouvrant la marque. Douze minutes plus tard, Nagy l'imite. L'Olympique est-il knock-out ? Tout le laisse supposer, car si sa défense a fait face de son mieux, l'attaque apparue "gauche", timorée.

Strasbourg, s'il sait conduire "la barque" peut terminer en vainqueur, mais prudentissime à l'excès, ils se confinent dans une défensive à outrance qui va lui coûter son succès.

Les minutes s'écoulent et l'O.M. ne réagit pas. Le public considère déjà ses favoris battus.

À la 74e minute, le volcanique Georges Dard, toujours aussi impulsif, secoue la trompeur générale en réussissant dans son style "individualiste" un but qui redonne courage à un team baissant déjà la tête.

Dès lors, l'attaque phocéenne est maîtresse du terrain ; elle paraît irrésistible ; la défense strasbourgeoise, sous le choc plie, se mais ne rompt ; il faut une tête imparable de Sboralski pour qu'elle s'avoue battue.

L'O.M. sent la victoire à sa portée, appuie sur l'accélérateur, mais Schaeffer veille et même un penalty botté par Scotti à la 81e minute ne parviendra pas à le submerger.

SCHAEFFER le héros du match

S'il est un garçon qui mérite vraiment le titre de héros du match s'est Schaeffer.

Le jeune goal international amateur n'a pas disputé la saison dernière tous les matches du Racing, mais depuis la reprise il est titulaire "en pied". Il le mérite bien car contre l'O.M. il a été étincelant. Il n'est pas très grand, il n'a pas la carrure d'un rugbyman, mais possède une remarquable "vista" et une souplesse de qualité. Il a paré une bonne douzaine de tirs violents et surtout il a arrêté avec brio un penalty du "maître" Scotti.

Avec lui le blond Remetter, Jacques et Nagy se sont distingués.

Remetter a l'autorité d'un chevronné et ce n'est pourtant qu'un novice. De la tête, il n'a pas manqué une balle. Jacques et Nagy ont semé à plusieurs reprises le désarroi chez adversaire, ils ont d'ailleurs scoré sur des exploits personnels.

À Marseille nous avons noté l'excellente prestation d'Abderhaman aux dégagements impeccables, l'intelligence de jeu de Johansson dont la distribution et sans reproches, enfin, l'énergie de Dard dans les démarrages ont eu la virulence d'un cyclone à trois reprises au moins.

 

 

 3.650.730 fr. de recette

Journée excellente pour les trésoriers. Partout on signale de belles recettes. Il y avait 50.000 personnes à Colombes pour Rennes-Roubaix, Strab. Marseille on notait hier 18.150 spectateurs et 3 millions 650.730 francs encaissés sur guichets. Record depuis deux saisons.

LES BUTS

3e minute : Jacques s'échappe, Johansson le rejoint, Bihel reçoit la sphère, tire sur la barre, il reprend, donne à Jacques qui marque mais le but est refusé pour hors-jeu.

20e minute : Dard donne à Flamion qui expédie un très joli tir dans les bois de Strasbourg, le but n'est pas accordé car l'arbitre M. Jeudy, avait sifflé auparavant un coup franc.

41e minute : Hadad laisse échapper Jacques qui bat de prêt Libérati.

53e minute : Sur une contre attaque, Nagy file seul vers les bois olympiens, Libérati sort mais le petit hongrois le trompe et ajoute un deuxième but.

74e minute : Dard réalise un véritable exploit, il fausse compagnie à tous ses sbires, est arrêté par Deckert, mais dans un rush éblouissant lui reprend la balle et score.

79e minute : Flamion, de l'aile droite, adresse un centre magnifique, Sboralski de la tête bat imparablement Schaeffer

Finalement, O.M. : 2 Strasbourg : 2.

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Résumé journal l'Equipe

du 18 septembre 1950

 

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