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Résumé Le Provencal

du 09 octobre 1950

En 2e mi-temps, l'OM faillit perdre l'avance

très justement acquise pendant la 1er période

O.M. bat Saint Etienne 2 à 1

SAINT ETIENNE - A la 76e minute de jeu, lorsque Huguet eut marqué son penalty, le premier des stéphanois, des milliers de mouchoirs blancs jaillirent dans la grisaille du stade Geoffroy Guichard, St Etienne tout ému par les cris, les trépignements d'un public toujours aussi ardent entrevit alors l'égalisation, mais l'O.M. réussit tant bien que mal à conserver son avantage et le score de 2 à 1 ne fut pas modifié

Il n'en demeure pas moins que les Marseillais faillirent compromettre par une très médiocre seconde mi-temps un succès élaboré et mérité au cours de la première partie de ce match

Le tactique Roessler

On sentit que le coup d'envoi que les joueurs marseillais, avaient reçus des consignes précises. C'est ainsi notamment que Haddad (n°6) occupa d'entrée le poste de demi gauche pour prendre en charge l'inter droit Ferry considéré comme l'élément le plus dangereux de l'attaque stéphanois.

C'est ainsi, encore, que les avants marseillais, désireux de disloquer le système défensif adverse, s'appliquèrent à réaliser le programme établi par Roessler.

Il s'agissait en fait, d'attirer chaque défenseur stéphanois loin de sa place habituelle. Dans ce but, les avants olympiens avaient reçu l'ordre de conserver après chaque action offensive, la place que le déplacement de l'attaque les avait amenée à occuper.

Ce système fut inauguré par Ekner à la 5ème minute de jeu. Lancé par Flamion, au centre, le blond suédois se rabattit vers la droite pour tenter un essai au but. L'action terminée, Ekner au lieu de reprendre son poste d'inter gauche, resta en position d'ailier droit

Nous eûmes ainsi au gré du jeu, Sboralski ailier droit, Bouchouk avant centre, Wagner, arrière gauche.

Nous eûmes, aussi de la part des attaquants marseillais du meilleur et du pire. Des dédoublements agréables, des passes précises, mais aussi parfois des actions étriquées et souvent confuses. Il est tout de même incontestable que chaque défenseur stéphanois pour ne pas avoir suivi avec assez de rigueur son adversaire direct, dans ses déplacements, fut plus ou moins, pris au piège.

Deux buts en première mi-temps

L'O.M. attendit cependant, pour ouvrir le score, la 36eme minute de jeu sur pénalty et compléta la marque une minute avant le repos.

Au cours de cette première mi-temps, St-Etienne avait eu trois seules occasions de marquer. A la 31ème minute, Tamini eut le but au bout du pied, mais Scotti intervint et lui enleva la balle. A la 39eme minutes, Libérati ayant raté son dégagement de coin, la balle allait pénétrer dans les buts marseillais lorsque Salem surgit et la dégagea de la tête. Mais c'est sans doute en début de match que les stéphanois virent s'enfuir leur plus belle chance d'ouvrir le score. Tamini parvenu à proximité de Libérati, fut violemment déséquilibré. M. bureau qui, pourtant ne fut pas avare de penalty, demeura cette fois muet, sous les sifflets de la foule.

Au demeurant à la mi-temps, l'affiche de 2 buts à 0 dont bénéficiaient les Marseillais fut justifiée par une domination territoriale qui s'était jusque là très largement manifestée.

L'O.M. acculé sur ses buts

Durant la demi heure qui suivit la reprise, l'O.M. stationné en défense subit au contraire la pression stéphanoise. Les avants au maillot vert, alertée le plus souvent par des balles aériennes, attaquèrent sans relâche, sans pouvoir, toutefois, forcer le barrage marseillais.

Il fallut, cependant, à la 73e minute, toute la présence d'esprit d'Haddad pour contrôler de la poitrine sur la ligne de but, une balle qui, expédiée par Ferry, allait pénétrer dans les buts.

St Etienne parvint quand même, comme nous l'avons écrit, à réduire l'écart sur un pénalty fort discutable.

Ce but émoustilla d'ailleurs les olympiens qui se décidèrent à s'éloigner quelque peu de leurs buts et a venir même alerter Créteur, en fin de match

L'absence de Cuissard

Deux joueurs stéphanois firent u bon match, sans toutefois dominer leurs camarades : Huguet et Domingo.

Par ailleurs l'absence de Cuissard se fit terriblement sentir. Les avants stéphanois, privés des longs services de leur meilleur joueur et gratifiés de balles aériennes, furent visiblement dominés par les défenseurs marseillais.

Dans le "quadrilataire" stéphanois, Alpsteg I se conduisit au poste de demi aile comme un attaquant et l'inter droit Ferry, toujours dynamique, mais de plus en plus personnel et brouillon, ne fut d'aucune utilité à ses camarades.

Tamini, notamment, dont la technique est excellent, fut livré à lui-même ou mal servi.

Johansson et Ekner excellents

A l'O.M. aucun élément ne se mit particulièrement en évidence. Mais aucun ne déçut. Les meilleurs furent sans doute : Johansson, Scotti, Ekner et Flamion.

Rodriguez fit une rentrée satisfaction. Libérati put faire face en deuxième mi-temps, à ses situations dangereuses. Salem ne laissa aucune liberté a Alpsteg I.

Le plus grand intérêt de ce match fut de voir l'O.M. mettre à l'essai une méthode offensive qui, pour une première tentative, se révéla efficace.

Alain DELCROIX

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Gaston Barreau a retenu ... Ekner

M. Gaston Barreau, qui assistait au match St Etienne - OM n 'a pas eu de chance. D'une part, en effet Cuissard et Dard qui l'intéressaient ne prirent pas part la rencontre. Par ailleurs, le jeu aérien, l'âpreté du débat, ne permirent pas au sélectionneur de voir les candidats éventuels évoluer dans des conditions favorables.

"Huguet est en forme, a t-il consenti à nous dire,a près mainte réticences. Mais Haddad m'a paru inférieur à son match de Lille. C'est encore Ekner qui, aujourd'hui, m'a produit la meilleure impression. Dommage qu'il soit étranger".

- Et Scotti ? Et Flamion ? insistâmes nous.

"Ce sont deux excellents footballers, nous a répondu avec laconisme, Gaston Barreau qui poursuivit : Flamion a prouvé qu'il peut d'adapter à des postes différents. Nous sommes embarrassés pour prouver un ailier droit. Aurons nous recours à lui ?

Gageons que de toutes manières Flamion sera sélectionné;

Touchant Da Rui, Gaston Barreau nous a déclaré :

"Nous allons essayer d'arranger cette vieille affaire, si le Groupement ne s'oppose pas à la sélection de Da Rui".

Da Rui pardonné ? Un solution que tout le monde souhaite.

 

Raymond Gimel

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