OM1899.com

Résumé Le Provencal

du 13 juillet 1969

 

O.M. : troisième "nul" (1-1)

Le vent était tombé. Le public relativement nombreux pour un soir de juillet, et pourtant de nombreux sifflets accueillirent l'annonce de l'équipe de l'O.M.

La raison de ce mécontentement s'explique tout seul. En fait d'étrangers nouveaux, il n'y avait que l'arbitre principal venu en droite ligne aérienne de Stuttgart. Pour les autres, voici les explications de M. Leclerc : Samardzic a envoyé au dernier moment un télégramme ainsi compte conçu : "Souffre d'une angine, impossible jouer". S'agit-il d'une angine diplomatique ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non.

Quant à l'Autrichien Rafreider, il aurait été, entre-temps, intercepté par un club de Suisse. Quoi qu'il en soit, et quoi que l'on puisse en penser, voici l'équipe alignée par l'O.M.

Delachet, Lopez, Merschel, Zwunka, Djorkaeff, Novi, Bonnel, Loubet, Joseph, Couecou, Tokoto.

Quelques cris : "Remboursez !", et la partie commence.

Deux efforts de Joseph

Les premiers applaudissements sont pour Joseph. Grâce à une de ses puissantes poussées dont il a le secret, il obtient un corner. Sur ce corner, Bonnel marque d'une reprise acrobatique de la tête, mais l'arbitre a vu une faute.

Du haut et du loin des tribunes, il nous est difficile de dire laquelle.

Quelques minutes plus tard, Joseph récidive, mais cette fois c'est le gardien suisse Berkier qui doit dévier très difficilement le tir en corner. Le public a oublié la déception et scande : "Allez l'O.M. !"

Là-dessus, l'arrière droit suisse Morgeiner, touché au visage, est remplacé par le numéro 13 Marchi, puis Nutschi, le numéro 6 du Servette décoche un excellent tir de loin sur lequel Delachet s'envole et cueille la balle du bout des doigts.

Un quart d'heure déjà, toujours 0-0.

Un match assez agréable

Compte tenu de ce que l'on sait, la date de la rencontre, le mauvais classement du Servette dans son championnat, et le reste, le match n'est pas désagréable.

Pour l'O.M. jusqu'à présent, ce sont les "vieilles troupes" : Bonnel, Joseph, Djorkaeff, Novi, Lopez et Zwunka, qui ont fait le meilleur jeu.

À peine écrivions-nous ces lignes qu'un centre de Djorkaeff est repris de la tête par Joseph : le ballon est repoussé par la transversale.

Pas de chance non plus pour Loubet qui, en pleine course, face aux poteaux, tire en direction des projecteurs.

Loubet, d'ailleurs commence à se manifester avec bonheur à l'aile droite. Nous devons porter malheur à ce sympathique jeune homme, car le voilà sur la touche en train de se faire soigner à la suite d'un choc avec un adversaire. Cinq minutes d'inquiétude, et Loubet reprend sa place.

Pour l'objectivité de notre compte rendu, citons deux tirs suisses (Pottier et Blanchaud) arrêtés sans mal par Delachet.

Le petit Pottier (ex-Stade Français) a encore de très beaux restes.

Blanchaud marque le premier

Cependant, la bonne humeur du public ne va pas durer longtemps : sur une attaque suisse, l'ailier gauche Blanchaud trompe Zwunka d'une double feinte et Delachet d'un tir du droit assez mou.

35e minute : Servette, 1 - O.M., 0.

Passablement vexé, l'O.M. attaquant en force et un tir de Couecou, consécutif à un bel effort de Joseph, est arrêté non sans mal par le gardien suisse.

Puis, Joseph, toujours lui, provoquait une sombre mêlée devant les buts suisses. Le ballon est dégagé tant bien que mal.

40', Loubet égalise

Et, enfin, à la 40me minute, à la suite d'une nouvelle attaque olympienne partie de la gauche le ballon voltigeant de tête en tête, Loubet égalisé tir acrobatique.

Serviette, 1 - O.M., 0.

À quelques secondes de la mi-temps, on croit à un penalty pour Servette, mais l'arbitre, bon prince, accorda un corner.

Une domination massive de l'O.M.

...Quelques changements dans l'équipe de l'O.M. à la mi-temps : Escale, Hodoul et Fiawoo rentrent : Delachet, Joseph, Tokoto sortent.

De ce fait, Loubet passa à gauche, Merschel au centre du terrain et Bonnel en pointe à côté de Couecou. Fiawoo occupant le poste d'ailier droit.

Le début de cette mi-temps est tout à l'avantage de l'O.M., le Servette paraissant recroquevillé dans sa coquille.

Domination massive indiscutable, mais qui, jusqu'à présent (60me) a manqué l'objectif.

Profitons de ce temps mort pour écrire que Merschel a fait un bon match qu'on pouvait attendre de lui, tant en défense qu'an milieu du terrain.

Par contre, Couecou n'a encore rien fait de vraiment convaincant. Mais il reste vingt-cinq bonnes minutes à l'O.M. pour conclure. N'anticipons pas.

Quelques mesures pour rien

A mesure que le temps passe et que ne passent pas les buts olympiens, Servette reprend confiance et, comme on dit habituellement, desserre l'étreinte, ce qui permet d'ailleurs à Loubet, lequel préfère avoir du champ devant lui, de mettre à son actif deux raids dévastateurs mais mal terminés.

Quant à l'arbitre allemand - qui en a vu d'autres dans la Bunds Ligue - il laisse passer de part et d'autre des charges pour le moins violentes.

Nous continuons à penser, (il reste 20 minutes à jouer) que l'O.M. finira par marquer, mais il est évident que cette équipe a assez de muscles, d'ardeur et d'expérience pour pouvoir s'offrir un peu d'intelligence manoeuvrière même si cette dernière ne devait pas être le fait d'un super athlète.

Un retourné de Pottier

Ce but victorieux, nous avons bien cru le voir à la 80me minute, à la suite d'un tir de Loubet mal repoussé par le gardien suisse, mais les arrières visiteurs sauvent la mise de leur équipe.

Loubet aura d'ailleurs été le seul attaquant de pointe olympien satisfaisant de cette partie avec Joseph.

Cinq minutes encore, et un remarquable retourné de Pottier, sur centre de son ailier droit Nemeth, manque de peu de donner la victoire aux Suisses, lesquels finissent beaucoup mieux cette mi-temps qu'ils ne l'avaient commencée, à un point tel que Escale doit plonger dans les pieds de leur avant-centre à 2 minutes de la fin.

Et c'est un match nul, 1 à 1, qui ne nous aura rien appris. Un match inutile en somme !

Maurice FABREGUETTES

 

 

 

Toute reproduction intégrale ou partielle des textes ou photos est strictement interdite.