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Résumé Le Provencal

du 20 juillet 1969

 

Les Olympiens, malgré

un MAGNUSSON retrouvé

écrasés à Kaiserlautern (6-0)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

KAISERLAUTERN (par téléphone) - Kaiserlautern c'est le calme absolu d'une petite ville bavaroise un samedi après-midi férié. Aujourd'hui la chaleur n'a rien à envier à celle que l'on connaît à Marseille l'air marin en moins.

À notre arrivée, nous étions attendus par un imprésario yougoslave et un joueur autrichien ressemblant à l'acteur américain Jack Palance ! Il s'agissait d'ailleurs d'un footballeur assez connu, l'international Skeeran du Rapid Vienne 28 ans, 24 sélections, deux buts contre la France en 1962 entre autres. Mais Mario Zatelli n'étant pas là et M. Leclerc n'ayant téléphoné aucune instruction, l'accompagnateur, M. Neuman n'a pu prendre sur lui la responsabilité d'aligner ce joueur non qualifié pour l'O.M. en Coupe d'Eté.

Un peu plus tard arrivait Bert Cartier et un autre joueur yougoslave nommé Raguz. Lui aussi pour ces mêmes raisons ne sera pas essayé ce soir.

L'équipe de l'O.M. va donc débuter dans la formation annoncée mais il est possible que Magnusson entre à la mi-temps.

Situé au centre d'un parc, le stade de Kaiserlautern est très fonctionnel. Il peut accueillir 35.000 personnes sur une superficie à peine plus grande que celle de l'Huveaune. Mais ce soir, il y aura quatre à cinq mille spectateurs tout au plus.

10me minute : un but allemand

Classée 15me sur 18 de son championnat, l'équipe allemande impressionne de prime d'abord par son attitude athlétique. Il est vrai que le rouge vif dont sont habillés uniformément ces footballeurs produit l'effet d'une loupe grossissante.

Surprise, alors que les deux équipes se présentent au milieu du terrain MM. Leclerc et Zatelli que personne n'attendait, pénètrent sur la pelouse et font des signes aux joueurs pour leur dire "Courage nous sommes là !"

Est-ce l'effet psychologique, l'O.M. prend un remarquable départ, dominant l'équipe allemande en vitesse et technique. Djorkaeff, Loubet et Bonnel plus particulièrement mènent un train d'enfer, ce qui n'empêche pas l'ailier gauche allemand Vots d'ouvrir la marque d'un coup de tête sur centre de son ailier droit (10me minute). L'O.M. est assez mal payé de ses efforts, surtout Couecou qui reste quelques minutes au sol, victime d'une charge violente.

Trois buts allemands en 7 minutes.

Le jeu ne tarde pas à perdre de son intensité. L'O.M. commence à jouer en équipe fatiguée et Kaiserlautern ne représente qu'une valeur très moyenne du football allemand.

Le jeu devient de qualité très modeste de part et d'autre, mais à la 20me minute, le deuxième avant centre allemand Friedrich trompe Escale d'un tir à effet d'une quinzaine de mètres.

Kaiserlautern 2 - O.M. 0.

Le troisième but ne tarde pas. Il est l'oeuvre du numéro onze Votz (35me minute), déjà auteur du premier but en conclusion d'une bonne attaque de son équipe.

Mais ce n'est pas fini deux minutes plus tard Friedrich réussit lui aussi le doublé sur corner.

Kaiserlautern 4 - O.M. 0.

La fin de la mi-temps est très pénible pour l'O.M. qui n'a pratiquement plus de joueurs du milieu de terrain et qui joue en équipe très fatiguée.

C'est donc sur le score de 4 à 0 que se termine cette mi-temps.

On peut dire en conclusion que cette mi-temps est catastrophique pour l'équipe marseillaise épuisée par les mauvaises conditions de son déplacement et une saison estivale véritablement trop longue et qui ne s'imposait pas. Elle n'a été pendant les dix premières minutes que l'ombre d'elle-même.

On attend, avec impatience en deuxième mi-temps l'entrée de Magnusson.

Magnusson retrouvé

"Vous avez été ridicules" a dit Mario Zatelli à la mi-temps à ses joueurs "Il faut reprendre les rênes et surtout assurer un meilleur marquage".

Des changements sont apportés à l'équipe : Delachet remplace Escale et Magnusson entre tandis que Merchel sort. De ce fait Destrumelle reprend sa place de prédilection au centre du terrain.

Rassurons tout de suite nos lecteurs : bien qu'ayant le genou bandé Roger Magnusson n'a rien perdu de son charme ni de son dribble diabolique. Ce qui se traduit, Loubet jouant centre et Couecou ailier gauche, par un bien meilleur comportement de l'O.M.

Un tir de Loubet sur la barre et un autre de Djorkaeff difficilement arrêté par le gardien allemand concrétise ces meilleures dispositions. Mais Destrumelle dont la présence au centre du terrain aurait été fort utile, doit aller se faire soigner sur la touche, pour avoir involontairement intercepté un bolide avec le bas-ventre. Il y avait vingt minutes de jeu, et Delachet vient juste de toucher le ballon en plongeant dans les pieds de l'avant-centre allemand.

Cinquième but allemand

Djorkaeff rate un penalty

Alors que se continuait la partie et que l'O.M. transfiguré par la présence de Magnusson, rejoue en bonne équipe, quelques remarques s'imposent. L'O.M. a bien fait de garder Destrumelle et ferait mieux encore mieux de conserver Joseph. Quant à l'affluence de Magnusson, elle se manifeste de façon évidente. En monopolisant un ou deux adversaires le Suédois libère ses partenaires d'autant de joueurs. On le savait déjà, mais voici du nouveau :

73me : Friedrich, à bout portant sale l'addition olympienne d'un 5me but.

75me : pour charge brutale du gardien allemand sur Bonnel, O.M. obtient un penalty Djorkaeff le tir en plein sur le gardien allemand.

Finalement l'O.M. encaissera un nouveau but.

...La tournée est mal partie !

 

 

 

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