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Résumé Le Provencal

du 08 avril 1951

 

Alarcon marqua un second but refusé

Pour hors jeu, et les deux équipes

shootèrent à tour de rôle sur la barre

(de notre envoyé spécial : Raymond GIMEL)

Roubaix (par téléphone) - L'O.M. et Roubaix ont tous deux d'excellentes raisons d'être à la fois satisfait et mécontents du score nul, 1 à 1, qui sanctionna hier, leur confrontation.

Roubaix est content, bien sur, puisqu'il a cette saison - comme le disait Da Rui - remporte trois points sur l'O.M. Mais le gardien international déclarait aussi : " Avec Dereudde dans mon équipe, et un Vandooren valide, j'aurais enlevé ce match."

L'O.M. de son côté, exprimait par la voie de son président, que glaner un point à Roubaix était chose excellente, et d'ailleurs prévue.

Mais l'équipe marseillaise, qui s'estimait lésée par l'arbitrage, peut toutefois regretter de ne point avoir enlevé un match qui était à sa portée.

Au demeurant, le résultat nul va comme un gant à cette partie qui, dans l'ensemble, fut terme, et se termina sous des rafales de grêle et de pluie.

Da Rui contre le vent

se laisse dominer

Da Rui, qui redoutait le vent soufflant contre lui en diagonale, décida de se protéger. Dans cette intention, il fit replier ses inters, Boury et Bohée. Car Roubaix présenta hier, une ligne d'attaque amoindrie par les absences de Dereudde (militaire) et Letsch (atteint de furonculose).

Au cours d cette première mi-temps, Roubaix fut dans l'ensemble plus dangereux que l'O.M.

A la 19ème minute cependant, Da Rui, qui venait, quelques instant auparavant, d'effectuer un plongeon horizontal, pour arrêter un shoot d'Andersson, eut le tort se voyant chargé par le Suédois de décocher volontairement à celui-ci, un coup de pied dans le tibia.

L'arbitre, qui tournait le dos à l'action, n'intervint pas . Mais Da Rui avait frisé le penalty.

Andersson shoote

Sur la barre

L'O.M. jouant à l'excès, par la triplette centrale : Alarcon, Andersson, Flamion, mena plusieurs offensives, qui eussent été plus dangereuses en étant moins étriquées.

Opérant trop souvent groupée dans la surface de réparation nordiste, l'attaque marseillaise se brisa souvent sur Meuriss, qui empêcha alors Andersson de lacer son crochet.

A la 36ème minute, cependant, sur une montée en attaque par l'aile droite et un centre de Sboralski, Alarcon et Flamion servirent Andersson, qui libéré un instant de toute surveillance, décocha de 20 mètres un shoot d'une extrême violence qui heurta l'intérieur de l'horizontale et retomba sur la ligne de buts de Darui.

Ce fut là la plus belle occasion des Marseillais en première mi-temps.

Vandooren ouvre le score.

Roubaix, très entreprenant par son demi-droit Leenaerd et son ailier gauche Boury, vit plusieurs de ses attaques échouer sur son ailier droit Singier (14me, 15me 79me minute).

Les avants nordistes très mobiles et ne cessant de permuter, poursuivirent cependant leurs entreprises.

Et à la 35me minute, Vandooren, en position d'ailier droit, feinta à deux reprises Sboralski et effectua un centre que Kreteszchmar, en position d'inter gauche, repris impeccablement de la tête et plaça hors de portée de Libérati, qui c'était avancé.

Ainsi Vandoreen, simple figurant jusqu'à là, marquait il son troisième but de la saison contre l'O.M.A la 42me minute d'ailleurs Roubaix faillit bien accroître son avantage.

Boury, en position d'ailier gauche, centrait devant les buts, une balle que Kreteszchmar déviait sur le montant vertical gauche, mais qu'Abderahmane parvenait finalement à repousser.

Flamion égalise en seconde

mi-temps

Une minute après la reprise. Andersson, mis en possession de la balle à la limite de la surface de réparation, parvenait à la conserver et à la pousser en avant vers Flamion, qui déborder rapidement la défense et égalisait avec précision.

Après que Boury eut mis Liberati en danger (53me) par un centre shoot de l'aile gauche, et après que Vandooren eut servi sur un plateau à l'aile droite le maladroit Singier (58me), Roubaix de la 60me à la 80me minute cessa pratiquement d'attaquer.

Vingt minute durant, le jeu se déroula au centre du terrain. Les arrières roubaisiens se décidant alors à recourir à la traditionnelle tactique du hors jeu.

A la 59me minute, Alarcon, servi en pointe par Andersson, réussit un deuxième but que l'arbitre refuse pour hors jeu, mais la faute était contestée, après le match, par les dirigeants marseillais qui disaient :

" C'est Meuriss qui a touché la balle le dernier."

Darui de son coté, protestait : "Lorsque Meuriss toucha la balle le juge de touche avait déjà levé son drapeau."

Au cours des vingt minutes de fléchissement nordiste, l'O.M. ne parvint pas, lui non plus, attaquer dangereusement.

Il convient de souligner que la pluie gênait considérablement les évolutions des 22 joueurs.

Roubaix termine fort

Dans les cinq dernières minutes, Roubaix se montra dangereux à quatre reprises.

Boury (84me) parvint notamment à shoter mais de peu à côté, malgré Abderahmane et Rodriguez qui le talonnaient.

Singier (88me) effectua une percée de l'aile droite, qu'il termina mal, une fois encore, puisqu'il se heurta à Libérati.

Il n'importe. Par sa fin de match et sa première mi-temps, Roubaix mérita ce match nul devant une équipe marseillaise meilleure technicienne mais manquant de réalisme.

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Le trio Alarcon - Andersson - Flamion fit de l'excellent football mais n'aéra pas suffisamment ses actions

Roubaix (par téléphone)- Les meilleurs Marseillais furent hier Rodriguez qui étala une adresse et un cran exceptionnels ; Johansson qui sans être aussi brillant que dimanche dernier fit un bon match et, en attaque Flamion, qui alimenta avec subtilité et allant ses partenaires ; Andersson, que Da Rui jugeait très dangereux après le match et Alarcon qui, plus lent que dimanche dernier exécuta cependant des services forts précis.

On peut toutefois reprocher à la triplette centrale olympienne de n'avoir pas suffisamment aéré ses entreprises.

Abderhamane eut le mérite de sauver plusieurs situations dangereuses, Sboralski partit souvent à l'attaque avec décision.

Roubaix valut surtout par sa défense, ou Da Rui, Muriss mais aussi Gianessi et Delapaut, se distinguèrent. Le second fit notamment une excellente fin de match.

Leenaerd, qui marquait Flamion, fut hier , l'un des meilleurs joueurs olympiens et amorça de nombreuses contre-attaques.

Frutoso tira son épingle du jeu.

Boury fut d'assez loin le meilleur attaquant nordiste avec Kreteszchmar, dangereux par ses reprises de la tête, et Vandooren les rares fois où il put se livrer.

Avec une équipe amoindrie, le C.O.R.T. peut s'estimer heureux d'avoir enlevé un point .

R.G.

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du 09 avril 1951

 

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