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Résumé Le Provencal

du 03 septembre 1951

 

LA "FURIA MARSEILLAISE" A RESSUSCITE

Contre Nîmes battu par 3 à 1 (0-1)

Les Crocodiles débordés par la fougue des Olympiens après le repos

Le soleil n'avait pas voulu se montrer dans toute sa splendeur pour l'ouverture de la saison 1951-52, pourtant plus de 15.000 spectateurs s'étaient déplacés au stade vélodrome pour assister au derby méridional O.M.-Nîmes. Il est bon de noter que plus de 2.000 supporters des "Crocodiles", par la route et le rail, avait tenu à venir encourager l'équipe de Pibarot. L'Olympique présenta : Morand ; Abder, Salem ; Perez, Johansson, Scotti ; Dard, Nekkache, Andersson, Alarcon, David.

Nîmes, lui aligna : Dakowski ; Fornetti, Campo ; Firoud, Golinski, Moureau ; Barreteau, Ujlaki, Rouviere, Rossignol, Timmermans. La direction de la rencontre avait été confiée à l'arbitre fédéral M. Garreau.

Les Nîmois furent les premiers en mouvement et à la 9me minute, ils faillirent ouvrir le score. L'on vit Timmermans se débarrassait d'Abder, envoyer un centre précis à Ujlaki qui bondit, le reprit de la tête et expédia la balle en direction des filets marseillais. Morand, pris à contre-pied, semblait battu mais le montant gauche des bois renvoya le cuir ! Cinq minutes plus tard, Firoud tenta de surprendre Mourand de plus de 20 mètres. Le keeper phocéen, d'une détente splendide détourna la balle en corner. Les Phocéens avaient tremblé !

Penalty pour Nîmes

Une nouvelle minute s'écoula, Timmermans fila le long de la touche, se rabattit sur le centre à proximité de Morand, Scotti le déséquilibra in extremis, Timmermans tomba. L'arbitre siffla un penalty. Rouviere le shoota en force et marqua imparablement.

À la 27me minute, Dard donna un coup de pied à la cuisse de Campo, ce dernier s'écroula au sol et sortit se faire masser. Il entra à l'aile gauche 6 minutes plus tard.

L'atmosphère commença alors à s'échauffer, les joueurs ce "frictionnèrent" sans arrêt ; à la 34me minute, Timmermans donna un coup de pied à Perez, le Marseillais riposte par un swing. La faute était bénigne, l'arbitre la sanctionna avec sévérité et indiqua la touche aux deux hommes.

Andersson s' "énerve"

La mi-temps survint sur le score de 1 à 0 en faveur de Nîmes.

À la reprise les "Crocodiles" firent passer Firoud arrière, Rossignol demi-aile et donnèrent l'impression de vouloir vivre sur leur avance. Ils pratiquèrent un ersatz de béton.

L'Olympique se mit à dominer et à lancer diverses offensives. À la 59me minute, une clameur immense secouera le stade. L'O.M. venait d'égalisé !

Scotti donna la balle à Nekkache qui s'en débarrassa par un centre en profondeur sur Andersson. Le Suédois tira sur Dakowski qui bloquait mal, il poursuivit son effort et subtilisa la balle au keeper, il l'envoya ensuite dans les filets vides de Nîmes. Une minute plus tard, Andersson qui avait l'air de s'énerver "sema" Golinski, le Nîmois le rattrapa et abattit dans la zone de réparation.

Penalty ! Scotti le botta avec flegme. L'O.M. menait 2 à 1.

Deux minutes plus tard, l'O.M. était dominé, sur un corner Nekkache prit la balle et la transmise avec précision à Dard qui réussit un exploit dont il a le secret. Il sprinta près de 40 mètres, échappa à Fornetti et à Campo et termina sa course par un shoot éclair qui laissa pantois Dakowski.

Les Suédois en tête

Les Suédois furent les chefs d'orchestre du "onze" phocéen. En défense, Johansson fut solide comme un roc, il domina Rouviere et "veilla au grain" avec beaucoup d'à propos ; Scotti abattit un labeur énorme, transformé en chien de berger, il nous étonna par son inlassable activité. Andersson en attaque a démontré qu'il tenait la grande forme. Il mit Golinski dans sa poche. Il lui faussa compagnie avec une autorité incroyable. Ses tirs firent mouche et deux d'entre eux auraient pu aggraver le score. Derrière ses hommes le jeune Morand, souple courageux, fournit une belle partie.

Les Nîmois ne firent pas preuve de leur habituel dynamisme. Firoud se démena pourtant comme un beau diable, il couvrit des quantités d'hectomètres, Ujlaki en attaque précieux par son sens du démarquage, sa technique assurée ; Fornetti, en défense nous prouva que son "tackle" demeure des plus puissants. Dakowski réalisa d'excellent arrêt mais il manqua de flair en deux occasions.

Le match O.M.-Nîmes, sans être une classe supérieure, empoigna les spectateurs par ses renversements incessants, son atmosphère passionnée et l'âpreté mise dans les deux camps pour s'assurer la victoire !

Alain DELCROIX

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Résumé Journal l'Equipe

du 03 septembre 1951

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