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Article om.fr

du 11 janvier 2020

Une victoire qui fait du bien

 

En ouverture de la 21e journée de Ligue 1 Conforama, l'OM s'est imposé face à Rennes grâce à Strootman. Les Olympiens comptent 8 points d'avance sur leur poursuivant... Rennes.

Le onze de départ

Face à Rennes, André Villas-Boas a aligné son 4-3-3 habituel. En revanche, cinq changements étaient à noter. D'abord, Steve Mandanda effectuait son retour dans la cage olympienne. Touché à la cheville lors du déplacement à Metz, le capitaine olympien retrouve un poste de titulaire face aux Bretons. Suspendu contre Trélissac, Jordan Amavi récupérait son couloir gauche. A la différence de Hiroki Sakai, qui, expulsé face à Trélissac, ne faisait pas partie du déplacement. Ainsi, Bouna Sarr descendait d'un cran, et Nemanja Radonjic occupait le flanc droit de l'attaque olympienne. Au milieu de terrain, Morgan Sanson effectuait lui aussi son retour aux côtés de Boubacar Kamara et Valentin Rongier.

La première mi-temps

Ce duel entre le deuxième et le troisième du championnat, où l'enjeu était donc important, a laissé place à un round d'observation durant une bonne vingtaine de minutes. Les Olympiens, largement dominateurs en terme de possession du ballon, se sont procurés la plus grosse occasion de la première période où sur corner, Alvaro Gonzalez trouvait le poteau droit de Mendy, qui était complètement battu. Bourigeaud, côté rennais, obligeait Mandanda à intervenir sur une frappe lointaine. Les deux équipes ont quitté la pelouse à la pause sur un score nul et vierge.

Pluie de suspendus

Malgré la victoire à Rennes, il faut souligner le point noir de la soirée. Les Olympiens ont écopé de cinq cartons jaunes. Caleta-Car, Sanson, Sarr, Kamara et Payet ont tous été avertis. Pour les trois derniers cités, la sanction est lourde de conséquences. En effet, ils seront tous les trois suspendus face à Angers, lors de la 21e journée de Ligue 1 Conforama.

Le but de Strootman

La victoire a mis du temps à se dessiner mais elle a fini par arriver. Entré en jeu quelques minutes plus tôt, Kevin Strootman a inscrit l'unique but de la rencontre. Sur un coup franc de Payet repoussé par le poteau, le Néerlandais est à la réception et crucifie Mendy. Avant cela, le portier olympien avait été déterminant en effectuant une superbe sortie du pied alors que Raphinha partait au but. Sur une pelouse compliquée, l'OM a assuré l'essentiel, la victoire et conforte sa place de dauphin du championnat. Rennes, poursuivant de l'OM, compte désormais 8 points de retard.

Cap sur Granville

Dès la semaine prochaine, l'OM change de compétition et retrouve la coupe de France. Les Olympiens seront opposés à Granville, club de National 2, dans le cadre des seizièmes de finale. La rencontre aura lieu au stade Michel D'Ornano à Caen vendredi 17 janvier à 20h45

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Article de La Provence

du 11 janvier 2020

 

 

La belle affaire

Bousculé par Rennes, l'OM réussit un coup magnifique en l'emportant à la fin d'un match cadenassé. Ce coup fin porte l'avance olympienne à 8 points sur le 3e

Au terme d'un match disputé et longtemps indécis, l'OM a réalisé une opération parfaite en ramenant les trois points de son déplacement en Bretagne. Alvaro et les Olympiens confortent leur 2e place au classement de la Ligue 1.

Au terme d'un match disputé et longtemps indécis, l'OM a réalisé une opération parfaite en ramenant les trois points de son déplacement en Bretagne. Alvaro et les Olympiens confortent leur 2e place au classement de la Ligue 1. Photo Frédéric Speich

Les fantômes du 18 mars 2018 rôdaient au Roazhon Park, tapis dans la pénombre rennaise, prêts à ressurgir au moindre accroc. À cette époque-là, André Villas-Boas était à mille lieues de s'imaginer qu'il cornaquerait l'OM deux saisons plus tard. Mais la plupart de ses hommes n'ont rien oublié de cette soirée dont l'épilogue tragique avait rebattu les cartes dans la course au podium. Lyon était ainsi venu s'imposer au Vélodrome (2-3) dans les ultimes instants d'une rencontre étouffante et électrique, réduisant son écart sur les Olympiens à deux points et prenant un ascendant moral pour la suite d'une saison qui allait finir par lui sourire.

Le cru 2019-20 déroule tout juste sa seconde moitié, mais le Rennes-OM d'hier soir s'apparentait à cette rencontre de triste mémoire. Sauf que les Olympiens actuels se chauffent d'un autre bois et en ont marre des histoires qui finissent mal. Depuis leur succès sur Lille (2-1), le 2 novembre dernier, ils sont portés par une dynamique ébouriffante, une confiance de fer et une réussite insolente qui autorisent toutes les folies et tous les espoirs. Hier soir, alors qu'ils étaient malmenés par des Rennais entreprenants et convaincus de parvenir à forcer la décision dans leur antre survolté, ils ont tenu bon et ont étiré un peu plus cette magnifique série.

Strootman sort de sa boîte

Ils se dirigeaient pourtant vers un nul qui aurait figé les positions. Ils gagnaient de précieuses secondes à chaque fois qu'ils en avaient l'occasion. Un point, c'était bien, mieux que rien en tout cas, comme l'avait suggéré "AVB" avant de s'envoler vers la Bretagne. Les contours des ambitions marseillaises apparaissent de plus en plus nets au fil des minutes. Le pressing se délitait, les approximations se multipliaient. Et c'est à cet instant-là que l'invraisemblable s'est produit, que les frontières de la réalité ont épousé celles de la fiction. Kevin Strootman est sorti de sa boîte pour inscrire un but improbable, dans un angle fermé, à la suite d'un coup franc magnifiquement frappé par Dimitri Payet et bien renvoyé par Édouard Mendy (84).

Suffisant pour réaliser un coup fin et prendre un peu plus ses aises à cette deuxième place où l'OM se sent décidément si bien. Derrière, en dépit des six minutes de temps additionnel et des coups de sifflet intempestifs et guère inspirés de Benoît Millot, ils ont fermé la baraque, dans le sillage d'un Steve Mandanda toujours aussi déterminant pour enregistrer une victoire des plus importantes face à un concurrent direct qui dit beaucoup de choses sur l'état d'esprit de ce groupe.

Le week-end va leur paraître extrêmement agréable et doux, avec ces huit points d'avance sur la troisième place. Lille n'a évidemment pas dit son dernier mot, Rennes non plus d'ailleurs, les hommes de Julien Stephan mettant leur calendrier à jour mercredi, avec un match en retard à Nîmes. Mais l'OM, qui aurait pu ouvrir le score sur la meilleure occasion du premier acte signée Alvaro sur le poteau (27), accumule les jokers et ce beau temps augure des jours encore plus beaux. Même si la prochaine rencontre de Ligue 1, dans quinze jours contre Angers, deviendra plus complexe avec les suspensions couplées de Sarr, Kamara et Payet, tous avertis par un M. Millot tatillon.

Villas-Boas aura tout le temps d'y penser et de plancher sur des solutions alternatives. En attendant, lui et ses hommes savourent. Ils l'ont bien mérité après le combat livré hier, intense et indécis jusqu'au bout.

Par Fabrice Lamperti, envoyé spécial à Rennes

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Déblocage au Roazhon Park

Les deux équipes se sont surtout appliquées à se neutraliser jusqu'à un coup franc décisif de Payet

Il n'est pas indispensable d'être en grève pour bloquer un match. Sans banderole ni manif'. Au contraire, on a eu l'impression hier soir qu'il y avait eu un peu trop de travail en amont pour nous offrir le spectacle que l'on espérait de la part de deux des équipes qui jouent le mieux au foot en Ligue 1. Un mauvais terrain certes aussi, mais surtout dans les surfaces. Or, c'est là que le ballon a été joué le moins souvent. Et c'est bien le problème. Mais un terrain très irrégulier aussi plein champ, d'où des passes mal assurées, des initiatives plus rares.

D'ailleurs, ce blocage est aisément illustré par le faible nombre de ballons touchés par M'Baye Niang et Dario Benedetto, leurs partenaires ayant eu du mal à les trouver.

Les latéraux bloqués

Les deux premiers bons ballons de l'Argentin, un par mi-temps, ont été une interception réussie lui-même devant Morel, puis un ballon de Radonjic, dévié encore par Morel, en cloche, à la reprise et mal exploité de la tête. Quant à Niang, c'est sur une action individuelle qu'il allait se mettre un peu en évidence à l'heure de jeu.

Parce qu'ils étaient serrés de près, parce que la source était tarie, la liaison entre les pourvoyeurs et les avants-centres étant coupée et le jeu sur les côtés souvent limité à des face-à-face car les latéraux étaient mêmes bloqués.

Si Hamari Traoré par exemple, qui avait fait si mal à l'OM la saison dernière, ici au Roazhon Park, n'est jamais monté, c'est bien parce que Dimitri Payet a toujours été sur son chemin sur le flanc gauche olympien. Et donc un peu moins libre de construire dans le coeur du jeu. Dommage, car c'est en venant dans l'axe qu'il allait avoir sa plus belle occasion sur une remise de Germain et une frappe (68).

Côté rennais, Julien Stéphan avait dû remarquer une faille entre Bouna Sarr et Alvaro, car les Rennais ont beaucoup joué dans cette direction. Le moment le plus chaud en faveur des Bretons est d'ailleurs venu d'une intervention très limite de Sarr sur Léa-Siliki, donnant lieu à un coup franc à la limite de la surface en première période. Il restait donc Valentin Rongier, sifflé à chaque touche de balle, mais surtout très surveillé. Moins que Morgan Sanson toutefois, dont chaque appel de balle vers le côté gauche voyait deux ou trois Rennais converger vers sa zone de prédilection et l'empêcher d'aller au bout. Avec intensité aussi, car si le jeu était bloqué, il n'y avait aucune trace de mollesse dans une rencontre décevante mais engagée et très disputée. Avec des duels, des coups, des coups francs, des accrochages, des discussions, des cartons jaunes.

Beaucoup de nervosité

Et puis, une grosse mêlée à la pause, au moment du retour aux vestiaires, retardant la reprise, après examen des images. Et de la nervosité sur les bancs de touche où on ne voulait surtout pas perdre, quitte à ne pas gagner. Une nervosité qui a malheureusement gagné aussi les joueurs. Trop de fautes, de contestations et trois avertissements qui priveront l'OM de Bouna Sarr, Boubacar Kamara et Dimitri Payet le 25 janvier contre Angers. Et ça, ça n'est pas un bon point. Seul un coup de pied arrêté pouvait débloquer la situation. Et c'est un homme sorti du banc, Kevin Strootman, qui est venu libérer l'OM...

Par Mario Albano, envoyé spécial à Rennes

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La revanche de Strootman

Poussé vers la sortie - sans succès - par son président depuis l'été dernier, le Néerlandais a offert une précieuse victoire à l'OM à Rennes. De quoi le relancer après une période très décevante ?

Le vestiaire olympien lui a réservé une standing-ovation. Entre les cris de joie et les chants à sa gloire, Kevin Strootman, pas du genre à se donner en spectacle, ne savait plus où donner de la tête. Pas le même degré de fiesta qu'après le but inoubliable d'Hiroki Sakai contre Leipzig (5-2) le jour de son anniversaire, le 12 avril 2018, mais un pur moment de bonheur intense, tout de même. Le type de parenthèse joviale qui soude encore davantage un groupe déjà très uni depuis sa reprise en main par André Villas-Boas.

Dans ce vacarme, Alvaro Gonzalez - qui n'a toujours pas perdu un match à l'OM - n'était pas le dernier à donner de la voix. "Oh Strogman !", hurlait le conquistador avec son accent ibère, avant d'en rajouter une couche agrémentée de coeurs sur Twitter quelques minutes plus tard : "Strooooggggman de mi vida !" (traduisez : "Strootman l'homme de ma vie !"). Une illustration supplémentaire de la bonne ambiance régnant au sein d'un collectif à la force mentale incroyable. "Tout le monde est vraiment concerné", insistait d'ailleurs Steve Mandanda, en capitaine respecté, au moment de quitter le Roazhon Park.

Tout le monde, le Néerlandais inclus. Sa situation n'est pourtant pas des plus simples au sein de la maison bleue et blanche... Évidemment, avec son salaire mensuel à plus d'un demi-million d'euros, il n'est pas à plaindre dans une ville où beaucoup de supporters se serrent la ceinture pour financer leurs soirées au Vélodrome. Privilégié de luxe, l'international oranje (29 ans) n'a néanmoins racketté personne pour obtenir une telle rémunération. Il a surtout profité du niveau de soumission effarant de Jacques-Henri Eyraud à Rudi Garcia - coach du Batave à l'AS Roma, entre 2013 et 2016 - pour décrocher, en août 2018, le record du plus gros contrat de l'histoire du club marseillais (Mario Balotelli l'a ensuite surclassé, grâce à la perfidie de son agent, Mino Raiola).

Dans un contexte financier où la moindre économie redonne le sourire à la direction olympienne, la présence du gaucher aux sourcils froncés est devenue gênante. Prié de trouver une porte de sortie fin mai 2019 (moins d'un mois après avoir emménagé dans une villa qu'il a achetée dans les quartiers Sud de la cité phocéenne), Strootman est finalement resté à l'OM, au grand dam de son président. Un mariage précaire, pour le meilleur (rarement) et pour le pire (le plus souvent).

Sanson : "C'est un grand professionnel"

En attendant que le divorce soit prononcé, puisqu'il le sera forcément un jour, le natif de Ridderkerk fait comme si de rien n'était. Il est de moins en moins titulaire ? Logique, tant la comparaison avec Boubacar Kamara, désormais régulièrement aligné en sentinelle par "AVB", n'est pas flatteuse pour lui. Qu'importe, le presque trentenaire, modèle de rigueur, ne se met jamais à la faute. Travailleur acharné, il est diminué par un genou fragile, mais tente de compenser par son expérience (ce qui ne fonctionne pas tout le temps, faut-il le reconnaître).

Avant-hier soir, son positionnement parfait sur un coup franc de Payet repoussé par Mendy, lui a tout de même permis d'inscrire le seul but du match à Rennes (0-1) et d'offrir un succès majeur à l'OM.

"On sait que Dim' les frappe très bien, a-t-il souligné dans la zone mixte de l'enceinte bretonne. Parfois, il prend les poteaux, ou le gardien peut les arrêter. Nous devons alors être prêts pour le deuxième ballon. Valère (Germain) me l'a laissé et avec un peu de chance, j'ai marqué."

Ce but - son deuxième cette saison, son troisième sous la tunique provençale - comptera, forcément. Mais l'intéressé, entré seulement à la 82e minute en Ille-et-Vilaine, ne s'arrête pas à cela et encense surtout le boulot accompli par toute l'équipe, quand bien même il a passé 90% de la rencontre sur la touche. "Cette saison, il y a un très bon état d'esprit : des joueurs démarrent sur le banc et marquent, comme Nemanja (Radonjic) l'avait fait auparavant, a-t-il poursuivi. On a des qualités, on doit jouer tous ensemble. Et quand Thauvin rentrera, on en aura encore davantage."

"J'ai encore un contrat de trois ans et demi..."

Un discours propre et sans ambiguïté, d'autant qu'il a aussi félicité "Bouba", concurrent désormais direct à son poste, pour son excellente prestation. "Kevin n'a pas débuté, il est entré, a été décisif et nous a fait gagner le match, a renchéri Mandanda. Il se bat pour l'équipe, avec un état d'esprit irréprochable depuis le début. C'est un joueur important pour nous." Un constat également établi par Morgan Sanson : "C'est un très grand professionnel qui fait son maximum quand il a l'occasion de jouer. Il nous a offert les trois points, nous sommes tous très contents pour lui."

Quid de son avenir, désormais ? Son but ne fait pas vraiment avancer le Schmilblick : de son cas dépend toujours la possibilité pour l'OM d'agir ou non durant le mercato hivernal. Même si Villas-Boas a déjà affirmé qu'il ne verrait pas son départ d'un bon oeil à ce stade du championnat. Interrogé à ce sujet, le Néerlandais, lui, a préféré botter en touche. "Je ne veux pas répondre à ça... Si vous écrivez tous les jours des choses dans le journal, c'est votre choix, mais moi je ne dis rien, a-t-il répliqué d'un ton aussi ferme que sa gueule peut être patibulaire sur le terrain. J'ai encore un contrat de trois ans et demi. J'ai signé pour rester ici. Je ne veux plus parler de ça : le plus important c'est Marseille, pas moi !"

Et Strootman de conclure, sur une note plus sportive : "Quand on marque, on a toujours un bon feeling. Comme je l'ai dit, l'équipe a bien joué. Je ne peux pas dire que je dois commencer : Bouba (Kamara), Sanson et Rongier ont fait un super match. J'ai joué seulement dix minutes, j'ai été important pour l'équipe, on a gagné ensemble." Ensemble, jusqu'au bout ?

Par Alexandre Jacquin (avec F.L.)

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