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Résumé La Marseillaise

du 24 mars 1952

 

O.M. - Sochaux s'est joué sous le signe de la prudence (1-1)

SCOTTI bétonna d'entré, et ANDERSSON égalisa à la 67e minute

(De notre envoyé spécial : Raymond GINEL)

SOCHAUX (par téléphone) - Ce match O.M. - Sochaux se jouait, hier, sur un terrain gras, alourdi par des pluies matinales, qui s'est terminé sur un score nul (1 à 1), fut placé sous le signe de la prudence.

Sochaux, qui ouvrit la marque par Salzborn, à la 29me minute, put longtemps espérer conserver son avantage. Mais l'égalisation marseillaise, réussi à la 67me minute par Gunnar Andersson, ne parut. Point si logique. Et, somme toute, cette absence de résultat positif convient assez bien à une rencontre au cours de laquelle chacun des deux adversaires parut soucieux, avant toute chose d'asseoir sa défense.

Nous laissions entendre, samedi dans "Le Soir", que l'O.M. et Sochaux pourraient fort bien adopter, tous deux, la même tactique, en pratiquant le béton.

C'est cependant l'O.M. qui, d'entrée, imposa à son adversaire cette manière super défensive.

Scotti était en effet chargé de jouer les "bétonneurs" tandis que Lanfranchi (portant le No8) remplissait un rôle de demi droit devant l'inter gauche Sochaliens Muro.

Par voie de conséquence, le jeune demi gauche Nungesser, qui aurait marqué Lanfranchi si, celui-ci avait joué inter, se trouva dépourvu d'adversaire direct.

Mais au lieu d'user de cette liberté de mouvement pour appuyer son attaque, il se cantonna prudemment, lui aussi, à proximité de son arrière défense.

Nous eûmes ainsi le spectacle durant la majeure partie de la première mi-temps de deux équipes se préoccupant surtout de ne pas laisser l'adversaire ouvrir le score.

Toutefois, Sochaux opérant avec cinq avants et l'O.M. n'attaquant que par quatre hommes ; un distributeur, Mercurio, et trois avants de pointe, Dard, Andersson, Nocentini, les offensives furent le plus souvent doubistes que marseillaise.

Au demeurant dans les rangs de l'O.M., l'absence Alarcon se fit durement sentir.

Mercurio, qui se dépensa avec générosité, ne put faire oublier l'Argentin. De surcroît, il ne fut pas toujours compris par son ailier. En deux occasions cependant, les Marseillais furent bien près d'ouvrir le score.

À la 10me minute, Andersson qui, après avoir passé Marcel, était parvenu seul devant les buts, manque la cage d'un tir du droit.

À la 25me minute, sur une descente de Gransart, suivie d'une passe à Mercurio, Nocentini seul lui aussi devant Fragassi shoota au-dessus.

Notons également, pour mémoire, à la 36me minute, une tête de Andersson qui expédia encore le ballon au-dessus des buts sochaliens.

Si l'on excepte ces trois circonstances, Sochaux exerça une pression plus constante qui se traduisit par deux corners à zéro, par des situations assez critiques pour la défense olympienne, par trois tires assez lointaines de Marcel et par un but acquis, à la 29me minute, dans les circonstances suivantes :

Marcel tira un coup franc que Muro détourna de la tête vers le centre. Salzborn, rabattu, repris le ballon au moment ou Ibrir allait le ramasser et avant que Scotti ne put intervenir.

Signalons que dans l'instant qui précéda le but l'arbitre, M. Maitre, omis de siffler une faute de Jancewski qui venait de jouer dangereusement.

Andersson égalisa

sur une montée de Johansson.

En début de ce but de retard, l'O.M. ne se départit point de sa réserve, Sochaux n'effectuant que de très rares montées.

C'est cependant sur une contre-attaque amorcée par Johansson que la balle fut expédiée vers le centre. Nocentini en manqua le contrôle, Nungesser la renvoya vers Andersson, en embuscade, qui d'un tir magnifique décochait de 22 mètres, égalisa à mi-hauteur à la 67me minute.

Au cours de cette deuxième mi-temps, Sochaux obtient encore trois corners contre un et bénéficia de deux occasions que Régnier seul devant les buts ne sut pas exploiter.

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L'avenir immédiat de Sochaux est encore

plus sombre que celui de l'O.M.

SOCHAUX (par téléphone) - Privé de Chabot, de Rachinski, de Heine, et en dernière minute de Biancheri, Sochaux avait du aligné, hier, deux hommes en mauvais état physique : Jean-Jacques Marcel qui, souffrant d'un genou et d'une cheville, termina le match assez éprouvé, et Bruat qui est actuellement gêné par une poche de sang à proximité de la rotule.

Deux joueurs Sochaliens faisaient, de surcroît, leurs débuts devant le public doubiste : le Provençal Bernardet et international militaire Nungesser.

Comme Marcel et Nungesser devront, samedi jouer à Londres, on conçoit que l'entraîneur Wartel éprouve de sérieuses inquiétudes avant le déplacement qui emmènera, dimanche prochain, son équipe à Paris face au Racing.

Privé de réserve, la formation sochalienne nous paraît avoir un à l'avenir immédiat encore plus sombre que celui de l'O.M.

Janczowiski, Salzborn,

Nungesser et Bernardet

Tout en reconnaissant que ses hommes auraient dû garder avec plus de vigilance les abords de leur but en deuxième mi-temps, Wartel rendait, hier soir, hommes hommage aux jeunes Nungesser qui a effectué de bons débuts professionnels.

Avec lui, citons le rude Janczowiski qui fut le meilleur homme de la défense : le jeune provençal Bernardet qui joua avec un sang-froid remarquable, et l'ailier droit Salzborn dont les feintes son efficace mais qui pêcha par excès de personnalité.

Gardien, qui fit une très bonne première mi-temps, exagéra son replié après la reprise.

Physiquement diminué, Marcel, sans faire un mauvais match, loin de là, ne put jouer selon sa valeur.

Pour des raisons analogues Bruat ne put terminer ses actions.

Muro, qui se montra parfois virtuose, fut d'une grande faiblesse dans ses tirs. C'est avant tout un constructeur.

Alarcon manqua beaucoup à l'O.M.

A l'O.M. personne, à dire vrai, n'émergea d'un ensemble moyen.

Johansson fut sans doute le meilleur élément d'une défense ou Scotti accomplit, à la lettre, des consignes qui lui avaient été données et ou Gransart, très courageux, fut gêné par une douleur à l'aine.

Lanfranchi, souffrant de crampes, et Mesas fournirent un match sans éclat.

En attaque, c'est Mercurio, nous l'avons dit, qui travailla sans relâche mais aussi sans résultat tangible ; Dard fut le plus pénétrant.

Andersson, qui réussit un but magnifique, en manqua un autre, fut souvent mal servi et se montra aussi, parfois trop personnel. Nocentini fut faible.

Roessler espère vivement que Roberto Alarcon sera en état de jouer dimanche prochain un Roubaix.

Avec l'Argentin, l'O.M. eut, sans doute, hier, remporté deux points.

   

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