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Résumé Le Provencal

du 26 janvier 1953

AU STADE VELODROME, DEVANT 18.000 SPECTATEURS

L'O.M. jouant à dix (Mercurio blessé à la 25e minute)

inflige une nette défaite (3-0)

à un onze girondin lent et stérile

Coup de sifflet au début, applaudissements à la fin. Versatilité de la foule ? Non, réactions logiques d'un public qui fut heureux de trouver le vrai visage de son équipe après lui avoir reproché - avec juste raison - son net fléchissement des dernières semaines.

Dès les premières minutes de jeu, on eut la conviction que les Marseillais fustigés par les reproches de leurs dirigeants et de leurs supporters avaient l'intention de se racheter des déplorables prestations qu'ils avaient offertes successivement, à Montpellier, Rennes et Grenoble.

Plus volontaires, plus obstinés

Il y avait longtemps que les Phocéens n'avaient pas fait preuve d'autant de volonté, l'obstination, ils attaquèrent la balle avec ardeur, énergie et dès les premières phases imposèrent leur loi aux Bordelais qui semblaient empruntés, maladroits.

À dix pendant une heure

Le désir de vaincre des poulains de Roessler ne fut jamais atténué, mis en veilleuse, même à dix les Marseillais conservèrent la direction des opérations, pourtant la blessure de Mercurio aurait pu désorganiser les forces olympiennes. Il n'en fut rien et même avec quatre avants l'O.M. se releva le plus dangereux.

Le coup de chapeau d'Andersson

Les girondins eurent la supériorité dans le rayon des corners (cinq entre deux). Là pourtant se limita sa supériorité.

Quels sont les raisons qui sont faits que Villenave fut plus souvent inquiété qu'Ibrir ? La remarquable partie d'Andersson, le retour en forme de Rustichelli.

Le Suédois se joua du lent Blaczyk et il exploita à fond chaque occasion qui lui fut offerte, il ne fit pas comme à Rennes où Montpellier, il ne chercha pas à profiter d'une faute de l'adversaire, il opéra de la manière la plus classique, en prenant de vitesse son policeman et en terminant sa course par un tir d'une précision extrême ! Il fut remarquablement secondé par le jeune Rustichelli. Ce dernier a retrouvé son talent en retrouvant son public.

Devant Mérignac ou Swiatek, il renouvela le combat de David face à Goliath. Sa finesse triompha astucieusement de la force !

Son service lui amena le troisième but fut un modèle du genre.

La défense bordelaise lourde, lente

L'attaque phocéenne utilisa au maximum une arme qui fait toujours des ravages : la vitesse de course.

La défense girondine non seulement ne sut pas profiter de son avantage numérique mais encore parut lourde, lente, mal inspirée.

Des hommes athlétiques tels que Balczyk et Swiatek furent étalements battus par leurs opposants.

On aurait pu croire que les "protecteurs" de Villenave avaient des semelles de plomb !

Les Girondins sans précision

L'attaque ne racheta pas les erreurs des autres lignes. Pendant le dernier quart d'heure de la première mi-temps les avants de Gérard accumulèrent les "blancs" sur leurs bois mais ils se révélèrent pendant cette période si bien piètre shooteurs !

Kargu semblait viser les nuages, l'aile gauche était effacée. Turbeki pas très réaliste. Dans ces conditions la tâche des arrières et des demis olympiens furent largement facilités.

De plus, ils étaient dans une forme beaucoup plus acceptable que ces derniers temps. Face à une équipe fatiguée, aux réflexes endormis, l'O.M. a pratiqué dans un style jeune, réaliste.

Il devait automatiquement être récompensé de la constante de ses efforts.

Alain DELCROIX

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GERARD : "ANDERSSON

est vraiment en plein boom"

Satisfaction dans le camp marseillais, mais non joie délirante.

L'entraîneur Roessler félicita ses hommes pour leur travail et nous dit : "Deux points de plus, c'est un avantage, mais il faut penser aux autres rencontres !"

Andersson s'exclamait : "On nous a accueilli à coup de sifflet ! Enfin, nous avons montré que nous n'étions pas tellement chèvres ! (sic)"

Gransart faisait remarquer : "A dix c'était dur, je vous assure". Dard montrait son anthrax au bras droit et qui saignait d'abondance.

Mesas constaté : "Ils sont longs à se bouger les Bordelais !" et Moreel décernait un satisfecit à ses camarades : "Ils se sont drôlement bien défendus !"

Visages fermés, fronts soucieux dans les vestiaires bordelais. L'entraîneur Gérard reconnaissait sportivement sa défaite :

"Andersson est en plein boom, je ne l'ai jamais vu jouer avec autant d'éclat !"

Abdesselem était navré : "Pour nous ce troisième insuccès consécutif est un coup difficile !

De Kubber faisait valoir une restriction : "Andersson est très fort d'accord, mais il a été servi par une formidable réussite !"

Mérignac soupirait : "Nous avons fait notre possible, mais rien ne nous a réussi !"

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Comment ils ont joué

ANDERSSON, RUSTICHELLI

et JOHANSSON les plus en vu

Ibrir a fait une entrée satisfaisante. Il a eu deux interventions pleines d'à-propos.

Gransart semble revenir au... zénith. Ses arrêts ne furent pas tous nets, mais il contint Doye.

Salem a prit le meilleur sur Turbeki.

Nocentini, moins en relief que d'habitude. Johansson, beaucoup mieux qu'à Rennes, a fourni une partie très, très honorable.

Scotti ne fut pas poussé dans ses derniers retranchements par Kargu.

Rustichelli a fourni une de ses plus brillantes prestations de la saison.

Lanfranchi réalisa une première mi-temps fort satisfaisante.

Andersson accrocheur, travailleur et réalisateur !

Mercurio ne peut être jugé sur 20 minutes de jeu.

Dard fit preuve de bonne volonté, mais son anthrax l'handicapa.

Villenave eut des plongeons audacieux.

Swiatek n'a pas fourni une bonne rentrée.

Mérignac fut, dans l'ensemble moyen.

Galice efforça d'organiser ses troupes.

Blaczyck fut nettement dominé par le buteur suédois.

Thurbeki travailla mais n'eut pas des percées décisives.

Kargu se montra imprécis dans ses essais.

Abdesselem fut toujours en activité, mais abusa du "tripotage" de balle.

Persillon fut assez effacé. Enfin Doyet n'avait pas l'air en possession de tous ses moyens.

A.D.

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La victoire de l'O.M. sur le onze Bordelais

VILLENAVE s'inclina sur trois shots d'ANDERSSON

Un appel de M. Le Foll, les deux équipes se présentent dans des formations différentes de celles qui furent annoncées. À l'O.M. Ibrir regarde les bois et à Bordeaux Doye joue à l'aile gauche. L'apparition d'Ibrir est accueillie de mouvements divers : applaudissements et siffler.

Le premier corner est concédé par Gransart à la 4e minute. Soixante secondes s'écoulent et Rustichelli réalise une magnifique percée de 50 mètres ; Villenave sort, plonge et contraint le jeune ailier à tirer à côté des bois.

On note ensuite un tir de Kubber et un autre de Lanfranchi.

À la 15e minute, Salem réussit un long dégagement qui est repris avec promptitude par Andersson ; le Suédois trompe Blaczyk venu à sa rencontre. Villenave sort imprudemment et la balle entre doucement dans la cage vide.

O.M. 1 : Bordeaux 0

Dix minutes s'écoulent et Lanfranchi sert Mercurio dans le trou. "Fanfan" force balle au pied. Villeneuve plonge sur lui avec courage.

Mercurio se met à boiter et sort du terrain. L'intérieur marseillais reprendra sa place à l'aile, mais au bout de cinq minutes il sera forcé de rentrer aux vestiaires.

L'O.M. joue à dix et Bordeaux domine à son tour. Abdesselem, De Kubber, Kargu tentent leur chance en vain. Peu avant la mi-temps, l'avant-centre bordelais botte de près ; Ibrir repousse le cuir.

Touché au péroné et souffrant d'une entorse du genou, Mercurio reparaît en deuxième mi-temps à l'aile gauche. Il sort au bout de deux minutes !

À la 49e minute, Lanfranchi sert Andersson dans un couloir libre et large, le Suédois démarre rapidement passe Swiatek, shoote dans sa course. Villenave ne peut bloquer en plongeant. Gunnar qui ne s'est pas arrêté, reprend la balle in extremis et l'expédie dans les filets.

O.M. 2 : Bordeaux 0

A la 59e minute, Rustichelli bloque la balle dans les pieds de Swiatek part à l'assaut et centre sur Andersson. Celui-ci feinte Villenave sorti de ses bois et, sous les applaudissements, obtient le troisième but marseillais.

O.M. 3 : Bordeaux 0

A la 66e minute, Dard réussit un rush de 40 mètres. Villenave plonge, l'ailier reprend mais Blazyck dégage d'un joli heading. Le tandem Andersson - Rustichelli s'amuse de ses opposants et un bolide du Suédois donne le frisson aux girondins !

La fin de la partie sera sifflée sur le score sans autres modifications notables.

Alain DELCROIX

 

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