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Résumé Le Provencal

du 09 mars 1953

 

NANCY bat difficilement l'O.M. qui ne méritait pas de perdre

Privés d'IBRIR (fracture de l'avant bras), les Olympiens

ne se sont inclinés qu'à deux minutes de la fin.

(De notre envoyé spécial : Jean PEYROCHE)

NANCY (par téléphone) - Nancy a gagné par un maigre but à zéro. Un match que l'O.M. ne méritait pas de perdre.

Le but a été inscrit à la 88e minute d'un match qui en comptait 92, compte tenu d'environ 120 secondes d'interruption, qui intervinrent, lorsque Ibrir plongeant en avant, sur une balle venue de la gauche, la repoussa et demeura étendu sur le terrain, l'avant-bras fracturé, devions nous apprendre quelques minutes après.

Scotti prit sa place et faillit conserver les filets olympiens vierges car tout le monde ou presque s'apprêtait à enregistrer le match nul lorsque Lorenzo, opportuniste et plein d'esprit de décision, transforma en but une balle qui eut échu à la suite d'une remise en jeu de la touche.

Esprit de décision de Lorenzo fut accompagné d'une réussite qu'il ne doit certainement pas connaître tous les dimanches, car le ballon heurta le montant situé sur la gauche de Scotti, gardien de fortune qui ne s'était, jusqu'à là pas mal débrouillé, et ricocha dans les filets.

L'O.M. ne pouvait plus espérer remonter son adversaire. En espace d'un quart d'heure, un drame venait de se jouer dont le prologue (blessure d'Ibrir) fut incontestablement l'acte de plus marquant.

75 minutes d'espoir de vaincre, un espoir bien légitime était anéanti en un quart d'heure et l'O.M. de surcroît perdait, fin probablement jusqu'à la fin de championnat son goal qui s'était entré comme un des meilleurs hommes sur le terrain.

M. Le Foll décevant

Ce ne fut pas un beau match et il n'avait pas besoin des décisions à contre-sens de M. Le Foll pour tomber dans la médiocrité.

Nous n'avons pas l'habitude d'accabler le directeur de jeu, mais cela fait deux fois que M. Le Foll, malgré son allure bonhomme, gâché sous ses yeux, une rencontre.

Les olympiens se plaignirent d'avoir été frustré de deux penalties, à la 37me minute, sur cafouillage et immédiatement avant le repos sur un tir de Rustichelli.

Nous pensons qu'ils ont raisons au moins sur la deuxième occasion ou nous vîmes un bras nancéien celui de Collo, nous semble-t-il se balader pour freiner le shoote.

L'O.M. joua sa chance

C'est bien la première fois que nous soyons à l'extérieur. L'O.M. traiter d'égal à égal avec son hôte. Des deux entraîneurs, ces Favre qui avaient donné des consignes de prudence et faisait souvent replier Piantoni qui ne fit jamais franchement tandem avec Deladerriere.

La crainte de Gunnar Andersson y était pour quelque chose. Mais de Dard et à Moreel, c'est toute l'attaque marseillaise qui joua pour vaincre.

Gunnar Andersson, très souvent lancé dans d'excellentes conditions par Jean Lanfranchi, déborda tout aussi souvent son gardien de corps et donna de belles balles au centre, mais encore une fois, Andersson était très surveillée.

La manière olympienne avait changé à Nancy et l'adversaire du jour n'en était rendu compte et dommage que tout l'édifice ait été détruit par le dramatique impondérable que l'on sait.

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LE MATCH AU CHRONOMETRE

Un but surprise de LORENZO

15 heures : Andersson met en jeu. Nancy intercepte et contre-attaque par Belaid qui déborde Johansson. Gransart met en corner.

15 h 03 : Deladerriere, lance sur la gauche, est poursuivi par Nocentini qui est pénalisé d'un coup franc à la limite. Johansson dégage de la tête.

15 h 04. : Combinaison Lanfranchi - Andersson. Tir de l'avant-centre dans les bras de Favre (des 25 mètres).

15 h 06 : Lanfranchi déséquilibrait par Bottollier, fait, à bout portant, une passe à Favre.

15 h 12 : Lorenzo aux prises avec Scotti sur la gauche, shoote des 16 mètres et Gransart met malencontreusement en corner.

15 h 18 : Coup franc aux 35 m. pour Nancy Bottollier le botte sur Belaid, mais Ibrir sort in extremis au devant de l'avant-centre nancéien.

15 h 22 : Piantoni lance Belaid en position d'inter gauche, qui centre. Nunge, rabattu au centre, va shooter. Mais Ibrir qui plonge dans ses pieds et repousse sur le Deladerriere qui shoote largement à côté.

15 h 25 : Fuite de Dard qui centre. Nancy se dégage et Ibrir intervient fort opportunément. Gondouin centre, Nocentini veut passer à Ibrir, mais envoie en corner.

15 h 29 : Nouvelle échappée de Dard. Favre lui plonge dans les pieds.

15 h 34 : Coup franc contre Colio. Dard le tire. Favre plonge et bloque.

15 h 35 : Sur tir de Belaid, Gransart met une nouvelle fois en corner.

15 h 37 : Tir de Moreel. Centre shoot, cafouillage devant Favre qui est heureux d'avoir après avoir malencontreusement repoussé du poing au lieu de contrôler le ballon.

15 h 45 : Mi-temps 0 à 0.

16 heures : Belaid remet en jeu. Ibrir plonge dans les pieds de Nunge et obtient un coup franc.

15 h 04 : Dard lancé par Lanfranchi, déborde Bottollier et centre mais personne n'est à la réception.

16 h 06 : Situation confuse devant Ibrir sur action conjuguée Belaid-Deladerriere.

16 h 10 : Dard, lancé par Lanfranchi, centre. Coup franc pour Favre.

16 h 20 : Touche pour Nancy la balle échoit à Salem qui centre. Gondouin, de la tête, manque de peu de battre son propre gardien.

16 h 22 : Lorenzo lance Belaid dans le trou. La défense marseillaise, avancée, est surprise mais un beau plongeon d'Ibrir bloque la balle qui frôle le gazon.

16 h 30 : Sur un centre venu de la gauche, Ibrir plonge en avant et reste étendu.

L'arbitre arrête le jeu sans en attendre le premier arrêt naturel. Protestations du public et de Gondouin qui possesseur de la balle, poursuit son action et marque... officieusement.

Ibrir sort Scotti devient goal.

Reprise par balle à terre. Touche immédiatement. Réserves de Mindonnet, capitaine de Nancy.

16 h 43 : Touche pour Nancy. Sur la remise en jeu, Lorenzo servi ne tarde pas à shooter de 25 m Scotti, masqué est battu, la balle frappant le montant droit avant de pénétrer dans les cages. Ce sera l'unique but du match.

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CE QU'ILS DISENT

NANCY - Lorsque nous avons regagné le vestiaire de l'O.M. nous y avons retrouvé Ibrir le visage pâlit par la souffrance, mais il nous a supplié : "N'en parlez pas dans les journaux car chez moi on va être torturé par l'angoisse".

Nous avons fait remarquer au sympathique portier, qu'il était impossible de taire une telle chose, que la radio avait d'ailleurs déjà annoncé par la voix d'André Marin de Radio-Monte-Carlo qui était à nos côtés.

Alors Ibrir baissa la tête et se tut.

Sa peine était ressentie par tous.

Henri Roessler murmura : "C'est trop de malheur en une fois. Nous ne méritions pas ça..."

Roger Scotti, l'oeil tuméfié :

"Lorenzo pouvait retenir son pied. À sa place je l'aurais fait et d'ailleurs Georges dard n'a pas hésité en un cas pareil à éviter Favre en première mi-temps".

Gunnar Andersson acquiesça et nous confia la malchance qui l'avait poursuivi durant ou le match.

Rustichelli, d'habitude peu loquace s'en voulait tout de même :

"Je crois que j'ai mieux joué que contre Lille, mais ce n'est pas encore cela, regrette-t-il.

Lorsque Lorenzo vint prendre des nouvelles d'Ibrir, "Mémé" Salem le mit à la porte et l'on pouvait comprendre le désespoir de l'O.M. qui pouvait préférer encaisser 4 buts, plutôt que de perdre son goal.

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 Bagarre autour du terrain

À notre connaissance, il y avait au stade d'Essey les onze titulaires de l'O.M., augmenté de Gaby Rossi, Manu Giraud et Henri Roessler.

L'envoyé spécial du "Provençal" et du "Soir" complétait l'effectif marseillais.

Aucun des "quinze" ne chercha noise, on le comprend aisément aux 10 000 spectateurs qui ceinturaient la pelouse est pourtant une bagarre éclata au bas des tribunes dès la fin de la première mi-temps. Nous n'avons pu en connaître les raisons exactes, mais il est certain qu'aucun supporter de l'O.M. n'y fut mêlé.

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 IBRIR : double fracture probable

Le gardien de l'O.M. avait repoussé la balle lorsque, emporté par son élan (suivant les propres dires de l'auteur du coup) Lorenzo ne put retenir son pied qui heurta violemment l'avant-bras gauche de l'infortuné Abdou.

La fracture du cubitus et sans doute une du radius ont été diagnostiquées au premier examen sommaire, Ibrir a regagné Marseille hier soir avec ses coéquipiers. Il semble perdu pour le restant de la saison.

 

 

 

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