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Résumé Le Provencal

du 19 avril 1953

 

L'O.M. est étouffé par la rapidité de SOCHAUX

puis perd PONCET (blessé) et s'incline

sur le score sévère (6-1)

Vainqueur à Lille et de Reims, les olympiens étaient en droit de supposer qu'ils conserveraient sur leur terrain leur virginité durant la saison 1952-1953. Le F.C. Sochaux est venu mettre un terme à cet espoir et de façon plutôt rude ! Jugez plutôt de l'importance du score : six buts à un ! Des chiffres qui ont une petite odeur de catastrophe...

L'entraîneur Roessler avait dit avant le match à ses hommes : "Méfiez-vous de la vitesse de nos adversaires ! Ils ne dorment pas sur le terrain !

Et dès les premiers échanges de balle nous nous sommes aperçus de l'extrême vélocité des poulains de Dormoy. Nous avons l'impression qu'aucune équipe en France à l'heure actuelle, ne joue plus rapidement que le onze au maillot jonquille :

Vitesse d'exécution

Aujourd'hui les Sochaliens récoltent ce qu'ils ont semé. Ils ont donné une chance à des jeunes et ceux-ci s'étant aguerris, font... la moisson !

En première mi-temps ils ont fait preuve d'une infernale vitesse d'exécution non seulement ils battaient largement les blancs dans le domaine de la course, mais encore ils prenaient l'avantage dans la dispute de la balle !

Les "blancs" paraissaient avoir chaussé des semelles de plomb et le pire c'est qu'ils ne paraissaient pas susceptible de renverser la vapeur... en leur faveur !

Maîtres sans discussion de la balle au centre du terrain, leur ligne médiane la faisait circuler avec précision dans les pieds d'une attaque qui baillait pas et ne s'interrogeait pas sur les moyens les plus subtils de tromper l'ennemi !

Et en une demi-heure la cause était entendue. L'Olympique, essoufflé, étouffé, décontenancé, criait "Pouce" il avait déjà trois buts dans sa cage !

Le drame se précise

L'élimination brutale et stupide de James Poncet (fracture de l'auriculaire), jeta les "blancs" en plein drame ! Et ses handicaps technique et physique s'en joignait un nouveau et encore plus grave. L'infériorité numérique.

À ce moment-là on pouvait craindre une avalanche de buts !

À la mi-temps dans les vestiaires, le coach et les dirigeants s'efforcèrent de ranimer le moral profondément touché de leurs joueurs.

"Vous n'attaquez pas la balle avec assez de volonté !" fit le premier, et les seconds ajoutèrent : "Cce n'est pas la première fois que vous perdez un match mais montrez que vous savez perdre ! Soyez dignes et courageux ! Accrochez-vous !"

Sochaux avait épuisé

ses munitions

Avec un goal de fortune, un ensemble découragé, l'O.M. constituait une proie facile. Était-il promis à l'holocauste ?

Il se produit au cours du second half une modification de la physionomie du match.

Pour commencer les Sochaliens pêchèrent par excès de facilité ! Ils penchèrent vers la démonstration stérile ! L'ailier gauche Reignier rata plusieurs buts faciles par excès de précipitation et puis les "jonquilles" avaient épuisé toutes leurs munitions.

En première mi-temps il avait opéré sur un rythme époustouflant, il avait donc besoin de souffler !

Les Olympiens dans un mauvais jour

Les olympiens ont fourni une très mauvaise prestation, la défense n'eut qu'un marquage très élastique, et l'attaque fut terne, peu entreprenante. Nocentini fournit un labeur acharné pour seconder ses camarades. Scotti organisa la défense en seconde mi-temps ; Dard eut quelques mouvements dangereux ; Andersson s'avéra travailleur et essaya de distribuer le jeu.

Chez les vainqueurs, Janczewski prit le meilleur avec aisance sur Moreel ; Marcel opéra avec autorité ; Jo Tellechea brida sévèrement Andersson ; Biancheri eut une action efficace ; Gardien donna de bonnes balles à ses partenaires et Muro prouva qu'il était un fin shooteur !

L'Olympique est dans l'obligation de chercher dans les futurs combats une revanche à cet humiliant échec d'hier après-midi.

Alain DELCROIX

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LE MATCH AU CHRONOMETRE

MARCEL (2), BIANCHERI, MURO (2)

SALZBORN, ont réalise un score fleuve

Les deux formations se présentent sans changement. Au début, Georges Dard se met en relief par une excellente percée mais il tire à côté (7'). Salzborn réplique par un raide qui oblige Poncet à sortir et plonger !

A la 14', Gardien profite d'une mésentente entre Poncet et Scotti pour glisser le cuir à Marcel, ce dernier reprend en cloche et marque. Gransart monte à l'attaque, tire avec force sans résultat !

A la 24', Biancheri oblige Poncet à concéder un corner.

Quatre minutes s'écoulent et c'est un second but pour les visiteurs. Gardien fausse compagnie à Lanfranchi qui est trombe par un rebond de la balle, Scotti veut s'opposer à l'action du Sochalien, il tombe à terre, tout le monde croit que M. Lauga va siffler coup franc, mais c'est Biancheri complètement démarqué qui score de près.

La situation s'aggrave pour l'Olympique qui est copieusement dominé et Marcel de 30 mètres expédie un shot remarquable de précision. Il botte dans le coin gauche. Poncet plonge en vain c'est le troisième but.

Le keeper marseillais, qui s'est blessé dans cette action doit sortir du terrain ; l'O.M. joue à dix. Scotti devient goal. Il y a 33 minutes de jeu ; à la 39me, Salzborn d'un ras de terre dans le coin droit réalise le quatrième but !

L'Olympique va-t-il subir un désastre ? À la reprise, les Phocéens serrent les dents et s'efforcent même crânement de refaire le terrain perdu. C'est un tir de Dard à côté puis deux essais infructueux de Reigner enfin Andersson feinte son cerbère et, d'un ras de terre prend à contre-pied Fragassi. Quatre à un ! C'est la 56me minute.

Reigner manque de précision à deux reprises. À la 74me sur une vigoureuse attaque, Dard par tout seul la balle au pied. Il shoote dans sa foulée, la transversale sauve le gardien doubiste !

Deux minutes plus tard, une combinaison Gardien-Reigner permet à Muro de réunir en toute quiétude le cinquième. On s'achemine lentement vers la fin Sochaux a ralentit son allure, pourtant il ajoute un sixième but 87me. Muro reçoit la sphère de la part de Salzborn, il ajuste et marque. Était-il hors-jeu ?

Quelques instants s'écoulent et l'arbitre M. Lauga - qui eut quelques décisions surprenantes donne le coup de sifflet final !

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RUSTICHELLI :

"C'est la première fois que je gardais les bois !"

Dominique Rustichelli opéra dans la cage phocéenne après la mi-temps, il ne se comporta pas trop mal et fut applaudi sincèrement par le public marseillais.

Le jeune espoir olympien nous a déclaré : "C'était la première fois que je gardais des bois ! Je vous avoue que ce n'est pas tellement drôle !"

Mais Rustichelli qui est un excellent basketteur à l'habitude de se servir de ses mains.

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(photo : collection Jean-Yves Dupre)

 

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