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Résumé Le Provencal

du 25 octobre 1953

 

L'O.M., TIENT LENS EN RESPECT UNE MI-TEMPS

puis sa défense craque et le ONZE NORDISTE

l'emporte très nettement (4 à 1)

(De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE)

LENS - Lens a battu l'O.M. en deuxième mi-temps, sans entièrement mériter ces quatre buts qui eussent pu toutefois s'accumuler dans les filets au cours des quarante cinq premières minutes.

Comme la majeure partie des 8.436 spectateurs (1.614.645 francs de recette) nous pensions qu'au repos l'O.M. avait laissé passer l'orage et se destiné à contre attaquer.

L'O.M. contre attaqua. Mal lui en prit car, pour une fois, sa défense flancha devant Van Lent, l'homme au coup de chapeau.

Le R.C. Lens domina une mi-temps durant. On peut dire qu'alors Da Silva ne fut pratiquement jamais à l'ouvrage, tandis qu'Angel devait parer une quantité industrielle de tirs.

Angel fut l'homme du premier quart d'heure. Il ne pouvait être celui de toute la partie car Lens poussa, réussit à désaxer le système défensif marseillais et eu la chance de retrouver non seulement Louis, mais aussi Van Lent.

Volontaire, rapide à souhait, le "onze" lensois bénéficiant du retour en condition de ceux que l'on attendait plus, fut aussi servi par le flottement de la défense marseillaise.

Il n'en faut pas davantage pour gagner un match et pour le gagner nettement.

LOUIS omni-présent

Devenu demi-aile, Louis demeure malgré tout l'homme de base du R.C. Lens.

Il peut même mieux, en qualité de demi-aile, être cet homme de base.

Omniprésent, il fut à l'origine du très net ascendant que prit son équipe en première mi-temps et (après le repos) du troisième et du quatrième but, coups de grâce successifs pour les porteurs du maillot blanc.

Avec lui Van Lent et Stopyra pour sa première mi-temps surtout, méritent la citation.

Mais tout le monde "en voulait terriblement."

Il fait frais au stade Bollaert lorsque sonne l'heure du coup d'envoi. Le ciel bleu du matin s'est caché derrière un léger rideau gris qui n'a pourtant rien de l'habituelle "toile de fond" imaginée.

Le sol semble en excellant état. Nous le remarquons surtout devant les filets ou l'absence de gazon laisse apparaître une terre grise et meuble.

L'O.M. et Lens s'apprêtent à jouer dans d'autres conditions que le 21 décembre 1952.

Nous pouvons même avancer que si Lens avait la cote, le match ferait le plein au stade Bollaert.

LOUIS est STOPYRA (déjà) ?

À 15 heures, Stopyra donne le coup d'envoi et deux minutes ne se sont pas écoulées que Louis a lancé Stopyra, mais Scotti intercepte, puis Stopyra place un tir "téléphoné" Angel bloque. Enfin Stopyra lancé par Grevin tente de déborder Johansson, qui met en touche presque au ras du poteau de coin.

Lens joue visiblement la carte Stopyra et fait le forcing.

Stopyra manque d'ailleurs de peu (11me minute) de battre Angel sur un tir de 25 mètres qu'Angel stoppe en plongeant après un premier, puis Louis aidé par Van Lent met encore Angel à contribution.

Premier quart d'heure pour Lens

Le premier quart d'heure est donc nettement à l'avantage de Lens, mais Angel justifie une nouvelle fois la confiance mise en lui. Le trio Belver, Johansson, Scotti, aussi.

Ils tiennent et l'offensif Louis a beau s'intégrer à son attaque et tenter sa chance, rien ne passe, d'autant plus que Stopyra et Van Lent semblent manquer, disons-le de réussite, dans deux tentatives.

A la 25me minute, l'O.M. a obtenu un corner contre deux pour Lens. La proportion est minime, compte tenu de la pression lensoise.

Deux exploits d'Angel

A la 38me minute, Johansson bouscule Constant. Le coup franc qui s'ensuit (à 25 mètres) et tira au ras de la transversale par Louis. Une détente verticale et Angel met en corner. Van Lent donne le corner qu'Angel (toujours lui) repousse loin au centre, malgré un groupe compact d'adversaires et de partenaires.

La mi-temps survint au moment où Johansson, auteur du cinquième corner marseillais, venait de voir celui-ci repoussé in extremis par Nocentini.

A la reprise, les choses paraissent vouloir se précipiter.

Trois minutes de se sont pas écoulées qu'une combinaison lensoise où se trouve mêlé Grevin et Stopyra, aboutit à Van Lent, rabattu au centre.

Nocentini n'hésite pas et fauche l'ailier qui transforme l'indiscutable penalty.

VAN LENT récidive

A la 53me minute, Van Lent va récidiver. Peut-être n'aurait-il pu le faire si une minute plus tôt, Rustichelli, lancé au devant de Da Silva, n'avait vu le portier lensois plonger à son devant.

A la 53e minute donc, Martins sert Van Lent qui passe Nocentini et sans attendre (en pleine rupture) bat Angel pour la deuxième fois.

ANDERSSON...

L'O.M. va-t-il subir les conséquences un long moment stériles de la domination des hommes de Mareck ?

Alors qu'on le croit, les blancs contre-attaquent et (53me minute) Pallak et Da Silva font une fausse note. Leur mésentente projette le ballon ... sur le nez d'Andersson et Da Silva est battu.

Louis... ou l'histoire du troisième but

Il est dit pourtant que Lens ne veut pas accepter la menace d'égalisation.

Un tir lointain, (et très bien ajusté) de Belver est stoppé avec aisance sous la barre Da Silva.

La réplique vient par Louis (62me minute) qui aux 40 mètres sert Constant dont le tir heurte la transversale. Grévin hérite de la sphère, la donne a Stopyra qui de près, bat Angel pour la troisième fois.

Le coup de chapeau de Van Lent

Le troisième but de celui que l'on appelle à Lens, Richard Coeur de Lion, va donner le coup de grâce à l'O.M.

Nettement à l'intérieur de sa moitié de terrain Louis mystifie, Mercurio (82me minute) et passe court à Martins qui lance Van Lent en position d'avant-centre.

Van Lent a le champ libre et il en profite pour réussir son coup de chapeau, malgré une sortie d'Angel.

L'O.M. est battu nettement au moment où on s'y attendait le moins.

 

 

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PROPOS DES VESTIAIRES

"Roessler : "Il me faut u inter droit et un ailier gauche"...

Dans le vestiaire de l'O.M., on était à la fois bruyants et désabusés.

Johansson (remarquable tout au long du match) : "Stopyra a été heureux sur son but et, à propos de buts, deux ont été marqués sur des "toiles" de notre défense et un sur penalty.

La vérité éclatait dans ses paroles, mais Henri Roessler tint à nous préciser :

"Il manque toujours un inter-droit est un ailier gauche.

"Si une solution n'est pas trouvée d'ici peu, ça ne pourra pas gazer."

Il ne manque pas grand-chose à l'O.M., et M. Audibert était, à Lens, muet comme une carpe...

Marek : "Je n'ai pas d'autre ambition que la 7e ou là 11e place"

Il est normal de chanter lorsqu'on gagne. Marek souhaitait surtout... de ne pas avoir à déchanter plus tard...

"Flamion ? Curyl ? Vandoren ? Je n'ai pas connaissance des pourparlers. Je veux, moi, Desgranges, l'inter du C.A.P., car je l'ai vu à l'oeuvre.

"Je ne me leurre pas. L'attaque marseillaise a été trop décevante... "

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A midi, Maurice Gransart décida de déclarer forfait

Il faisait hier matin à Lens un temps magnifique. Aussi étonnant que cela puisse paraître les orages se succèdent à cadence accélérée dans le Midi de la France, alors que son septentrion reste plus raisonnable raisonnablement sec qu'à l'accoutumée.

Nous avons visité le stade Bollaert à 11 heures. Sa pelouse aurait fait frémir de jalousie celle du Stade-Vélodrome...

Gransart, que nous avions vu trente minutes plus tôt ne s'était pas encore décidé. Henri Roessler non plus.

Après notre inspection (terrain souple à souhait) nous aurions parié cher que l'arrière droit s'alignerait avec ses camarades...

À midi, Maurice Gransart décida, en plein accord avec son entraîneur, de déclarer forfait.

Il nous s'en donna ainsi la raison : "C'est un match que nous pouvons gagner et je ressens toujours une contracture à l'agent. Pourquoi rester l'accident ?"

"C'est un match que nous pouvons gagner..."

Il y a longtemps que nous n'avions pas entendu (à l'extérieur) une telle phrase sortir de la bouche d'un Olympien.

J.P.

 

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